2005/07/30

Goodbye Manila

Fin de voyage. La semaine a Siquijor a ete exceptionnelle: rien de ce qui avait ete prevu n'a pu se faire, a part notre rencontre avec Genevieve et Yanick. Faut dire que c'etait l'essentiel.

On a pu les revoir avant de quitter definitivement les Philippines. Mais le snorkel, la plongee et les bains de soleil ont ete abandonnes. Trois typhons ont passe au nord du pays. Alors les Philippines ont eu beaucoup de nuages et de pluie. Les plages de Siquijor ont donc ete balayees par les vents. L'eau limpide et translucide a ete brouillee. Les noix de cocos se sont mises a tomber subrepticement. Brefle on est passe en mode observation meteorologique. Helene etait vraiment contente. Deja que la plongee ne l'attire pas du tout. Et qu'elle a toujours reve de voir une tempete tropicale de pres. Maintenant elle sait que c'est preferable de ne pas etre vraiment pres.

Le vent etait assez spectaculaire. C'est d'ailleurs la premiere chose qui nous a frappes en arrivant sur l'ile. Il faisait frais. Finie la chaleur torride de Negros et de Manille. Plus besoin de s'eponger le front aux cinq minutes. On a loue une hutte avec la clime, si vous pouvez imaginer une telle chose, le premier soir. On a du fermer la climatisation, tellement elle etait nuisible. Les fenetres ouvertes suffisaient amplement a satisfaire tous nos besoins d'air et de fraicheur. Le lendemain on s'est installe dans un bungalow a deux etages, (imaginez cela pour voir) pour accueillir Genevieve et Yanick qui venaient nous rejoindre. On a pu alors observer en toute securite les jeux de l'eau et de l'air. La mer est montee tout pres du restaurant, poussee par les grandes marees de l'annee et les vents. Heureusement, on savait que les tsunamis ne sont pas provoques par le vent. On aurait dit les chutes Niagara, tellement le bruit etait assourdissant. L'eau sur le recif au loin. Les branches des palmiers et des cocotiers qui battaient au vent. Et quand la pluie se mettait de la partie, alors ca devenait quasiment inquietant. Pendant 7 jours, au moins une fois par jour et une fois par nuit. On a deja vu la neige tomber a l'horizontale mais c'etait la premiere fois qu'on voyait la pluie dans cette position! "Incredible" comme disait Helene, en cassant son Tagalog.

Ce qui fait qu'on etait un peu inquiet pour la traversee du retour vers Negros ou on devait prendre l'avion pour Manille le 28. Deja qu'a l'aller je n'avais pas du tout aime les ballotements en tire bouchon que faisait le traversier. La derniere nuit a donc ete longue et inquietante. Mais au matin il faisait calme. Une petite traversee pepere. Genevieve et Yanick qui terminaient une formation avec la gang de VSO sur Siquijor ont pu profiter d'une belle journee de plage avant de revenir sur Negros. Nous on etait content d'etre sortis du vent.

Demain matin le retour au pays s'amorce. On n'ecoute pas la meteo. Deja qu'on doit se lever a 3h00 pour prendre l'avion. Si en plus on se mettait a angoisser sur la possibilite de typhon en avion on serait ben mal pris. Heureusement qu'on va pouvoir recuperer la demie journee perdue a l'aller: 30 heures de voyage pour arriver a Montreal 18 heures apres notre depart. Ouf!

2005/07/19

Negros en vrac

Nous sommes sur Negros depuis cinq jours. Rien de genial a dire. Mais comme on se prepare a aller sur l'ile de Siquijor et qu'il n'y a pratiquement pas d'acces Internet, je me sens moralement oblige de vous envoyer quelques mots, en vrac.

Photos

au sujet des photos. Je n'ai pas encore le moyen d'en afficher. Pas parce qu'on n'en a pas pris mais parce que je ne maitrise pas vraiment le truc pour les afficher sur Blogger et Flickr me semble encore un peu complique, sur la route. Mais Yanick lui il connait cela et il a commence a publier ses photos de notre tournee du nord de Luzon. Rendez vous donc sur son site a Kumusta Iligan ou cliquer sur le lien suivant pour aller directement aux photos: Photos de Banaue. Si j'ai bien compris il devrait en afficher d'autres prise dans le nord des Philippines.

Ron ou le choc culturel a Silay

N'ayant pu trouver un bar sympa (avec climatisation et sans musique, de preference) on a du se rabattre sur la strategie d'acheter notre biere au Sari-Sari, le depanneur philippin, pour la prendre dans notre chambre qui n'a effectivement pas de musique mais la clime a max. On a de la difficulte a en trouver un, alors que d'habitude il y en a partout. Tout a coup on se fait interpeller par quelqu'un qui "casse son anglais". Un jeune homme. On a fini par apprendre qu'il s'appelait Ron. je lui fais part de mon desarroi et il me montre l'entree d'un depanneur. Il est tout a fait pimpant, plein de bonne humeur, generalement le signe d'un arnaqueur potentiel, si je me fie a mon radar habituel. Mais finalement tout se passe bien. On rencontre la proprietaire qui parle un peu d'espagnol. On achete nos bieres a un prix tout a fait raisonable. Puis on se quitte en se faisant des bebyes. Tout le temps du retour a la maison Helene a un affreux sourire en coin. Il y a anguille sous babine, me dis-je, stoiquement. Elle finit par lacher le morceau en pouffant de rire. Ron etait tout a fait desempare devant mon humble personne. Quelque chose ne fonctionnait pas dans mon "style". Comme tout le monde il trouve que j'ai la barbe du "vieux criss" qui distribue les cadeaux. (Donc le score est rendu 6 a 1 pour le Pere Noel vs Kenny Rogers.) Mais il ne comprennait vraiment pas pourquoi j'avais des cheveux de femme!!! Encore un probleme de "gender".

La Filipinoise et le Pere Noel

Abordons donc la question carrement de front: qu'ai-je en commun avec la femme philippinoise? Elle porte le pantalon, comme moi. Assez surprennant. Pas de robe, de jupe, de shorts. Que du pantalon. Des jeans surtout. Il y a quelques exceptions: les hotesses de l'air qui portent l'uniforme avec jupe. Il y a aussi la directrice du personnel de notre hotel qui porte des jupes. Les filles du bar des expats a Dumaguete, le Why Not, portent toutes la mini-jupe, dans un bar pour occidentaux, je comprends. Mais a part cela la jambe feminine est pudiquement couverte. A la messe, dimanche passe a Silay, dans les trois ou quatre corteges funebres qu'on a croises, toutes les femmes portent le pantalon. Peu importe l'age, la classe sociale. A l'Universite Silliman de Dumaguete, on a du en croise des milliers qui circulaient que dans des pantalons. Curieux quand on compare avec l'Inde. Les Philippines, sur ce rapport, sont pas mal plus occidentalisees.

Et les femmes n'ont pas l'air de s'en plaindre. Elles semblent plus libres. Hier soir, au restaurant. Il y avait trois tables occupees par des femmes. Au restaurant sans etre accompagnees d'au moins un homme semble tout a fait acceptable ici. En Inde nous n'avions vu cela que dans les grandes villes et encore la, ca semblait plutot exceptionnel.

Siquijor

Depuis que nous sommes a Dumaguete, capitale de Negros, nous avons une belle petite ile dans le protrait, chaque fois que nous nous balladons le long de la rue Rizal, face a la mer. Demain nous nous y rendons et jeudi, Genevieve et Yanick nous y rejoignent pour quatre ou cinq jours de "farniente", avec du snorkel et peut-etre un peu de mobylette, sans compter la possibilite de renouer avec la plongee. Mais la-dessus, je ne suis pas encore tout a fait certain que j'ai vraiment envie de renouer avec le monde du silence. Une bonne fois je vous raconterai le pourquoi de mon hesitation.

2005/07/16

Manille, suite

Nous sommes rendus sur l'ile de Negros depuis vendredi matin. Nous avons profite du taxi qui conduisait Louise vers son avion pour Montreal pour nous rendre a celui qui nous a mene a Bacalod. Pour le moment on se laisse aller et on ne fait pas grand chose. On profite de la chaleur quoiqu'il semble que les 30 c sont assez courant au Quebec par les temps qui courent. (La BBC donne a tous les soirs la meteo internationale, y inclus Quebec.)

Un dernier mot sur Manille, sur Intramuros, en fait. C'est la vieille ville. Mais en fait il n'y a pas grand chose de vieux la. Because la guerre. On a commence a reconstruire les anciennes murailles que les Espagnols avaient erigees pour se proteger des Chinois et des Maures qui etaient eux aussi interesses par Manille. La reconstitution date des annees 1980 seulement. Le potentiel touristique de ce genre d'attraction est tel qu'on a pense que ce serait rentable de remplacer les depotoirs et les terrains vagues que le quartier etait devenu depuis le passage des B-21 americain. En fait tout est neuf, ou presque. Et tout tire sur le vieux faute d'entretien suffisant. Meme le fort Santiago a tout ete reconstruit. On ne l'a pas visite, ayant deja vu la Citadelle de Quebec; en plus le Lonely Planet insiste sur le fait que l'attraction principale c'est la prison ou Rizal a ete execute, un poete leader de la revolution contre les Espagnols au tournant du vingtieme siecle. On y laissait les prisonniers mourir noyes grace aux infiltrations d'eau dans les cellules.

La modernite nous avons pu l'observer sous la forme d'un metro aerien tres confortable parce que silencieux et climatise, surtout tot le matin quand il n'y a pas trop de monde. Il permet de faire un tour de ville assez simplement. On l'a observee aussi sous la forme de centre d'achats a Makati. Trois ou quatre batis l'un a cote de l'autre. Mais pas comme chez nous au Saguenay. Plutot comme au centre ville de Montreal. On a la possibilite de circuler dans ces immenses labyrintes, passant de l'un a l'autre pour se laisser titiller par les odeurs, les couleurs, les sons. Contrairement a tout ce que j'ai connu comme Centre d'achats, ici ils abritent aussi les meilleurs resto, les clubs de nuit, les musees, des jardins.

On retrouvera Manille pour nos deux dernieres journees aux Philippines a la fin de juillet.

Pour terminer un petit placotage. Je continue toujours d'etre le pere Noel. Les derniers jours a Manille ont fait basculer le score en sa faveur. Du 5 pour 1. Je ressemble donc de moins en moins a Kenny Rogers. J'ai decide de ne pas m'acheter de chapeau de cowboy. Mais pour jouer le jeu j'ai change le "ringtone" de notre telephone cellulaire. Le telephone chante maintenant "Jingel Bells" chaque fois que vous me textez/telephonez! Les Philippins vont adorer.

2005/07/14

Manille et les typhons de tout genre

Depuis dimanche que nous explorons Manille. Une ville assez difficile a decrire. Le Lonely Planet dit que c'est une des grandes villes les plus laides. On y lit aussi que la grande majorite des touristes la fuient, comme toutes les grandes villes. Ce qu'on a trouve de plus interessant c'est ce que nos amis les psy appellent la resilience.

Tough la Manille! Detruite a plusieurs reprises elle est encore le centre de la culture philippinoise. Les Espagnoles lui ont deja fait la passe. Les Japonais l'ont massacree pas mal au debut de la guerre et les Americains ont fini la job pour en deloger les Japonais. La deuxieme ville la plus bombardee apres Dresde, selon des informations. En visitant "Intramuros", la vieille ville coloniale qui a ete reconstruite dans les annes 80, on a vu un monument aux disparus sans noms de la 2ieme guerre mondiale. Les bombes americaines ont tout rase, laissant plus de 100 000 morts dans ce seul quartier.

Notre visite des musees, du quartier Chinois, de Malate ou nous sommes installes et de breves incursions dans les municipalites de Makati (centre des affaires et residences cossues) de Quiapo ne nous ont pas permis de connaitre grand chose. A peine un feeling qui nous vient surtout de nos experiences en taxi et en metro (Le LRT, comme on dit ici). La circulation est plutot lente. Pas parce que les chauffeurs sont tres prudents. Mais a cause des bouchons. Aux heures de pointe c'est tres laborieux de circuler.

Un scandale politique mobilise l'attention depuis notre arrivee au pays. La presidente, elue depuis un an a peine est impliquee dans un scandale de trafic d'influence: des conversations telephoniques enregistrees a son insue tendraient a prouver qu'elle a essaye d'influencer le comptage des votes dans plusieurs burreaux de scrutins de Mindanao. L'opinion se mobilise. On veut qu'elle demissionne. Huit membres de son cabinet l'ont fait en lui demandant d'en faire autant. Elle a du s'excuser publiquement de sa maladresse et demander pardon. Ce ne fut pas suffisant pour etouffer les protestations. Elle a donc du demander a son mari de s'exiler volontairement aux E-U, ce dernier etant mele dans toutes sortes de manigances et de trafic d'influence. La rumeur veut qu'elle devra aussi faire quelque chose avec son fils qui aurait trop bien suivi l'exemple de son pere. Brefle, ca va mal a shop pour la madame.

La societe civile est divisee: certaines associations demandent sa demission, d'autres l'encouragent a rester. Depuis une semaine des manifestations ont lieu a tous les jours dans le quartier des affaires. A voir les medias, on pourra penser qu'on est sur le bord d'une guerre civile, mais dans les rues, autour de nous, la vie continue tranquillement. Pour le moment tout cela semble se derouler dans la bonne humeur. Personne ne semble inquiet. Ici, il y a une tradition de revolutions, de coups d'etat, de changement revolutionaire de gouvernement. Marcos a ete renverse par un soulevement populaire. L'avant dernier president aussi. J'ai l'impression que la population en a vu d'autre et qu'on ne s'emeut pas pour si peu.

Ce qui me surprend le plus, c'est que tout cela n'a rien a voir avec les bouleversements politiques sur l'ile de Mindanao ou la population musulmane reclame l'independance politique. Complexe et complique. Esperons qu'il n'y aura pas de typhon.

2005/07/11

On se "text" et on dejeune!

Je suis bien content de mon voyage aux Philippines. Il m'a permis de comprendre un phenomene observe en Inde il y a deux ans deja et toujours reste mysterieux. Pourquoi les gens prennent-ils autant de temps pour pitonner les numeros sur leur telephone cellulaire. Je remercie particulierement Genevieve, Flavie et Yanick de m'avoir fait voir la lumiere sur cette importante question.

Le meme phenomene ici aux Philippines: tout le monde pitonne du pouce. Maintenant je sais qu'ils sont en train de "texter" un message. C'est Flavie qui m'a fait comprendre qu'il s'agissait de ce que les Francais appellent des "SMS". Je voyais bien ces trois lettres sur mon courriel Yahoo, qui m'offraient la possibilite d'en envoyer, mais je ne comprenais pas ce que c'etait. La c'est clair! Depuis que je suis aux Philippines, je passe plus de temps a "texter" les gens que je connais ici, que je n'en passe sur Internet. C'est beaucoup plus simple, plus rapide, plus economique et presqu'autant "le fun", un fois qu'on a le pouce entraine.

C'est tres simple, en fait. Telephoner coute relativement cher ici. Mais envoyer un message ecrit par telephone coute presque rien: 1 peso seulement (il y a environ 43 pesos dans un $ Can). Seul probleme, le clavier du telephone qui n'est pas fait pour ecrire autre chose que les deux premieres lettres du numeros. (Mon ancien numero commencait par RE, pour Regent. Suivait les 5 chiffres que j'ai oublies.)

Depuis que les lignes telephoniques ont ete numerisees c'est maintenat possible: il suffit de taper la meme touche une, deux, trois ou quatre fois pour obtenir la lettre desiree. Pour comprendre regardez votre clavier de telephone. Il y a 3 lettres pour chaque touche. Pour taper un "c" il faut appuyer trois fois sur la touche "1", puisque "c" vient apres "a" et "b". Pour un "s" c'est la touche "7" qu'il faut presser quatre fois. Tres laborieux quand on commence. Mais autour de moi il y a de vrais pros qui pitonnent du 35 a 40 mots minutes. Tout cela d'un seul pouce. Il y en a qui le font en marchant. Ce qui semble assez facile, (a condition de ne pas se promener trop pres des chaines de trottoirs de Manille parce que les bouches d'egout sont souvent des trous beants et si vous etes sur la ligne blanche, la c'est carrement suicidaire). Certains le font au volant, en mangeant, en buvant, en respirant... J'en ai meme vu un qui le faisait en lisant le journal. C'etait probablement un espion, cependant parce que ce n'est vraiment pas possible, a moins d'avoir de serieux probleme de personnalite.

Recevoir ces messages posent un autre probleme: la lecture phonetique. Si vous avez deja frequente des salles de "chattage"/"clavardage" vous ne serez pas trop surpris. Si non, c'est un peu complique. Le truc pour comprendre c'est de prononcer a haute voix le message recu. Exemple: le texte "4U" veut generalement dire "pour toi" en anglais. Facile: "For you". Cependant il faut etre attentif parce qu'il pourrait aussi signifier "Je voudrais commander quatre Us", si vous etiez un waiter dans un bar achalande sur Mont-Royal, qui a affaire a un client particulierement astucieux utilisant son cellulaire pour passer devant tout le monde au bar. Donc il faut toujours prendre en consideration le contexte... Mais prononcer a haute voix marche presque toujours. Essayer pour voir: "s k lier" se lirait "escalier". Vous voyez? Un truc qui va rendre la maitrise du Francais ecrit encore plus difficile? Pas pour le moment. On me dit que les tarifs pour ces messages restent encore tres chers chez nous.

Ici ca fait des ravages, a en croire le message suivant lu sur un tee-shirt d'une jeune serveuse dans un restaurant familial (un peu complique puisque c'est aussi un rebus que je vais avoir de la difficulte a dessiner avec des mots, mais je vais essayer): "I (suivi d'un dessin de levres) 8 4 U". Je vous laisse avec la devinette. Je vous en ai tout de meme deja explique la moitie. Indice: j'ose esperer que la dite serveuse ne comprenait pas vraiment ce qu'elle affichait si candidement.

Vous pouvez me texter vos reponses, ou plus simplement, vu que vous etes ici, me laisser un courriel pour que les paresseux n'aient pas tout de suite la reponse en lisant les commentaires ;)

Si vous vous demandez pourqoi les Francais designent ces messages/textes/telephoniques par le sigle SMS, n'essayez pas de les prononcer a haute voix pour comprendre. En fait SMS veut dire "Short Message Signal". Du vrai Francais de France.

De retour a Manille. On magasine. On marche. On fait de l'Internet. Et on prend de la SMB pour rester au frais. (Je viens tout juste de comprendre que c'est ce qu'il faut dire si on veut une bonne biere froide: San Miguel Beer.) Ca se prononce "Esse-aime-bi", comme en Anglais et en Tagalog et en Francais de France.

2005/07/09

"Hey Ken", "Hey Santa"

Non, je n'ai pas vraiment cru qu'on me prenait pour le copain de Barby. Tout le monde sait, meme moi, que Ken n'a pas de barbe. En fait c'est plutot "Hey Kenny" qu'on me lance de temps en temps. Ici il y a deux personnages a barbe blanche et a bedaine rebondissante qui sont tres connus et tres populaires: Kenny Rogers a cause de la belle musique "Country" qu'il met sur les ondes. L'autre eh ben c'est surtout a cause de Noel qu'il est connu.

De temps en temps, quand je passe devant un groupe d'enfants qui jouent dans la rue, comme ce matin par exemple, le plus delure de la bande se met a chanter cette melodie bingcrosbienne: "... You better not pout, you better not cry" Et Helene, qui ne peut s'empecher de se joindre a quelqu'un qui chante, reprend avec eux: "... Santa Claus is coming to town!" Tout le monde rigole. Demain je crois que je vais commencer a prendre les commandes des enfants: "une poupee Ken... un GI Joe... et quoi d'autre?"! Va falloir que je pratique mon "ho ho ho". Si je ne mets pas l'accent au bon endroit on va penser que je crie "oui oui". Tricky le Tagalog.

Demain nous quittons Vigan pour Manille. A l'ordre du jour: "Intra muros", la vieille ville, quelques musees pour completer nos informations sur les Philippines et profiter de la clime, une excursion a Corregidor, la ou le general McArthur a promis de revenir pour un peu d'endoctrinement militaire. Ce qui est surtout dans l'air ces temps-ci c'est la necessite de planifier la derniere partie du voyage. L'ile de Negros? de Cebu? Pas encore decide. Seule chose certaine: on rejoint Genevieve et Yanick pour quelques jours sur l'ile de Siquijor avant de repartir pour la maison.

2005/07/08

La route de Vigan

Depuis que nous avons quitte Manille, nous n'avons pas parcouru beaucoup de distances. Mais les deplacements sont tres lents comme sur toutes les routes de montagnes. Hier on a fait 150 km en bus: 5 heures. La veille 175 km en vanne, de Banaue a Baguio: 7 heures de route. Des paysages magnifiques, "petrifiants" comme diraient certaines du groupe. Les precipices etaient souvent trop pres des roues du vehicules pour qu'elles puissent relaxer totalement. "Mais c'est tellement beau," disait Helene, les jointures blanches a force de serrer les appuis du banc.

Sur la route on observe les touristes philippins en voyage, tout en nous faisant observer nous aussi, bien evidemment. Les moeurs, les coutumes des autres sont toujours fascinantes. Les Philippins, comme la plupart des gens du sud-est asiatique, comptent en commencant par le petit doigt et non l'index, comme nous. On nous dit bonjours en froncant des sourcils. Ca il faut le savoir pour le voir. Heureusement qu'on a ete bien initie par Genevieve et Yanick. Pas de "toilets" aux Philippines. Ici les WC sont devenus des CR (Comfort Rooms). Ca aussi, c'est tres important de le savoir. Sinon ca peut etre tres inconfortable.

Derniere observation dont je voulais vous parler: les manieres de table. Ici il n'y a jamais de couteau a la table. Une fourchette et une cuillere a soupe tout simplement (ou a dessert, selon que vous avez ete initie ou pas au moeurs victoriennes; mais c'est la plus grosse cuillere qui existe dans votre tiroir a ustensiles). La fourchette pour stabilier l'aliment sur l'assiette. La cuiller pour couper et pour manger. Ce qui fait qu'on a pu observer un drole de glissement dans un restaurant italien de Baguio. Baguio est une ville moderne, avec tout ce que nos villes occidentales ont comme services. On y vit comme chez nous, ou presque. Tout plein de restaurants exotiques et de fast food. Et la on nous offre une fourchette et un couteau, comme chez-nous. Surprise. Les gens utilisent le couteau comme cuillere! La fourchette pique le morceau ou est utilisee pour le pousser sur le couteau qui est porte a la bouche.

Pas tout a fait victorien, il me semble, mais tout a fait "in" a Baguio.

2005/07/06

Terasses (ajoutez un accent aigue, moi je ne peux pas) par les terraces

Avons quitte Manille depuis quelques jours pour visiter le nord du pays et particulierement les rizieres millenaires de Batad et de Banaue.

Nous sommes donc au frais (entre 20c et 30c), pas parce que le nord des Philippes n'est pas sous les tropiques, mais parce qu'on est en altitude. Entre 1 400 et 2 400 metres. Des rizieres dans les montagnes! Difficile a imaginer, meme quand on a vu les terrasses. Il y en a des milliers. Des flancs complets de montagnes travailles meticuleusement et cela depuis 3 000 ans. Quand on y pense un peu, on a de la difficulte a imaginer un tel projet d'ingenierie. Mais les terraces sont bel et bien la et il y a encore des paysans pour les entretenir et y faire pousser le riz. On comprend alors tout le sens de la condamnation de l'homme a travailler a la sueur de son front. On a eu de la difficulte, juste a nous rendre aux terraces tellement le terrain est accidente. Sous le soleil de plomb, entre midi et 2h, c'est encore plus fantastique d'imaginer la quantite de sueur qui repose dans ce sol.

Les terraces de Batad meritaient bien d'etre reconnues comme patrimoine mondial par l'Unesco.

Ne nous reste que quelques jours dans le nord: On quitte Baguio tout a l'heure pour Vigan, sur la cote. Et samedi retour a la vie trepidante de Manille.

A bientot

2005/07/01

"Hey Joe!" - "Hey Jude"

Hey Joe! 30 fois par jours a Iligan. 50 a Manille. C'est comme cela qu'on me salue. Pas juste moi. N'importe qui qui a la moindre ressemblance avec un americain. Je me sens donc comme le petit fils du "General Infantryman Josef" plus communement appelle G I Joe, alors que je ne veux rien savoir de lui.

Je ne sais pas encore si c'est pejoratif, ironique, sarcastique ou tout simplement sympathique. Surtout que c'est toujours accompagne d'un large sourire, d'un "beubye" de la main et/ou d'une moue suivie d'un hochement de tete et d'un froncement de sourcils. (Tout cela fait en meme temps; Genevieve nous a dit que c'etait la facon de saluer les gens par ici. Il m'a fallu une semaine d'observation pour le voir ce signe de salutations.) Pour rendre le tout encore plus ambigue, on ne sent pas tellement d'anti-americanisme ici.

Au contraire. En tout cas, tous les portiers, surveillants, gardiens, agents de police sont armes jusqu'aux dents et nous saluent avec de grands sourires, comme si on etait de la famille. Des M-16 ou M-21 a la porte de chaque commerce important c'est plutot intimidant pour des "bleeding heart liberals" que nous sommes. (Pour les plus jeunes, c'est une citation de P E Trudeau qui qualifiait ainsi les gens offusques de voir des mitraillettes sur la colline parlementaire durant les mesures de guerre en octobre 70.) Mais quand les porteurs de ces armes nous font de grands bebye pleins de sourires, on se sent tout drole.

Je vais peut-etre finir par m'y habituer, mais pour le moment j'aimerais mieux qu'on me crie des "Hey Jude...", pas parce que je veux passer pour le patron des causes desesperes, mais a cause des Beatles: "...don't make me cry. Take a sad song and make it better..." avec un gros peace au bout des doigts.

Un beau party

Pour la fete de Flavie, Genevieve et Yanick ont organise un party, chez eux a Iligan. On etait une trentaine de personnes. Un party bien agreable et bien interessant. Il y avait la plusieurs des co-operants de VSO : un Canadien, deux Kenyens, un Hollandais, quelques Anglais, et un Mennonite de l'Alaska; les dirigeants et staffs de Iligan, majoritairement Philippins, des voisins, des amis et quelques expats francophones vivant a Iligan. Il y avait aussi des personnes qui sont dans les organisations locales avec lesquelles travaille VSO. Donc une rencontre ou se melangent des gens de toutes origines, religions, langues. On a placote politique et developpement; on s'est interroges (entre nous) sur les couples mixtes (tous composes d'un homme occidental et d'une femme Philippinienne), on a mange des choses delicieuses, preparees par un traiteur suisse et son epouse philippine.Il y avait un plat de boeuf typique de Marawi, donc Halal, du thon marine a la mode philippine, un potage de carottes, orange et creme de coco a la francaise, et toutes sortes de choses a boire, sans alcool pour les Musulmans pratiquants, du rhum local pour les autres et beaucoup de biere pour les co-operants et leurs visiteurs. Sans compter 2 gateaux de fete!

Yanick est alle chercher 2 gros sacs de glace et il nous a presque fait une patinoire dans la dirty kitchen, le traiteur est venu avec son serveur et ses plats en argent avec des bruleurs pour garder le tout au chaud, Edouard devait aller chercher quelques caisses de biere en moto, avec le voisin. On avait des assiettes en carton et des ustenciles de plastique. Pour nous, c'etait non seulement la premiere fois qu'on goutait a tout cela, mais aussi la premiere fois qu'on pouvait placoter avec des gens de la place. Dont une travailleuse sociale qui travaille avec de femmes victimes de violence. Elle etait tres etonnee et meme un peu decouragee d'apprendre que meme chez nous il y avait des femmes battues et des maisons servant de refuges pour femmes et enfants! Une femme qui travaille avec les enfants de la rue; une autre qui travaille au developpement des communautes musulmanes. Je me suis fait demander notre age a plusieurs reprises, inviter a visiter Marawi, la ville musulmane voisine. On s'est fait demander quelle etait l'image des Philippines qui etait projetee par les medias canadiens... On s'est fait raconter comme c'etait difficile de faire fonctionner un restaurant italien a Iligan (on n'en doutait pas!). Flavie s'est fait chanter bonne fete et offrir toutes sortes de cadeaux d'anniversaire.

Tout le monde nous a dit combien ils appreciaient Genevieve et Yanick.

Vraiment une agreable initiation aux Philippines!

Helene