2003/09/29

Encore les photos

Si certains ne pouvaient voir les photos, c'est que j'avais oublie de rendre l'album "public". La c'est fait, mais je n'ai pas eu le temps de tester, tellement le systeme est lent a Shimla (mais la ville est belle en titi).

Cette nuit on fait une run d'autobus. On pensait coucher a Shimla, mais on a decide de tenter l'experience des jeunes routards qui voyagent la nuit pour economiser un coucher. On devrait etre a Dharamsala demain matin, pas trop poques, on espere. Heureusement que ce sera en autobus deluxe, ie des bancs de deux personnes et juste deux personnes dessus.

2003/09/28

Enfin des photos

C'est tres long et fastidieux a realiser, mais j'ai reussi, en qq heures, a mettre 5 ou 6 photos. Elles datent du debut du voyage. Il suffit de cliquer le lien dans la colonne de droite et ensuite de cliquer sur Inde. Je vais peut-etre reussir a en placer d'autres dans les prochains jours.

"Namaste", en hindi ou "Tashi delek", en tibetain.

2003/09/27

La huitieme nouvelle lune et le the au beurre

Jeudi le 25 septembre l'apres-midi a ete consacre a assister a deux ceremonies qui regroupaient tous les moines (ils sont environ 130, d'apres ce que j'ai pu compter), tous les garcons de l'orphelinat, tous les enfants de l'ecole du village et toute la population adulte. Je croyais qu'il n'y avait que quelques personnes autour du monastere, mais en tout il devait y avoir environ 500 personnes a participer a la ceremonie de la nouvelle lune d'aout, la plus importante de l'annee, si j'ai bien compris, et a la ceremonie de bienvenue a l'occasion du retour du grand maitre.

Vers 15 heure les moines se rassemblent sur la place devant le temple. Un des moines commence a denouer un peloton de ficelle a cinq couleurs. Chaque participant s'enroule la ficelle autour de l'index. Tranquillement tout le monde de la communaute est lie par cette ficelle. "Sa Saintete" se promene le long de ce serpent humain avec un grand couteau et coupe la ficelle de chaque cote des indexes. Ce qui fait que chacun se retrouve avec un bout de ficelle cinq couleurs. Immediatement chacun frotte la ficelle aux parties du corps ou il pense qu'il a commis une ou des fautes. Chacun garde la ficelle jusqu'a ce que le grand maitre ait fini de liberer tout le monde de la ficelle. On attend a l'ombre en regardant, meduse, tous ces gens qui ont l'air de bien s'amuser. Le Kodak se fait aller la batterie. Je focuse surtout sur les enfants habilles en moine et le coeur qui psalmodie une litanie tout au long du processus.

Deuxieme etape: Le grand maitre se poste au milieu de la place, devant les escaliers qui menent au temple. Cette fois-ci, c'est tout le monde qui defile devant lui. Il verse une sorte de biere rituelle dans la paume de chacun. On boit et on recrache le tout dans une cuvette, apres y avoir jete sa ficelle. Ensuite on s'asperge le dessus de la tete. Toute la communaute y passe, y compris les "foreigners" comme nous.

Le coeur psalmodie toujours, pendant que ceux qui ont deja subi l'ablution se detendent a l'ombre, font des sourires aux touristes qui prennent des photos.

Troisieme etape: Devant la porte du temple, un dais couvert de tissus multicolores et de drapeaux. Les ablutions terminees, tous se precipitent pour aller se prosterner devant le daix. Un service d'ordre calme les ardeurs des enfants. A nouveau, defilement de toute la communaute. La litanie continue, sans jamais s'interrompre. Les voix sont graves et semblent venir du plexus solaire.

Quatrieme etape: Les cors, les symbales, les clochettes et les tambours sont actionnes et une procession se met en marche. Seuls les moines participent. Les villageois se dirient vers le jardin autour de l'ancienne residence des moines. Les touristes, nous, on suit la procession, qui porte le daix vers l'arriere du temple. On y brule le daix. La musique liturgique est a l'honneur. Les litanies continuent. Le tout se termine une fois que le feu a consumme le daix, les tissus et les drapeaux.

Cinquieme etape: Les moines se retirent dans leurs appartements pour prendre le fameux the aux beurre. La population villageoise et touristique elle aussi se fait servir ce merveilleux elixir. C'est accompagne de petits gateaux, en forme de sphere, jaunes, tres sucres, delicieux. Comme accompagnement avec du the sale, c'est excellent. Malheureusement pour moi, ma tasse s'est renversee, lorsque je l'ai deposee sur le parterre et je n'ai pu en boire qu'une minuscule gorgee. Il s'agit d'un the auquel on ajoute 1/2 tasse de beurre fondu (du beurre de yack semble-t-il...) et du sel. Vraiment surprenant comme gout!

Les gens se dispersent tranquillement. Mais personne ne rentre. Les moines ressortent leur attirail. On ajoute meme un baldaquin aux instruments de musique et fanions de tout genre. Tout ce monde se deplace vers le chemin a l'entree du monastere. Celui-ci est decore de magnifique dessins en chaux. Le long chemin est trace de chaque cote par deux traits d'une droiture exemplaire. A tous les metres un motif est dessine. Aux carfours les motifs debordent le chemin. Ce sont des Mandalas, des dessins rituels, de forme geometreiques tres symetriques. Ce sera plus facile a comprendre quand on pourra mettre des photos sur le net.

A l'arrivee du Grand Maitre, une haie d'honneur s'organise. Le GM s'engage dans le couloir ainsi fait et tout le monde se rue derriere lui. Devant l'entree du temple les moines chantent, devant le GM qui est au centre et recoit les hommages de tous. Il entre et s'installe a la droite de la statue de Bouddha. A nouveau la communaute defile. Devant le GM, cette fois, en commencant par les moines, les enfants, les villageois, les touristes. Chacun se prosterne et offre au GM un Kata, un foulard de soie. Il le recoit et le redonne a la personne proternee.

Ce rituel termine, les moines se regroupent devant l'entree du temple. Un d'eux distribue, a meme un plat contenant de la farine et du beurre en morceau, des pincees de farine. Tout le monde la garde pendant les incantations rituelles. Tranquillement les moines s'eloignent les uns des autres. Je supsonne qu'il va y avoir du degat. En effet, tout le monde lance sa faine dans les airs en esperant qu'elle va tomber sur la tete du voisin...

Je vous laisse le soin d'interpreter la symbolique de tous ces rituels. Les touristes, avaient toutes sortes d'explications. Certains avaient l'air bien informes. Mais qui sait? Il y avait surement de la purification dans l'air.

2003/09/26

Train du XIXe

Le monastere tibetain nous a reserve une bonne surprise: un cafe internet est ouvert depuis 2 semaines seulement, juste a cote. Alors me revoici en ligne plus tot que prevu.

Le voyage de Chandigarh a ete tres agreable. Un train de luxe pour se rendre a Kalka, environ a une heure de distance. La, on change de train pour prendre un petit train, decrit comme un "narrow gauge train". La voie est moins large que la normale en Inde. C'est un train qui date de 1903 et qui a ete construit par les Britanniques pour se rendre a leurs maisons d'ete dans les montagnes. Il est tres lent. Des banquettes a 90 degres. Mais les fenetres s'ouvrent, les portes aussi, meme quand on est en mouvement. On dirait quelque chose qui sort d'un vieux western. Il est plein et tout le monde est de bonne humeur. Son charme tient surtout au fait qu'il passe dans des paysages de montagnes fabuleux. Des tunnels, des tracels, des gens qui crient et qui font du bruit a chaque tunnel (comme les Lemieux!), et tout le monde filme ou photographie les scenes de montagnes.

Rendu a Solan, on quitte le train qui continue sa route vers Shimla, notre prochaine destination apres le monastere. On se prepare a se faire harceler par les chauffeurs de rickshaw et de taxi, mais personne ne se pointe. On grimpe donc la cote avec nos sacs a dos. Le soleil plombe, il est 13h30 environ. Rendus en haut, en ville, toujours pas de taxi, mais, oh delivrance, un hotel qui annonce meme un bar!!! Hotel Mayur. On s'y rend, la gorge seche, mais le coeur joyeux. Le proprietaire nous explique ou trouver le "taxi stand" et nous sert 2 "Golden Eagle", une biere locale qu'on a deja goutee a Chandigarh. Je ne peux que citer Helene: c'est vraiment la Mayur biere qu'on a bue depuis notre arrivee en Inde. (J'te jure Flavie, ce n'est pas moi qui l'a faite celle-la!)

Desalteres on a moins de difficulte a traverser la ville pour se rendre au taxi. On devrait payer Rs 100 pour se rendre au monastere, selon nos renseignements, mais, en nous voyant la face, le premier chauffeur nous demande "Monastery?" et nous propose Rs 200 pour le voyage. J'ai beau y mettre tout mon charme et mon habilete de "bargineux", rien a faire. Mais le voyage est tellement long que je considere que le 200 est bien merite, meme si le chauffeur doit se marrer d'avoir pogne un autre touriste un peu "twit", comme tous les touristes.

Le monastere est situe sur le sommet d'une montagne, ce qui fait qu'on peut y voir deux vallees. La "Guest House" est tres bien. Une belle chambre. Une terrace magnifique avec une vue fantastique. On apprend que les repas sont a heure fixe. Dejeuner a 7 h (chapati, beure, confiture, chai); diner a 12h (riz, dahl aux legumes); un "sweet tea" a 15h; le souper a 20h (nouilles aux legumes). Le soir-meme on a appris que la seule chose qui varie, c'est la grosseur des nouilles. Le garcon qui nous fait visiter nous avertit : la nourriture n'est pas bonne, mais elle est correcte! On prend bonne note. Il y a 7 ou 8 "foreigners" comme nous, dont une Canadienne de Vancouver qui parle tres bien le francais et qui nous aide a saisir rapidement le roulement du monastere. Un francais aussi, tres informe sur le bouddhisme et ses diverses tendances, dont celle du "Bon" (prononce Boeune: il devrait y avoir un tremas sur le "O".) On s'en reparlera probablement. On s'installe.

Apres le dejeuner du lendemain, la canadienne nous presente a l'abbee de ce monastere, "His Holiness." Pour les bouddhistes bons il est l'equivalent du Dalai Lama, ou du pape pour les chretiens. Tres chaleureux, il nous passe un petit cordon rouge autour du cou et nous dit qu'avec cela on peut aller partout dans le monastere. Seule restriction: dans le temple on ne peut s'assoire sur les coussins reserves aux moines. Il fait des farces, nous presente un moine francais qui est aussi le responsable des travaux de construction. (Contrairement a chez nous, ici le monastere est en pleine expansion.) Il interrompt son travail de surveillance pour venir parler de philsophie et de religion avec nous. On est accompagne de nos deux nouvaux amis H et J (Je ne donne pas leurs noms, parce que je ne leur ai pas demande si je pouvais parler d'eux sur Internet.) Pour le contenu on reviendra la-dessus, mais je crois qu'il y a une proximite entre la philosophie bon et la pensee de Wittgenstein, meme si je ne crois pas que le grand W pensait que l'etre humain puisse leviter...

On prend des photos et Dominique, le moine francais, nous invite aux deux ceremonies speciales qui vont avoir lieu en apres-midi: une a l'occasion de la 7ieme nouvelle lune de l'annee et l'autre pour accueillir le grand maitre (responsable des cours donnes aux moines) parti pour une serie de conferences au E-U. Quelque chose qui ne ressemble a rien de ce que j'ai deja vu. C'est de cela que je voulais parler aujourd'hui, mais je me suis perdu dans la chronolgie et nous voila deja rendu a l'heure du diner. Alors a demain pour les details des deux ceremonies.

Excusez les erreurs, je corrige demain. Le dahl n'attend pas et j'ai tres faim.

2003/09/23

Nos photos

Apres plusieurs minutes de taponnage, j'ai reussi a mettre le lien au site yahoo ou j'avais reussi a telecharge 3 photos. Mais elle ne semble pas accessible, pour le moment. De plus le cafe internet de Chandigarh ne me permet pas de lire le disque sur lequel j'ai copie les 150 photos deja prises. Vu qu'on s'en va au monastere demain, et qu'il n'y a pas d'acces a l'Internet sauf pour les moines eux-memes, semble-t-il, ca va donc prendre encore une bonne semaine avant que je puisse afficher nos meilleures photos ou envoyer d'autres messages.

Bonne semaine tout le monde, et a bientot.

2003/09/21

Glissement progressif vers le sommet

La derniere partie de notre visite du Garhwal s'est deroule assez rapidement, parce qu'on n'etait plus capable de marcher. Alors on s'est promene a cheval et en auto!

Apres notre deuxieme nuit a la station de ski Auli on est reparti vers Gangotri, la 3ieme source du Gange, mais en fait la plus importante, puisque c'est la que Vishnu, ayant le Gange dans ses nattes, l'a laisse couler en tout premier. Une tournee de 400 km environ. Ici les chauffeurs de taxi n'acceptent pas normalement de conduire plus de 200 km par jour. Alors la on a force la note un peu. Faut dire qu'on n'a pu se rendre a Gangotri meme dans la journee. Et ce n'etait pas juste parce que le chauffeur ne voulait pas conduire. Le voyage a ete interrompu par un glissement de terrain.

La mousson tire a sa fin en principe. Mais il a plu beaucoup et une coulee de boue a glisse de la montagne et bloque la route. Le chauffeur l'a appris a environ 200 km avant le glissement. On decide de s'y rendre quand meme et si la route n'est pas ouverte, on tentera de traverser a pied, pour prendre un autre moyen de transport jusqu'a Gangotri. Les kilometres s'egrainent tranquillement. La tension monte avec la fatigue. Apres 9 h de route on arrive sur les lieux du glissement: impossible de traverser en auto. Des jeeps y arrivent, mais la le chauffeur est categorique: "n'y penez meme pas", semble-t-il nous dire.

On se fait un tout petit sac a dos, le stricte necessaire et on part. Il fait presque nuit. De gentils portageurs nous accompagnent dans la bouette. Nous encouragent. Je prends des photos. Ils rigolent. Helene est habillee en indienne. Ses belles espadrilles neuves calent jusqu'a la cheville. Mais on finit par arriver de l'autre cote sans trop de difficulte. Je passe proche de m'etaler dans la snoute. Je panique a l'idee que mon bobo va a nouveau se salir et s'infecter. Mais non. Je reussis a ne salir que mes espades.

De l'autre cote on croise un autobus tout ecrapou. Il y a de gros rochers sur la chaussee. J'aurais pas voulu etre la-dedans quand c'a commence a debouler! Il semble que personne n'a ete blesse. Gangnanie est a un km. On prend un autobus. pour se rendre jusqu'a un hotel. L'hotel a une seule chambre libre. C'est meme une station thermale. Il y a une source d'eau chaude et un genre de piscine pas trop ragoutante pour s'y tremper. Mais on n'a pas le coeur a se laisser macerer dans de l'eau quasi-bouillante. On fait monter un bon diner indien choisi par notre guide. On soupe et on s'endort a nouveau comme des buches. C'est rendu qu'on peut dormir n'importe ou. La fatigue de la randonne 14 km et de la route aident a rendre acceptables des conditions qu'on aurait peut-etre trouve moins satisfaisantes il y a qq semaines.

Debout a 6 h le lendemain pour retourner prendre un taxi ou un jeep. Ils sont tous au glissement de terrain, attendant les pelerins qui vont traverser a pied comme on a fait nous-meme la veille. Sauf que personne ne vient. Des rumeurs d'un autre glissement plus bas sur la route. Les chauffeurs demandent le gros prix. On decide d'attendre. Vers 8h on reussi a negocier un transport en jeep jusqu'a Gangotri, a 2 h de route du glissement, soit 90 km. Dans la jeep on est 11 assis, 3 debout sur le pare-choc, et 2 autres sur le porte bagages!!! La route, en plus, est une des moins large qu'on ait frequentees ces derniers jours. Par endroit, il en manque des bouts. Par endroit elle est bloquee sur la moitie par un glissement. Mais le spectacle est magnifique. Il fait beau et pas chaud. On croise des groupes de pasteurs transhumants. Ce sont des gens qui parlent le Urdu. Ils ressemblent a des Afgans. Ils ont des animaux : des buffles, des chevres dont certaines a poils longs, magnifiques, des moutons. Le jour, ils dorment sur le bord de la route sous des abris de plastique et des genres de tentes. Le soir, ils roulent tout ca et ils marchent. Ils passent l'ete dans le haut de la montagne et comme on est l'automne, ils redescendent passer l'hiver a Rishikesh. Quand on les croise le jour, ce sont des petites filles d'environ 6 ou 7 ans qui gardent les animaux, dont de gros buffles. Les adultes dorment sous les tentes. Le soir, tout le monde est en marche. Et les bergers transportent dans leurs bras les agneaux et les petites chevres! Tout ce beau monde est sur la route, qui est large, au mieux, comme un trottoir de la rue Mont-Royal!

Rendu a Gangotri on visite le temple qui marque le lieu ou le Gange a ete donne aux hommes par Vishnu. Une petite ceremonie toute simple, qui ne nous coute que Rs 102. Le pretre nous marque d'un point rouge dans le front, nous fait boire un peu d'eau du Gange, nous asperge la tete, nous donne des petits bonbons, comme ceux que j'ai deja recu sur le pont a Laxmanjhula. On sonne la cloche et on quitte les lieux. Premiere etape: se louer des chevaux. Pas question de marcher. Les 36 km des deux jours precedents nous ont amoindris pas mal. Encore du taponnage de negociation pour le prix des chevaux. On s'entend sur un prix Rs 1 600 pour l'aller retour, soit un autre 36 km. A bien y penser, ce n'est pas trop cher payer ;0).($50,00 canadiens pour 2 chevaux, ou plutot 2 mules, pendant 2 jours)

La, tout un apprentissage a faire. Les "riders", ou muletiers, nous font comprendre qu'on doit se tenir fort et se pencher par en avant en montant et se tenir en arriere de la selle et se pencher par en arriere en descendant. Tout va tres bien. Jusqu'a ce que ca commence a monter et descendre vraiment. On n'est pas tombe dans le precipice qu'on avait constamment a notre droite en montant, mais on a eu assez peur merci. Surtout en descendant. Les etriers devaient etre monte un peu pendant qu'on se penchait par en arriere. Sauf que lorsque tu es deja couche sur le cheval, que tu as les espadrilles a cote des oreilles de la bete et qu'a droite c'est le vide total, eh ben, les papillons montent et les muscles se tendent.

Cinq heures pour monter jusqu'au glacier, soit 18 km. Y pas a dire, ces chevaux sont plus rapides que meme les porteurs du gouverneur. Plus rapides que nous en tout cas. De 5h a 5h30 on se promene vers le glacier d'ou coule la riviere Bi (?) . Harry n'ose pas faire un "holy dip" dans le Gange. Il fait tres froid, et l'eau sort de dessous d'un glacier. Alors... Cependant il prend une bouteille d'eau pour rapporter a ses parents.

Une demi heure plus tard les chevaux nous ont ramene au camp Bhojvasa, mais il n'y a plus de chambre. On soupe tranquillement, apres avoir reserve nos places dans le dortoir! Une autre premiere dans notre vie de voyageur. La soupe est bonne, mais elle vient de Cambel, je crois. Un chilien, un Vancouverois sont la aussi. Un brin de jasette, mais on est tellement fatigue et surtout tellement gele qu'on n'est pas tres tres jasant. Je ne pense qu'a ma paillasse et a la grosse couverture de laine qui l'accompagne.

Un fois sous les couvertures, il fait mieux. Il ne fait pas bon, mais mieux. Je finis par arreter de claquer des dents. La maison est en bois, mais pas de chauffage. Il fait en bas de 10c certainement. Pas question de prendre de douche: pas d'eau chaude... Il y a deja 4 personnes de couchees et il n'est que 6h45... Deux bresiliens deguises en hindou, avec une couche a la Gandi grelotte et toussote. Eux non plus ne sont pas tres jasant. Les Indiens placottent a qui mieux mieux. Helene placotte avec Harry de theologie. Moi je ronfle.

Le lendemain a 7 h on reprend nos betes et envoye en bas. On decide de descendre le plus vite possible, histoire de se rendre a Rhishikesh le meme jour. Vers midi on est rendu a Gangotri, A 2h une jeep bondee nous a conduit au glissement de terrain. La traversee est un peu plus facile : la boue a seche un peu. Il y a tout de meme un gros camion d'enlise jusqu'aux essieux. H est certaine que notre chauffeur a foutu le camp. Mais non. Il est la. La route du retour est longue.

Heureusement qu'on a achete une bonne biere froide avant d'arriver. La premiere depuis deux semaines. On la sirote tranquillement assis dans notre chambre en trouvant qu'on est pas mal chanceux.

Fin du premier chapitre de notre visite en Inde. Demain on part pour Chandigarh, la ville concue par Neru, selon les Hindis a qui on en a parle, et par Le Corbusier, selon nos sources au Saguenay. On va ben voir qui a raison

Je n'ai pas le temps de corriger mes fautes. Peut-etre demain a Chandigar
"Valley of flowers" avec pas de fleur

Le lendemain matin, debout sur le piton a 6h pour la derniere escalade de 4 km vers la vallee des fleurs. La suite du gouverneur de l'Etat de l'Uttarancahal est sur un pied d'alerte. Les chaise de porteurs sont pretes.

A un km environ, le sentier pour le temple Sihk fourche a droite et nous on continue par la gauche. Il y a des frais d'entree pour ce parc national: Rs 750! On ne savait pas. Les preposes sont bien gentils et nous donnent des renseignements sur la vallee. Le principal etant que la saison des fleurs tire a sa fin. La plus belle de ces fleurs rares, la Hymalayian Blue Poppy a deja fini de fleurir. On se console en se disant qu'on pourra aller la revoir au jardin de Metis, une des rares places ou elle pousse, ailleurs que dans les Himalayas.

Il y avait tout de meme qqes fleurs. Tres jolies. Plusieurs qui ressemblaient a des orchidees. De toutes petites, caches sous les herbes hautes. Mais cela valait tout de meme la peine de monter jusqu'a 3 500 metres. Les montagnes a elles toutes seules constituent un spectacle extraordinaire.

Sur le plan culturel il y avait d'autre chose d'extraordinaire, sorti directement du moyen age.

On s'attendait a etre a peu pres seul dans le sentier compte tenu que les pelerins Siks prennaient une autre direction. Mais on avait oublie le gouverneur et sa suite. Une avant-garde le precedait, arme de AK-47 et de vieux fusils de la deuxieme guerre mondiale que les Britanniques ont laisse apres l'independance de l'Inde, portant des chaises, des tentes, des paquets de toutes sortes, y compris un des bonbonnes d'oxygene que le medecin a prescrits au cas ou le gouverneur aurait un malaise a cause de l'altitude. (A plusieurs reprises j'ai pense le supplier de m'en laisser sniffer qq bouffees.)

Apres 1.5 km des soldats nous avertissent de nous deplacer pcq la gouverneure arrivait. Le sentier est etroit et escarpe. On se tasse dans la broussaille. Et voila qu'apparait les 4 porteurs qui montent a ce qui nous semblait un rythme infernal. Les 4 marchaient au pas, le regard fixe sur le sentier, l'echine ployant sous le fardeau de la chaise et de madame la gouverneur. Ils nous ont depasses dans un des bouts les plus escarpes du sentier et on n'a jamais ete capable de les rattraper!! Une demi-heure plus tard c'est la chaise du gouverneur qui nous depasse, toujours a une vitesse infernale. En plus les porteurs sont tout petits, autour de ma grandeur, mais pas mal moins lourds que moi. En fait ils ne semblent avoir que la peau et les os. Harry, notre guide, nous dit que ce sont des Nepalais qui viennent ici pour trouver du travail mieux remunere que chez-eux. Il me dit aussi qu'ils ne sont pas vraiment fort physiquement, mais qu'ils ont une volonte de fer. Oin!!! Au cours des 22 km (4 pour monter a la vallee et 18 pour revenir au point de depart, Byundar)de la randonnee, les deux chaises vont nous depasser 5 fois!!! Sur le retour, en descendant, ils etaient epeurants: ils couraient dans le sentier. Les gens de la suite qui accompagnait courraient devant pour avertir les pelerins de se deplacer. On a passe proche d'etre temoin d'accidents impliquant la chaise du gouverneur, des pelerins a cheval et d'autres a pied, pris dans un embouteillage. Heureusement que tout ce beau monde est habitue de circuler dans le gros trafic, ce qui fait que, sans qu'on sache trop comment, la chaise est passee a travers le tapon de monde et il n'y a pas eu de degat. La Madame Gouverneure s'est meme pas reveillee!

Tout le long du retour, le meme spectacle que la veille: des centaines de Sihks qui montaient vers Gangaria et vers le temple. On a tout de meme mis 10 h pour se rendre en bas. Si la descente est moins exigeante sur le cardio, elle l'est pas mal plus pour les jambes et toutes ses parties. A 16h, bien assis dans notre taxi, a regarder encore une fois passer le cortege du gouverneur, en auto cette fois, on etait bien content de "debarquer de dessus nos pieds" comme on dit chez moi en franco-ontarie.

Le projet du guide etait de faire de la route et d'avancer le plus possible vers Gangotri, a 400 km par la route, meme si a vol d'oiseau ca devrait faire a peu pres 150 km. Compte tenu qu'il ne reste que qq heures de clarte, on decide de retourner coucher a la station de ski. Harry nous dit qu'il a du rhum! Apres une bonne douche, une bonne coversation avec nos deux amis. On parle de mariage, d'amour, de religion et on boit des "Cuba libre" en mangeant des pinottes. Un souper rapide. Une douche chaude. Un bon dodo. On couche en dortoir. Moins cher. Moins intime, mais pour dormir, ca va aussi bien.




2003/09/20

Les deux sources...

De retour a Laxmanjhula apres 6 jours fantastiques a "virailler" dans le Garhwal. Plusieurs parties du corps endolories, mais tres heureux de notre visite. Le projet initial a ete modifie pour toutes sortes de raisons. On n'a pas pu faire tout ce qu'on voulait, mais on est bien content de ce qu'on a fait. Le gros de ces 6 jours s'est passe en deplacement: a pied, a cheval, en taxi, en jeep. Des rencontres aussi, mais plutot superficielles et rapides, du genre "Namaste" (bonjour), d'ou venez-vous?. Sauf avec Harry, notre guide, qu'on a connu d'un peu plus pres. (Il nous a jusqu"appris a compter jusqu'a cinq en hindi. J'espere que ca ne nous prendra pas une autre semaine pour apprendre jusqu'a 10)

Les sources du Gange sont multiples. Quatre grandes rivieres. Et pour chaque riviere, des centaines de ruisseaux (generalement devenus torents durant la mousson). -- Il y en a tellement qu'on ne les nomme meme pas: "It's just water coming down from the mountain", me dit Harry en reponse a ma question pour connaitre le nom du torrent qui coulait a nos pieds, en remontant vers la Valley of Flowers. -- On a remonte deux de ces rivieres/vallees qui coulent des Himalayas.

Dimanche on est parti tot pour Joshimat (7h) et on est arrive a Auli vers 16h30. (Auli est une station de ski, a 15 km de Joshimat.) Une distance de 190 km environ!! La moitie du trajet se fait a flanc de montagne, en remontant tranquillement la vallee. Mais la derniere partie se fait dans des routes tres sinueuses, en lacets qui montent de 700 m a environ 2 800 m. Un long et spectaculaire processus. Les glissements de terrains font en sorte que la route est souvent tres etroite et les croisements sont plutot perilleux, du moins a nos yeux, meme si le chauffeur ne semblait pas particulierement impressionne quand notre vehicule frolait la peinture des autobus qui venaient en sens contraire.

Juste avant la tombee du jour, vers 6h30/6h45, on est sorti se faire un peu le mollet, en remontant dans la pente de ski, histoire de s'exercer pour la randonnee de 18 km du lendemain. Magnifique spectacle, le soleil couchant sur un lointain pic tout blanc/rose. La monte est difficile, cependant. L'altitude nous rend le souffle court. De retour a la station de ski, on couche dans ce qu'on appelle ici une hutte, apres un bon souper indien, vers 8h30, l'heure habituelle du repas du soir pour les Indiens. Une structure en bois qui a la forme d'une tente, avec une toilette mais pas d'eau chaude. Un petit baton d'encens rend l'atmosphere un peu plus acceptable, car la cuvette semble avoir des fuites qui suintent sur le plancher. Mais on dort tres bien, il fait frais, contrairement a Laxmanjhula. On doit se couvrir de l'edredon.

Le taxi nous reprend le lendemain matin pour la randonnee vers la Valley of Flowers a 6h. On est sur le sentier a 7h30, sans avoir rien pris pour dejeuner. Le projet: se rendre a Gangotri, apres 14 km de sentier, et ensuite se rendre a la Valley of Flowers (3 500 m d'altitude) et revenir coucher a Gangotri (8 km aller-retour). Donc une grosse journee pour des "trekeur-euse" amateur-e. La ville au debut du sentier est en fait un lieu d'accueil pour les pelerins Sihks. Le temple venere est a 6 km plus loin, apres Gangotri (5 200 m) mais pas dans la meme direction que la Valley of Flowers. On commence donc par passer une serie de "shops" qui vendent toutes sortes de bebelles pour pelerins, dont des batons de marche, que j'ai eu le malheur de ne pas acheter.

On passe rapidement et on s'engage dans le sentier. Je pensais que ca serait un peu comme les sentiers chez nous, i.e. plutot tranquille, pas trop de monde. Mais pas du tout. Une vraie route de pelerinage avec des centaines, des milliers de personnes, de tout age et dans toutes sortes de conditions et avec toutes sortes de moyen de tansport: la majorite a pied, meme le tiers de ceux-ci nu-pied, plusieurs a dos de cheval (qui ressemblaient plus a des mulets qu'aux chevaux qu'on connait), certains dans des chaises sur le dos d'un porteur (surtout des petits enfants), ou encore, comme le gouverneur de l'Etat de l'Uttaranchal qui s'adonnait a visiter le coin en meme temps que nous, etendus sur une chaise longue portee par 4 nepalais (generalement reservees aux personnes agees et aux malades qui veulent se rendre au temple). On dirait le moyen-age!

La pente nous a semble tres raide. De 700 m a 2 800 sur 14 km ca l'air de rien comme ca, mais pas a pas, sur un sentier emboue (parce que la pluie nous a arrose pendant la moitie du chemi), ou l'odeur dominante n'est pas celle de la fleur mais bien celle de la pomme... de route -- c'est normal avec tous ces chevaux qui montent et qui descendent et qui ne se tassent pas du cote du precipice mais bien du cote de la falaise, justement celui que tu convoitais toi-meme, parce qu'en bas c'est tres loin -- rempli de monde, bref, pas a pas, c'est dur pour la jambe et chacune de ses parties. A partir du km 11 le souffle a commence a nous manquer. Ce qui nous a ralenti encore plus. Heureusement qu'il y avait des "shops" ou on pouvait s'acheter de l'eau, prendre un the, se reposer. Le spectacle des montages a travers les nuages nous encourageait itou. Surtout les gens qu'on rencontrait. Ils nous saluaient, nous questionnaient. Tres chaleureux. On etait probablement les seuls a ne pas etre Sihk dans la parade et on ne se sentait pas du tout menace. Au contraire. L'atmosphere est a la fete. On a marche a peu pres au meme rythme qu'un groupe de 4 ou 5 jeunes filles et un garcon. Ils nous parlaient, riaient, nous attendaient, et finalement nous encourageaient a monter. Des discussions theologiques en montant aussi.

Ce qui fait que rendu a Gangaria, il ne restait plus que 2 heures de clarte et plus une once d'energie pour continuer. On etait bien content de se debarasser de nos vetements mouilles a tordre, de manger une bonne soupe chaude et de se glisser sous la paillasse pour se rechauffer. Il fait tres froid. Pas de thermometre en vue, mais on avait l'impression que c'etait autour de 10 c. On a dormi comme des buches.

2003/09/13

Les sources du Gange

Dimanche matin le 14 septembre on part faire une tournee de 2 des 4 sources du Gange. Les rivieres Yamuna, qui coulle a Dlhi, Saraswati, la Alakanda qui coulle de la Valley of Flowers que nous allons visiter en premier, et la Bagirathi, qui nous verrons en dernier.

On aurait pu y aller tout seul, comme des grands, mais ca nous demanderait beaucoup de travail d'organisation, de negociation. On a donc opter pour les services de Uttrakal Tours & Travel: une jeep, un guide, pour 7 jours. Il nous accompagne durant les randonnees itou. Meme je crois qu'il va porter le sac a dos. Nous on va se contenter de marcher. (La Valley of Flowers se trouve a 3 500 metres d'altitude. Je ne sais pas si pepere va etre capable de respirer a ces hauteurs. Il n'aura peut-etre eu pas assez de temps pour s'acclimater.) A la source de chacune de ces rivieres il y a des temples dont un special. Les pelerins profite du temps de l'annee ou cette region est accessible, de septembre a la fin d'octobre, pour faire le tour des 4 temples. Ce qui est assez long, compte tenu qu'il n'y a pas de route directe d'un lieu a l'autre. Il faut monter et descendre chaque vallee.

C'est ce que nous ferrons nous aussi pour deux de ces valles. Voici notre itineraire pour les 7 prochains jours. Comme lecture ce n'est pas tres palpitant. Monotone comme un horaire d'autobus. Mais ca peut vous permettre de nous retrouver sur une carte. (Si vous tapper le nom des villes dans le moteur de recherche de Maptel, vous verrez les cartes. Un peu longuet cependant.)

14 sept. Depart vers Joshimath (pres d'une station de ski!)
15 sept. Randonne Valley of Flowers (on couche a Ghangaria)
16 sept. Randonne retour a l'auto et route vers Rudraprayag
17 sept. Route vers Harsil (Vallee de la Alaknanda)
18 sept. Randonne vers Gaumukh
19 sept. Retour a Harsil
20 sept. Retour a Rishikesh

On y passera quelques jours histoire de se reposer de toutes ces randonnees dans un lieu connu ;0). On va en profiter pour vous donner des nouvelles parce que je ne sais pas si ce sera possible dans le Garhwal (c'est le nom de cette region des sources du Gange.)

2003/09/11

"Martin et Hannah" enfin libre.

Mon premier livre libere, ce matin, au cyber cafe sous l'hotel Ishan a Laxmanjhula (pres de Rishikesh), province Uttar Pradesh. Vous pourrez le suivre, si jamais quelqu'un le trouve et decide d'en parler sur le site de Bookcrossing. Il porte le nu d'identification BCDI 678-981406. Il suffit d'ajouter ce nu, sans le BCDI, apres l'adresse url du site qui est http://www.bookcrossing.com/. Le lien en marge vous menera au site directement.

C'est un tres bon livre. Catherine Clement est une philosophe qui a publie beaucoup. Des romans en plus d'essais sur Claude Levy-Strauss et Lacan, entre autre. Ce roman-ci met en scene Heidegger et son epouse Elfride ainsi que sa maitresse Hannah Arendt. La rencontre/confrontation entre les deux femmes de la vie du philosophe allemand le plus connu du XXe siecle a lieu au moment ou celui-ci est presque senile. Les femmes parlent, se souviennent, s'interpellent, s'expliquent. C'est une forme non lineaire de narration qui permet d'entrevoir comment une chose aussi fantastique que les rapports amoureux entre le plus grand philosophe allemand du XXe, selon certains, devenu nazi, et son eleve juive, critique radicale du totalitarisme de surcroit, ait pu se produire. Plus fantastique encore: Hannah continue d'aimer, meme apres la guerre. C'est tres bien ecrit. Et ca permet d'entrevoir une explication.

En plus, Heidegger y apparait comme le veritable precurseur du open marriage, que Erickson (?) reprendra dans les annees 70.

Mais, comme disait Helene une fois qu'elle eut termine le livre hier soir, ca donne envie de lire Wittgenstein! Moins de placotage...

Curieux hasard, C. Clement a aussi ecrit un roman intitule Pour l'amour de l'Inde. Si quelqu'un le rencontre, pouvez-vous attendre que nous soyons de retour avant de le liberer.

2003/09/10

Les rencontres

On n'a pas encore rencontre beaucoup de gens. Mais quelques personnes tout de meme.

Apres notre prmier soir a la ceremonie de l'Aarti on est alle souper au East-West Restaurant. En fait il s'agit d'un tout petit resto, presqu'a ciel ouvert. Deux tables. Un cuisinier-proprio-serveur-maitre-d'hotel. Tres sympathique. Robert Berube des Routes du monde nous avait signaler ce resto. C'est pour cela qu'on y est alle manger. Malheur, le soir qu'on y est il y a panne d'electricite. Eclairage a la bougie. Rue sombre. Mais un gros sourire et un poele a gaz qui fonctionne. On commande des pates, une des specialites de la maison. Le proprio est d'origine indo/italienne. Un tres bon repas. Au milieu de nos agapes, un jeune homme se presente pour commander un repas. Mr Prem le reconnait. Le jeune homme est tout surpris car il y deja deux ans qu'il est venu.

La conversation se noue tranquillement. On apprend qu'il est de San Francisco, qu'il est en Inde depuis 11 mois deja. C'est donc un habitue de l'Inde. Il vient de s'installer dans un Ashram, mais il n'est pas certain d'y rester. "A bit grungy", dit-il. On pourrait dire "crotte" en francais. Vous connaissez sans doute la mode grunge d'il y a quelques annees. Dans les Ashram, on donne des cours, on initie a toutes sortes de truc spiritualo-yoguique. Je crois que toutes les tendances nouvel-age y sont probablement representees. Notre jeune homme est venu jusqu'ici pour rencontrer un maitre special de Yoga tantrique. Mes oreilles se dressent. Ma premiere rencontre avec le yoga dans les annes 70 passait justement par cette forme. Le fait que l'ascese religieuse s'atteigne par les positions eroticos-yoguiques me semblait fort sympathique. Mais le jeune homme est decu: son maitre semble avoir eu des demeles avec la justice. A la facon dont il en parlait, j'avais vraiment l'impression qu'il s'agissait de quelque chose d'un peu scabreux... Mais il n'etait pas du tou atterre. Il en riait. Je crois qu'il s'est adapte a l'Inde. Ici les gens rient assez facilement.

On le cuisine sur l'Inde. Il nous fait des suggestions pour Goa qu'il semble connaitre. Il a beaucoupa aime le Kerala, autre endroit qu'on avait envie de visiter. On prend des notes. Si on y va on s'en reparlera.

Nos pates sont terminees. On se quitte.

C'etait le premier portrait d'une rencontre. Periodiquement on va tenter d'en faire d'autres. Helene prepare un petit quelque chose sur le vendeur de pantalon theologien rencontre hier.

2003/09/09

Fleurs, feu et eau

Depuis deux jours on assiste a la ceremonie de l'Aarti a Ramjhula, a quelques km de notre hotel. A la fin de chaque jour des ceremonies religieuses ont lieu sur le bord du Gange. Les gens se rassemblent et chantent et surtout, se debarassent de tous leurs remords, leurs peines en mettant a l'eau des petits arrangements floraux avec une bougie au milieu. On nous a dit qu'une fois la bougie disparue sur l'horizon du Gange, tous les remords disparaissent aussi.

Le premier soir on a assiste a la ceremonie de la rive ouest. On s'y est d'abor rendu par une rue pietonniere bordee de boutiques de tous genres, mais aussi d'Ashrams, de jardins. Les singes sont presents aussi. Et du monde en masse. Rendus sur les rives du Gange a Ramjula on s'installe sur un Ghat, en fait un escalier. Les plus beaux sont en marbres. Celui qu'on occupe est plutot sympathique. Peu de monde. Quelques types genre gourou ou sadou, je ne sais trop. Ils prennent leur repas en attendant la tombee du jour. Puis, fument un chilum ou deux en devisant gaiement. Nous profitons un peu de la fumee secondaire... De l'autre cote c'est magnifique. Les montagnes en arriere fond. les temples au milieu et au premier plan les Ghats. On entend les chants. Il fait frais, enfin. Un petit vent. tout est en teinte de gris. Le Gange est normalement bleu dans cette region. Mais avec la mousson qui s'acheve il est couleur de glaise. Et c'est un veritable torrent. Tellement qu'on ne pourra pas aller faire du rafting. (Ce qui ne deplait pas du tout a Helene.) Un Ghat est particulierement actif. Des dizaines de personnes chantent,dansent avec le feu. Tranquillement on commence a voir apparaitre des bougies sur le Gange. Au meme moment une petite brume se leve, tout juste au dessus de la surface. Un spectacle assez impressionnant. Un immense fleuve, de toutes petites bougies qui flottent et vacillent. C'est tellement beau qu'on decide de revenir le lendemain pour aller de l'autre cote.

Le lendemain, meme ceremonial, mais de l'autre cote du Gange. On se rend au temple ou il y avait le plus de monde. C'est deja commence a notre arrivee. Et au meme moment une pluie torrentielle commence aussi. Branle bas de combat. Les amplificateurs sont debranches. Le feu est transporte sous les abris, a cote. Tout le monde se deplace tout en continuant la ceremonie. On sort les tapis. Ca placotte. Tanquillement les chants prennent le dessus. Tout le monde tape des mains. Une femme chante, les autres font chorus, comme disait ma mere. Apres une demi heure, le feu se met a circuler dans la foule. Les assistants portent des plats qui contiennent le feu. Tout le monde se precipite passe sa main au dessus de la flamme pour ensuite passer la main au dessus de la tete. La pluie tombe toujours en trombes. Peu de gens s'aventurent pour mettre leur bougie a l'eau. Vers la fin de la ceremonie le chant m'est familier: "Hare Krishna. Krishna, Krishna. Hare Hare. Hare Rama. Rama Rama. Hare hare." J'ai souvent entendu ces paroles dans les rues de Montreal, de Toronto, de New York et, pour la premiere fois, sur mon disque "Hair", une commedie musicale des annees 70. On decide de partir sur cette note, avant de se faire convertir. Mais en fait il n'y avait pas grand chose a craindre. Aucun proselytisme. La moyenne d'age etait assez eleve.

Le retour dans les ruelles de Ramjhula apres la tombe du jour, c'est assez impressionnant. On se croirait au moyen-age. Des petites boutiques, du monde et pas d'electricite. Ca nous fait penser a Dieu et nous seuls pouvons... Dans la cagoua. Des routes en terre battue, inondees et pleines de bouzes de vaches, de chiens, de porcs et de singes. Vous pouvez imaginer l'odeur. Heureusement qu'on avait pris nos lampes frontales, la deuxieme fois. On a evite plusieurs bouses ainsi. Marcher la nuit dans une ville indienne, c'est ben different!

Dans deux jours on part pour le nord avec un guide pour nous tout seuls; 7 jours pour voir 2 des 4 sources du Gange, pour faire deux randonnees dans les montagnes et visiter quelques villes. On a bien hate d'etre pris en charge un peu. Ca va nous rendre la vie un peu plus facile. En plus, on devrait voir de belles fleurs et les sommets enneiges de l'Himalaya du cote de la Chine.

Bonjour a tout le monde. On est ben ouverts a vos commentaires, meme si vous pouvez pas nous payer le cognac car Rishikesh etant une ville sainte, c'est aussi une ville sans alcool. Ca fait une semaine qu'on n'a pas pris de biere. Debouchez-en une a notre sante!

2003/09/07

Rizieres, singes et gourous.

Nous avons une petite chambre dans la montagne. A cote de rizieres. Dans les rizieres, de temps en temps, une femme en sari sarcle. La riziere est separe en lisieres divisees par des murets qui permettent l'irrigation. Sur les murets poussent des arbres fruitiers. Ce matin, des familles de singes faisaient tomber des fruits. C'est la mousson ici. Il pleut tous les jours. Mais pas tres longtemps. Il fai super chaud a mon avis e a peu pres 300% d'humidite.

Rishikesh est une ville de pelerinage parce que le Gange commence ici avec la plaine. Entre Delhi et Rishikesh durant le voyage en train on est passe par des regions tres vertes avec d'immenses champs de canne a sucre, des rizieres. des vergers de mangues, etc, Il y a des etangs un peu partout avec des gens qui lavent des buffles. Comme dans les vues...

Rishikesh est le debut de la plaine. Au loin on voit les montagnes de l'Himalaya. Le Gange est tres large ici et le debit est rapide. Cest supposement tres propre, mais compte tenu du nombre de pelerins, on n'a pas ete tentes de s'y baigner...

Notre chambre est a qques milles de la ville meme, pres d'un pont suspendu, LaxmanJula. C'est ici qu'habitent les Occidentaux qui viennent pour des cours de yoga ou de iridologie ou de ayurveda ou de reki ou de meditation, etc. ( C'est ici que les Beatles ont rencontre le maharashi mahesh Yogi qui a rendu Sargent Pepper possible...). Ce sont surtout des touristes europeens. Mais ils sont aussi exotiques et parfois comiques. Habilles de la couche de Gandhi, de linges a vaisselle, vraiment les annees 60 !

Nous nous proposons de visiter davantage dans les prochains jours. Mais c'est agreable de rester a la meme place pour qqes jours. On est supposes commencer notre lecture de Wittgeinstein ce soir. Je pense qu'on va avoir des questions pour Pierre Leduc!

A bientot, n,oubliz pas de nous envoer des commentaires,

Helene
Le vrai debut du voyage

Nous sommes rendus a Rishikesh, dans le nord de l’Inde. Le depart de Delhi s’est tres bien passé, malgre toutes nos inquietudes. Quelque’un de l’hotel est venu a 6 heure du matin pour nous guider vers le bon wagon. Se rendre a la gare en “tok-tok”, une espece d'auto rickshaw, a travers les rues sombres ou le monde fait sa toilette matinale dans la penombre etait deja assez impressionnant. Mais a la gare, on a vu du monde comme je n'en ai jamais vu dans une gare. Des milliers de personnes, habilles selon des milliers de manieres differentes.
Des odeurs inhabituelles, meme pour quelqu'un qui a deja arpente les rues de New York. Un melange d'epice et de detritus...

Le voyage a ete tres agreable. Notre voisin etait tres sympatique. Il nous a donne toutes sortes de conseils sur les lieux vers lesquels nous nous rendons.

Le train se rend a Haridwar, une des villes les plus saintes de l’Inde. C’est la que le Gange serait ne. Des centaines de milliers de pelerins y viennent pour se baigner dans la riviere, le jour de la nouvelle annee indienne. Pour aller a Rishikesh il faut prendre un taxi. Mon voisin de train nous avertit que les chauffeurs sont tous des voleurs. On a quand meme reussi a se rendre a Rishikesh a une demi-heure de route, sans se faire plumer. En prennant la rue principale on doit ceder le passage a un elephant! Ca ne semble pas faire plus de brouhaha que cela. On dirait qu'il n'y a que nous qui sommes un peu surpris.

Rendu a l’hotel qu’on avait reserve par courriel, on se rend compte que notre belle chambre avec vue sur le Gange est occupee. On nous dit ne pas avoir recu de courriel. Mais les gens sont gentils et nous trouvent une autre chambre a flanc de montage, le long d’une riziere. On voit le Gange au loin, a travers les arbres.

Un repas leger a l’hotel Ishan nous permet de nous rendre compte que nous sommes vraiment dans un autre monde. On voit a notre gauche un pont suspendu qui surplombe le torrent de la riviere. C’est la mousson et l’eau est haute. On y voit des singes qui se promenent un peu partout. Une vache itou. Des touristes indiens se font photographier. Apres diner on traverse a notre tour. Ca branle un peu, mais la travee est tout de meme en beton. Rendu sur le pont, je me fais benir par un espece de gourou qui a un plat contenant toutes sortes de choses curieuses. Il me donne trois quatre petits bons-bons, me oint le front avec une substance d’un rouge ecarlate, me fait repeter toutes sortes de mots que je tente de baragouiner le mieux possible, trempe sa clochette dans de l’eau, m’en asperge en la faisant tinter au dessus de la tete et se penche vers moi et me dit Rs100. Je fais le saut et demande “Rs100?” Il me repond: “Anything you like.” Je lui en donne 10 et il part recommencer le meme ceremonial avec qq’un d’autre.A quelques pas de la, deux photographes indiens rigolent avec grand plaisir. J'aimerais bien les voir a Notre-Dame du Cap ;0)

Programme pour les prochaines semaines: relaxer, peut-etre faire un peu de yoga, assister a quelques ceremonies religieuses du matin et du soir. On vous tient au courrant.

2003/09/03

Enfin arrive

Le choc de l'arrivee n'est pas que culturel. Il est d'abord physique: la chaleur, et surtout l'humidite suffocante. On a marche dans les rues ce matin, il y avait des vaches effectivement. Un trafic bruyant et epeurant. Pas encore vu d'elephant. Mais j'ai vu un jeune homme qui se promenait avec un singe sur la barre de son bicycle. C'est tres melant. Meme avec un plan de la ville on a de la misere a se situer. Faut dire que c'est nogtre premier contact. Les gens nous courent apres pour nous donner des renseignements. On a cependant un probleme de langue. Notre anglais standard ne correspond pas tout a fait a celui des gens qu'on rencontre dans les corridors de l'hotel. Notre prononciation des noms indiens n'est decidement pas a la hauteur. Ca fait des semaines qu'on les dit dans notre tete, sans jamais les avoir vraiment entendus. Ce qui fait qu'on ne les reconnait pas quand quelqu'un les prononce de la bonne maniere. Encore un apprentrissage a faire.

L'hotel est plutot luxueux pour le moment, avec l'air conditionne et une vraie toilette a papier. Helene a deja goute au plaisir de la main gauche a l'aeroport. Moi pas encore. J'imagine que ce sera aussi un choc cul-turel.

Delhi

2003/09/02

La vraie derniere jambe

Rendu a Amsterdam sans aucun probleme. Un peu fatigue, mais tres heureux d'etre en route. La c'est vrai que le prochain message sera de Delhi.

Excusez le clavier sans accent.

2003/09/01

Jour J, h moins 5

Sur le point de se rendre à l'aéroP.E.T. Le plafond nuageux n'est pas très haut. On ne vera probablement pas grand chose.

Un beau bonjour à tout le monde. Prochain message de Delhi