2004/01/20

"On night in Bangkok..."

"Tout' qu'un" choc culturel, comme on dit au Saguenay. Passer de Kolkata a Bangkok c'est variment changer de monde. On avait developpe des reflexes, depuis presque cinq mois. Et la, ils ne fonctionnent plus. Aussi curieux que cela puisse paraitre, on se sent chez nous, en Thailande, meme si c'est un pays qui est bien different du notre. Tout est en ordre. Les automobilistes semblent conduire comme nous meme si c'est a la gauche et non a la droite. La proprete est frappante itou. Du moins a premiere vue. Ca ressemble a une ville occidentale. On se sent chez nous, donc, mais pas au point de se precipiter au kioske de PFK en sortant de l'aeroport. Tout de meme!

Autre choc, le quartier ou on a trouve une chambre. La rue Kao San est une rue pietonniere remplie de touristes de tous les pays du monde. Des bars et des restos, des boutiques de souvenirs, des agences de voyage, tout pour satisfaire le touriste. Les gens se proment en buvant leur biere, comme au carnaval de Quebec, ou comme sur la St-Do aux petites heures. Ca c'est loin de l'Inde! Pendant 2 heures de marche, on n'a vu qu'un seul mendiant! Il y a surement de la pauvrete en Thailande, mais elle n'est pas omnipresente comme en Inde. Propre, propre, partout itou. Une chambre relativement peu chere, a peine un peu plus que ce qu'on payait en Inde, mais un monde de difference.

Au programme, magasiner un appareil photo, parce qu'on a perdu le notre a Kolkata, magasiner aussi un voyage au Myanmar, et se decider pour une ile ou on va se retirer pour quelques jours, faire du snorkel, lire et respirer par le nez. Faire le bilan de notre sejour en Inde aussi. Afficher les dernieres photos prises (malheureusement on n'en a plus de Kolkata, ni de Varanasi). On s'en reparle. A bientot.

Note de la nostalgique.

Je m'ennuie de l'Inde. De ses couleurs, des femmes en saris, du monde, de la cuisine indienne, des marches. Ici, tout est plus cher, plus drabe, plus comme les coins touristiques de chez nous. On entend de la musique disco partout. 90% des gens qu'on croise sont des touristes occidentaux. Peut-etre a cause du quartier (Kao San) ou on a loue notre chambre, peut-etre que c'est la fatigue... Mais j'apprecie quand meme la proprete, le fait qu'il n'y ait personne qui mendie en nous tirant par le bras, ou qui nous aborde pis nous lache pas pour nous vendre quelque chose. On va profiter des avantages de ce quartier ci entre autres de la proximite des agences de voyage, puis aller voir l'hotel que Antoine nous a conseille, peut-etre dans un coin plus authentiquement thailandais. On a vu des billets pour le Myanmar. Il faut qu'on commence a planifier plus clairement la 2eme moitie de notre voyage. Comme il y a plusieurs parties a faire en avion, il faut qu'on organise ca a l'avance. Ca me fait penser que la fin s'en vient. Peut-etre que c'est ca qui me rend nostalgique...

2004/01/19

"...And our love become a funeral pyre..."

Quelques jours a Varanassi, sur le bord du Gange. Beaucoup d'heures de train pour s'y rendre, mais cela valait vraiment la peine. En planifiant notre voyage, l'ete passe, on avait pense qu'il serait normal de finir notre sejour en Inde sur les bords de ce fleuve sacre, vu qu'on le commencait par ses sources a Haridwar et Rishikesh. On bouclait la boucle en quelque sorte. On n'avait pas prevu qu'on serait un peu fatigue de visiter des lieux saints. Mais on est bien content d'y etre alle parce qu'on a vu une ville indienne differente de tout ce qu'on avait vu a date.

On s'est installé dans la vielle ville, à l'hotel Alka. Les rues y sont interdites aux véhicules automobiles. Il a donc fallu se rendre à l'hotel à pied. On n'aurait jamais pu le trouver sans l'aide d'un guide. Des rues très étroites: deux personnes qui se rencontrent doivent faire attention pour ne pas se frapper! Un véritable labyrinthe, en plus. Le premier soir, vers 19h on décide de se rendre au café internet. Il devait être à trois minutes. On en a pris 30. Perdu dans les dédales de ruelles, ou le betail, dont d'immenses taureaux, circulent et font tout ce que du bétail peut faire. On n'était pas très à l'aise. Surtout quand on est arrivé face à face avec un taureau et qu'on a du lui demander gentiment de se tasser parce qu'il n'y a pas de place pour passer. Hélène nous a négocie cela en grand. Les gens sont gentils et prêts à dépanner les visiteurs égarés. On a l'impression qu'ils ont l'habitude. Ce qui fait qu'on a réussi à se rendre et à revenir sains et saufs. Les pieds crottés, gelés, mais heureux d'avoir une petite idée de ce que devait être la vie au moyen âge.

Premierement il faisait froid, humide, gris et brumeux presque toute la duree de notre sejour. Notre hotel etait situe sur les bords du Gange au Meerghat avec une vue superbe sur tout ce qui se passe sur le bord de l'eau. Sauf qu'on voyait a peine le Gange pour une grande partie de la journee. Le soleil percait un peu la brume sur l'heure du diner. Heureusement qu'on avait une chambre bien propre, fraichement peinte avec un kit de toilette flambant neuf, une chaufferette electrique et de l'eau chaude a volonte. Notre guide nous dit qu'il vient environ 60 000 personnes par jour sur les ghats au bord du Gange pour s'y baigner, faire ses prieres, son lavage. Meme s'il faisait tres froid, des centaines de personnes y faisaient leur toilette, plongeaient de tout leur long sous l'eau, apres avoir chasse les immondices en surface d'un geste rapide des deux mains. Brrrr, dans les deux sens du mot!

C'est une ville sainte ou on vient pour prier, mais aussi pour mourir, de facon a pouvoir facilement faire disperser ses cendres dans la riviere ce qui assure qu'on ne sera pas reincarne. Et c'est la deuxieme raison pour laquelle Varanasi est fascinante: les buchers funeraires. Je crois qu'il y en a plusieurs, un peu partout, le long des ghats. Nous on est alles voir ceux qui sont a quelques minutes de notre hotel. Tres impressionnant.

Les feux brulent 24 heures sur 24. Il y avait 6 buchers, rendus a differentes etapes du processus de cremation. Ce qui fait qu'on peut observer, en quelques minutes, tout le rituel. En arrivant, un ''guide'' nous rappelle qu'il s'agit d'un lieu sacre, et non d'un site touristique. Il nous demande de respecter la douleur de ceux qui sont eprouves par un deces, de ne pas trainer autour des feux, mais plutot de se rendre sur un promontoire a l'arriere d'ou on pourra tout observer et avoir des explications. On s'y rend donc et on observe.

Il y a beaucoup de bruit, beaucoup d'activite. Du betail, un peu partout a travers les cordes de bois. Des dizaines de personnes, des intouchables, qui s'affairent a preparer les buchers, a entretenir les feux, replacer les morceaux de cadavres qui n'ont pas brule comme il faut. On en voit un qui, a l'aide d'un long baton, repousse dans le feu une jambe, toujours rattachee a la hanche, qui etait tombee en dehors du bucher. Certains passent au tamis un immense tas de cendre sur le bord de l'eau. Ils ramassent l'or, l'argent qui aurait fondu des doigts, dents ou poignets des cadavres. Ils me font penser aux chercheurs d'or qui font tourner de la terre dans une assiette avec un peu d'eau, a la recherche de pepites. Les guides nous disent que tout ce qui est trouve est verse aux quelques foyers qui accueillent les mourants indigents qui n'ont pas les moyens de se payer une cremation et qui attendent dans les hospices/mouroirs, tout pres des buchers. D'ailleurs, l'endroit d'ou on observe est justement la veranda d'un de ces mouroirs. Il y a quelques personnes couchees, directement sur le sol, cachees sous des couvertures.(On commence a sentir qu'il ne sera pas long avant qu'on soit a notre tour sollicite pour soutenir cette oeuvre.)

Il y a aussi les parents de le personne decedee. On approche d'abord le cadavre sur le bord de la riviere et chaque membre de la famille verse de l'eau sacree sur le visage du defunt. Le cadavre est enveloppe d'un linceuil, quelquefois de tissus somptueux, selon la caste et le niveau de vie de chacun. Le visage est decouvert. Des qu'il y a un espace de libre dans le secteur reserve a la caste a laquelle appartenait le defunt, un nouveau bucher est fabrique. On y pose le cadavre qui est ensuite recouvert de buches. On y depose aussi ce qui me semblait de l'encens, des huiles. Une personne, le fils habituellement, je crois, fait le tour du bucher cinq fois avec des fagots allumes, symbolisant les cinq elements. (On se demande toujours quel est le 5eme element). Ensuite il met le feu au bucher. Il est alors remplace par les preposes qui s'assurent que le feu est bien pris. La famille est a cote, observe, recueillie. Pendant que les cadavres brulent, la vie continue autour des buchers. Les chiens se promenent, des buffles, attaches autour s'approchent pour se rechauffer, des intouchables qui viennent de prendre leur bain dans le Gange se font secher aupres du feu et font secher leurs bobettes. Le processus dure environ 3 heures. Le bois pour la combustion est vendu au kilo. Une grosse balance a plateaux permet de peser les buches avant de mettre le feu. Ce qui n'est pas brule est jete dans le Gange avec les cendres. Les cadavres des femmes enceintes et des lepreux (peut-etre des bebes aussi) sont jetes directement dans le Gange sans cremation. On a vu un bateau partir avec un cadavre et le jeter dans le Gange.

Apres 15 minutes on s'est retire pour aller prendre une marche. On a beau ne pas etre touche directement par la mort de ces personnes, on a beau se dire qu'apres la mort, le cadavre, ce ''je ne sais quoi qui n'a de nom en aucune langue'', comme disait Bossuet, n'est justement pas vraiment une personne, on ne peut faire autrement qu'etre ému par une telle scene.

C'est bête, mais la ''toune'' des Doors (Light my fire) me trotte dans la tête depuis. J'ai toujours trouvé que c'était un des plus beaux vers de la poésie pop des années 70. Maintenant quand elle me vient à l'esprit, j'ai un petit pincement que je n'avais pas avant.

2004/01/08

Oh Kolkota

Encore une fois une grande ville indienne, gigantesque, polluee et qui devait etre abominable nous a seduits. Depuis qu'on est en Inde, les seules personnes qui nous parlaient en bien de Kolkata etaient les quelques habitants ou ex-habitants qu'on a rencontre et Lonely Planet! Tout le reste etait negatif. On s'attendait donc a de la misere partout, a des meres Theresas et des gisants a tous les coins de rue, mais ce n'est pas le cas. La "Cite de la joie" n'est pas vraiment cauchemardesque, malgre le fait que ce soit une megalopole trepidante du tiers-monde.

Le jour de notre arrivee on n'a pas vu grand chose tout emus que nous etions du nouveau record personnel qu'on venait d'etablir: 29 heures de train. Faut dire que cette fois on avait prevu le coup et on etait en classe AC avec couchette. Confortable! Donc pas trop poque, mais tout de meme pas pret a passe a l'attaque du touristage.

Mais aujourd'hui on a marche et pris le pouls de quelques quartiers autour de notre hotel. Du monde il y en a a Kolkata. Des transports en commun de tout genre, du metro ultra moderne aux rick-shaws tires par des hommes qui courent, souvent nu pieds. Des buildings, des taxis jaunes donne un petit air de New York, mais ce n'est pas a la hauteur de Bombay, cependant. On a l'impression aussi que c'est ici que le sens du mot decrepit prend justement son origine. Le crepi qui recouvre la majorite des edifices en ciment est souvent en lambeaux. Les couleurs de edifices sont delavees et certains sont carrement en ruine. On a pris quelques photos aujourd'hui d'arbres qui poussaient sur les corniches de betons, dans des tuyaux de renvoi d'eau au septieme ou huitieme etage. On a l'impression de jardins sauvages suspendus. Un peu a l'abandon, mettons. Mais on ne peut s'empecher, malgre toute la pauvrete et ce laisser-aller, de trouver cette ville attirante. Ca fait du bien de revenir dans le traffic. On en reparlera surement.

Ca fait du bien aussi de retrouver un peu le frais. En Inde il y a une vague de froid actuellement. Avant hier, on disait a la tele qu'il y avait eu 230 mort dans le nord a cause du froid. Nous, dans le sud, on ne s'en est pas vraiment rendu compte. Il a bien plu a quelques reprises, mais la temperature etait relativement chaude, entre 25 et 30 c. Ici dans la nuit d'hier le mercure a baisse, comme on dit au canal meteo jusqu'a 11 c. Dans le jour il fait environ 20, avec du beau soleil. On trouve que c'est ideal, mais pour tout le monde ici c'est tres froid. Les gens ont de grosses tuques, des chales, des foulards, des couvertes pour se proteger du froid. Et les milliers d'itinerants qui dorment sur les trottoirs ont vraiment la vie difficile. Prendre sa douche, sur la chaine de trottoire, le matin a 14 ou 15 c, a l'eau fraichement tiree de la pombe a bras, comme on en avait dans nos maisons au debut du siecle dernier, ca n'a pas l'air d'etre agreable du tout. Nous on a eu de la misere a prendre la notre parce que le "Geyser" de l'hotel etait "busted" et on trouvait l'eau vraiment froide. Pour apprecier il aurait fallu etre des scouts en camping d'hiver.

Nos plans pour les prochains jours: Visiter la ville d'ici le 11 pour ensuite faire notre derniere excursion de train en Inde, vers Varanasi. On est un peu fatigue des villes saintes, mais on se botte les fesses pour voir celle-ci. On ne pouvait quitter l'Inde sans voir cette ville ou des milliers de personnes se rendent pour mourir. De retour a Kolkota le 15. Nous quitterons definitivement l'Inde le 20 pour Bangkok et la deuxieme partie de notre voyage en Asie.

Deux petites notes de la co-voyageuse.

D'abord a propos du train. J'irais pas jusqu'a dire confortable... On est en 3eme classe Air Conditionne, c'est vrai. Mais il fait quand meme chaud. On est a 6 dans un compartiment pour 6. C'est pas pire! Le jour, on s'entasse sur les banquettes, la nuit, le dossier se releve et il y a 2 lits a trois etages. Edouard et moi, on avait les couchettes du milieu. C'est grand comme des tombeaux, et tout aussi sombre et sans air. Il faut apprecier la promiscuite! Dans notre compartiment, il y avait un aveugle ou semi avec son infirmier. Je pense qu'il venait de se faire operer les yeux. Et a toutes les heures, l'infirmier lui enlevait ses grosses lunettes noires, essuyait les secretions et lui mettait des gouttes dans les yeux. J'essayais de regarder ailleurs! Et tous les autres du compartiment aussi. L'aveugle avait un petit probleme de digestion dont il a parle (malheureusement en tamoul et le seul mot que j'ai compris, c'est gaz). Ca puait vraiment. Pis comme il etait aveugle, tout le monde pouvait faire la grimace! Il a pete toute la nuit. L'infirmier ronflait de meme qu'un gros monsieur sympathique qui vend de la coutellerie en acier inoxydable dans les Wallmarts du Canada et des USA. Sans parler d'un autre monsieur charmant et extremement sympathique! Heureusement, en Inde, personne pue des pieds : tout le monde est pied nus ou en sandales. Donc, pas le GROS confort.

Deuxieme remarque de la chialeuse : notre chambre d'hotel. On prend d'habitude les hotels "budget" pas chers. La, on en a un dans un quartier populaire de Calcutta, juste a cote du "New Bazar". On paie 350 roupies par nuit (12$ canadiens environ). Mais vous devriez voir la quantite de coquerelles! Meme en Afrique, j'ai jamais vu ca!De toutes les grosseurs, partout, meme dans le telephone (qui d'ailleurs n'est pas connecte) et meme sur le lit. Pis j'ai dormi pareil! Ca c'est une voyageuse! Edouard rigole et fredonne "La Cucaracha" en les pourchassant pour les ecrabouiller avec ses babouches; mais il est bien content de toutes les epaisseurs de draps, serviettes, doties, sarongs, que j'ai mis sur le lit, et je vous assure que tous nos sacs sont toujours tres bien fermes!

2004/01/01

Bonne annee

On a passe le temps des fetes au Kerala et au Tamil Nadu. Noel a Thiruvananthapuram et le jour de l'an a Pondicherry (En fait Pondicherry n'est pas au Tamil Nadu. C'est presqu'un Etat independant, mais ca c'est une histoire trop longue pour aujourd'hui.)

On avait d'abord cru passer Noel a Kanyakumari a l'extremite sud de l'Inde, mais finalement on s'est contente d'une excursion d'un jour pour voir comment les trois mers fusionnent. (En effet la Mer Arabique, l'Ocean Indien et le Golf du Bengale s'y rejoignent. On voit d'ailleurs assez facilement les trois couleurs differentes du haut des differents monuments qui sont situes sur la plage.) On a finalement passe Noel dans la capitale du Kerala. On a bien apprecie sa bibliotheque et sa vie trepidante, mais cela ne nous a pas empeche d'y dormir tres bien. Tellement qu'on a rate la messe de minuit, n'ayant pu nous reveiller de notre petit roupillon pre-reveillon.

La route pour aller de Thiruvananthapuram a Pondicherry est assez spectaculaire. Toutes la cotes du Kerala est comme un immense jardin coince entre les zones urbaines. Tout est vert, meme en ville. Les hommes doivent se battre pour limiter le foisonnement tropical. Tout y pousse et rapidement. Alors que du cote du Tamil Nadu c'est plus aride, un plateau presqu'au niveau de la mer, qui avait de temps en temps des allures de Rajasthan. Le vent y est surement assez fort parce qu'on a du voir au moins 1 000 eoliennes le long de la route et elle tournaient toutes, contrairement a celles qu'on a vu au Quebec qui ne semblaient jamais fonctionner. Ce qui est spectaculaire au Tamil Nadu ce sont les montagnes qui ressortent de temps en temps, un peu comme des "crans", ou comme les buttes de la Monteregie. Quelques'unes denudees, de roc lisse, comme si elles avaient ete sculptees par des mains geantes. Heureusement qu'on n'est pas porte sur l'esoterisme parce qu'on aurait pense que c'etait l'oeuvre des extra-terrestres.

De Thiruvananthapuram on s'est rendu visiter deux villes de temples tres importantes dans le Tamil Nadu: Madurai et Trichy (aujourd'hui Tirichirappalli). Plusieurs autres a visiter aussi. Et de la on s'est rendu a Pondicherry.

C'est une belle ville, influencee par le colonialisme francais. C'est evident dans le developpement meme de la ville, de l'architecture. Les rues ont encore des noms francais. Partout on acceuille l'etranger autant par un "Bonjour" que par un "Hi". Des restaurant francais itou. Du moins qui ont des menus de restaurant francais. On s'en promettait pour le repas de la veille du Jour de l'An. Un peu decevant cependant. On n'a pu trouver le restaurant qui est suppose etre le meilleur et qui sert de la bouillabaise et de la terrine de lapin. Et la ou on a mange, les sauces n'etaient pas a la hauteur, meme si c'etait relativement bon. Mais pas de vrai vin francais, non plus. Ce qui fait qu'on n'a meme pas goute au Camembert qui etait au menu, de peur d'etre vraiment frustre. On a du se rabattre sur le pot de Nutella achete dans un magasin d'alliments naturels tout pret de l'ashram de Sri Aurobindo. On l'a etendu sur des petits beurres de la boulangerie francaise, qui eux n'etaient pas mauvais du tout.

Dejeuner au Indian Coffee House par ce Jour de l'An gris et pluvieux. Histoire de voir ce qu'avait l'air ce lieu ou Yan Martel a recu l'inspiration pour La vie de Pi. Plein de monde. On y a bien mange, mais je ne crois pas que l'auteur a pu entendre le recit de la vie de Pi a cet endroit. On ne peut y rester plus de 20 minutes, tellement le roulement est rapide. Il y a meme une affiche qui invite les clients a quitter des qu'ils ont fini de manger pour laisser la place a ceux et celles qui attendent. Tout a l'heure on va aller faire un tour au jardin botanique, la ou etait le zoo, domicile du tigre de Pi. Comme vous pouvez le voir, on a bien ete impressionne par ce livre. On a pris une photo qu'on va certainement mettre dans l'album des que possible.

Nota Bene de Helene. A propos du temple de Madurai. C'est un enorme complexe, avec plusieurs temples differents, sur une tres grande surface entouree de murs et fermee a chaque point cardinal, par des portes situees sous une grande tour. Il y a plusieurs enceintes concentriques. Entre chacune, il y a des magasins, des musees, il y avait un jardin avec un immense lotus d'or, il y avait des elephants. Un des batiments s'appelle le hall aux mille piliers. Il y avait vraiment l'air d'y en avoir mille! Il y a beaucoup de visiteurs: 10 000 par jour pretend-on. C'est comme un immense capharnaum. Ca sent la pisse, le vomi, la fleur de jasmin, l'encens, les bonbons au lait qui s'offrent aux differents dieux. Tout le monde est pieds nus. Il y a des pelerins habilles en noir, certains ont la tete rasee et recouverte de cendre jaune ou blanchatre. Dans la penombre, on dirait des fantomes. Les brahmines (la plus haute caste) ont generalement la bedaine a l'air et bien redondante, les sadhous ont l'air de ne pas s'etre laves depuis qu'ils sont venus a pied de Varanasi, c'est plein de mendiants, lepreux, malades, eclopes, qui montrent leurs membres atrophies ... Les non hindous ne sont pas admis dans le temple principal, mais un des autels secondaires nous a vraiment intrigues. Il y avait les idoles habituelles, des sculptures de peut-etre 15 pieds de hauteur, de couleur pastel.
Mais on pouvait difficilement distinguer qui etait represente : Krishna, Ganesh ... Parce que les sculptures etaient recouvertes de genres de petites boules de pate. Blanches et grosses comme des guimauves lancees par les fideles. Pour quelques roupies, on pouvait acheter 2 ou 3 boulettes, qu'on pitchait ensuite sur les idoles. Edouard voulait en acheter, mais j'ai pas voulu. J'ai eu peur qu'il y ait un protocole special a respecter (peut-etre des endroits a eviter!) et qu'on commette un impair! Je voudrais pas qu'on aille en enfer! Vraiment, un des temples les plus impressionnants qu'on ait visites. Alexandra David Neel en parle aussi dans son livre. Mais je ne me souviens pas ce qu'elle en dit...