2004/11/30

Un demi-Kluge pour Paul Ricoeur!

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La Library of Congres a annoncé hier que le philosophe français Paul Ricoeur, 91 ans, obtient, conjointement avec l'historien Jaroslav Pelikan, 80 ans, le deuxième Prix Kluge, l'équivalent du Nobel pour les sciences humaines. Les disciplines "history, philosophy, politics, anthropology, sociology, religion, criticism in the arts and humanities, and linguistics", nous dit le site du John W. Kluge Prize in the Human Sciences, sont ainsi honorées, depuis deux ans. Le prix est de $1 million. Il récompense le travail d'une vie ("liftemime achievement), le critère principal étant "deep intellectual accomplishment in the human sciences". Ce prix a été mis sur pied par le John W Kluge Center of the Libary of Congres. Pour plus de détails sur sa vie et son oeuvre ainsi que quelques textes "en ligne" voir L'Encyclopédie de l'Agora.

La photo d'Arturo Patten que l'on voit ici et que j'ai piquée sur le site de la LOC donne une toute autre image que celles que j'ai de Paul Ricoeur. Ici on a l'impression que Ricoeur pourrait jouer le rôle d'un sorcier bienveillant dans Harry Potter 6. Alors que, dans ma tête c'est tout différent.

J'ai suivi un de ses cours dans les années 60 à l'Université d'Ottawa. Tout nouveau dans l'étude de la philosophie, je n'avais pas compris grand choses à ces explications sur la notion d'herméneutique. Il donnait l'impression d'un prof fragile. Il était à peine audible, malgré le silence religieux qui entourait chacune de ses prestations. Timide, lisant ses notes sur un ton monocorde. Disons, très loin de Bernard Hery-Lévy. Comment pouvait-il commandé autant de respect avec si peu de prestance, de bagou.

Mais l'image la plus forte que j'ai en tête est une construction: je n'ai jamais vu de photo de l'événement. Je ne sais même pas s'il a vraiment eu lieu tel que je l'imagine encore aujourd'hui. C'est l'image de ce prof à l'allure fragile, mais enfoui dans une poubelle de la Faculté des Lettres de L'Université Paris X - Nanterre, la tête sortant à peine entre les jambes, les bras et le rebord, entourés d'une bande d'étudiants contestataires. Le prof de philo devenu doyen de faculté venait d'en prendre plein la gueulle. (Ce n'est pas pour rien qu'il a passé une grande partie de sa carière à enseigner à l'Université de Chicago.)

Je me suis fabriqué cette dernière image à partir du récit que j'en ai lu dans la presse française durant "mai 68". Cela ne m'a pas enlevé le goût d'enseigner en philosophie, même après que LA contestation se soit déplacée jusque chez-nous en 69 et 70. Mais je n'ai jamais eu envie de devenir doyen ou son équivalent cégepien.

2004/11/27

Deux mois déjà!

Des milliers de chose à dire et à écrire, mais je n'avais pas vraiment envie de le faire. Quelque chose d'intéressant, cependant: la création du cercle régional de l'Institut du Nouveau Monde.

Michel Venne, lors de sa visite au Cégep de Jonquière, le 29 septembre.

Après la visite de Michel Venne, un des fondateurs de l'Institut et la force motrice principale de ce "Think Tank" démocratique, au mois d'octobre, une trentaine de personnes se sont rencontrées, en novembre pour discuter des 50 propositions élaborées par les jeunes de l'Université du Nouveau Monde, cet été, à Montréal. Par la suite on a discuté de ce qu'on pourrait faire au niveau régional. Il a finalement été décidé de se réunir à nouveau en janvier pour discuter de la "santé de du bien-être". La rencontre servira à préparer, entre autres choses, le débat qui devrait avoir lieu au niveau du Québec, dans le cadre des "Rendez-vous stratégiques" de l'Institut. Voyez le communiquez de presse publié sur le Bulletin Régional Saguenay-Lac-Saint-Jean et le document "Cet automne à l'INM" sur le site de l'Institut.