2003/10/31

Diwali ou Noël au Rajasthan

Le 25 octobre était jour de fête en Inde. Diwali est l'équivalent de Noël et du jour de l'an, en une seule journée. On l'a fêté à Jaisalmer, la veille de notre safari. On s'y préparait depuis quelques jours déjà.

Vu qu'on pensait à une similitude avec Noël plutôt qu'avec le Jour de l'An, on avait acheté des petits cadeaux et des sucreries pour nos deux compagnons de routes. (On leur a donné un petit collier aux vertus magiques que nous avait recommandé un gourou de Pushkar, le jour de notre bénédiction. Mais comme il fallait renoncer à l'alcool et à la viande, nos compagnons étaient eux aussi plutôt hésitants. On a donc penser leur offrir des colliers protecteurs pour alcoolique/carnivore anonyme, bénis par un gourou un peu retors. On a bien rigolé au cours du souper à ce sujet.)

Mais le principal des préparatifs a été concentré sur l'achat de feux d'artifices. On a commencé à en acheter à Jaipur! Et comme notre hotel, le Paradise Hotel est situé sur les palissades du fort, on pensait que ce serait assez spectaculaire de faire sauter nos pétards et nos feux sur le toit de l'hotel. Et ça été magnifique!!! Pradeep est resté un vrai "gamin", comme disait les françaises que le regardaient aller d'un pétard à l'autre. Il nous en a donc mis plein la vue et les oreilles. On en a fait sauter pendant un bon 30 minutes. Et on a regardé ceux de la ville pendant un autre 30 minutes. Le reste de la nuit a été passé à essayer de ne plus les entendre!

Cette fête est celle de la nouvelle année lunaire hindoue. Dès la tombée du jour, chacun se retire dans sa maison pour faire des prières pour implorer la déesse Laxmi. On allume des lampes et des bougies qui place aux 4 coins de la maison et, en fait, tout autour de la propriété. Ces lumières servent à la guider vers l'intérieur pour que la maison soit prospère tout au long de la prochaine année.

Un spectacle assez extraordinaire, du haut de ce fort magnifique qui date du XIVe siècle. A nos pieds toute la ville illuminée. Au loin dans le jour on voit le désert. Au lever du soleil c'est magnifique, surtout à travers les fenètres aux arabesques persanes. Les feux d'artifices sont très différents de chez nous où c'est toujours quelque chose d'organisé publiquement. Ici c'est l'initiative privée bord en bord. Ce qui fait que les feux jaillissent un peu partout, quand bon leur semble, sans plan, sans musique, sans foule qui fait des ooohhhh! et des aaaaahhhhh! quand c'est vraiment impressionnant. Ici chacun y va selon ses moyens et son inspiration. Et ça dure toute la nuit. Et ça dure en fait toute la semaine. Dans le jour les enfants passent leur temp à faire péter des bombes de toutes sortes de calibres. Quelques'unes presqu'aussi dures pour les tympans qu'un concert d'Éric Lapointe, surtout quand elles étaient bien placées, entre deux murets de l'enceinte du fort.

Le lendemain de la fête c'était pour nous jour de safari. Les gens qu'on rencontrait nous disaient encore "Happy Diwali" et les enfants des oasis faisaient eux aussi sauter des pétards de différents calibres. Coucher dans le désert, après le coucher du soleil, on voyait les feux d'artifices que les gens du village situés à plusieurs kilomètres lançaient pour saluer la nouvelle année en rivalisant avec les étoiles filantes. A un certain moment on a presque eu peur, n'étant qu'à une trentaine de kilomètres du Pakistan, en piquant à travers le désert du Thar. Mais on nous a vite rassuré et on a pu continuer à regarder les étoiles en toute sérénité.

2003/10/27

A la belle etoile

Le Rajasthan est aussi tres astronomique! On n'a pas pu resister a un petit safari dans le desert, a dos de dromadaire, meme si l'entreprise est essentiellement touristique. On est des touriste apres tout. Helene y pensait depuis longtemps. Sa mere avait vu cela a la tele. On y est alle. On ne regrette pas du tout, meme si les dunes n'etaient pas vraiment a la hauteur de nos attentes.

A Jaiselmer, les touristes sont convies a voir le desert. Toutes sortes d'expeditions sont possibles. On a opte pour le forfait d'une journee avec dodo dans le sable, et repas sur les dunes. On devait prendre deux jours, mais on a pense qu'un seul jour sous le soleil a dos de chameau devrait nous suffire, suite a quelques jours a tenter de se refraichir sur l'heure du midi, tellement la chaleur est intense ici. On ne l'a pas regrete non plus.

Le groupe s'est reuni dans le jardin de l'hotel Paradise: 4 autres personnes et nous. Les quatres autres femmes, en fait, ont opt/ pour le forfait deux jours, mais eux aussi en ont eu assez, vers 10h le lendemain, et tout le monde est revenu au paradis en meme temps.

Une ballade d'une trentaine de km en jeep pour se rendre au point de depart du safari. Rendu sur place on est accueilli comme de la visite rare. On se presente rapidement et hop tout le monde en selle. Le trajet prend ensuite deux heures environ avant la pause pour le diner sous un arbre, en plein milieu d'une riviere desechee. Pas grand chose d'autre a dire sur l'experience dromadairienne. C'est comme a Pushkar, sauf que je n'ai pas eu de probleme. Nos betes sont tres calmes, meme si le mien soufle tout le temps comme le vent dans une cheminee, sans compter les petarades assez nauseabondes de toutes la troupe, (de chameau, bien sur: y avait du methane dans le sentier.)

Le bivouac s'organise rapidement. On nous installe sur des tapis, a l'ombre. Le feu est parti tellement rapidement qu'on ne s'en est meme pas rendu compte. Un des chameliers s'occupe des legumes, un autre du the, les plus jeunes entravent les betes pour etre certains de les retrouver apres diner. Je croyais qu'on aurait un petit repas froid. Pas du tout. Un plat d'aloo gobi, un curry au patates et au chou fleur. Des chapatis fait a partir de la farine. Nous on cause avec nos compagnes de routes, deux francaises et deux allemandes.

Le diner prend environ 3 heures, sieste incluse. Faut dire qu'au soleil c'est insupportable. Rien ne bouge. Tout ce qu'il y a de vivant est allonge quelque part, la ou s'est le moins inconfortable.

Apres la sieste, les selles sont remises en place, tranquillement. Et on se remet en route pour une heure environ, jusqu'a un oasis, tout pres d'un village, ou les femmes venaient puiser l'eau a tour de role. Des saris aux couleurs flamboyantes. Des urnes de cuivres en equilibres sur leur tete. La vie de la femme n'a pas l'air facile dans ces petits villages non plus. Une bonne infrastructure de plomberie pourrait les liberer de ces corvees quotidiennes.

Vers 17h30 on s'arrete a nouveau, sur les dunes. La on etait vraiment content de voir qu'un petit debrouillard avait reussi a apporter jusque la quelques bonnes bouteilles de biere bien froides. Elles vallaient bien les Rs 80 qu'il demandait. Rafraichi, on peut monter sur la plus haute dune pour aller voir le coucher de soleil. Il y a deja 3 ou 4 autres touristes. Nous qui esperions aovir une idee du Sahara, nous avons ete decus. On pensait marcher en caravane sur des dunes pendant des km... Pas de chance. Le paysage traverse etait plutot semi-desertique. Pas d'arbre. Quelques arbustes. De la pierre, du sable. Il y avait quand meme des dunes. Le sable nous rentrait quand meme partout. Pour experimenter le Sahara, je crois qu'il va falloir y aller!

Pendant que nous reluquions le spectacle, les chameliers popotaient. Un autre repas complet, avec du riz en plus. Une cuisine assez simple comme gout, meme si elle necessite pas mal de debrouillardise sur un feu de camp dans le desert. Le soleil se couche vers les 18h30. Alors on a mange a la noirceur, une lampe frontale en position et l'affaire est ketchup. Un des chameliers vient nous accompagner pendant quelques minutes. Il joue de la bombarde! Il est tout surpris d'apprendre que c'est un instrument traditionnel de chez-nous aussi. Je me demande bien quelle origine commune ces 2 traditions peuvent bien avoir. Si quelqu'un en anthropologie ou autre chose a une idee, j'aimerais bien la connaitre.

Mais la ou on en a vraiment eu pour notre argent c'est de dormir a la belle etoile. C'etait ma premiere experience de dormir toute une nuit dehors, sans tente. Je ne pouvais m'empecher de me demander ce qu'il nous arriverait, si tout a coup il se mettait a pleuvoir en plein milieu de la nuit. Vieux reflex de quebecois qui n'a jamais dormi dans le desert! Vu que c'etait la nouvelle lune, il n'y avait que des etoiles. Quel spectacle. La voie lactee, toute etalee au dessus de nos tetes. Mars qui brillait encore tres fort. Et des milliards d'autre etoiles. Et des dizaines d'etoiles filantes. Je ne sais pas s'il y a ici l'equivalent de la nuit des Perseides, ou si c'est comme cela tous les soirs, mais il y en avait beaucoup et plusieurs qui traversaient toutes la voute celeste. Les constellations sont un peu vire de bord, mais pour quelqu'un comme moi qui n'y connait pas grand chose, ca n'enleve rien au spectacle. Et compte tenu qu'on dormait sur des matelas plutot minces, que le sable est plus dur qu'il n'en a l'air, j'ai pu, ainsi que les 5 autres personnes aussi, les observer presque durant toute la nuit. Je dormais un peu. Un bruit ou une bosse me reveillait. J'en profitait pour regarder le ciel. J'ai meme invente un jeu: Je n'avais pas le droit de fermer l'oeil avant d'avoir vu au moins une etoile filante.

Ce matin, meme branle bas: vers 6 heures une petite voix, celle d'Ali, le fils de 12 ans du chef chamelier, qui nous chuchote: Good morning, chai, chai. Il faisait froid, ce matin. On avait de grosses couvertures, nos chandails de laine et on endurait tout cela sans probleme. Mais la chaleur est revenue tres vite. Le retour s'est fait tranquillement aussi. Certains on fait un peu de courses avec leur betes. Nous on a prefere pas. Les regions lombaires preferaient y aller "slowly, slowly", comme disait Ali. On s'est concentre sur la maitrise des bruits de bouches qu'il faut faire pour conduir un dromadaire. Helene etait vraiment bonne pour imiter le cahemlier. Moi je n'osait pas, croyant que tout cela etait inutile. Mais non. On a reussi a les faire marcher assez vite, pour rattraper le groupe qui avait galope plus tot.

Plutot douleureux pour l'entre jambe. Je ne croyais pas les dromadaires si larges. Ca prend un assez large compas pour y etre a l'aise. Les 4 autres filles ont decide de faire comme nous et de couper la derniere partie du safari. Je crois qu'elles avaient le meme genre de probleme que nous.

Une bonne douche et une bonne biere ont fait des miracles. Nous sommes prets a essayer d'autres trucs de ce genre.

Plus que 4 jours au Rajasthan. On part demain pour Jodhpur et apres Udaipur

2003/10/22

Dromadaires et rats

Je ne pensais pas que le Rajasthan serait aussi faunique.

Hier, notre dernière journée à Pushkar, on ne pouvait laisser passer l'occasion d'une première promenade dans le désert en dromadaire. Cela aurait été une offense à la capitale mondiale du commerce dromadairien. Nous voilà donc, vers les 16 heures, en train de jouer à Laurence d'Arabie. J'ai aimé cela beaucoup plus que de jouer au maharaja à dos d'éléphant, même si j'ai eu plus de problème avec le chameau qu'avec le pachyderme.

Celui d'Hélène se nommait Raju. Calme. Serein que le sien. Le mien c'est strong>Pilot! Un jeune fringuant, la tête en l'air et le grognement rapide. Il fallait d'abord monter en selle. Pour ce faire il fallait que le dit dromadaire consente, avec l'aide de son maître, à s'agenouiller, même à s'a-plat-ventrer, ce qui ne fut pas facile. Mais quand même possible. Une fois en scelle, il faut savoir que ces bêtes vont finir par se lever debout. Ce qui se fait par étape: d'abord le devant, ce qui projette le "cavalier" vers l'arrière. Ensuite c'est l'arrière qui monte et c'est alors vers l'avant que le dit cavalier est propulsé. Le tout en un quart de seconde. Je sais maintenant exactement comment cela se passe, puisque mon jeune Pilot m'a fait le coup de la descente et de la remontée au moins vingt fois pendant l'excursion qui a duré environ deux heures. Je me sentais comme un fouet manié par un cornaque dément.

Pendant les 20 premières minutes, il n'arrêtait pas de grogner, comme le font les dromadaires. Sauf qu'il tournait toujours la tête vers moi, comme s'il voulait me mordre. J'avais beau demander au proprio, ce qui se passait, celui-ci faisait semblant que tout allait bien et que ce n'était que parce que mon Pilot était jeune et fringuant. Jusqu'à ce que Pilot se couche une fois pour toutes, visiblement décidé à na pas aller plus loin. Alors le maître décide de regarder à la selle pour voir s'il n'y aurait pas un problème. Après avoir ajouté un coussin de plus les grognements ont cessé et j'ai pu profité d'une petite ballade dans le désert, à la tombée du jour, avec Hélène, qui elle aussi avait des problème de selle, mais pas de chameau.

Une très agréable promenade. Un paysage semi-désertique en fait. En banlieu de Puhskar. Des arbres, des arbustes, du sable. Et puisque Pushkar est dans une cuvette, les montagnes, tout autour viennent délimiter l'horizon. Le soleil couchant ajoutait des teintes de rouges aux verts de la flore et aux jaunes du sable. (Commentaire de la correctrice : les couleurs sont-elles invariables? Qui peut m'aider?) Cette région est cultivée grâce à l'irrigation. Il y a du bétail: buffles, vaches, chèvres. Des gens nous saluaient, nous les touristes en nous disant tout ce qu'ils savaient en anglais: hello, good bye, etc.

Il y a deux choses qui font que le dromadaire est un moyen de transport plus agréable que l'éléphant: la démarche et l'allure.

Le fait que les dromadaires marchent comme des girafes et non pas comme la majorité des quadrupèdes leur donne un mouvement moins brusque pour celui qui est en selle. Les deux jambes d'un même côté avancent à peu près en même temps. C'est donc moins saccadé. Ce qui leur donne l'allure de ballerines, en plus. Même quand il traînent des charges monumentales, le dromadaire reste toujours éléguant.

Brèfle, ce fut tripant! Une préparation pour l'excursion de deux jours que nous voulons faire à Jaiselmer

Nous sommes maintenant à Bikaner, capitale du district du même nom. Plus on s'éloignait de Pushkar, plus le paysage devenait désertique. Ici on passe la gratte pour enlever le sable des routes, comme chez nous on enlève la neige.

25 km avant Bikaner il y a le temple de Karnimata à Deshnok. Ce temple est un hommage aux rats. Il y en a partout. Les gens leur apportent de la nourriture que les prêtres coupent et offrent aux rats. Ensuite, les pelerins se partagent ce qui reste de la bouffe. La légende veut qu'un sort ait été jeté sur la population de la ville par une déesse méchante. Tous les morts doivent être réincarnés en rats. On comprend alors pourquoi on les aime tant ces bestioles qui sont détestés par le reste de l`humanité. Les gens les traitent comme leurs ancetres! J'ai visité. J'ai pris des photos. Je n'ai pas partagé le lunch... Helene a renonce a la visite du temple et prefere aller boire un tchai a cote. D'autant plus qu'il faut toujours enlever nos chaussures pour entrer dans un temple hindou. Et les rats marchent sur nos pieds...

Yanick signalait dans son commentaire du 21 octobre qu'il avait fait une mise à jour de la carte de notre voyage. Les premiers jours de notre périple au Rajasthan sont tracés sur une deuxième carte. J'encourage tous les visuels et les autres aussi, à y faire un tour. Je me demande bien où tu trouves toutes ces icônes, Yanick. Est-ce que tu les dessines toi-même?

2003/10/21

PHOTOS Inde 2

J'ai reussi a mettre presque toutes les photos de la 2ieme serie que l'on a choisies dans cet album. Presque parce que j'ai deja atteint la limite des 30 megs de Yahoo. Le reste suivra plus tard, probablement apres la fin de la tournee du Rajasthan, compte tenu que le reste de la visite se fera assez rapidement et je ne crois pas avoir le temps d'aller beaucoup sur Internet. Surtout si on reussit a aller faire notre bivouac dans le desert a dos de dromadere. On m'a averti que l'Internet n'y est pas encore rendu. Je ne sais si j'aurai le temps de redresser celles qui sont "su'l'champ", comme disait mon pere, ni les erreurs dans les titres. M'enfin...

2003/10/18

Photos de Chandigarh, du Monastere Delanji et de Dharamsala

Je suis en train de telecharger les photos deja gravees sur disque mais que je ne pouvais envoyer faute de site Internet avec des lecteurs de cd! Mais je ne peux pas encore graver sur disque les photos que j'ai dans l'appareil. J'espere pouvoir y arriver avant Mumbai.

Nous sommes presentement a Pushkar. Une ville sacree du Rajasthan. C'est aussi le lieu du plus grand "camel fair" au monde. Malheureusement cette foire n'aura lieu qu'en novembre. Nous avons un hotel extraordinaire. Un vrai bijou. Confort de luxe. Air climatise, piscine, frigo dans la chambre... On doit prendre quelques jours de repos avant de reprendre le "sight seeing" serieusement.

Ce soir on s'est fait benir par un gourou assez special. Il nous a fait toute une ceremonie pendant le coucher de soleil, devant le lac en plein centre ville de Pushkar. Tout autour du lac il y a des temples. On avait une vue magnifique. La ceremonie nous permet d'avoir un "Pushkar Passport" qui est en fait une petite corde nouee autour du poignet. Elle certifie que nous avons ete benis a Pushkar. Depuis ce temps plus personne ne va venir nous achaler pour nous benir a grand frais. Notre gourou nou a aussi donne un mantra personnel qui va nous assurer une bonne vie, a nous et a notre famille, si on remplit un certain nombre de conditions: ne pas manger de viande, ne pas boire d'alcool, reciter notre mantra a tous les matins. Demain on va le revoir. Il va nous remettre un collier avec une bille qui doit nous proteger encore plus. J'ai bien peur que je n'aurai pas une longue vie. Que voulez-vous. Ce sera pour la prochaine.

Bonne nuit, je vais tester mes hyper-liens. C'est vraiment avantageux d'avoir Internet dans l'hotel.

2003/10/17

Marabouts, dromadaires, elephants et cobras

Parlons de faune un peu. Le voyage au Rajasthan est vraiment spectaculaire, cote faune.

A une centaine de kilometre de Delhi on commencait a voir des charettes tirees par des dromadaires le long de la route. On passait tellement rapidement que je n'avais pas le temps de les viser avec mon Kodak. J'avais deja rate 2 elephants a Delhi. Mais la je commence a comprendre pourquoi Pradeep, notre chaufeur ne ralentissait meme pas, malgre tout mes efforts de communication non verbale. On en voit tellement au Rajasthan que meme Helene ne les regarde presque plus. Mais d'abord Agra et le Taj Mahal.

La visite du Taj Mahal nous a vraiment marques. Je ne pensais pas que ce serait aussi beau. Generalement je trouve que l'architecture indienne est plutot kitsch. Mais la c'est vraiment extraordinaire. On est arrive tres tot le matin pour profiter du lever de soleil, de la fraicheur et du calme relatif avant la venue des excursions journalieres de Delhi. Malgre le fait qu'il en coute Rs 700 par visite pour les etrangers, il en vient quand meme des tonnes. On n'a pas du tout regrette d'avoir paye 50$ pour visiter cette "merveille du monde".

On a eu quelques problemes avec le guide qu'on a engage et surtout avec les vendeurs qui sont vraiment agressifs ici. Il semble en plus qu'ils le sont encore d'avantage au Rajasthan. Mais ca ne nous a pas gache le plaisir de regarder cette immense sculpture de marbre blanc. Une photo vaut mille mots. Je m'arrete donc ici d'essayer de decrire ce que nous avons vu. J'ai bien hate de vous faire voir celles qu'on a prises. Helas, ni a Delhi, ni a Jaipur ou nous sommes actuellement, nous n'avons pu trouver un cafe internet capable de les teledecharger. Alors c'est pour plus tard.

Le lendemain nous nous sommes rendus a Bharatpur dans l'etat du Rajasthan. Tout juste a cote il y a un des parcs nationaux les plus visites en Inde. Il s'agit d'un "bird sanctuary", un site declare "World Heritage" par l'Unesco. On s'y est promene a velo. En fait, il s'agissait de vielles becanes des annees 40 qui clopinaient tranquillement et qui demandaient beaucoup d'energie pour faire avancer. Une seule vitesse: tres lent. Heureusement que le terrain etait plat, que le sentier etait ombrage et que c'etait en fin d'apres-midi, donc un peu plus frais. (Le thermometre oscille autour de 30 depuis que nous sommes sortis des Himalayas.) On a vu surtout de la faune aquatique, compte tenu que le parc est un marecage. Le plus remarquable etant les Marabouts. Des dizaines, en train de nicher, les petits gros comme des dindes. Il y avait aussi des cigognes, des grues, des jabirus, des martins pecheurs avec la queue bleu phosphorescent, un paon. Des perroquets aussi, ceux memes que j'ai tente de photographier sans succes au Taj. Heureusement qu'on avait les jumelles de Louise. On a pu voir un aigle qu'un "birder" danois avait "spotte". Il etait perche, l'aigle, pas l'ornithologue scandinave, sur un arbre mort, majestueux, la poitrine rousse dans le soleil couchant. Malheureusment/heureusement, on n'a pu observer le seul et unique tigre qui habite aussi le parc. On etait pret a le recevoir. Helene et moi on tenait serieusement nos canifs. Et on a pris tres au serieux la directive du parc, ecrite noir sur blanc, qu'il n'est pas recommande de nourrir le tigre... (non ce n'etait pas marque comme cela, mais il y avait vraiment un avertissement nous prevenant des dangers decoulant de l'existence de ce fauve.)

Depuis nous sommes a Jaipur, capitale du Rajasthan. Cette journee a ete, elle aussi plutot faunique. On s'est rendu visiter deux forts construits par des empereurs "Mughals" (je ne connais pas l'equivalent francais) au XVIIe siecle environ. Devant le fort, un charmeur de serpent. Pradeep me fait signe de venir. Il me propose de mettre le cobra sur mes epaules pour prendre une belle photo devant le fort. Rs 50 c'est peu cher payer pour des emotions fortes. En fait je n'ai pas eu vraiment d'emotion. La photo est prise. Je vais certainement la montrer fierement. Mais ce n'etait pas grand chose. Je crois que le venim avait ete retire le matin meme. Mais il y a toujours le risque d'une piqure. M'enfin, je n'ai rien senti.

Les emotions sont venues un peu plus tard. On a joue au Marahaja et a la Maharani. Pour monter au fort on avait le choix entre marcher, prendre une jeep ou monter en elephant. On a choisi l'elephant. Tres agreable de se faire bercer par le roulis du pachiderme. Le cornac sont magnifiques avec leur turban rouge vif qui contraste avec leur vetements blancs. Les elephants sont decores aussi. On dirait des mandalas multicolores.

Jaipur est une ville magnifique. La vieille ville sort des contes des Milles et une nuits. Les rues sont pleines de monde, comme partout ailleurs. Ici cependant le dromadaire est plus present que les mules et la moto plus que les auto-rickshaw. Il ne semble pas y avoir de mesure anti-polution. L'air est donc difficile a respirer. Mais c'est fantastique d'y etre. Je regrette qu'on parte demain pour Pushkar. Heureusement, notre guide nous assure que nous allons l'aimer autant, sinon plus que strong>Jaipur.

Un mot de la menagere : ce midi, on n'avait pas tres faim. On est arrete a un etal de fruits le long de la route. On a achete (et mange) un papaye avec des limettes, 4 ou 5 petites poires (12 centimetres, du genre de celles qu'on a mangees en France), des dattes fraiches, qu'on goutait pour la premiere fois, des bananes et des pommesgrenades (ecoeurantes!). Je ne me suis pas ennuyee de mes lunchs!

2003/10/13

Delhi bis

Notre voyage de Manali s'est bien deroule, autant que faire se peut, comme on dit. Mais 15 heures d'autobus, meme deluxe, ca rentre dans le corps. Pourtant cette fois on n'avait pas les sacs a dos dans les jambes. En plus j'avais des bouchons pour les oreilles, un masque pour les yeux et un mouchoir sur la bouche pour limiter la quantite de poussiere dans mes bronches. (Prade, le guide qu'on a rejoint a Manali trouvait que je ressemblais a Batman! Je me sentais plutot comme un polichinelle.)Je n'ai pas la bosse des voyages nocturnes. Ce qui fait que rendu a Delhi, vers 8h du matin, je n'etais pas de tres bonne humeur. On a beau avoir une assez belle chambre au Metropolis Touris Home avec l'air climatise et l'eau chaude pour un prix raisonnable, je n'arrive pas a me remettre d'aplomb. Meme qq heures de sommeil ne sont pas venus a bout de mon impatience. Ce n'est qu'en fin d'apres-midi que j'ai retrouve le plaisir de voyager en Inde.

Notre nouvelle chambre est situee en plein coeur du marche le plus frequente de New-Delhi, Pahar Ganj. Lors de notre premiere visite, on avait trouve l'experience d'un aller-retour sur la rue Main Bazar assez traumatisante. On ne pouvait rien acheter meme si je me cherchais des vetements de voyage: on avait peur de se faire voler. Les mendiants, particulierement les lepreux nous inspiraient de la pitie et un sentiment d'impuissance et de peur. Bref c'etait le choc. Maintenant on dirait qu'on a appris a ne regarder que ce qui est interessant, beau, surprenant. Les mendiants, on les voit encore mais ils ne provoquent plus les memes emotions. On se permet de leur donner des Rs, sans crainte de se faire harceler par des hordes d'enfants. En fait j'ai commence a calquer mon comportement sur celui des indiens qui ne se laissent pas impressionner par les mendiants mais qui restent compatissants. Comme disait Pradee, qui a eu souvent a "ramasser" des touristes quebecoi-ses boulverse-es par la misere rencontree dans la meme rue, "You can't give Rs 100 to every beggar without becoming yourself a beggar!" Parce que ce n'est pas les mendiants qui manquent, ni la pauvrete.

Si la premiere fois on ne pouvait pas acheter, la on s'est repris. Je cherchais des lunettes fumees pour remplacer celles que j'avais perdues. J'ai fini par m'acheter une paire de lunettes ajustee a ma vue, de modele Silhouette, comme Helene s'etait achete tout juste avant de partir. Elles sont utra-legeres. On dirait qu'on n'a rien dans le visage. Je les ai achetes parce qu'elles etaient la moitie du prix qu'Helene a paye a Jonquiere! J'ai bien hate de les avoir, parce que ma vue a change. Je ne suis plus capable de lire la carte dans le Lonely Planet, tellement ma presbytie a progresse. Je devrais pouvoir les lire, des cet apres-midi.

Demain on part pour le Rajasthan. On commence par une visite au Taj Mahal, qui n'est pas au Rajasthan, mais qu'on a bien envie de voir. De puis le temps qu'on voit les photos.

Parlant de photos, je n'ai pu trouver de cafe internet capable de faire le transfert, dans le quartier ou nous sommes. Peut-etre serons-nous un peu plus chanceux dans quelques jours.

2003/10/09

Merci Yanick

Pour vous aider a nous trouver sur la carte de l'Inde, Yanick nous a pondu une belle carte avec le trace, des illustrations pour indiquer les moyens de transport, meme le glissement de terrain.

Demain on part pour Delhi, en autobvus de luxe, et de nouveau de nuit. |Cette fois on est en bonne compagnie. Pradeep, notre guide pour le Rajasthan et Gabriel, un jeune suisse francophone qui va faire le voyage avec nous.

Les nouvelles photos vont peut-etre etre possible, a partir de Delhi.

2003/10/07

K.D. et Shiva: L'avenir est aux femmes

On a passé 5 belles journées dans cette petite ville dans les contreforts des Himalayas. A 1 500 mètres d'altitude, le climat est très agréable à ce temps ci de l'nnée: chaud et ensoleillé le jour et frais la nuit. Pas eu besoin une seule fois du ventilateurs de plafond.

Notre ami Kanwar Dhananjai Singh, dit K.D. (prononcez à l'anglaise, comme dans KD Lang), nous a trouvé une très belle chambre dans un viel hotel, tout près de chez lui. Tranquille, et avec une vue magnifique sur la vallée.

Cette ville tient son nom au fait qu'à l'origine `c'était un refuge pour les pelerins qui se rendaient au temple de Shiva à quelques km d'ici à Baijnath. Ce nèst cependant pas ici que vit le Dalai Lama habite. C'est à McLeod Ganj, à 10 km environ. On a visité le temple et fait le tour de cette petite banlieu de Darh. sans être impressionné outre mesure. La proportion de touriste étranger est la plus élevée qu'on ait vu à date en Inde. Et comme à Rishikesh, la grande majorité sont des israéliens.

Ce qui a été le plus intéressant ce fut la rencontre de K. D. Il se définit lui-même comme moitié québécois. (En effet, il maîtrise assez bien l'accent de Montréal! On a tenté de l'initier au parler saguenayen, sans trop de succès.) Il nous a fait visiter les endroits les plus intéressants de la région, mais ce sont surtout les informations sur la religion hindouiste qu'ìls nous a donné et la rencontre de sa famille ainsi que les 3 ou 4 repas quòn apris avec eux qui ont été interessants.

Je voudrais vous parler de la petite initiation quìl nous a donnée à la mythologie indienne. Dieu est un, pour les hindoux, mais il apparait sous des centaines de milliers de forme. Je crois qu'il y a plus de dieux hindous que d'hindous même. Assis devant un temple KD nous a raconté les 9 réincarnations de Shiva. Celui-ci s'incarne toujours pour sauver le monde d'un malheur. Selon KD, cela correspond à l'histoire de l'évolution de la vie. Je ne peux reproduire ici toute la gestuelle et la richesse des intonations que KD maitrise très bien. C'est un très bon conteur. Mais voilà le squelette de son récit.

Quand il n'y avait que de l'eau, Shiva s'est incarné en poisson. Là la mémoire me flanche: je ne sais pas trop contre quoi dieu s'est alors opposé. Ensuite il est venu sous la forme d'une tortue, sur laquelle il a placé une montagne de terre qui a servi de point d'ancrage pour que les demis-dieux et les démons puissent barratter la mer à l'aide d'un serpent. Les uns tiraient sur la queu, les autres sur la tete, alternantativement, le serpent entortillé autour de la motte de terre. C'est ainsi que la vie a pris de nombreuses forme marine.

La prochaine incarnation de Shiva est sous la forme d'un sanglier parce que les démons avaient subtiliser la terre et l'avaient enfouie un peu partout dans la fange. Seul un sanglier pouvait l'extirper de cette merde.

Shiva prend ensuite la forme d'un être à moité lion et moitié homme. La raison étant que le pire des démons avait réussi à faire accepter qu'il ne pourrait jamais être tué par un animal ou un homme. Sous cette forme il a pu déjouer sa promesse faite au démon et libérer l'humanité de ce fléeau.

Il vint par la suite sous la forme d'un nain, d'un petit "pandit", mais ni Hélène, ni moi, nous nous rappelons des raisons de cette forme. Peut-être que KD pourra nous éclairer, si jamais il lit cette bloguerie.

KD a passé rapidement sur l'étape suivante. Et j'en fais autant. Un trou à combler.

Les 3 dernières incarnations sont des dieux: Rama, d'abord. Une personne de principe. Qui ne change jamais. Vient ensuite Krishna, le dieu de la diplomatie et de la séeduction (c'est de lui dont il est question dans le Baghava Gita, un des livres sacrés de l`hindouisme quòn va lire bientôt)

La dernière incarnation est celle de Bouddha.

Il en reste encore une, à venir, Kalki. Alors Shiva prendra la forme dùne femme


2003/10/04

Dahramsala

Nous terminons notre sejour a Dahramsala par une journee d'internet et de repos. J'ai reussi a ajouter plusieurs photos, de la premiere serie. Ce matin je viens de faire graver la deuxieme serie, celle qui contient les images du petit train du nord et du monastere de Menri. Je ne pourrai les ajouter que dans qq jours, une fois arrive a Manali. Qq photos n'ont pas de commentaires, ni de titre. Il m'a fallu un peu de temps avant de me rendre compte de la maniere de proceder. Excusez-la.

Notre deuxieme mois en Inde commence par une derniere pointe dans les Himalaya. On se rend demain a Manali pour voir cette ville qui jouit d'une bonne reputation aupres de Lonely Planet et des touristes qu'on a rencontres. On va y retrouver Pradee, notre guide pour le Rajasthan. Dans 2 ou 3 jours nous retournerons donc a Delhi pour y passer qq jours avant de partir pour l'ouest de l'Inde. Dans qq jours donc, la fameuse excursion a dos de dromadaire!