2014/05/10

Les 2 ponts de la Barranca (Canyon) de Poqueira



Nous avons passé 2 jours de randonnée dans les Alpujarras. Encore une fois, température idéale : du soleil, mais pas de chaleur éprouvante. On a fait des sentiers faciles, d'une journée, qui ne nécessitaient pas d'équipement spécialisé, Édouard était en sandale et on n'avait pas emporté nos bâtons de marche. (on l'a regretté un peu...) Il y a trois villages situés au bord du canyon de Poqueira: Capileira, Bubion et Pampaneira. On était basé à Capileira, le village le plus haut des trois, à 1 700 mètres.

On est arrivé en bus de Granada,  une belle ronne le long de la chaîne de montagnes, des paysages de montagnes puissants, des virages en épingles. Le bus fait des arrêts dans tous les villages et on voit tranquillement changer le style des maisons. Les maisons des Alpujarras sont des constructions berbères. Petites, en pierre chaulée, avec des toits plats en ardoise.  Elles semblent accrochées au hasard aux pentes des villages. Il n'y a pas vraiment de rues, plutôt des ruelles, des escaliers, des tonnelles qui relient les maisons entre elles. Quand on se promène, on n'est pas certain si on est dans une voie publique ou dans une entrée de maison privée. C'était une région agricole, avec des cultures en terrasses, d'oliviers et autres arbres fruitiers, de céréales et de jardins maraîchers.

Le village de Bubion :


Les maisons de Capileira :


Une rue du village :

 
Exemple de maison : très peu d'ouvertures, toits plats, accrochée à la pente


Aujourd'hui,  le tourisme est la principale industrie; les cultures sont laissées à l'abandon, mais le système d'irrigation, qui avait été construit par les Arabes est encore en place. Les villages sont remplis de fontaines, il y a des canaux et des tuyaux partout, c'est très vert avec les montagnes enneigées à l'horizon. Il y a encore quelques animaux, on a vu un berger, son chien et ses moutons qui rentraient au village le soir, et dans les sentiers, on a croisé des chèvres.


Le premier jour, on est descendu jusqu'en bas du canyon pour traverser 2 ponts sur la rivière Poqueira. Une affaire de quelques heures, 4 ou 5 nous a-t-on dit. La première difficulté a été de trouver le début du sentier. C'est un peu compliqué de se retrouver dans le village; en plus, on est pas habitués aux marqueurs de sentiers européens. On a essayé un sentier qui descendait bien dru dans la falaise mais après une quinzaine de minutes, on a conclu que ça n'était pas un sentier, mais un ruisseau. On est remonté et on a pris les choses autrement, en se rallongeant un peu en passant par le GR7. La randonnée nous a pas mal pris la journée et au retour, on s'est aperçu que ce qu'on avait pris pour un ruisseau était aussi, bel et bien, le sentier! Mais quel plaisir! C'était très beau. Rien à voir avec l'aspect sauvage des Chics Chocs ou du Sentier des Caps; ici, partout ou on pose le regard, le paysage a été travaillé. Il reste des terrasses, de vieux arbres fruitiers; le haut des montagnes a été planté de pins pour lutter contre l'érosion : des forêts bien alignées! Le sentier était un peu étroit le long du canyon. Les bâtons de marche auraient été utiles.

Édouard sur le sentier des 2 ponts


Une vieille maison abandonnée :


Un des deux ponts dans le fond du canyon. La rivière Poqueira



Le deuxième jour, on avait les cuisses pas mal maganées! On a choisi un sentier court mais avec des points de vue ravissants qui allait de Capileira, le village ou nous logions, jusqu'à Pampaneira, le village le plus proche de la vallée. On partait en descendant... et on a décidé de revenir en bus!

Le sentier entre 2 villages passe sur un mur de soutainement


Une chèvre et le village de Pampaneira au fond


Un cheval :


L'annonce d'un sentier :


Le sentier, les fleurs


Détails insignifiants :

1- Ça fait drôle de se promener dans un sentier ou on ne connait pas les plantes ni les fleurs, même les plus spectaculaires. On est bien contents de reconnaître tout à coup une vieille amie, le myosotis. Même chose pour les oiseaux. Il y a bien les moineaux omniprésents, et des hirondelles qui ressemblent beaucoup aux nôtres. Mais ce chant, le matin, qui ressemble tellement au merle, est-ce un rouge-gorge? le chant mélodieux qu'on entend le soir, est-ce que ça pourrait être un rossignol, comme dans les chansons?

La prochaine fois, j'emporte un Peterson et un guide Fleurpagne!

H.

2- Dans le village, le soir, c'est tranquile. Il fait noir. Et quand tout le monde est rentré on n'entend rien. Pas d'auto. On se croirait à albertville. C'est la même chose le matin. On s'est levé tôt pour prendre le bus de sept heure. Rien ne bouge. Rien d'ouvert. On a vu 3 femmes: elles aussi prenaient le bus. Puis un homme qui s'en allait ouvrir son restaurant. Mais il plaçait ses tables sur la terrasse et ne s'occupait pas de faire chauffer sa machine à café parce qu'il n'y aurait personne avant quelques heures. On a passé trois villages et deux villes entre 7h et 10h, le moment de notre arrivée à Salobrena. Partout le calme. Rien ne bouge. Vers 10h la vie commence vraiment. Ci-vi-li-zé.

É.
































2014/05/08

L'Alhambra, pour en finir avec Granade



L'Alhambra, un des trois sites les plus visités en Espagne. On a réservé nos billets par Internet au mois de février. En plus, on avait dix jours possibles et on n'a pu avoir des billets que pour notre neuvième jour. Tout le reste était déjà réservé. Et il ne nous restait plus que de 19h à 20h pour visiter le joyaux de l'Alhambra, les Palais des Nasrides. Assez frustrant, comme on l'a appris à nos dépens : à 20h pile les gardiens ont commencé à pousser tout le monde vers la sortie en nous disant qu'ils avaient faim. Ce fut quand même une visite très impressionnante.

C'est un site immense. Une ville en fait. Une forteresse, avec ses tours et ses dédales des palais de toutes les époques, depuis le Moyen Âge jusqu'à tout récemment, des jardins, une maison d'été. Érigé sur le sommet de la colline avec la ville de Granada à ses pieds et à ses côtés. Deux rivières traversent la ville, dont une, le Darro qui a creusé un canyon  qui rendait la fortification des palais plus facilement érigeable.

On y est allé à trois reprises pour visiter toutes les parties gratuites, dont le palais de Charles V (style Renaissance) qu'il n'a jamais habité et qui a été abandonné suite à des tremblements de terre dans la région et à toutes sortes de problème politiques. Allez voir ça sur les Internets, c'est très intéressant itou. Et notre dernière journée on y est allé tout le temps que nous permettait notre billets, soit de 14h à 20h. Une fin grandiose pour notre séjour à Granada.

Des photos, surtout. Je vous fais grâce des informations de style guide de voyage, sauf sur un petit détail, les céramiques. J'ai trouvé une réponse à ma question sur les problèmes insurmontables que j'imaginais concernant la création de ces magnifiques mozaiques déjà à l'Alcazar de Séville.

D'abord les photos


De deux à cinq on a visité le Generalife. Une maison d'été à deux pas des Palais, en fait. Je crois qu'il ne fallait pas trop s'éloigner de la maison: qui va à chasse, perd sa place est probablement un proverbe arabe.


Le cyprèes, vu de pas trop près, est un arbre magnifique.


Surtout quand les nymphes les cotoient.


Et que l'eau les reflete.


Les terrasses autour du palais d'été sont magnifiques. d'immenses terrasses, aménagées pour être symétiriques dans presque toutes les directions. Dommage que notre Kodak ne pouvait saisir que le plan linéaire.


Voici le dit chalet d'été ou le sultan se détendait. (et ou Isabelle a fait ouvrir des arches avec vue sur le paysage).


La gestion de l'eau est capitale ici. On est sur une butte. L'eau vient de plus haut. Les architectes ont pensé à un escalier d'eau. L'eau sert de rampe et ne coule pas en cascade, comme je pensais qu'elle le ferait. Surprenant.


Et pour quitter les lieux, une haie d'honneur faite de lauriers.

Après un repos dans les jardins, tout près de la section archéologique, qu'on explore pour dégager des bâtiments de la vieille ville, on s'est attaqué à la forteresse et à la tour. 


A gauche le Sacromonte, le quartier gitan de Granada.


L'emplacement des habitations de la garde du fort.


Idem, mais vu de la tour.


Granada vue de la Tour.


Et vue du devant de la Tour.


Et, fianlement, avant les Nasrides, le Palais de Charles V. Une autre façcon d'illustrer l'importance des mathématiques. Un immense cube, donc un carré, à l'extérieur. À l'intérieur un cercle. Une sorte de quadrature du cercle. Ce qui donne des escaliers, dans les coins de la bâtisses, assez fascinants. Mais  les photos sont plutôt moche. Donc à plus tard.


Une longue pause, avant de se rendre aux Palais des Nasrides, endroit idéal pour un autoportrait.


On a eu de la difficulté à saisir la beauté de ces arches moulées avec notre petit appareil.


Et quand la lumière entre par le toit, c'est carrément magique. (Un des seuls bénéfices d'avoir visité le site en fin de journée.)


La plaza des lion a été visitée en vitesse. Mais on a quand même eu le temps de se rendre compte que les lions étaient des lionnes. Peut-être pas si chauvins que çca les Nasrides.


La céramique qui m'étonaient tant à Séville porte un nom: Alicado. Il vient de l'outil utilisé pour tailler la céramique selon les formes voulues. (Malheureusement il n'y avait pas de photo de cet instrument, et je n'ai pas encore cherché sérieusement à voir de quoi ça avait l'air.) Mais on expliquait comment on arrivait à assembler des miliers de petits morceaux de céramiques, sur un plan vertical, un mur, de façon à créer des formes récurrentes, semblables et toujours un peu différentes qui se reproduisent à l'infini.


Relativement simple la solution des artisans arabo-musulmans: tout se fait au sol. On dessine le motif. Ensuite on coupe les céramiques pour les placer sur la maquette, face contre terre. On enduit le tout de plätre, laisse sécher et on fixe au mur. Il y avait aussi toutes sortes de belles explications philosophiques sur la façon dont cela permettait de représenter la grandeur et l'infinité de Dieu, sans personnification. Je vous en fais grâce. Un jour, autour d'une bière, si ça vous chante je pourrais vous en glisser une mot. En attendant il y a toujours les Internets.

Demain la mer!

É.

Quelques détails insignifiants :
Les jardins sont extraordinaires. Je comprends pourquoi on a pu comparer Grenade et l'Alhambra au Paradis Terrestre. Remplis de fleurs, de haies bien taillées, de cyprès droits comme des piquets; les chataigniers, les orangers étaient en fleurs, magnifiques. Mais, c'est peut-être une tare héréditaire, je me sens plus proche des jardins à l'anglaise, des jardins qui ont l'air plus sauvages, ou le travail du jardinier n'est pas apparent.

Une chose que je n'ai jamais vu avant cependant, c'est l'omniprésence de l'eau. Les fontaines, les petits ruisseaux se retrouvent partout. Les anciennes fontaines arabes n'ont pas de jet. Ce sont des bassins calmes, avec parfois un peu d'eau qui sort en chuchotant du centre, juste de quoi brouiller la surface... Les fontaines refaites par les Chrétiens sont plus bruyantes et extraverties.

Il y a un jardin dans la résidence d'été ou on nous explique que les jardins arabes étaient enfermés entre des murs. Comme une oasis... ou une cour intérieure. Isabelle la Catholique a fait ouvrir les murs pour qu'on ait une vue sur la plaine de Grenade, sur la Sierra Nevada, en fin de compte sur l'infinité du paysage. Intéressant aussi...
H.













































2014/05/05

Encore Grenade


Nous aurons habité Grenade une douzaine de jours, et notre impression du premier jour n'a pas changé : c'est une ville magnifique, et à ce temps-ci de l'année, la température est idéale. La ville est assez petite, moins de 300 000 habitants, facile d'y circuler à pied ou en autobus. On n'a pas vu de quartier industriel et quand on arrive à la limite de la ville, ce ne sont pas des banlieues qu'on voit, mais des champs ou des vergers d'oliviers, ou la sierra, dépendant de l'orientation du versant de la colline ou on se trouve. C'est avant tout une ville universitaire (le Routard de Jean parle de 80 000 étudiants, le quart de la population!) et touristique. Située au pied de la Sierra Nevada, elle a un petit côté Vancouver, avec le soleil en plus. Il y a beaucoup de ruisseaux qui descendent de la montagne. Non seulement l'eau est délicieuse (pas de chlore), mais il y a assez d'eau pour alimenter des tas de fontaines au milieu de dizaines de petites places, toutes jolies et au ruissellement agréable. Rien de mieux que d'y lire son El Pais en sirotant un cafe con leche.

Comme toutes les villes andalouses que nous avons visitées, elle est divisée en quartiers  qui ont une origine historique et ethnique particulière. Souvent ils ont été construits par des populations (sépharades, musulmanes, gitanes, chrétiennes) qui en ont ensuite été chassées, pour être habités par d'autres qui les ont transformés. L'Albaicin, c'est l'ancienne médina arabe, un labyrinthe de petites maisons et de villas aux patios imposants. Le Sacromonte, c'est l'ancien quartier des gitans, il comporte encore des maisons troglodytes. Dans le Centro, maintenant dominé par les constructions chrétiennes d'Isabel la Catholique, il reste quand même la Madraza, ancienne école musulmane et un Caravansérail ou on peut imaginer que s'arrêtaient les caravanes sur la Route de la Soie. Nous habitons le Realejo, un quartier plus moderne de familles de classe moyenne et d'étudiants.

On a eu le temps de visiter chacun de ces quartiers, et demain, 6 mai, notre dernier jour à Grenade, nous avons nos billets pour visiter l'Alhambra. Ces billets se réservent des mois à l'avance. Nous avons acheté les nôtres en février. Le nombre de visiteurs de l'Alhambra est limité à 7 200 par jour. Ça donne une idée de l'importance de l'industrie touristique! On a marché pas mal dans toutes les petites collines et labyrinthes grenadins; on est rendus avec des mollets d'acier!

Le Campo del Principe durant l'heure de la sieste :


Une ruelle de l'Albaicin :


Une jolie maison colorée de l'Albaicin :


Des grottes habitées (aujourd'hui un musée) à flanc de colline dans le Sacromonte :


Grenade, c'est aussi une ville de fêtes, de restos, de bars et de tapas. La vie nocturne est trépidante. Nous, on soupe tôt (vers 22h) et quand on est prêts à regagner l'appart, vers 23h, les rues sont pleines de monde. Beaucoup de touristes et de jeunes étudiants, mais aussi beaucoup de familles avec des enfants. Sais pas à quelle heure ce monde là se couche!

Il y a eu quelques jours de feria pour le "dia de la cruz" le 3 mai. Un vrai carnaval, familial le jour, plus orgiaque la nuit! Le 3 mai était un samedi, mais la feria a duré toute la fin de semaine à partir du vendredi soir. Un peu partout dans la ville, dans les places, autour des fontaines, de grandes croix ont été érigées, en roses rouges. Autour sont disposés des objets qui rappellent l'histoire: des vieux fers à repasser, des bassines de bronze, des photos de torreros etc. Je comprends pas trop le lien avec la croix...

La croix de roses rouges : (avec les gourganes à droite!)


Beaucoup de gens, surtout des femmes sont déguisés en "flamenco women", comme dirait Édouard. On a quand même vu plusieurs (genre 6) hommes déguisés aussi en "flamenco women", qui attiraient toujours l'hilarité publique, surtout quand ils/elles invitaient les monsieurs qu'elles croisent à embarquer dans un Fandango voluptueux. Il y a de la musique et des petites pistes de danse et on mange des tapas spéciales : des gourganes crues, que chacun décortique pour croquer les fèves, avec des morceaux de jambon. Il y a du monde habillé en flamenco (man ou woman) qui parcourt la ville à cheval ou en calèches. À travers tout ça, des mobylettes, scooters, bicycles, taxis et autobus! Un joyeux bordel! Il devait y avoir 1 000 personnes dans la place près de chez nous (Campo del Principe). 

Habillés en flamenco : 







Des chevaux et cavaliers dans les rues de la ville :


H.



Remarques insignifiantes

1- Granada ville étudiante. Et quand c'est le parté, ils/elles sont là. Et en gang. Un uniforme/costume/déguisement les unit. Rappelez-vous les cowgirls de Séville. Une dizaine de personnes. En fin de semaine on a croisé plusieurs de ces groupes. Une gang de filles avec un ruban jaune, comme on en voit autour des scènes de crime dans les vues. Mais écrit en noir sur le ruban, "Party Zone" pour que ce soit bien clair de quoi il s'agit. Un autre groupe, de gars, avec des tits casses verts, des teashirts uniformes et un verre de bière mon minou à la main. Ressemble à un croisement de fans d'équipes de soccer/hockey/basket/etc et de "Fraternities" américaines qui sont en train d'initier les navots. Et ça chante des chansons genre igloo-igloo. Et ça crie. La plupart ont une mascotte. On a vu une anarcho-banane, mais en pause, la fale à l'air. (Au gros soleil et il fait 28 c) La plus spectaculaire a été prise en photo par Hélène. J'la comprends. Ce n'est pas tous les jours qu'on croise un jeune homme qui nous montre son string recouvert d'un mignon petit coq rouge. É

Un joli minois :


2- Les partés ça laisse des traces. La municipalité fait bien son travail. Mais les rues et ruelles autour de la Plaza Campo del Principe servent de toilettes communes. Les resto-bars sont nombreux, mais on dirait que leurs toilettes ne peuvent pas suffire. Pas très rigolo en dessous de nos fenêtres. (et on est au rez-de-chaussée!) Si je restais ici, je lancerais une pétition pour que la municipalité s'équipe des "Johny-On-The-Spot". É

3- En général, les publicités de vêtements et accessoires de mode utilisent des photos de Caucasiens, qui correspondent à des critères de beauté américains ou européens. C'est frappant quand on est en Asie ou en Amérique centrale. Voici 2 exemples différents vus dans le Centro, sur les murs près des grands magasins. H



4- Vivre ici quelque temps amène à repenser à la coexistence des religions et des ethnies. Je n'ai pas vu de femmes avec des burqas, ni avec des tchadors qui cachent le visage, mais il y en a avec des hidjabs sur la tête. Il y a un groupe qu'on voit souvent placotant ensemble en surveillant leurs enfants dans le parc à côté. Elles parlent espagnol entre elles et à leurs enfants. Avec un accent qui sonne bien andalou à mes oreilles d'étrangère. Je ne sais pas quelle est la situation des minorités ici, ou on est si près du maghreb. Je ne connais pas les lois... Mais je suis contente que la Charte des Valeurs ne soit pas passée chez nous. En ce qui concerne la tolérance religieuse, me sens vraiment d'idéologie libérale! H

5- L'appartement qu'on habite est à vendre. On n'a pas demande le prix, pour ne pas se laisser embarquer dans le processus. Mais on y a rêve la nuit. Ah le subconscient.


























2014/05/03

Granada, Tapas un papier!



Les Tapas sont très populaires. À Montréal il y a de plus en plus de bars à Tapas. J'en connais deux très bons ;0) Et depuis que j'ai des amiEs qui voyagent en Espagne je sais que c'est de là que ça vient. Mes amiEs me disaient aussi que ce n'est plus comme dans le bon vieux temps, ou le Tapas accompagnait automatiquement la bière ou le vin qu'on commande au bar. J'avais donc bien hâte de goûter à cela. C'est fait. Même que pour mon anniversaire on a laissė tomber l'idée de souper dans dans un très bon restaurant au profit d'une "run" de Tapas dans différents quartiers. À Rome on mange comme les Romains!

Donc un blogue de photo, même si des photos de bouffe, c'est pas toujours appétissant, surtout quand c'est pas Distasio qui organise les mises en scène. Mais le but c'est de vous faire voir ce qu'on a mangé, pas de vous faire acheter un livre de cuisine.

La première photo montre l'assiette des calmars frits de "Los Diamentes", mangé "su'l cutter", comme on dit. On avait tellement faim en redescendant de notre visite des parties gratuites de l'Alhambra, qu'on a oublié de prendre la photo avant. Ils les font avec une panure genre tempura. Un peu plus léger et pas du tout caoutchouteux, même si je ne dédaigne pas du tout la grosse panure à "gnognon rings". Mais ces calmars étaient divins.


A Granada, contrairement au reste de l'Espagne, je crois, un tapa vient automatiquement quand on commande une boisson. Ici on mange toujours en buvant. Cependant, c'est la maison qui choisit. Il y a même un menu qui avertit le client: Ici les tapas ne se commandent pas, ils se consomment, selon ma traduction libre. La maison nous sert ce qu'elle veut.

Comme ici, deux morceaux de fromage sur du pain et quelques olives. Simple. Mais pas autant que dans les lieux plus fréquentés par les touristes, comme sur le Bord du Darro et face à l'Alhambra. On a fait deux places ou les consommations étaient le double de ce qu'on paie dans le quartier. Et avec pas de tapas par dessus le marché!


Ici un peu plus sophistiqué. Une omelette froides, aux patates avec garnitures. Délicieux.


Des fois c'est plutôt ordinaire comme ces tranches de jambons, pas du tout ibérique, comme on dit ici. (L'Andalousie fait de très bons jambons qui n'ont rien à voir avec ce qu'on nous offre dans nos super-marchés). Mais là c'est du cheap, avec une tranche de pain, une petite sauce aux tomates fadasse sur un lit de chips.


Mais le vin était pas pire du tout.

Aux "Seis Peniques" ils ont un truc intéressant: 8 tapas et une consommation pour 8 Euros. On s'est contenté de 3 : de la morue frite, comme un fish & chip, de la salade aux patates qu'on appelle Salade Russe ici. Pas terrible en général. Mais la morue et les légumes en sauces étaient très bons. De petites portions.


Les meilleurs repas, à Granada, tapas compris, on les a pris au "Los Trastos" à 2 minutes de notre logement. Ici une salade aux fruits de mer.


Mais des fois, meme quand c'est généralement bon, on a des surprises comme ces patates rôties, avec la même tite sauce aux tomates. Faut dire que c'étaient les troisièmes consommations qu'on prenait au même endroit. Le dernier tapa n'était pas tout à fait à la hauteur de nos attentes.


Mais le vin était bon.

Le fait qu'il est arrivé après quelque chose de surprenant et d'un peu bouratif ne l'a pas aidé : des artichauts frits dans une panure de tempura sur une sauce aigre-douce. Ça faisait chicken balls géantes, quasiment transformées en chicken legs, avec sauce rouge. Un peu épeurant à première vue. Mais c'était savoureux.


Hier on a mangé un plat qu'on n'avait pas encore osé essayer. Il y en a partout. Typique, parait-il. Comme on mangeait dans un restaurant vieux de 120 ans, le "Candela", on a pensé que ce serait sûrement bien préparé le "rabo de toro". De la queue de boeuf, en fait. Un plat mijoté qu'on a bien apprécié, finalement. Mais on était content de l'avoir pris en tapas et non en "Racion".


Ici des anchois brochettés sur un lit de chips. Ils ne sont pas frits, mais marinés, les anchois, pas les chips. Les broches ne servent qu'à faciliter la manipulation. Servis sur des chips, mais avec de l'huile d'olive pour lier le tout. Très bon.


Ceci aussi est assez inusité: de la morue frite avec une panure, mais dans une sauce tomate. Plus que mangeable, même si je n'aurais jamais pensé faire cela.


Ce qu'il y a de fantastique avec l'art culinaire espagnol c'est l'absence de formalités. En tout cas, dans les milieux qu'on a fréquentés. Il doit y avoir une dizaine de types différents de lieux de restauration. Des tavernes, des cafétérias, des bars, des restaurants et j'en passe. Et partout tu peux commander de n'importe quoi. Il y a tojours du bon café, toutes les boissons imaginables. Et à manger.

Les portions sont variables le tapas est une petite portion, la "media racion", une portion moyenne, et la "racion" est plus grande. A deux tu peux toujours prendre un menu du jour qui comprend deux plats, un dessert et une boisson et partager. Tu peux jouer avec les formats: deux tapas et une media racion; cinq tapas à deux personnes, comme bon te semble. Pas comme chez-nous.

Et pas regardant. Une fois assi à une table ou debout au bar, tu peux passer ta journée à siroter ton café ou ta cana. Pas de pression jamais, même quand des gens font la queue pour avoir ta table. Le serveur vient quand ça lui tente. Mais il vient toujours. Ne te donne jamais l'addition, sans que tu ne l'aies d'abord demandée.

Ci-vi-li-zés

On a aussi mangé des plats plus copieux que les tapas dont ces "caracoles". Chez nous ça ce mange avec du beure à l'ail, les escargots. La version andalousienne me plait d'avantage. La sauce est aux amandes.


Un plat qui nous a surpris aussi ce sont les gourganes. Nous qui pensions que ça ne se mangeait qu'au Saguenay-Lac-Saint-Jean! Ici ça ressemble un peu à notre soupe aux gourganes, mais le lard salé est remplacé par des calmars et il n'y a pas d'orge.


Et pour terminer, la surprise de la journée. Dans la ville c'est fête. La fête de la croix de mai. Partout les places publiques sont aménagées/décorées avec des objets "traditionnels". On a passé des heures à les visiter, à observer les femmes habillées en Flamenca. Et on a eu droit au tapa le plus surprenant à date,


Des gourganes crues avec du jambon, ibérique cette fois. Tout le monde s'en régalait. On a tout mangé le jambon, mais il nous est resté quelques gourganes, surtout quand on a vu le merveilleux boudin qu'on avait commandé, en trop grande quantité, cependant.


Salud!

É

Quelques remarques de la ménagère : comme on a un petit appart, on se fait à manger. C'est la saison des artichauts, petits et délicieux, des asperges, des fraises et les mandarines sont irrésistibles!
On a aussi essayé 2 fruits qu'on ne connaissait pas : les "nisperas" et les "chirimoyas". Le dictionnaire dit qu'en Français ce sont des nèfles et des anones, ce qui ne vous avancent probablement pas non plus. Mais c'est bon.