2003/12/27

L'apôtre Thomas au Kerala

Il semble qu'il y aurait un peu de vrai dans cette idée que l'Inde a été evangelisée par l'apôtre Thomas. Il semblerait qu'il y ait aussi de la légende. Du moins si je me fie au Lonely Planet qui en parle! ainsi qu'à une documentation un peu plus sérieuse. On a trouvé à la bibliothèque nationale du Kerala une étude anthropologique des diverses communautés en Inde. Il y en a je ne sais trop combien de milliers qui ont été étudiées. Celles du Kerala remplissent trois tomes du XXIVeme volume de la collection! Dans le chapître sur les religions j'ai trouvé quelques pages qui racontent cette histoire. Elle commence avec le roi Salomon.

Plusieurs années avant notre ère, les bateaux du roi Salomon auraient fréquenté les côtes du Kerala pour le commerce des épices. (En fait, il faut savoir que les épices de l'Inde c'est d'abord le Kerala! C'est d'ici qu'elles partent toutes. Depuis l'antiquité.) Ses marins, en bons marins qui ont une épouse dans chaque port, y auraient fondé une communauté. En arrivant en 52 de notre ère, Thomas (l'apotre) aurait trouvé dans cette communauté des oreilles attentives. Ce seraient les premiers chrétiens en Inde. On les nommaient les NAZARÉENS, ceux qui croient à Jesus de Nazareth. Remarquez le conditionnel. Aucune référence n'affirme hors de tout doute que ceci est réellement arrivé. Il y a des raisons sérieuses de le penser, mais pas vraiment de documentation historique solide. Si c'est vrai, l'église d'Inde serait encore plus ancienne que l'église de Rome...

Le reste serait plus certainement de l'ordre de la légende. Elle dit que Thomas aurait fondé sept églises et demie (sic, sic, je peux vous donner la référence, si vous voulez) avant d'etre assassiné d'un coup de lance par un Brahmine à Madras. Mes sources ne disent pas cependant si c'est la raison pour laquelle une église n'a été fondée qu'à moitié.

Ce que j'ai trouvé intéressant c'est comment les historiens expliquent l'origine possible de cette légende. Il faut savoir, pour la comprendre, qu'au IVe siècle, un autre Thomas est venu au Kerala avec une communauté de chrétiens. Il est venu de Syrie pour echapper à la persecution. Ils étaient environ 400 à suivre Thomas le Cannanéen. Il s'agit ici d'un fait historique documenté et non d'une légende. Les premiers nazaréens se seraient regroupés autour de ces chrétiens qui vont être en fait le début de la communauté de chrétiens syriens au Kerala, encore active. J'ai même vu une Banque Chrétienne Syrienne! Ceux-ci ont donc pris la direction de toute la communaute chretienne du Kerala, imposé leur rite, leur langue. La communauté se serait par la suite divisée en deux, de castes différentes. (Autre sujet de méprise: les chrétiens n'ont pas abolis les castes en Inde, même à l'intérieur de leur propres rangs.) Cinq ou six cents ans plus tard, les chrétiens du nord du Kerala ont prospéré et ont voulu créer des liens avec ceux du sud, moins riches. Ceux-ci refusent ces mariages pour des raisons de distinction de castes: ils sont peut-etre moins riches, mais se considerent plus nobles. De caste superieure, plus blancs. La communauté du nord aurait alors inventé cette idée qu'elle était plus authentique que celle du sud parce qu'issue directement du missionariat de l'apôtre Thomas. Ma gang est peut-être moins noble, mais plus proches du Christ que la tienne, gnan-gnan. Du moins c'est l'hypothese qui expliquerait l'origine de la légende selon mes références anthropologiques. (Elles exitent vraiment, ceci n'est pas une forme de Jean Dionisme.)

C'est pour cette raison que l'évêque de cette communauté, lors de la visite du Pape en Inde, il y a quelques années, a pu lui dire: ''Le successeur de Saint Thomas reçoit celui de Saint Pierre.''

L'autre grand moment dans l'histoire de l'evangelisation de l'Inde a lieu au XVe et XVIe siecle avec l'arrivee des Portugais sur la cote est. Ils apportent avec eux le catholicisme romain et tout ce qui vient avec, dont l'Inquisition. Les chretiens locaux se soumettent volontairement des l'arrivee des Portugais, mais vite ils se rendent compte que leur religion n'est pas tout a fait la meme que celle des europeens. Les Portugais imposent le rite latin, forcant l'abandon des langues locales dans les offices religieux. Ils menent la lutte contre toutes les heresies, brulent tel qu'il se doit, les Nestoriens et les autres. Seule une minorite y echappent, les Chaldeens, qui existent toujours.

Chacune des traditions religieuses chretiennes se developpe a travers toutes sortes de querelles intestines et externes. Ce qui fait qu'aujourd'hui il y a 11 000 000 de chretiens au Kerala seulement. La grande majorité sont des chrétiens syriens. Il y a des Chaldéens, des Nestoriens, des Cannanites, des Orthodoxes, sans compter les protestants de toutes les obediences.


Une note sur la communauté juive qui daterait de l'époque de Salomon. La semaine passée j'ai lu un article intéressant qui confirmait que les juifs qui vivent ici, à Cochin surtout, sont effectivement des descendants authentiques des juifs de cette époque. Ce serait prouvé génétiquement. Un généticien a entrepris une vaste enquête sur toutes les populations juives du monde pour vérifier la lignée génétique. Il a surtout testé les prêtres/rabbins. Ces recherches montraient que plus de la moitié des rabbins actuels ont une ascendance génétique commune. Il va même jusqu'à émettre le souhait que l'ançêtre commun soit Aaron lui-même, mais ça ce n'est pas prouvé. Le même généticien a poursuivi son enquête auprès de la communauté des Ben Israeli. Il en irait de même pour cette communauté indienne. Elle serait vraiment judaique. Heureusement pour eux parce qu'il semble que la pluspart d'entre eux, ceux qui sont ''retournés'' (après plus de 2 000 ans, je ne sais pas si on peut encore parler de retour) en Israel depuis quelques années, subissaient de la discrimination: on doutait de leur judaité!

2003/12/24

Green Christmas

Joyeux Noël à tout le monde.

Et tel que prévu, pas le moindre petit flocon de neige sur le Kerala. Pas entendu une seule fois Bing en train de "cooner" le "Noël Blanc" non plus. On a vraiment l'impression que ce n'est que le Noël des campeurs.

Raté la messe de minuit d'hier soir! Zut! Mais on a quand même eu le temps, hier, entre deux sessions de magasinage de Noël (achats de cachous, de pistaches, de Ferrero Rocher, de jujubes au coeur tendre, vu qu'on ne pouvait pas trouver de tourtière et de paté à la viande; cependant on a laissé passer tous les plums puddings de l`étal) de faire un tour à la bibliothèque nationale du Kerala pour notre petite recherche sur l'authenticité de la visite ici de l'apôtre Thomas en 52 de notre ère. Même si elle était fermée au public, un responsable a été assez gentil pour nous faire visiter les lieux et nous ouvrir la salle des livres de réferences qui étaient climatisée en plus. On a donc pu passer trois belles heures a lire au frais. On a trouvé des choses intéressantes, mais le mystère n'est pas tout a fait élucidé.

On en reparle bientôt. Pour le moment on va plutôt se concentrer sur les photos de Goa.

Me revoici quelques minutes plus tard. L'album de photos de Goa est terminé. On y voit toutes sortes de belles choses. ;0)

Je viens d'essayer, pour la première fois, la fonction diaporama des albums photos. C'est un peu longuet à partir. Vous êtes pas mal patients. Est-ce que vous utilisez cette fonction ou bien est-ce que vous les regardez une à la fois?

2003/12/18

Dote d'un tout'i Dhoti* doux, tid-ou dodelinait du ....

J'attends des suggestions pour completer ce "tongue twister".


* Dhoti: vetement masculin, un morceau de tissu de 2 ou 4 metres, noue autour de la taille. La chemise tombe par dessus. Pour marcher ou faire du velo ou quoi que ce soit qui necessite un large mouvement des jambes, la partie inferieure est repliee pardessus la chemise et nouee lachement autour des hanches. La jambe est alors liberee a la hauteur du genou. On dirait qu'ils portent la mini-jupe! A ne pas confondre avec le dhoti du nord, genre couche, comme en porte Gandhi sur les photos. Dans le sud cela ressemble plus a ce que certains d'entre nous portons en sortant de la douche. Presque 2 hommes sur 3 le portent: hommes d'affaires, conducteurs d'auto-rickshaw, ecoliers... En marchant ils le tiennent souvent de la main gauche pour faciltier le mouvement. Le geste, du point de vue occidental a vraiment l'air feminin.

N.B. de Helene : Edouard est vraiment magnifique la-dedans! J'essaie de vous envoyer une photo... Je lui ai promis Rs 50 pour qu'il porte son dhoti pour aller au bar, mais rien a faire! Je pense qu'il n'est pas sur de sa technique de nouage!

N.B.2 Je me demande si les gens portent le dhoti comme les Ecossais le kilt : bobetteless... Je poursuis mon enquete.

2003/12/15

Photos de Mumbai

Quelques photos, avec un peu de retard ;) On avait tellement de photos qu'on a eu de la difficulte a choisir. Il y en a quelques'unes du temple d'Elephanta, une ile situee a quelques kms au large de Bombay, mais on a pas reussi a en avoir des belles de la plus belle sculpture de ce temple. Un magnifique Shiva a trois tetes. Dommage! A bientot pour Goa et le reste!

Nous avons eu la chance de "chatter" avec certains d'entre vous. On ouvre toujours MSN Messenger quand on va sur Internet. Le hasard fera peut-etre qu'on pourra s'y rencontrer.
"Back Waters"

Apres Mysore, qui n'est pas sur la cote, nous sommes revenus tout pres des fruits de mer a une charmante petite ville qui s'appelle Calicut ou Kozhikode, au Kerala. De la nous sommes descendus, en train proletarien jusqu'a Kochi (Cochin). Un voyage pas trop long mais assez eprouvant. Ce train populaire etait de moins bonne qualite que le precedent. Les banquettes en bois!!! Heureusement que ce n'etait pas du bois dur ;0). Les banquettes faites pour 10 personnes en contenaient en fait 17, dont 3 jouquees sur le porte bagages. A cela il faut ajouter les 4 ou 5 ou 6 debout dans le passage, selon les moments de la journee. Donc un peu tasses! En arrivant on ne pouvait pas passer avec nos gros sacs. On se voyait pris pour faire la "run" (6 heures) debout!!! Mais heureusement que derriere cette facade d'indifference qui caracterise tout le monde qui semble ne penser qu'a leur propre place dans le train, il y a tout une etiquette. Des qu'il y a eu 2 places de libres, on est venu nous chercher pour nous les donner, meme s'il y avait plusieurs personnes qui auraient pu les occuper avant qu'on ne puisse s'y rendre. C'est surement du a mon grand age, ma barbe grise et au fait que nous sommes des touristes. Un monsieur avec un petit dans les bras obtient assez facilement une place. Un vieux monsieur qui partage sa petite place avec un plus vieux que lui. Donc les gens sont tres sympathiques en donnant l'impression d'etre plutot indifferents a tout ce qui se passe autour d'eux. On etait tout de meme content de debarquer a Kochi. Faut dire que le Kerala est beaucoup plus chaud que Mysore, pis qu'il faisait chaud dans le train! Il y avait dans ce train un wagon exclusivement reserve aux femmes. Ce qui fait qu'on est generalement entoure d'hommes et de quelques couples seulement.

Kochi nous a fait penser a Arundhati Roy et son God of Small Things On a voulu voir de plus pres l'environnement rural qu'elle decrit a Kottayam. On ne s'est pas rendu a cet endroit precis, mais on a passe une journee merveilleuse a circuler dans les backwaters. Un petit voyage organise tres sympathique, de 8 heures. L'avant-midi passe a descendre tranquillement les canaux et rivieres dans un bateau qui servait jadis a transporter le riz. On a pu voir les lieux bien sur, mais aussi les pecheurs de coques, les ramasseurs de sable au fond de la riviere. Des oiseaux itou. En apres-midi on a visite, en pirogue, une ferme ou l'on cultive des epices, des cocotiers, du caoutchouc. On a pu gouter a toute sortes de choses exotiques, le tamarin, du turmeric, des feuilles de cari, du poivre noir fraichement cueilli, du latex (ca ne goute pas grand chose en fait) et plusieurs herbes medicinales qui devraient nous garder forts, virils et fertiles pour les prochains mois ;). On a pu observer aussi comment on traite le latex, comment on fait de la corde a partir de la fibre de la noix de coco.

Une journee tres instructive. On a discute longuement avec un des guides qui travaille pour l'organisation touristique, originaire du village ou on etait. Il etait tres politise et avec un sens de l'humour tres agreable. Une prochaine entree du journal portera sans doute sur ces questions politiques.

La moitie des touristes avec nous etaient des indiens: de Bangalore, de Bombay, du Maharashtra. Et un Anglais d'origine indienne (Gujarat). Il y a donc une classe moyenne en Inde. Ils nous ont donne toutes sortes de conseil sur la suite de notre voyage. On va en profiter.

Kochi est une ville entouree d'eau. On a passe nos 4 jours a circuler dans des traversiers pour aller d'un bord a l'autre. J'ai fait un peu de peche "a la chinoise". En fait il s'agit d'un immense filet attache a un systeme de contre-poids qui permet de le lever et baisser dans l'eau a volonte. Il faut quand meme 5 ou 6 hommes pour faire la manoeuvre. J'ai tire une fois sur un des cables qui permet de sortir le filet de l'eau. Ca m'a coute Rs 100, mais j'ai eu droit a 6 petits poissons que le restaurant voisin nous a fait cuire sur le gril pour Rs 35. La biere etait un peu chere, mais faut dire qu'elle etait clandestine et qu'il fallait la boire dans une tasse de cafe. Ca valait bien quelques roupies de plus. (Le Kerala n'est pas un Etat ou l'alcool coule aussi facilement que le Goa ou le Karnataka. Devant tous les magasins de la SAQ locale, un ecriteau nous avertit que "alcohol consumption is dangerous to your health".)

Les missionaires, catholiques et protestants, ont laisse toutes sortes de traces a Kochi. On a visite le petit musee indo-portugais tres sympathique qui contenait des objets du culte catholique. A la fois semblables et differents de ce que nous connaissons. Les statues de la Vierge la representent debout sur un croissant de lune.

Il y a a Kochi un quartier appele "Jewtown". On y trouve le marche d'epices et une synagogue. La communaute juive serait presente ici depuis la conquete de Jerusalem. Des recherches sur leur musique montrerait une filiation directe avec la musique babylonienne! La synagogue n'etait pas ouverte parce que c'etait le jour du Sabbat. Ce qui a donne lieu a une scene assez cocasse. La communaute juive de Fort Cochin, un quartier de la ville, est reduite a une vingtaine de personnes, selon Lonely Planet, les autres ayant emigre en Israel. Ils sont tous ages. Comme on passait devant la synagogue ils sortaient de l'office hebdomadaire. La chicane etait pognee entre deux jeunes touristes israeliens qui voulaient absolument entrer. Disant que c'etait la premiere fois qu'ils se faisaient refuser l'acces a une synagogue le jour du Sabbat. Le vieux Juif ne voulait absoluement pas se faire donner des lecons de purete judaique par ces jeunes blancs becs. "Shalom Shabbath to you too. But if you wanted to do Shabbath, you should have comme to pray earlier. If you want to visit, wait until tomorrow. Don't try to show us how to run our Synagogue." Ce qu'il y a de plus fantastique dans tout cela, comme le faisait remarquer Helene, c'est que cette engeulade a lieu en anglais et pas en Hebreux. Les Israeliens parlent hebreux, mais les Juifs de Kochi parlent le malayalam et l'anglais!

Salaam Aleikum


2003/12/10

Le singe nu, luxuriance et Ritz la vie

Mysore est une ville tres interessante. On y a passe 4 jours tres agreablement. On se l'est coule douce au Ritz, oui ma chere! Mais en fait, ce Ritz-ci est plus humble que ceux des autres grandes villes europeenes et americaines. Quatre chambres seulement. Mais charmantes, avec des lits a baldaquin (en fait ce sont des supports pour moustiquaires)! Ce qui fait surtout la reputation de ce petit hotel c'est son restaurant. On en a profite itou. Tous nos beaux maigrissages accumules durement en sejournant dans de nombreuses villes saintes, fondent comme neige au soleil.

Il y a aussi le palais du Maharajah de Mysore : un magnifique palais de style Indo-saracenique (voir le blogue de Helene a ce sujet). Mais celui-ci a la particularite d'avoir ete concu par un architecte anglais, au debut du XXe siecle. On l'a visite avec l'aide d'un guide musulman tres rigolo. Je commencais a penser que ca n'existait peut-etre pas des musulmans rigolos, avec tout ce que l'on entend ces temps-ci, mais lui nous a fait bien rire. Ses commentaires etaient tres instructifs aussi. Il a beaucoup insiste sur une serie de murales qui illustrent la celebre procession/parade annuelle ou le Maharajah met le paquet. La derniere de ces parades a attires 5 millions de personnes a Mysore juste pour voir cela. Certaines de ces murales sont magiques. Les personnages centraux vous suivent du regard quand vous vous deplacez devant le tableau. La tete, les pieds, et meme le tronc dans certains cas, changent de position avec le deplacement de l'observateur. Comme la Joconde! Sauf qu'ici ce ne sont pas que les yeux qui bougent. Selon l'interprete cela est cause par une technique particuliere dont le principal secret repose dans le caractere naturel de la pigmentation utilisee pour fabriquer les couleurs. Quelqu'un connait-il quelque chose a ce sujet? Vraiment mysterieux, a mes yeux! Le dimanche soir, nous sommes retournes au palais qui, de 6h30 a 8 heures est illumine par des centaines de milliers d'ampoules electriques. Un vrai gateau de noces! Que nous etions aussi plusieurs milliers de personnes a admirer et a photographier.

Il y a aussi un temple sur Chamundi Hill, comme sur la plupart des collines dans un environnement urbain en Inde. Environ 1 000 metres d'altitude. On y est monte en autobus se reservant les 1 000 marches de l'escaliers pour la descente. On y a une merveilleuse vue de la ville. Un peu d'exercice nous a fait un grand bien. Pas trop souffert le lendemain, beaucoup moins qu'apres la descente de la Valle des Fleurs en tous cas!

Suivant les conseils de Yanick on est alle faire un petit tour au zoo. Le dimanche, pour pouvoir voir les Mysoriens en sortie de famille. On n'attendait pas grand chose du zoo, nous qui connaissons les "Sentiers de la nature" de St-Felicien. Mais on a ete agreablement surpris. Les ainimaux n'avaient pas l'air trop deprimes, sauf peut-etre quelques ours un peu mal leches. Il y a des arbres en quantite industrielle. Un arbre parapluie d'environ 150 ans est immense et n'a rien a envier, en terme de tour de taille, a nos "BC Firs". On a aussi vu des specimens de la faune indienne qu'on n'a pu rencontrer dans nos quelques visites de parcs nationaux, dont l'elephant, le tigre et quelques autres dont je ne me rappelle pas le nom.

Mais ce qui nous a le plus impressionne ce fut la rencontre du singe nu. Pas celui de Desmond Morris. Non. Un vrai singe, un chimpanze, en fait. Il nous a captive pendant plusieurs minutes. Assis au loin dans son enclos sous un arbre, on a cru, au debut, qu'il s'agissait d'un humain. Les bras replies. La main sur la tete. Il faisait penser au penseur de Rodin. Y pas plus humain que cela. Avec les jumelles on a pu se rendre compte qu'il s'agissait bien d'un chimpanze, mais atteint d'alopecie, probablement. Sa musculature etait tres visible et la similitude etait frappante. On a vraiment 98% du notre bagage genetique en commun avec les singes se disait-on. Tranquillement il s'est deplace vers un endroit ensoleille et la c'etait evidemment un singe. Il marchait en s'appuyant sur ses mains. Mais sans poil il ressemblait plus a une creature sortie directement de l'imagination de Spielberg ou de Lucas.

On s'est aussi senti un peu comme dans un zoo, nous-memes. On croyait aller observer les Indiens observant les animaux, mais en fait on avait plus l'impression d'etre observes qu'observateurs. A part les animaux exotiques comme le Canada Goose, il n'y avait que nous d'etrangers. Tout le monde nous regardait, nous souriait. Les plus braves nous demandaient d'ou on venait. Les petits enfants s'exercaient a nous parler en anglais. Arroseurs-arroses! Ben bon pour nous autres.

2003/12/05

On the road again

Nous voici rendus a Mysore au Karnataka. On a quitté Goa, la plage et la cote pour se rendre a cette ville de grandeur moyenne (750 000 habitants). Ce que nous avons vu a date ne nous a pas deçus.

Mais avant un mot sur le train qui nous mené a Mangalore, notre étape intermédiare avant Mysore. On a pris le train, de jour et en classe économique. Pas de sièges réservés, pas d'AC comme on dit ici, uniquement une variation sur la climatisation de type 4/60 (comme dirait Louise), mais au lieu de 4 fenêtres ouvertes, il y en avait 20 et au lieu de 60 milles/h, on devait rouler à 45km. Avec arrêt à toutes les gares le long du parcours. Les compartiments sont conçus pour 6 personnes. On voulait voir ce à quoi cela ressemblait. On a vu et on ne regrette pas du tout notre expérience.

Première raison c'est que c'est très économique: Rs 118 pour 2 personnes pour un voyage de 430 km, c'est pas cher même si on calcule 30 Rs au dollar.

Deuxième raison on s'est amusé follement en le prennant. On savait que les wagons sans réservation, c'est plutôt bordelique à l'embarquement, pour l'avoir déjà observé à Delhi. C'est la pagaille la plus totale! Tout le monde se rue pour obtenir des places, parce qu'on vend plus de billet qu'il n'y a de siège disponibles!!! C'est donc la loi de la jungle: au plus fort les bancs! On s'est donc divisé les tâches. Je prends les 2 gros sacs, et j'entre comme je peux, quand je peux. Hélène prend le sac de jour et sa sacoche pour filer en brigade légère d'avant-garde pour nous réserver deux bonnes places le plus près possible du système de climatisation. Voilà le plan de match comme on dit au Centre Molson. Ce qui est le plus fantastique, c'es que cela a fonctionné "numero uno".

Mais avant l'abordage, il a fallut attendre. Le train devait entrer en gare a 14h15 pour partir à 14h20. Tout le monde était concentré aux deux extrémités du quai, là où il y a des abris pour se protéger du soleil. Entre les deux, le centre du quai est au gros soleil. Personne à cet endroit. Astucieux comme pas un, vers 14h14, je propose un mouvement tactique vers la partie du quai ensoleillée. Ce n'est pas grave quelques minutes au soleil. Mais en fait le train est arrivé 30 minutes en retard! Il a fallu que je mette mon Tille, je regrettais que mon kobber ne soit pas disponible: il faisait encore plus chaud que sur la plage à 12h. Il a tout de même fini par arriver. Et là j'ai assisté à une chose merveilleuse. Hélène, sacs au dos et en bandouillère s'approche du train en mouvement, espérant que la porte arrêtera directement devant elle. Mais hélas elle passe tout droit. Surprise Helene se met à marcher plus rapidement, suivant la porte, accélère, accroche la barre du train en pleine course et hop elle saute à bord. Hélène "jumpeuse de train". Jamais je n'aurais cru voir une chose pareille. Mais je l'ai vu. Magnifique. On a eu de très bonnes places, même si j'ai bougonné un peu sur le fait qu'on allait rouler de reculon plutôt que de l'avant. Dans notre compartiment une famille avec deux jeunes enfants. (Un peu excités, mais c'est tout de même normal. Ce qui m'a surtout impressionné c'est la patience des parents. Les enfants sont encore plus roi ici que chez-nous.)

Dernière raison: les rencontres. La vie est beaucoup plus trépidante que dans les wagons de 1ère et 2ième classe. Il y a des mendiants qui embarquent lors des arrêts. Des vendeurs de toutes sortes de choses nécessaires pour voyager en train. A quelques gares du départ beaucoup de monde embarque. Le train est déjà bondé. Il faut alors voyager debout et tassé. Des touristes étrangers qui s'en vont à Gokarna, une autre plage au Karnataka. Des petites madames espagnoles en shorts courtes, en gilets bedaine et bretelles spaghetti attirent les regards. Je me demande pourquoi elles voyagent habillées ainsi. Quatre ou cinq arrêts avant notre arrivée un grand krishna blond en sarong safran, la tete rasée sauf pour la petite queue de cheval règlementaire, nous aborde pour nous vendre des livres sur la religion hindoue!!! On finit par apprendre qu'il est Russe! Tout de même fantastique non, un Krishna russe pusher de littérature spirituelle en Inde. C'est comme si un Africain venait sonner à votre porte pour vous expliquer la religion chrétienne. Plus agréable cependant, un Goanais nous aborde, prétextant qu'il veut jeter un coup d'oeil sur notre Lonely Planet. Puis finalement on passe une heure et demie agréablement à parler avec lui. il nous fait toutes sortes de suggestions pour la suite de notre voyage. On discute politique aussi. C'est une monsieur articulé qui parle quelques mots de français, le portugais et l'anglais évidemment. Il a un peu de difficulté à comprendre mon anglais, mais nous on le comprend assez facilement. Il voyage avec un jeune étudiant, le fils de l'un des ses amis. Il possède et loue des chalets sur la plage de Palolem. Si vous y allez, dites-le nous, on vous donnera son nom...

Mangalore est une ville très agréable aussi. On n`y a passé qu'une journée mais on a bien aimé. Mysore aussi. On a décidé de garder notre chambre pour les 5 prochains jours. On en parlera mieux un peu plus tard...

On apprécie beaucoup vos commentaires. Ne vous gênez pas d'en faire. C'est agréable d'ouvrir le site et de voir vos réponses.