2014/04/17

Une ménagère à Séville

Nous avions loué de Montréal un petit appartement à Séville pour 10 jours, incluant la Semana Santa. Un peu pour économiser, un peu aussi pour pouvoir relaxer et nous retrouver tous les deux sans pression -genre passer une journée sans visiter quoi que ce soit!- , un peu pour pouvoir faire notre propre cuisine.


Le studio est minuscule. Comme j'ai dit aux filles, à peine plus grand que le campeur. On dort sur un canapé-lit. Quand il est ouvert et bien appuyé au coin de la chambre, il faut grimper sur le lit pour ouvrir la porte du logement, et il nous reste 1 pied des 2 autres côtés pour circuler.


L'appart est au 4ème étage (64 marches), le wifi est capricieux, et fonctionne mieux dans l'escalier. La toilette a une petite fenêtre qui donne dans l'escalier (on entend les bruits des toilettes de tous les voisins et vice versa!); il y a une douche-téléphone, on l'utilise assis sur la toilette! On peut difficilement parler de cuisine, mais il y a un petit évier, un frigo de bar, un grille-pain et une plaque de cuisson qui fonctionne par induction. Il y a 2 chaudrons, le plus gros des 2 doit contenir 2 tasses de liquide. Pas de cafetière. L'appart est situé dans une rue du centre-ville, à l'étage supérieur d'un immeuble traditionnel bien sombre qui conserve sûrement la fraîcheur (et aussi l'odeur de cani) et dont les portes, nombreuses, comportent un tas de serrures. L'appart ouvre sur une terrasse mais le mur qui donnerait sur la rue est en simili-gazon. On ne peut pas voir défiler les processions qui passent, nombreuses (et bruyantes) par notre rue.

Édouard trouve le wifi dans l'escalier:



Ajouter à cela une très forte odeur d'égoût quand on est entré le premier soir. La ménagère était bien déprimée! Mais après 5 jours, j'adore le petit studio. Et j'y passerais volontiers un mois à Séville le printemps prochain!

Parce qu'on est au dernier étage, on laisse toujours la porte ouverte sur la terrasse. L'odeur d'égoût est partie. On est très contents d'être au centre-ville. On voit pas les processions, mais les gens qui passent dans la rue ne nous voient pas non plus... Quand on se couche et qu'on ferme la porte, c'est assez silencieux. De la terrasse, on entend quand même les voisins; la petite fille d'en face par exemple, fête actuellement son anniversaire. Je l'entends qui parle avec sa grand'mère. (Je m'ennuie de mes petits-enfants!).


Quant à la cuisine, on déjeûne ici le matin. Édouard nous fait son célèbre café de cowboy. On peut faire bouillir des oeufs, manger des céréales, des sandwiches, des salades. Il y a un petit dépanneur en face qui vend de la grosse bière et des vins qu'on essaie à tour de rôle.


On a même un grille-pain plutôt hi-tech:


Pour le reste, on commence à se faire des amis dans le quartier : il y a une belle boulangerie à côté, avec du bon café (même si le café de cowboy est par ailleurs délicieux!), des gâteaux en tous genres. La madame nous donne des leçons d'espagnol. Il y a aussi un petit bar à tapas bien sympa. Le camarero nous a suggéré de goûter à quelques'unes de leurs spécialités populaires : un ragoût de tripes, de minuscules coquillages (3cm) appelés coquinas. Délicieux et surprenant! Le monsieur nous trouve drôles (ou fait semblant!) Agréable illusion de devenir des habitués!

La ménagère ne s'ennuie pas du tout de sa cuisine!

De la terrasse, on voit la tour de la Cathédrale.


En grimpant sur une chaise on peut voir la foule massée au pied de notre immeuble pour voir passer la procession.




Quelques détails insignifiants :

Les appareils ménagers sont plus sophistiqués que chez nous. La petite plaque de cuisson par exemple, nous a demandé plusieurs essais avant de réussir à la faire fonctionner. Je ne suis pas encore sûre qu'on contrôle ça tout à fait bien.

Très agréables les tapas. Des petites portions variées. On n'hésite pas à goûter. Seul désagrément : dans les bars à tapas, on mange souvent debout appuyés au bar. Moins tentant après un journée de visiting...

Dans les restos ou bars, les garçons s'adressent toujours d'abord à Édouard. On est allés manger dans un resto-école d'hôtellerie. Notre table était attribuée à une jeune femme (serveuse) et un jeune homme (sommelier). C'est à Édouard que la jeune femme demande ce qu'on va manger. Quand les assiettes arrivent, comme d'habitude, il est toujours servi en premier. Le sommelier vient demander à Édouard ce qu'on va boire. Je suggère quelque chose à Édouard qui le demande au garçon. Il part chercher la bouteille en question et une coupe de vin. Il demande à Édouard si la Senora va boire quelque chose! Puis, comme Édouard veut bien, repart me chercher une coupe. La bouteille est dans un bac de glaçons loin de notre table. C'est le sommelier qui nous sert (toujours Édouard en premier, bien sûr!) Comme je bois plus vite qu'Édouard, je dois demander au garçon de nous servir. À la fin du repas, il reste une seule coupe dans la bouteille, et le garçon la verse au complet dans le verre d'Édouard. La senora était pas contente et a protesté en invoquant les grands principes de justice et de dignité humaine! Il a au moins rougi un peu.

H
















3 commentaires:

Louis Pierre a dit...

Hélène , l'Espagne n'est-elle pas le pays des '' toros '' des '' toreros '' et des '' machos ''???

Christiane a dit...

Je vois que tu n'as rien perdu de nos si précieux cours d'Éthique et Politique ni de ta capacité de t'indigner!!! Hasta luego!

Edouard a dit...

H fait dire qu'elle ne pensait pas que ce l'était à ce point, cependant, Louis-Pierre.

Parlant d'indignation, Christianne, H fait dire aussi qu'elle a bien hâte de s'indigner avec toi au sujet des derniers résultats électoraux.

Je m'excuse de répondre à sa place mais la fonction commentaire est difficile à gérer sur le blogue, surtout assis dans un escalier de granit dur et froid, proche du routeur!