2004/11/30

Un demi-Kluge pour Paul Ricoeur!

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La Library of Congres a annoncé hier que le philosophe français Paul Ricoeur, 91 ans, obtient, conjointement avec l'historien Jaroslav Pelikan, 80 ans, le deuxième Prix Kluge, l'équivalent du Nobel pour les sciences humaines. Les disciplines "history, philosophy, politics, anthropology, sociology, religion, criticism in the arts and humanities, and linguistics", nous dit le site du John W. Kluge Prize in the Human Sciences, sont ainsi honorées, depuis deux ans. Le prix est de $1 million. Il récompense le travail d'une vie ("liftemime achievement), le critère principal étant "deep intellectual accomplishment in the human sciences". Ce prix a été mis sur pied par le John W Kluge Center of the Libary of Congres. Pour plus de détails sur sa vie et son oeuvre ainsi que quelques textes "en ligne" voir L'Encyclopédie de l'Agora.

La photo d'Arturo Patten que l'on voit ici et que j'ai piquée sur le site de la LOC donne une toute autre image que celles que j'ai de Paul Ricoeur. Ici on a l'impression que Ricoeur pourrait jouer le rôle d'un sorcier bienveillant dans Harry Potter 6. Alors que, dans ma tête c'est tout différent.

J'ai suivi un de ses cours dans les années 60 à l'Université d'Ottawa. Tout nouveau dans l'étude de la philosophie, je n'avais pas compris grand choses à ces explications sur la notion d'herméneutique. Il donnait l'impression d'un prof fragile. Il était à peine audible, malgré le silence religieux qui entourait chacune de ses prestations. Timide, lisant ses notes sur un ton monocorde. Disons, très loin de Bernard Hery-Lévy. Comment pouvait-il commandé autant de respect avec si peu de prestance, de bagou.

Mais l'image la plus forte que j'ai en tête est une construction: je n'ai jamais vu de photo de l'événement. Je ne sais même pas s'il a vraiment eu lieu tel que je l'imagine encore aujourd'hui. C'est l'image de ce prof à l'allure fragile, mais enfoui dans une poubelle de la Faculté des Lettres de L'Université Paris X - Nanterre, la tête sortant à peine entre les jambes, les bras et le rebord, entourés d'une bande d'étudiants contestataires. Le prof de philo devenu doyen de faculté venait d'en prendre plein la gueulle. (Ce n'est pas pour rien qu'il a passé une grande partie de sa carière à enseigner à l'Université de Chicago.)

Je me suis fabriqué cette dernière image à partir du récit que j'en ai lu dans la presse française durant "mai 68". Cela ne m'a pas enlevé le goût d'enseigner en philosophie, même après que LA contestation se soit déplacée jusque chez-nous en 69 et 70. Mais je n'ai jamais eu envie de devenir doyen ou son équivalent cégepien.

2004/11/27

Deux mois déjà!

Des milliers de chose à dire et à écrire, mais je n'avais pas vraiment envie de le faire. Quelque chose d'intéressant, cependant: la création du cercle régional de l'Institut du Nouveau Monde.

Michel Venne, lors de sa visite au Cégep de Jonquière, le 29 septembre.

Après la visite de Michel Venne, un des fondateurs de l'Institut et la force motrice principale de ce "Think Tank" démocratique, au mois d'octobre, une trentaine de personnes se sont rencontrées, en novembre pour discuter des 50 propositions élaborées par les jeunes de l'Université du Nouveau Monde, cet été, à Montréal. Par la suite on a discuté de ce qu'on pourrait faire au niveau régional. Il a finalement été décidé de se réunir à nouveau en janvier pour discuter de la "santé de du bien-être". La rencontre servira à préparer, entre autres choses, le débat qui devrait avoir lieu au niveau du Québec, dans le cadre des "Rendez-vous stratégiques" de l'Institut. Voyez le communiquez de presse publié sur le Bulletin Régional Saguenay-Lac-Saint-Jean et le document "Cet automne à l'INM" sur le site de l'Institut.

2004/09/28

The Australian Pink Floyd Show


*

La fumée secondaire n'était pas trop incommodante samedi soir passé au Centre Georges-Vézina de Chicoutimi. Même si la musique et les sensations étaient plutôt psychédéliques, les stimulants me semblaient principalement houblonesques. Guilmour, le guitarist des vrais PF, aurait dit que la copie étaient parfaite. Tellement que j'ai cru, un long moment que les Australiens ne faisaient que du "lip synch". Une défaillance technique, au début de la deuxième partie qui a nécessité de une interruption / réparation de quelques connexions, est venue prouver qu'on était véritablement en direct. A moins que tout cela n'ait été qu'une subtile machination pour nous prouver leur authenticité? Mais trève de paranoïa.

* Pour des images plus "pro", rendez-vous sur le site du groupe (cliquez sur le titre). Pas d'image de Chicoutimi "parzemp", m'enfin, sont plus belles...

2004/09/13

« On ne fait pas de tourisme à Mafate, on fait Mafate »!

Dixit le site La Réunion à propos du Cirque de Mafate. C'est ce que Flavie a fait la semaine dernière, en attendant le début des cours à l'Université de la Réunion. Il s'agit d'une région qui n'est accessible qu'à pied ou en hélico.

Je vous recommande ce site pour de belles photos de ce montagnes volcaniques ainsi qu'une carte interactive qui permet d'explorer ce paradis de la randonnée sans espadrille.

Un petit avant-goût:



Le village de « Marla: à 1600 m, l'îlet le plus élevé de Mafate, au pied du Grand Bénare. »

2004/09/10


Le prochain conflit entre la science et la religion, après celui au sujet de l'évolution de la vie, portera sur ce que Paul BLOOM appelle le "common sense dualism" qui nous pousse à croire spontanément que nous les humains nous sommes en fait composés de deux « choses » : un corps ET une âme. Il prévoit qu’on va avoir de la difficulté à se débarrasser de cette vision, même si les découvertes de la science, tendent à remettre en question ce dualisme du « gros bon sens ».

Philosophiquement cet éditorial du New York Times ne va pas très loin, mais il a l'avantage, pour les prof de philos de Cégep, leurs étudiants et le commun des mortels, de donner de bons exemples de la manifestation de cette philosophie dualiste dans la vie quotidienne, au cinéma, à la télévision.

*NB Pour ceux et celles qui ne pourraient suivre les hyperliens, à cause de la politique du New York Times, il me fera plaisir de vous courriéler une copie du fichier. Je ne m’engage pas cependant à en faire la traduction ;0)

2004/09/06

«Volcan la pété »

Pour tous ceux qui s’inquiètent du sort de Flavie à La Réunion, à cause du nouveau volcan apparu il y a quelque jours, on peut s’informer sur le site, Imaz Press Reunion. Il y a de belles photos que je n’ai pu copiées ici. On peut y voir quelques vidéos aussi, dont une de l’éruption de 2000, accompagnée d’une musique réunionaise. Ce matin, il semble que le Piton soit en train de se réactivé après quelques jours d’accalmie.

Flavie fait dire que ce n’est pas inquiétant. Les accidents se produisent quand des personnes imprudentes mettent le pied sur ce qui semble être de la lave refroidie alors qu’elle ne l’est qu’en surface. Une sensation de glace, apparemment.

Pendant que le Piton de la fournaise se réchauffe, sur la Baie des Ha!Ha!, hier, de jeunes surfeurs à cerf-volant (si quelqu’un connaît le nom de ce sport, prière de me courrieler) s’envoyaient en l’air, malgré le temps plutôt frisquet.






2004/09/04

« Compassionate conservative philosophy » a dit Buisson!

Me semble une contradiction dans les termes. Mais ça permet probablement aux délégués millionnaires à la « Republican National Convention » de dormir un peu mieux le soir. (Selon un reportage de Radio-Canada, 1 délégué sur 4 est millionnaire!) Je doute que les Afghans et les Irakiens trouvent la compassion conservatrice aussi intéressante, ni le 40% de la population états-uniennes qui n'a pas accès aux soins de santé pace que trop pauvre.

Beaucoup de sites anti-Buisson sur le net, dont un qui rappel les déclarations d'une certaine député libérale à Ottawa: Evil GOP Bastards ou j'ai trouvé les posters suivants:



2004/08/31

Les premières nouvelles de :
congé d'école!

Flavie est rendue à destination, après une escale de quelques jours à Paris. Les toutes premières nouvelles sont surprenantes : le début des cours à l'Université de la Réunion serait retardé de 15 jours, selon la rumeur que notre envoyée spéciale vient de nous communiquer! Merveilleuse Université qui commence par 2 semaines de congé. La chambre de la résidence donne sur un parking mais aussi sur la montagne et la mer! La ville de St-Denis serait fort sympathique. Pas pu en savoir beaucoup plus, les communications téléphoniques ayant été subitement interrompues.

On a hâte de recevoir les premières photos. En attendant, voir celles publiées sur le site de « l'île intense »! Posted by Hello là où j'ai piqué celle-ci:



J'imagine que c'est ce qu'on voit en arrivant à l'aéroport. Posted by Hello

2004/08/24

Un petit ménage du printemps
(Il semble qu’il soit tardif cette année!)

Deux personnes m’ont signalé, à peu près en même temps, curieusement, que les liens pour les photos de notre voyage en Inde ne fonctionnaient pas. Je tiens à les en remercier : sans leur courriels, je serais encore dans l'ignorance. Je crois que c’est maintenant réparé. Si vous essayez et que ça ne fonctionne pas, prière de m’en avertir. D’autant plus facile que le bouton Courriel est plus visible que jamais. Il suffit de cliquer pour envoyer un mot.

Autant profiter de l’occasion pour mettre de l’ordre dans les liens. Les photos sont maintenant plus faciles à distinguer des blogues/pages personnelles et des sites plus professionnels.

Je me suis rendus compte aussi que les derniers mois de notre voyage ne sont presque pas illustrés : presque rien pour le Vietnam et rien du tout pour le Cambodge et Bali. Des lacunes à combler donc. Dans les prochaines semaines, après le départ des enfants, je vais m’y attaquer.

Je ne pourrai cependant pas récupérer les photos de Calcuta, les ayant perdu avec l'appareil Kodak, à la toute fin de notre séjour et Inde (J'espère que la personne qui l'a trouvé en profite bien). Pas capables de récupérer non plus les centaines du Laos « écrasées » par inadvertance en les transférant sur cd :(

Du travail pour les prochaines semaines donc. Une chance que je ne travaille plus!

En attendant en voici une prise lors d'une session de « camping sauvage », il y a quelques semaines.



La vallée de la Jacques-Cartier dans le parc du même nom, au Québec. Posted by Hello

2004/08/22



C'est le nom du blogue qui va raconter les « aventures » de Geneviève et Yanick tout au long des 15 mois de leur séjour en tant que co-opérants pour Volunteer Services Overseas (VSO) aux Philippines, sur l'île de Mindanao et plus précisément à Iligan. Ils partent à la fin du mois de septembre et sont donc débordés par les préparatifs.

Ceux et celles qui ont suivi ce blogue-ci savent qu'il s'agit de notre fille et de son conjoint. C'est ce dernier qui a fait la carte de notre voyage en Inde et en Asie du Sud-Est. Et ils sont venus nous aider à finir notre voyage en douceur, à Bali, au mois de mai-juin dernier, avec Flavie, notre autre fille. Je tente d'ailleurs de convaincre celle-ci de devenir blogueuse elle aussi. On pourrait alors entendre parler régulièrement de ses expériences comme étudiante en anthropologie à l'Université de la Réunion, au large de la côte est de l'Afrique. Son départ à elle est pour dans une semaine.

Ne vous demandez pas où Hélène et moi pensons aller nous promener cet hiver : les deux cinquième de la famille sont aux antipodes, dans des îles tropicales!

Ça risque bloguer dans les bambous. Posted by Hello

2004/08/17



"En moto sans ton casque, es-tu tombé sur la tête?"

Petit test pour voir comment fonctionne l'affichage de photos sur le blogue. Ce Easy Rider se promenait à Ko Chang en Thailande.

2004/08/09


De retour!

Le retour à la vie quotidienne s'est fait tranquillement. Heureusement que ça se passe l'été, "parzempe". On n'a pas l'impression de finir les vacances trop brusquement. On a renoué avec la famille, les ami-es, le voisinage. Petit à petit, on a repris possession de notre maison en réinstallant nos bebelles. Pas encore d'auto, mais on devrait être vraiment auto-mobile bientôt.

En plus Blogger est tout changé. Ça nous fait un petit peu d'inconnu à explorer, nous qui sommes revenus dans un monde plutôt familier après plusieurs mois de dépaysement total. Je regrette seulement que la possibilité d'afficher des photos ne soit pas arrivée avant notre départ pour l'Asie. Ça nous aurait évité de nombreux mots de têtes. M'enfin! En tout cas, ça donne envie de reniper Retraite.

A suivre.



2004/06/06

Dont let terrorism win, comme back to Bali

C'est un slogan qu'on voit ici et la le long des routes de Bali. J'imagine qu'il serait mieux place sur les routes du monde entier que le long des petites rues frequentees par la population locale et seulement quelques touristes. J'imagine aussi qu'il pourrait etre repris par la plupart des pays du sud-est asiatique.

Juin est le debut de la haute saison touristique ici et cette annee encore ca ne semble pas vouloir decoller. Partout le vide de touriste se fait sentir. Peu de personnes sur les sites habituels. Et les quelques touristes qui y sont se font tomber dessus par les vendeurs de toutes sortes comme la misere sur le pauvre monde. Les "hawkers" et "touts" de tout genre sont en manque. Tout le monde se garoche pour obtenir les quelques dollars touristiques qui circulent. C'est plutot enervant a la longue. Mais cela a aussi des avantages : des prix tres abordables.

Alors que je pensais que Bali serait tres cher. Nous sommes presentement a Lombok, l'ile a l'est de Bali et c'est la meme chose. On couche confortablement a 5 pesonnes pour 110 000 Rupies, soit environ 18 $ canadiens ! Aujourd'hui on a loue 5 velos pour la journee pour moins de 20 $. On est arrete prendre une biere dans un resort de luxe sur l'ile Tarawangam (une des 3 iles Gili). Personne! On a pu profiter de leur magnifique piscine, moyenant une consommation de Bintang, la biere indonesienne la plus populaire. On nous a offert une chambre pour 70$ US au lieu du prix habituel de 90 $! Si on avait voulu on aurait pu l'obtenir pour 50 $, mais il n'etait pas question de defoncer notre budget du mois en une seule nuit ;0) Tout cela pour dire que cela va mal ici pour l'industrie touristique. Alors pour des vacances pas trop cher, venez a Bali.

Du terrorisme, vous vous demandez. Pas vraiment. On voit un peu plus de police dans les rues depuis quelques jours, mais on nous dit que c'est a cause de la campagne electorale pour la presidence du pays. Des menaces, des attaques on n'en voit pas autour de nous. Un seul icident desagreable mais pas du tout inquietant a eu lieu lorsqu'on a essaye de passer le barrage des caleches qui veulent nous conduire au traversier. On nous a parle un peu fort. Je me suis meme fait traiter de terroriste, en tant que touriste parce que je ne voulais pas plier devant leur chantage et leurs menaces. Mais le Lonely Planet nous avait deja averti que ce ne serait qu'un mauvais moment a passer. Rien de plus. A part cela, tout le monde se fend en quatre pour etre serviable, gentil, pour neutraliser cette image de danger qui hante le pays.

En plus on passe de merveilleuses journees sur les plages des Gili, on fait du snorkel, du velo dans des paysages extraordinaires. Demain, les filleset Yanick vont essayer la plongee. Alors je ne peux m'empecher de reprendre le slogan et vous inviter a venir y passer un bout de temps.

Dans quelques jours nous retournons a Bali. On se demande encore si on va aller faire un tour a Kuta, lieu de l'attaque a la bombe dans une discotheque, il y a quelque temps deja. Le 14 on retourne en Thailande et le 16, tout le monde rentre a Montreal.

2004/05/26

Bali

De grands changements dans notre vie de voyageur-es. On est rendu en Indonesie, plus precisement a Bali. Mais ce n'est pas cela le plus grand changement: nos deux grandes filles, Genevieve et Flavie ainsi que Yanick le cartographe et conjoint de Genevieve, nous ont rejoints. Depuis une semaine. Une partie de notre petite famille s'est jointe a nous. Fantastique! Apres les retrouvailles on a passe quelques jours a Bangkok, histoire de laisser decanter le decalage horaire et visiter quelques sites a voir, absolument. A peine remis-es de leur voyage qu'on est reparti de plus belle vers Bali, avec une escale a Brunei afin de profiter au maximum de la sensation unique du decollage. On etait tellement pris dans nos retrouvailles, qu'on a oublie de vous en parler. Alors nos excuses a tous ceux et celles qui se demandaient ce qui se passait.

On a suivi le conseil de tous ceux qu'on connait qui connaissent Bali et on a passe par-dessus Kuta pour se rendre directement a Ubud. Ce n'est pas qu'on deteste les centres touristiques et l'odeur d'huile de bronzage a la noix de coco, c'est plutot qu'on voulait quelque chose de plus tranquille pour pouvoir placoter un peu de tout ce qu'on n'a pas pu partager depuis la fin du mois d'aout passe. On a prefere garder la plage pour un peu plus tard, peut-etre a Lombok, aux iles Gili. On verra bien. Parce qu'en fait on continue de voyager de la meme maniere, sans plan trop defini d'avance, au gre des inspirations et de nos desirs, de nos lectures. C'est juste qu'il faut en parler un peu plus longuement, vu qu'on est 5 a present. En plus Ubud est suppose etre tellement culturel! Alors on y est depuis 5 jours deja et on quitte demain.

Aujourd'hui on s'est laisse aller en velo. La derniere fois c'etait en Thailande il y a quelques mois! Mais la c'etait vraiment exceptionnel. Que quelques coups de pedaliers pendant plus de 3 heures. On nous a monte sur les flancs d'un volcan et on s'est laisse descendre tranquillement jusqu'a Ubud, en arretant de temps en temps pour visiter des rizieres, un "Compound" (on s'en reparlera surement), et ecouter toutes sortes d'informations sur la culture balinaise que nous transmettait notre guide. C'est la premiere fois que 3 heures de velos me font plus mal au poignet qu'au mollet.

Pendant que les filles assistent a un spectacle de danse nous on cause sur Internet et on se rejoint tout a l'heure pour souper.

A plus.

2004/05/25

Que faire des Khmers Rouges (suite)

Une amie m'a fait parvenir un courriel en reaction a l'entree precedente sur les Khmers Rouges. Je vous transmet, avec son autorisation, son texte ou je n'ai coupe que les partie personnelles.

"[...]moi aussi j'ai appuyé le régime de Pol Pot, je me souviens d'ailleurs d'une réunion syndicale où on avait fait voter un appui au Kampuchea «démocratique».. quel mot galvaudé... J'ai réfléchi à ce que tu as écris et au problème de conscience que l'on a maintenant. Je sais une chose, c'est qu'on y croyait et qu'on faisait davantage confiance à l'information provenant de «nos» sources que celle des sources dites «officielles». Aujourd'hui avec la guerre en Irak et la guerre israelo-arabe on asssiste encore plus à une guerre médiatique, ça fuse de toutes parts. Certains parlent de bavures, d'autres de génocide. Au Rwanda même des organismes internationaux comme l'ONU ne sont pas intervenus pour empêcher le génocide. On ne peut pas prendre la responsabilité du monde sur nos épaules.. Mais il y a des leçons à retenir... J'ai de la difficulté à me braquer maintenant dans «une» ou plutôt «L'»idéologie car le recul nécessaire à l'analyse des situations devient alors trop difficile. Mais alors, suis-je neutre? Certainement pas, l'analyse de classes reste toujours aussi petinente à mon avis. Le fait que les sources d'information sont de plus en plus variées qu'elles ne l'étaient dans les années 80 et même 90 (Rwanda) améliore-t-il notre analyse? Une chose est sûre, l'homme est capable des plus grandes atrocités et peut-on changer l'humanité?... C'est pourquoi il faut se doter de moyens pour questionner, évaluer, exiger des comptes de la part de nos politiciens... Qui a dit que la démocratie avait un prix?"

2004/05/19

Que faire des Khmers Rouges

Je me le demande encore. Comment en parler ici? Depuis qu'il est clair que les massacres ont bel et bien ete perpetres, les Khmers Rouges sont un probleme pour moi. Un probleme de conscience. Plus que pour le commun des mortels, parce que je les ai soutenus, j'ai fait campagne pour leur venir en aide quand le Vietnam a envahi le Kampuchea. Pendant quelques annees j'ai cru que toutes les atrocites qu'on leur pretait etaient grandement exagerees, le fruit de la propagande nixoniaine, un coup monte de la CIA, que de toutes facons, les bombes americaines ont tue plus de Cambodgiens que les exactions de Pol Pot. Mais non! Helas!

Je n'avais donc pas tellement envie d'aller au Cambodge, meme si Angkor Wat est un des sites touristiques les plus extraordinaires au monde. La rencontre, dans un hotel de Bangkok, d'un ancien militant du Parti Communiste Canadien, qui denoncait le regime de Pol Pot pendant qu'on faisait campagne pour le defendre, nous du Parti Communiste Ouvrier, ne m'a pas aide a regler mon probleme. Son recit, quelques semaines plus tard, dans une deuxieme rencontre, a Kho Chang cette fois, de la pauvrete et de la misere dans laquelle vivaient les Cambodgiens non plus.

Nous sommes tout de meme alles au Cambodge/Kampuchea. Je n'ai pas definitivement regle mon probleme de conscience, mais je commence a y voir un peu plus clair. Pas assez pour expliquer simplement ce qui s'y est passe apres la deroute des Americains au Vietnam. Une expatriee qui y travaille depuis quelques annees comme medecin sans frontieres nous a donne quelques fils conducteurs que je suis en train d'explorer. Quelques autres d'un documentaire australien (The Bloodiest Domino), visionne a Phnom Penh. Brother Number One, de Chandler itou. Mais c'est loin d'etre clair comme de l'eau de roche. Des idees en vrac suite a notre visite, donc plutot qu'une analyse serree.

J'ai encore en tete le son de la voix du chauffeur de tuk-tuk qui nous a conduits pendant trois jours sur le site de Angkor Wat, le regard fixe au loin: "Je me demande bien pourquoi tant de monde sont venus ici pour nous tuer, pourquoi on s'est tant entre-tue." La citation n'est pas tout a fait exact, mais le ton et le regard laissait comprendre que le mystere autour de toutes ces exactions reste encore.

Autre detail troublant: Sur les murs de la prison S-21, ancien Lycee transforme en prison ou des milliers de personnes ont ete torturees et assassinees, on peut voir les photos des victimes, photographiees comme chez nous pour les fichiers de polices, vue de face et de profil. Les cellules en sont pleines. Il y a aussi des temoignages des victimes qui ont reussi a survivre. Avec leur photo actuelle s'ils s'en sont sortis. Il y a meme des temoignages des gardiens de prison qui sont encore vivants et qui tentent d'expliquer, de faire comprendre ce qu'ils on fait. Assez curieux de voir les deux cote a cote. La medecin sans frontiere nous disait quelque chose qui traduisait le meme desarroi: Pol Pot est mort, plusieurs des autres dirigeants aussi. Mais il en reste plusieurs vivants. Ils vivent au sein de la population, comme si de rien n'etait. Tout le monde les connait, nous dit-elle. Et la vie continue.

S-21 nous est longtemps reste en tete. La remarque du Lonely Planet est tout a fait juste. Ce qui est le plus surprenant c'est que cette prison, en plein milieu d'un quartier residentiel laisse une impression de vie quotidienne, de vie ordinaire. Les buts de footbal transformes en potence sont encore la. Les frangipaniers qui entourent l'ancienne cours d'ecole etaient en fleurs au moment de notre passage. Leur parfum sucre penetrait dans les batiments. On ne pouvait pas ne pas penser aux joies qu'ils devaient procurer aux etudiants, aux professeurs. Ni nous demander ce que les prisonniers pouvaient ressentir en respirant leur odeur agreable a travers leurs supplices. Que la cruaute et la barbarie cohabitent avec la vie quotidienne est inquietant.

La conversion du Lyce/cachot en musee n'a rien de surprenant en soi. Ce qui l'est c'est que c'etait la seule facon d'empecher qu'il ne redevienne tout simplement un lieu ordinaire, habite par des squatters. Il serait devenu bloc appartement!!! Surprenant que l'on puisse penser vivre dans un tel lieu. Autre detail surprenant: le buste de Pol Pot par terre, sur le cote, dans un coin, sans aucune identification ou explication, sans aucune raison apparente. Le visiteur peut se demander de qui il s'agit, mais pas necessairement. Helene ne l'a meme pas remaque en faisant le tour de cette derniere salle de torture. Au Vietnam, les ennemis du peuple etaient denonces partout et sur tous les tons dans les divers musees qu'on a visite. Tellement que ca en devenait lassant a la longue, une veritable langue de bois. Pas ici. Pas de denonciations intempestives. Un expose des faits. Simplement. Ordinairement. Le visiteur est laisse a lui-meme.

Et moi a mon probleme de conscience.

2004/05/13

Le Routard et le livre

Il lit beaucoup le routard, me semble-t-il. Mais certaines de ses habitudes de lecture me laissent perplexe. Il n'est peut-etre pas necessairement un "traveleur, un veritable voyageur", comme le disait si bien un "p'tit mononque" francais a Kho Chang, il y a quelques mois. Je n'irais pas jusqu'a dire qu'il n'est qu'un touriste, mais presque.

Je l'observe depuis quelques mois deja. D'autant plus facile d'en parler que moi-meme en personne, j'ai un petit cote routard-backpackeur-traveleur-voyageur-qui ne veut pas qu'on pense qu'il n'est qu'un touriste. (Mais pas "mononque", parzemp, meme si pendant longtemps mes amis m'ont appelle "mononque Edouard". Mais ca c'est une autre histoire.) Elles font suite aussi a ma lecture de Alain de Botton et plus recemment celle de Gao Xingjian, deux grand routards devant l'eternel.

"Prothesez-vous", disait la pub

Depuis qu'on est en voyage, ce qui me surprend le plus c'est son rapport avec la lecture, surtout avec le livre. Il s'en sert principalement pour se proteger me semble-t-il. Un des plaisirs du voyage c'est de regarder. De regarder defiler le paysage par les fenetres du train ou d'un autobus, ou d'une mobylette. Mais generalement pendant les deplacements il n'aime pas vraiment regarder dehors. Il prefere dormir, jouer aux cartes, dormir et surtout LIRE. Regarder, il garde cela pour quand il est rendu a destination et qu'il fait du "Sight Seeing" selon les directives de L. Planet. Les paysages des deplacements ne valent pas vraiment la peine. J'ai des millions d'exemples.

Le plus frappant ce fut au Vietnam. Un voyage magnifique de Hoi An a Nhatrang. C'est le seul moment dans notre periple de Ha Noi a Saigon ou on etait confortablement assis dans le mini-bus. Parti a 7h du matin on n'etait que 4 a bord. Il ne faisait pas chaud. Des paysages magnifiques : deux cols fantastiques ou on avait une vue sur la mer bleue, la montagne et le ciel, des heures de rizieres vertes et jaunes ou des centaines de paysans recoltaient le riz, le coupaient, le transportaient a dos d'homme, le faisaient secher sur le bord des routes... Surperbe. La moitie des backpaqueurs a dormi la moitie du temps, bien etendue sur 4 bancs, profitant au max de tout l'espace disponible et l'autre moitie du temps a LIRE, pour passer le temps justement. Pour ne pas perdre de temps a regarder oisivement par la fenetre, a laisser l'esprit divaguer. Le livre est a son oeil ce que Son Disk/Walk/MP3man est a son oreille: un ecran protecteur, un createur de bulle. Mais apres tout ca ne sert peut-etre qu'a ca un livre. (Il va finir par falloir que je vous parle de The Art of Travel. Depuis le temps vous l'avez peut-etre deja lu.)

Le top ten

Habituellement les livres qu'il lit sont difficiles a identifier. Je ne sais trop pourquoi il tient tant a cacher les couvertures. Pudeur? Craint-il de passer pour un intellectuel? Pour connaitre les titres il faut les ui demander. Mais la on risque gros. Le recit de son voyage peut vous tomber dessus sans que vous vous y attendiez. Je l'ai encore verifie dernierement a Siem Reap. Apres avoir demande innoncemment quel etait le titre du livre qu'un vieux backpaqueur avait sous le bras, bien camoufle, pendant qu'il nous disait bonsoir et qu'il avait bien hate de retrouver son livre et que c'etait pour cela qu'il n'avait pas le temps de nous parler longuement, il nous dit le titre et le nom de l'auteur et immediatement il enclenche la narration de sa vie; sans cela on ne pourait pas comprendre son voyage, et par consequent on ne pourrait pas comprendre non plus d'ou lui venait ce livre merveilleux. Alors depuis je me mefie et je me contente de L'espioner.

Son livre prefere: Paradoxalement le routard lit surtout Lonely Planet, sauf quelques vieux Francais qui restent fideles a Le guide du Routard. Celui du pays, de la region ou de la ville qu'il visite ou projette de visiter bientot. C'est le seul livre en fait qu'il n'a pas peur de brandir fierement. Peut-etre parce que c'estla preuve qu'il est ce qu'il est, apres le sac a dos, bien sur. Je ne parlerai donc pas de ce livre puisqu'il a le meme statut que le sac a dos.

Selon les pays, les titres les plus populaires varient. Au Myanmar il lisait surtout The Glass Palace ex aequo avec le roman de Georges Orwell Burmese Days. Au Laos c'etait The Ravens de Christopher Robbins. Au Vietnam Le chagrin de la guerre de Bao Ninh, ex aequo avec The Quiet American de Graham Green. Au Cambodge toute sorte de livres denoncant les atrocites des Khmers Rouges dont First They Killed My Father; Brother Number One de Chandler est assez lu itou. Ce n'est pas par hasard si ces livres sont si populaires. Ils sont presque tous suggeres comme lecture interessante pour le visiteur par "non other than" le Lonely Planet.

Le livre qui revient le plus souvent, tous pays confondus c'est le roman anti-guerre classique de Heller, Catch 22.

Un livre a fait rire aux eclats une jeune anglaise tout le long des deux jours de descente du Mekong en slow boat: How to Be Good de N. Hornby. Je me promet de le lire serieusement celui-la. Je me demande bien ce qui peut y avoir de si drole derriere un titre si plate!

J'ai aussi ete surpris par la quantite de grandes personnes qui lisait des Harry Potter.

Je continue l'enquete.




2004/05/05

Le Mekong, et ca continue

Il y a deja un bon moment qu'on n'a ecrit quelque chose. Une petite mise a niveau s'impose! Tel que prevu, apres Saigon on a passe trois jours a se promener dans le delta du Mekong pour ensuite passer au Cambodge par bateau, en remontant le long d'un des neuf bras du Mekong jusqu'a Phnom Penh. Un trois jours ou on est reste un peu sur notre appetit.

On a choisi la voie facile, c'est-a-dire un tour organise pas cher. La compagnie qu'on a choisie nous proposait de nous promener sur le Mekong a divers endroits, d'aller voir des marches flottants, de visiter des entreprises familiales traditionnelles. On ne s'attendait pas a grand chose de ce cote, mettant tous nos espoirs sur les longues ballades sur le fleuve promises dans le depliant. Donc les fabriques de bonbons a la noix de coco, de pop rice et autre bidule du meme genre comme une ferme de crocodiles ne valaient vraiment pas la peine. On a passe aussi beaucoup de temps a poiroter, en attendant que que le temps passe et qu'on nous ramene a l'hotel... Mais les tours de bateaux eux etaient interessants, surtout a cause des guides bien documentes sur la region, ses cultures, sur le fleuve.

En plus des petites excursions a un marche flottant ou l'autre, on devait faire deux longues ballades: une a bord d'un "luxurius tour boat" et l'autre dans un "slow boat to Phnom Penh". Faut dire qu'elles ont ete longues les ballades, beaucoup plus que prevu. On a du attendre le luxurious pendant une bonne heure, histoire qu'il trouve une place ou accoster. Finalement il s'est gare sur le bord du fleuve, tout juste a cote d'une pile de billots enormes du genre "BC Fir" qu'on a du escalader avec nos gros sacs a dos. Un vrai Fort Boyard! Dix ans de plus et je n'aurais jamais ete capable de monter a bord. (Note de lajeune: J'etais bien fiere de mon sexagenaire, le Tilley bien cale, les babouches aux pieds, le gros sac a dos au dos, comme il se doit, le petit sac a dos transforme en sac a ventre, la bouteille d'eau a la main, l'appareil photo en bandouillere et presque le sourire aux levres!)

Comble de malheur, l'helice s'est accrochee dans une cochonnerie au cours de la manoeuvre. Ce qui fait que le voyage qui devait nous permettre de voir le coucher de soleil tout juste avant d'arriver a l'hotel, a commence quelques minutes avant que le soleil ne se couche. En plus on a du abandonner le navire pour un autre qui pourrait nous permettre d'arriver avant le lever du prochain soleil. Donc bateau pas terrible et la ballade sur la riviere la nuit est romantique, mais on ne voit pas grand chose. Le souper a ete annule. On est arrive a l'hotel vers 22h. Heureusement qu'il y avait de la biere a vendre.

La deuxieme ballade avait lieu la derniere journee. Rendez-vous a 6 heures. Apres une visite en chaloupe a rame de quelques entreprises familiales d'aquaculture on a pris un plus gros bateau pour se rendre a la frontiere et un autre apres les douanes pour se rendre a un autobus qui nous faisait faire le dernier bout jusqu'a Phnom Penh. De vrais raffiots. On etait assis dans la calle sur des planches. Pas d'air. Pas de droit de monter sur le pont pour des raisons de securite! De vrais "boat people" J'ai hate que vous voyiez les photos. Pour faire une histoire longue, on devait arriver a Phnom Penh a 15h. C'est a 20 h qu'on est debarque du minibus bonde a craquer, avec une climatisation qui a du etre arretee. Brefle, un tour cheap, mais qui ne valait vraiment pas cher.

En passant, on a mis quelques photos du Vietnam. On a pas fini. Mais on est bloque, n'ayant plus d'espace sur le site Yahoo. Mais vous pouvez quand meme en voir une vingtaine.

On a passe 5 jours a Phnom Penh, on s'en reparle. On est pour le moment a Siem Reap et on a bien hate de voir Angkor Wat.

2004/04/26

Saigon

Oui Saigon, meme si officiellement c'est Ho Chi Minh City. Les Vietnamiens ont le meme probleme que les Indiens et les Quebecois avec les changements de nom de ville. Le vieux nom a tendance a se maintenir meme plusieurs annees apres. Ce qui fait que lorsqu'on dit Saigon, inevitablement on vous reprend en disant Ho Chi Minh City et vice versa. Alors je m'en tiendrai a Saigon. Il y a aussi une saveur politique, evidemment, a ce changement de nom. Les habitants du sud-Vietnam ont tendance a garder le nom de Saigon. Ceux du nord preferent Ho Cho Minh City!

Hier nous avons passe une partie de la journee a visiter la capitale economique et la plus grosse ville du pays. Meme impression que dans les autres grandes villes. On pourrait y passer plus de temps qu'on a de disponible, meme si c'est une affreuse grosse ville polluee et enervante ;0)

On a fait une partie de la promenade The Quiet American Tour suggeree par un guide de voyage trouve a notre hotel de Ha Noi. Cette promenade commentee nous fait circuler dans les endroits qui servent de cadre au roman de Graham Greene. Meme si on n'a pas encore lu le livre, ca nous semblait une bonne idee. On a vu quelques lieux magnifiques, dont le bureau de poste central qui date de la fin du XIXe siecle et un petit restaurant fort agreable dans la cour interieure du Continental Hotel. Trois magnifiques frangipaniers de 180 ans qui embaumaient la place.

Apres le diner il ne nous etait plus possible de circuler dans la ville tellement le soleil etait difficile. On a opte pour une sieste prolongee, histoire de se proteger de la chaleur et de finir nos romans. J'en ai profite pour faire un peu de menage dans les photos recentes.

On en avait beaucoup des edifices au style typique du Viet Nam. Etroits et hauts et profond: environ 2-3 metres de large avec jusqu'a 8-9 etages et une trentaine de metres de profond. Les maisons sont en ciment, peintes de couleurs pastel qu'on a appris a apprecier : des jaunes ocres, des verts tendres, des peche, des bleu ciel, etc (Wow! je me rappelle plus comment mettre les couleurs au pluriel!). Comme il fait chaud ici, les plafonds sont tres hauts, 2.5 a 3 metres. Alors ca donne des buidings style echalotte, un peu comme dans certains quartiers d'Ottawa. Les pieces s'alignent les unes derriere les autres. Et inevitablement la premiere, celle qui donne sur la rue a des portes qui font la largeur du batiment. Alors la premiere piece sert de sas entre l'interieur et l'exterieur. Une fois sur deux la premiere piece sert de boutique, et 100% du temps de garage. On y range pour la nuit les mobylettes, les voitures, meme si des fois cette piece est aussi la salle de sejour avec la tele et les meubles de salon. Tres different de chez-nous. On ne s'attend pas a relaxer dans le garage ou a se garer dans le salon!

La plupart des hotels/pensions ou on a habite, des restaurants ou on a mange sont des affaires de famille. Ce qui veut dire que la famille habite sur place. Sinon, c'est le presonnel qui y habite. Il n'est pas rare de descendre dans le hall d'entree d'une pension, tot le matin, et de trouver 3 ou 4 personnes couchees par terre, sur des matelas de fortune. C'etait le cas a Ha Noi au Tu Linh. Dans les restaurants c'est toujours un peu surprenant d'aller aux toilettes et d'y trouver une douche, des objets de toilette personnels comme les brosses a dents, des rasoirs etc, du petit linge en train de secher.

Tout a l'heure on fait une autre promenade, cette fois pour visiter les lieux importants au cours de la guerre des Americains. On va commencer par le War Crimes Museum. Les Americains ont proteste et le gouvernement a du changer ce nom, mais c'est encore ainsi que les Vietnamiens le nomment. S'il nous reste encore des jambes on va se rendre au Reunification Palace, tout juste derriere. Parce que plus d'une heure de Musee c'est dur et pas juste pour les jambes. On devrait aussi voir l'ancienne et future ambassade americaine a Saigon d'ou sont partis les helico en 1975. Rappelez-vous les images de l'helicoptere qui quitte le toit de l'ambassade des USA en catastrophe, avec des civils qui s'y accrochaient en desespoir de cause.

Demain on part pour 3 jours de visite organisee dans le delta du Mekong. De la on passe au Cambodge en se rendant a Phnom Penh en bateau, sur le Mekong. Dommage, on va passer le jour de l'independance vietnamienne sur la route et en partie au Cambodge. Le 30 avril 1975 est le jour ou l'armee du nord a pris le controle de tout le Vietnam. Par contre, on se demande si le Cambodge fete le 1er mai!

2004/04/24

"Si j'avais les ailles d'un ange je partirais pour ..." Da Lat

Une journee de visite en moto autour de l'ancienne ville d'ete des Francais, Da Lat. On a loue les services des guides "Easy Rider", un groupe qui propose des visites de la region, en moto, depuis une dizaine d'annees. Des ami-es rencontres au Laos et nous les avaient chaudement recommandes. Le Lonely Planet etait assez elogieux aussi. Alors on a essaye et ce fut une belle journee.

Ce groupe a ete mis sur pied il y a 10 ans par une vingtaine d'anciens officiers de l'armee du Sud Vietnam. Decidement c'est un crenaux qui semble etre controle par le meme camp. Sauf que cette fois notre guide n'etait pas du tout acerbe. Pas de lamentations sur les affres des camps de rehabilitation. En plus il avait une qualite extraordinaire: il parlait un francais impeccable, bien meilleur que l'anglais de tous les autres guides rencontres a date.

Au retour on est alle prendre une biere dans un petit bar, avant d'aller souper. La serveuse s'est rendue compte qu'on parlait Francais et elle a mis un cd de circonstance, vu qu'on etait les seuls clients. Et on a entendu Charlebois qui chantait, entre Brassens et Brel : "Si j'avais les ailes d'un ange je partirais pour Quebec"! Tout a fait a propos. "... assis sur mon bike ... Et je monterais toutes les belles collines, en chantant cette jolie melodie..."

"Demain matin", Saigon nous attend.

2004/04/22

Un peu plus loin

Une belle journee d'autobus. Le voyage de Hoi An a Nha Trang a ete fantastique.

Des vues spectaculaires sur la mer lorsqu'on a passe les cols. Des montagnes qui nous ont fait penser a Hampi, en Inde, a cause de la forme des rochers et des carrieres. Un foisonnement vegetal, surtout du riz. Mais contrairement au nord, ici c'est le temps des recoltes. Des centaines de personnes dans le champs donc, puisque tout le travail se fait a la main. A faucher, a battre le grain, ou a transporter les ballots vers la route, ou a faire secher le grain, les tiges, sur l'acottement de la nationale No 1. Des dizaines de teintes de vert et de jaune. Les travailleurs sont surtout des femmes. Elles portent les chapeaux coniques en bambou qu'on voit partout ici. Il y a des buffles, des vaches qui grapillent ce qui reste dans les champs. Des canards par centaines dans les champs ou il commence a y avoir de l'eau. C'est vraiment beau. La poesie de travail qu'on ne peut voir que lorsque ce n'est pas nous qui travaillons.

L'observation faite dans la zone demilitarisee se confirme ici aussi: a tous les 20 ou 30 kilometres un cimetiere pour ceux qui sont morts pour la patrie durant la guerre americaine. Certains sont immenses avec des centaines de tombes.

On ne reste pas longtemps a Nha Trang: on reprend la route demain matin pour Dalat. Ce n'est pas qu'on aime pas cela, mais plutot qu'on doive faire vite. La fin approche et si on veut etre au Cambodge pour la fete des travailleurs, il faut se les grouiller.

A betot.

Quelques addendas de l'assistante

Notre billet d'autobus Hanoi-Saigon ne coute pas cher. Les gens qui achetent ce genre de billet ont des petits budgets alors ils preferent voyager de nuit. Pas de chambre d'hotel a payer. Pour la premiere fois aujourd'hui on a pu voyager de jour. Ben l'fun de voir! Surtout qu'on etait juste 4 personnes dans le bus. Nous, pis 2 jeunes neo-zelandais qui ont dormi tout le long etendus sur les 4 bancs du mini-bus. Peut-etre qu'ils n'auront pas besoin de chambre d'hotel pour la nuit prochaine!

Ici, comme en Inde, les gens font tout ce qu'ils peuvent pour eviter d'avoir la peau foncee. Les pharmacies sont remplies de cremes pour blanchir la peau. Mais le plus drole, c'est que pour conduire leur moto ou leur bicyclette, les femmes portent des foulards qui leur couvrent tout le visage. Aussi pire que des burkas: on voit seulement les yeux entre le chapeau et le bandeau. Elles portent aussi des gants qui couvrent les bras jusqu'aux epaules. Il fait super chaud. C'est vraiment souffrir pour etre belles!

On s'attendait a ce que le Viet Nam soit cher. Mais pas vraiment. Les chambres d'hotel ne nous ont jamais coute plus que $10 US, l'autobus est economique. Les repas ordinaires aussi. Mais ce qui coute cher, c'est tout ce qu'il y a de plus et qui est disponible ici. Comme des tours de moto avec guides-chauffeurs, a 10$ US pour une journee; les repas gastronomiques a 5 couverts, qui coutent environ $10 pour 2 incluant 2 bieres; la plongee qui coute environ $60 US par jour; les livres, meme usages. Alors on fait des choix. J'ai coupe la plongee a Edouard, mais j'ai garde la moto. J'ai fait sauter la biere, mais j'ai garde les 5 couverts! ;)

Au Viet Nam, les routes sont assez belles, et les voyages jusqu'a date se sont toujours faits en autobus ou en minibus, jamais en pick-up. Mais il faut quand meme calculer 45 kms a l'heure. Ca fait que tous les deplacements sont assez longs.

2004/04/19

Le sud du Viet Nam

Non on n'est pas encore rendu a Saigon. En fait on vient tout juste de traverser l'ancienne frontiere entre le Nord Vietnam et le Sud Vietnam, ce que l'on avait appris a appeler la Zone De-militarisee, durant la "guerre des Americains". On voyage, depuis Ha Noi, en autobus. Un billet ouvert qui nous permet d'arreter tout au long de la route qui mene a Saigon. Assez fantastique de pouvoir faire 1 700 km de bus pour 25$ Us!

Presentement nous sommes a Hoi An, petite ville au sud de Danang. On est arrete a Ninh Binh en premier pour y visiter Tam Coc. Assez spectaculaire de se promener dans des rizieres avec des montagnes qui ressemblent a celles de la Baie de Halong. Des milliers de photos, toutes plus belles les unes que les autres ;0)

Apres une nuit d'autobus on s'est arrete a Hue pour quelques jours. On ne pouvait pas ne pas arreter a Hue. On l'a trop souvent vu au telejournal dans les annees 70. Deux excursions guidees: une autour de la ville, a dos de motos. Aussi difficile pour les foufounes qu'une journee de dromadaires, mais pas mal plus rapide!

Je voulais aussi voir la "DMZ" (Demilitarizes zone) comme on l'appelle ici. En mini-bus cette fois, compte tenu des distances. On avait le choix entre 2 types de visite guidee. Une officielle, avec guide sanctionne par le gouvernement. Une organisee par une compagnie privee. Un peu tanne de la langue de bois qui est omnipresente dans les musees, on a opte pour la compagnie privee. Notre guide etait un ancien eclaireur pour les Marines, dans la Dmz. Lieutenant dans l'armee du Sud-Vietnam. Pour s'y rendre on a du revenir sur nos pas, remonter vers le nord, le long de la route nationale no 1. Premier arret devant un monument en l'honneur des 3 000 civils tues par les bombardements alors qu'ils tentaient de fuir vers Hue, durant l'offensive du Tet en 1968. Selon le guide c'etaient les VC (Viet Cong) qui bombardaient. J'imagine que dans l'autre visite guidee, ils devaient etre bombardes par les forces "fantoches" du sud. Pas en mesure de savoir exactement ce qui en est. Ce qui m'a frappe surtout c'est de penser que la veille on est passe au meme endroit en autobus, au petites heures, sans meme s'en rendre compte. On circulait sur une route, point. Soudainement elle prenait une autre dimension. Les images des centaines de bulletins de nouvelles, tous plus atroces les uns que les autres commencaient a correspondre a un vrai lieu et pas juste a quelques choses de virtuel. Et durant tout le reste de la visite c'est continuellement cette impression qui me revenait. Les traces de la souffrance causee par la guerre sont disparues, ou a peu pres. Met elles sont encore la, visibles a ceux qui prennent la peine de regarder un peu plus attentivement que je ne le faisais avant. Depuis cette visite, on s'est rendu compte qu'il y avait des dizaines de cimetieres le long de cette route. En plus de ceux habituels il y a tous ceux des victimes de la guerre. Depuis cette visite aussi, je vois d'avantage d'unijambistes, de blesses et d'estropies. Hier par hasard nous sommes tombes sur un bulletin de nouvelles en francais, diffuse par la tele d'Etat, qui portait justement sur les efforts faits pour integrer les handicapes nes suite aux mefaits des ex-foliants comme l'agent orange.

Hoi An est une toute petite ville qui n'a presque pas subi de dommages lies a la guerre. Le port de mer avait ete demenage une vingtaine d'annees avant a Danang. C'est cette ville qui a subi le plus de dommages. Mais ici a Hoi An, on peut voir des vielles maisons du XVIIIe et XIXe siecles. Je crois qu'il n'y a pas d'autre endroit au Vietnam ou on peut en voir autant. On se promet d'y passer quelques jours pour explorer toutes ces beautes. On veut aussi voir Danang et My Son pour pouvoir admirer les tresors de la culture Cham qui a ete florissante dans cette region pendant quelques centaines d'annees. On s'en reparle.

2004/04/11

Hanoi et la Baie de Halong

Nos deux premieres semaines au Vietnam ont ete passees a Hanoi et ses environs. La capitale du Vietnam est une ville tres agreable. Parmi les plus belles que nous ayons vues. Comme dans toutes les grandes villes, les gens sont un peu moins chaleureux que ceux qu'on a rencontres au Laos. J'magine que les popluations des regions moins urbanisees vont peut-etre etre plus chaleureuses.

Mais il y a ici un dynamisme, une febrilite qu'on peut presque palper. On sent qu'il se brasse des affaires. Beaucoup de chantiers de construction. Beaucoup de jeunes et d'enfants. Beaucoup de circulation. Heureusement que c'est en mobylette principalement.

Le vieux quartier ou nous avons pris une chambre est tres sympatique. De petites rues. Des etals multicolores. Les rues sont specialisees: celle des cordonniers, des ferblantiers, des bijoutiers... Notre hotel est dans le coin des forgerons. Le bruit des marteaux et des souffleries se melent a celui des klaxons et des moteurs de toutes sortes. Il y a meme une rue ou on gosse des pierres tombales. Plusieurs avec des photos. Dans un autre coin, on fabrique des statues de Bouddha et de la fausse monnaie americaine, on dirait de l'argent de monopoly. Le matin, les commercants font bruler cet argent devant leurs autels! Pas fous les Vietnamiens : Bouddha, ca lui fait pas un pli sur la bedaine... Les Bouddhas ici sont d'ailleurs tres differents de ceux de l'Inde, du Myanmar et du Laos. Ils sont gros, bedonnants et rient aux eclats. Alors que les autres sont minces, ascetiques, serieux.

Une bonne partie de la vie se passe sur les trottoirs: on y coupe la viande, on y plume la volaille, on y sert des repas rapides, de la biere en fut, on y parque les mobylettes. On peut se faire coiffer sur la chaine de trottoir, se faire nettoyer les oreilles, epouiller, se faire peindre les ongles d'orteils. Tout cela ne facilite pas la circulation mais donne un cachet a la ville. Dans chaque quartier, il y a des maisons du parti souvent installees dans des anciens temples. Devant, le drapeau rouge avec la faucille et le marteau et le drapeau du pays, des affiches sans doute de propagande, le journal. Aux coins des rues, dans les poteaux de telephones, ily a des haut-parleurs qui diffusent de la musique revolutionnaire et des discours politiques. Le matin de 5 a 6 et le soir de 6 a 7. Parfait pour starter la journee! Dommage qu'on comprenne rien!

Les Francais ont laisse des traces au niveau de l'art culinaire, de la langue aussi. Par exemple je n'ai pas eu trop de difficulte a comprendre que "Ga Lao Cai" voulait dire la gare de Lao Cai. Quand on sait que les Vietnamiens ont tendance a ne pas prononcer les r et que les Francais ont construit le systeme ferroviaire du Vietnam, ce n'est pas trop difficile a saisir. Il suffit de le prononcer a haute voix pour comprendre. Le pain, aussi. Ici on se regale. En Inde et en Thailande le pain n'est pas a notre gout. Il est sucre et plutot molasse. Ici la baguette est ferme et pas sucree du tout. Et de la charcuterie avec cela, alors on se croirait a Paris. Il y a meme des arbres qui ressemblent a des platanes.

Depuis que nous sommes dans le nord du Vietnam, il fait plus frais et il pleut souvent. A Hanoi, on a marche dans la ville et on a aussi visite quelques musees. On a vu le mausolee de Ho Chi Minh. On a trouve ca impressionnant. Il faut faire la file durant des heures (Ed fait dire au moins 2). Il y a des milliers de personnes, des enfants d'ecole en rangs, des touristes japonais en rangs aussi, des delegations des villages qui viennent presenter des couronnes de fleurs, des vieilles madames accompagnees de soldats, probablement des meres d'anciens combattants. Il y a des soldats qui s'assurent que tout le monde est presentable : pas de chapeau, pas de mains dans les poches, pas de chemises sans manches, pas de shorts, pas de photos, pas de conversations... Ho Chi Minh lui-meme ressemble a une statue de cire. Le mausolee est une grosse boite en marbre, d'allure sovietique. D'ailleurs, le Lonely nous a appris que l'oncle Ho passe quelques mois chaque annee a Moscou pour se faire refaire une beaute! On a aussi visite le musee de la guerre (ou des guerres) et le musee Ho Chi Minh. Ca fait drole de voir la version vietnamienne de la guerre (qu'ils appellent la guerre americaine). Depuis 5 ou 6 siecles, le Vietnam a ete regulierement en guerre. Contre les Mongols, les Chinois, les Thailandais, les Birmans, les Francais, les Japonais, les Americains. Et ils ont toujours fini par gagner. Ils peuvent bien etre fiers!

Nous avons fait deux excursions dans les environ de la capitale. Une a la Baie de Halong et une a Sapa, dans les montagnes du nord, pres de la frontiere chinoise. Tres agreables.

La Baie de Halong c'est une promenade en bateau dans des paysages exotiques. On avait l'impression de se promener dans des estampes chinoises ou japonaises. Des iles innombrables -- pas pris la peine de verifier s'il y en avait plus qu'a Si Phan Don. D'immenses rochers qui sortent de l'eau. Au moment ou on y etait c'etait nuageux et brumeux. On n'a pu voir les couchers/levers de soleil qui sont censes etre spectaculaires, mais le brouillard donnait un air quasi mystique a tous ces paysages. Assis sur le pont a defiler lentement sur une mer calme, l'esprit pouvait divaguer, surtout lorsque le silence se faisait sur le bateau. Ca c'est l'Art du voyage a son meilleur, presque du voyage dans l'art! -- Faudrait bien que je vous parle a un moment donne de cet autre livre de Alain de Botton. --

Sapa, assez curieusement nous a laisse la meme impression, surtout la premiere journee. C'est probablement a cause des nuages. Situee a plus de 1 500 m d'altitude, la ville, a notre arrivee, etait dans les nuages, au sens strict. De la pluie aussi. Et une temperature qui ressemblait drolement a celle des belles journees d'automne au Saguenay. Pas chaud, donc. Mais avec un bon chandail et un poncho flambant neuf pour se proteger de la pluie, on a pu explorer cette petite ville de montagnes que les Francais utilisaient pour fuir la chaleur de Hanoi. Mais les deux autres jours heureusement le soleil s'est pointe et on a pu voir les paysages magnifiques. Ici ce qui les rend impressionnants ce n'est pas tant la nature que l'agriculture. Les montagnes sont presque completement terrassees. Des milliards d'heures d'ouvrage depuis des generations. Un vrai paradis pour tous les amateurs de rigoles, vous savez ces hommes, grands et petits, qui s'amusent au printemps -- au Quebec surtout -- a faire des rigoles pour evacuer les eaux laissees par la fonte des neiges. Rien de plus agreable que de jouer dans la slush quand la chaleur du soleil commence a se faire sentir. Ici on a l'impression que les humains passent leur temps a jouer a faire couler l'eau d'une terrasse a l'autre, a s'assurer qu'il y a assez d'eau, qu'il n'y en a pas trop, a faire des barrages, des digues, pour la conserver, des canaux pour eviter qu'elle ne detruise tout le travail deja fait.

Sapa c'est le genie humain grave sur la face de la montagne. On s'est promene a travers ces rizieres pour rejoindre quelques villages des alentours. Tout ce travail est l'oeuvre de ceux que les Francais ont appeles les "montagnards", c'est-a-dire les minorites nationales, comme dit le gouvernement vietnamien, qui habitent ces terres peu propices naturellement a l'agriculture. Mais le sol, le climat, eux le sont. Alors avec tout ce travail d'ingenirie ils ont reussi a transformer ces montagnes en jardins.

Et ca continue. Les ingenieurs, les vrais, sont en train de faire des routes plus facilement carossables -- faut dire qu'apres la pluie c'etait tres difficile de circuler sans s'etaler de tout son long dans la boue: les pentes raides et la terre argileuse font que les plus habiles trekeurs doivent maitriser aussi l'art de la glisse -- un aeroport est sur le point d'etre termine a Lao Cai. Partout des chantiers de construction ici aussi. Ca ne sera pas long que le Vietnam va pouvoir rivaliser avec la Thailande comme destination touristique. Toutes ces beautes vont etre de plus en plus facilement accessibles. Mais je me demande si les "montagnards"ne commenceront pas bientot a en avoir marre de se faire visiter/photographier?

Nous arrivons de Sapa et repartons ce soir pour Ninh Binh, un petite ville tout pres de Hanoi. On devrait y passer quelques jours a visiter les environs. Apparemment on y retrouve un site semblable a la Baie de Halong, mais ou les rochers sont situes au milieu des rizieres. A voir selon tout le monde rencontre, y compris notre fidele Lonely Planet.

A bientot.


2004/04/03

Photos du Laos

On a bien aime notre sejour au Laos. C'est le pays du Mekong et de l'architecture coloniale francaise qu'on a visite avec Huguette et Roger. Du moins c'est ce qui ressort des photos qu'on a prises. Il y a surement beaucoup d'autres facettes qu'on n'a pu faire ressortir. Ce qui fait qu'on a l'impression que nos photos ne lui font pas honneur. Est-ce a cause de la fumee des brulis, le temps couvert assez generalise ou tout simplement qu'on a perdu la "touch"? Qui sait?

On est a Hanoi presentement. C'est une ville qu'on a a peine vue mais qu'on aime beaucoup. On y vivrait facilement, je crois. Pour les photos, ben ca va prendre encore un peu de temps puisqu'on commence a peine a jouer du declencheur.

2004/04/01

Changement de programme

Ce matin on s'est leve, tous les deux, avec les blues. Pas question de continuer le voyage. On ne va pas a Hanoi. On rentre a la maison. On s'ennuie trop de la slush et de la gadoue, doux-doux, pousse l'ananas....

On vous a presque eus hein?!!? En ce beau 1er avril 2004 on est vraiment rendu a Hanoi et on est en train de savourer les beautes de la vieille partie de la ville. Lundi on va probablement s'inscrire dans un petit tour organise pour visiter la Baie de Halong, y faire un peu de kayak de mer, prendre des photos des rochers magnifiques... Du touristage habituel.

2004/03/29

Plaies de hamac

De retour de Si Phan Don a Pakse depuis quelques heures et dans quelques heures nous repartons pour Vientiane. Faut dire qu'on est repose. Nos 4 jours la-bas ont ete des jours de detente.

A Si Phan Don on a vu une trentaine d'iles seulement. On ne peut donc confirmer le chiffre de 4 000. Et on en a visite que 2 : Don Det et Don Khone. [Je n'ai pas mis de lien vers des sites sur ces iles. Je n'ai trouve que des sites de photos de voyage. En tapant ces noms dans un moteur de recherche vous aurez de belles images de ces iles. Et dans quelques jours, Inch Allah, nous publierons les notres.] C'est un endroit magnifique.

Le voyage s'est fait en camion/bus -- je ne sais pas comment les appeler autrement. A un certain moment, on etait 41 dans le pick up, en comptant ceux qui etaient assis sur le toit! Il y avait trois autres touristes, dont 2 jeunes filles blondes habillees en robes de cocktail noires avec des bretelles spaghetti. Elles ont fait fureur! Pis en plus il y avait une poule en liberte. On a bien ri. Finalement, la route etait bonne, pavee tout le long. Ca nous a quand meme pris 3 heures. Le pick up s'arretait dans tous les petits villages, ou les gens venaient vendre toutes sortes de choses a manger, dont des viandes sur des brochettes. Ca ressemblait a du rat ou de l'ecureuil. Il y avait meme des brochettes de bibittes, des gros barbots noirs, environ 20 enfiles un a la suite de l'autre sur une brochette de bambou. Pis des grosses sauterelles, bien roties! Les barbots etaient plus populaires que les sauterelles. Ca a l'air d'une specialite de l'endroit! On n'a pas goute!

Personne ne parlait anglais ni dans le pick up ni dans les villages. On a fini par debarquer quelque part, les gens nous ont fait signe d'entrer dans un bateau, une petite pirogue ou on etait 5 touristes. On s'est rendus jusqu'a un debarcadere. Mais on savait pas trop ou on etait personne. Le lendemain on a appris que c'etait l'ile de Don Det.

C'est une toute petite ile, peut-etre 3 kms de long, 1 de large. Il n'y a pas vraiment de village, mais des maisons de bambou tout le long de l'ile, et des rizieres, des plantations de noix de coco et de kapok. Comme on est a la fin de la saison seche, tout a ete recolte et les champs sont jaunes et bruns. Dommage, les rizieres doivent etre magnifiques quand c'est vert emeraude! Il y a des buffles, des vaches, des cochons et des poules qui grapillent ce qui reste dans les champs. Nous avons loue une petite hutte de bambou. (Qui coute $1 par jour). Avec un matelas et une moustiquaire comme tout ameublement, mais aussi, luxe supreme, une veranda donnant au-dessus du Mekong, Et sur la veranda, 2 hamacs. Nous avons passe 4 jours sur l'ile de Don Det. Dont 3 dans nos hamacs. On a mis nos lectures a jour. Quand il faisait trop chaud, on se levait (lentement) pour aller se baigner dans le Mekong. A Si Phan Don, le Mekong devient tres large et il est entrecoupe de plusieurs petites iles. Le bras qui passait devant notre hutte etait tiede et propre. Une journee, on a nage jusqu'a l'ile en face. On a fait le tour. Ca a ete notre activite de la journee. En plus d'aller se chercher des birlao au resto d'a cote. Malheureusement, comme il n'y a pas d'electricite, les bieres ne sont pas trop froides... Il faut souffrir pour voyager!

On a pris une journee pour marcher autour de notre ile et traverser un vieux pont construit par les Francais qui la relie a l'ile de Don Khone. Il y avait sur ces 2 iles un chemin de fer d'une quinzaine de kilometres qui permettait de transporter des marchandises en evitant des rapides et des chutes sur le Mekong. C'est le seul chemin de fer du Laos. On est alle voir les chutes qui sont au bout de l'ile de Don Khone. Jolies, mais pas aussi spectaculaires qu'apres la saison des pluies. Il y a sur l'ile de Don Khone des vieilles maisons coloniales francaises, mais pas de grosse agglomeration non plus. C'est vraiment la campagne traditionnelle. Un autre siecle. Mais ca va surement changer rapidement. Mon Lonely Planet parlait d'une piste en terre reliant Pakse a Si Phan Don, c'est aujourd'hui goudronne. Il parait qu'il y a des plans pour amener l'electricite prochainement. Les bieres vont etre plus froides, mais il va y avoir pas mal plus de monde!

Mars et avril sont les mois les plus chauds de l'annee ici et il doit faire au moins 40 dans la journee et ca doit descendre a 38 la nuit! Heureusement, le soleil est souvent couvert. On a eu quelques grosses averses tropicales et quelques orages electriques. On sent que la saison des pluies s'en vient. Mais la chaleur et l'humidite sont difficilement supportables. C'est pour ca qu'on n'a pas loue de bicyclettes, on a prefere marcher les 10 kms d'une ile a l'autre. C'est aussi pour ca que le lendemain, on a decide de faire une autre journee de hamac! On aurait pu aller voir une autre chute sur le Mekong, ou prendre un bateau pour voir des dauphins en voie d'extinction, mais l'appel de la veranda (et de la birlao) a ete trop fort!

Nous avons maintenant quitte ce petit paradis. On a repris le bateau puis le pick up vers Pakse. Il est 13h30 et notre autobus pour Vientiane part a 20 heures. C'est suppose prendre une douzaine d'heures. De Vientiane, on va prendre l'avion vers Hanoi. On a hate de voir le Viet Nam.

2004/03/24

Laos, le pays d'une seule biere

L'autre jour je vous ai conte une petite "mentrie". La premiere pub que j'ai vu, en entrant au Laos, n'annoncait pas une compagnie d'assurance. L'assurance c'etait en fait la deuxieme. La premiere c'etait une annonce de biere: la BeerLao. Une belle panthere noire en plein milieu de l'etiquette. Faut dire que la premiere gorgee n'etait pas a la hauteur de l'impression causee par l'affiche. Une petite biere fade, qui ne goute pas grand chose. Elle n'arrive pas a la hauteur des bieres thailandaises comme la Chan et surtout la Singha. Mais cela ne nous a pas empeche d'en prendre quelque'unes. Plus on en prend, plus on la trouve bonne. Et on ne peut s'empecher d'en prendre puisque c'est la seule qui se vend. Il y a bien de la Heineken, mais on est pas pour payer le gros prix pour boire une biere commerciale qui est facilement accessible chez nous. C'est la premiere fois que je visite un pays qui ne produit qu'une seule marque de biere. Ce n'est certainement pas parce que c'est un pays communiste, puisqu'en 77 la Chine produisait plusieurs bonnes bieres. Je ne sais pas pourquoi il en est ainsi. Ni non plus pourquoi il n'y a pas de biere thailandaise, meme si on peut voir les affiches des bars de l'autre cote du Mekong. C'est d'autant plus surprenant que le pays est cense etre de plus en plus ouvert a l'entreprise privee. Hier, avec nos amis Roger et Huguette on est entre dans une boutique visiblement tenue par des Chinois. On y vendait de l'artisanat vietnamien. Les prix etaient en Bahts thailandais. On etait a Savannakhet, une ville laotienne!!! Alors pourquoi une seule biere? Si quelqu'un a une reponse.

Demain nous quittons Pakse pour Si Phan Don, les 4 000 iles sur le Mekong au sud du Laos, tout pres de la frontiere cambodgienne. On va y faire un peu de velo ou de la mobylette, du "island hopping", comme le dit si bien Lonely Planet -- on ne fera tout de meme pas 4 000 sauts -- et peut-etre jeter un coup d'oeil sur le Mekong au cas ou il s'adonnerait a y passer un dauphin ou deux. Lonely Planet pretend qu'il y en a. Va falloir etre prudent pour ne pas se faire arroser par les pluies diluviennes qui ont commece depuis quelques jours. En plus va falloir se mettre de la creme solaire parce qu'il fait chaud. On annonce 104 f pour demain a Pakse. Heureusement on va etre parti plus au sud!

Sabaidi!

2004/03/19

Dernieres photos

Non, elles ne sont pas du Laos, mais les dernieres de notre sejour au Myanmar, a Inle Lake, plus precisement. Il y en a 10 d'ajoutees. Pour voir les photos du Slow Boat, il va falloir patienter encore quelques jours ;0)

Au plaisir.

2004/03/16

Luang Prabang pays du coucher de soleil ''à journée longue''

Nous sommes au Laos depuis quelques jours déjà et nous n'avons pas encore vu le soleil, avec un vrai ciel bleu. Soit qu'il se cache derrière les nuages comme hier, - on a même eu droit à de bonnes averses - soit qu'il nous apparaisse comme une belle boule rouge à travers un rideau blanc. C'est un peu comme il y a quelques années, au mois de mai à Montréal, lorsque les feux de forêts faisaient rage autour de la Baie James, je crois. Sauf qu'ici le feu est provoqué volontairement. Exactement comme au Myanmar: ''slash & burn''. Et dans les villes tout le monde brule les feuilles mortes. Alors c'est carrément irrespirable. Dommage parce que Luang Prabang est une ville très sympathique.

Notre séjour à commencé par une lente descente du Mekong, à partir de la frontière avec la Thailande jusqu'à Luang Prabang. Magnifique. Des tonnes de photos malgré la lumière plutôt laiteuse causée par les brulis - ça leur donne un petit air David Hamilton ;0). Disons que ''slow boat'' n'est pas la principale caractéristique qui aurait dû être retenue pour nommer les petits bateaux qu'on doit prendre. Si vous avez l'intention de faire ce trajet, courrielez-nous. On pourrait vous donner quelques conseils pour vous éviter des emm... inutiles. Je ne vous en dis pas plus puisqu'Hélène se promet d'écrire un ''petit quelque chose'' sur ce grand fleuve.

Trois jours à Luang Prabang. On y a fait des achats d'artisanat des communautés qui habitent la région, particulièrement des Mongs. Ils font de très beaux tissages à partir desquels ils confectionnent toutes sortes de beaux objets. On vous montrera cela en arrivant.

La ville est calme, petite, que 40 000 habitants. Quelques personnes parlent français, comme la propriétaire du Vanvisa Guest House ou nous avons logés très confortablement. Les affiches des bureaux de l'administration et du gouvernement sont en français aussi. Le bureau de poste s'appele ''La Poste du Laos''. Mais les employés de le parlent pas. C'est comme s'ils avaient décidé de ne pas traduire les noms des entreprises publiques, après le départ des Français. La première affiche que j'ai vue au pays était située sur la partie intérieure du toit du premier bateau qu'on a pris: ''La compagnie d'assurances générale du Laos''. Un peu inquiétant quand on met les pieds dans une embarcation qui n'a pas l'air très solide, mais c'est tout de même une affiche en français: rassurant.

Tout près il y a une très belle chute: Khuang Si. - Il se peut que vous la trouviez écrite autrement sur les cartes. - Une belle randonnée dans la jungle comme on en voit dans les films, avec les effets sonores et tout, et tout. Des orchidés qui pendouillent un peu partout. Des lianes avec lesquelles les enfants ont construit ''un Tarzan'' comme on dit chez nous, soit une corde attachée à une branche et à partir de laquelle on peut se balancer à l'eau en criant AAAAAAHHHHHHaaaaaaHHHH. Sauf qu'ici les enfants utilisent de vraies lianes. On se promettait de s'y baigner, tellement il faisait chaud, mais rendu au pied de la cascade on a changé d'idée. Pas aussi ''jeunesse'' qu'on pensait! L'eau y est très froide. Mais les vapeurs qui nous aspergeaient étaient amplement suffisantes pour nous rafraichir.

Depuis hier on est à Vang Vieng, pas très loin de Vientiane, la capitale du pays. Ici c'est encore plus petit que Luang Prabang. Un gros village. Axé sur le tourisme. Et il y en a beaucoup. Que des jeunes, ou à peu près. On a l'impression d'avoir fait grimper la moyenne d'âge depuis notre arrivée. On y vient pour les grottes qu'il y a un peu partout dans la région. Le paysage est assez spectaculaire. Des montagnes tout autour de la vallée. Des formations Kharstiques (je ne suis pas certains si ce mot existe en français; pas eu le temps de faire de recherche sur ce que c'est exactement). D'immenses menhirs qui montent jusq'à près de 2 000 m. Pour le moment on n'a vu que les grottes Chang et on a été bien impressionné. On nous avait dit que ce n'était pas aussi beau que celles qu'il y a en Europe et en Chine, alors on ne s'attendait pas à grand chose. Mais une fois sur place on a été agréablement supris. On pensait à une petit grotte avec un Bouddha ici et là. Mais en fait cela nous a pris une heure a faire le tour du circuit très bien balisé et éclairé, par ailleurs. Faut dire qu'on n'a pas encore vu celles d'Europe et de Chine. Un jour peut-être!

On y vient aussi pour le kayak de rivière. Des descentes assez sportives à la fin de la saison des pluies, mais plutôt pépères en été. Alors on a décidé de tenter le coup demain matin. Le jeune montréalais qu'on a rencontré à l'arrivée hier après-midi avait l'air bien heureux de sa journée.

Le lendemain on va poursuivre la route vers Vientiane et après on aura de grosses décisions à prendre: irons-nous voir les 4 000 iles, juste à la frontière du Cambodge? Nous devons prendre l'avion pour Hanoi le 1er avril à Vientiane. Alors beaucoup de bus en perspective, si on décide de pousser une pointe vers le sud. On réfléchit. A bientôt pour les photos.

2004/03/07

Les consolations de la philosophie

Je viens de terminer la lecture de ce petit bijou. C'est un jeune voyageur, Dave, qui m'a mis sur cette piste, à Inle Lake, au Myanmar. Il lisait The Art of Travel de Alain de Botton. L'auteur y parle de la façon dont les artistes ont ''romanticized'' (je ne trouve pas l'équivalent français) les voyages, me dit-il. Rendu à Bangkok je trouve le livre et l'achète: on ne peut rester insensible a une reflexion sur L'art du voyage, titre de la traduction française chez Mercure de France, quand on est en plein milieu d'un voyage. J'étais juste désolé de ne pas l'avoir lu avant de partir: tout à coup qu'on y apprendrait que les voyages ne valent pas la peine!!! Le libraire qui me l'a vendu m'informe que de Botton a ecrit un autre livre qui a ete un bestseller aussi Les consolations de la philosophie, titre de la traduction fran?aise de. Alors la je ne pouvais résister. J'ai même lu ce dernier en premier. Magnifique.

L'auteur part du point de vue que la philosophie doit servir a nous rendre la vie plus vivable, que tout le reste, la science, le savoir, l'erudition est secondaire pour ne pas dire inutile. De la il glane dans le corpus philosophique traditionnel, les auteurs qui proposent un art de vivre. Un peu comme le fait Comte Sponville, me dit Helene. Mais la je suis en terrain incertain ne l'ayant pas lu. Ce que j'ai surtout apprecie chez de Botton c'est son approche.

L'anecdote est une arme dangeureuse pour un prof. Mais je me suis rendu compte assez rapidement qu'elle est essentielle pedagogiquement. C'est le truc principal de de Botton. Il maitrise admirablement l'art d'introduire les idées principales des auteurs à travers les anecdotes de leur vie concrète. Socrate, Épicure, Sénèque, Montaigne, Shopenhauer, Nietzsche sont mis à contribution à tour de rôle pour nous faire comprendre comment au XXè siècle la philosophie peut être une consolation pour chacun de nous, pour nous aider à surmonter le fait qu'on ne soit pas populaire, qu'on n'ait pas assez d'argent, qu'on soit inadéquat à plusieurs niveaux, y compris sexuellement, qu'on ait peur des difficultés de tout genre.

Un style simple. On sent qu'il se voit comme un émule de Montaigne. Il ne craint aucun sujet, y compris ses propres faiblesses sur le plan sexuel, pour actualiser son propos. Chose intéressante aussi, le livre est illustré d'images tirées de l'iconographie classique, ne craignant pas non plus l'approche disneyenne. (Il a un petit côté Marshall McLuhan. Ces deux livres ont aussi servi à monter des séries télévisées en Angleterre. Un bon vulgarisateur, brèfle. Mais on sent qu'il maîtrise bien ses auteurs.)

Je n'ai pas encore terminé The Art of Travel, mais je peux vous recommander Les consolations. Surtout pour ceux et celles qui auront bientôt à réfléchir sur la façon dont ils/elles s'y prendront pour intier notre belle jeunesse cégépienne ou autre aux subtilités et à la nécessité de la réflexion philosophique.

Seul bémol, aucune référence à celui qui a été le premier, du fond de son cachot, à faire la promotion de la philosophie comme antidote aux vicissitudes de l'existence humaine. Mais j'imagine que ce n'est que pour mieux illustrer que l'érudition en philosophie est vraiment secondaire que de Botton ne mentionne même pas le nom de Boèce.

2004/03/06

Blogues de voyageurs québécois

Il y a un mois environ on a reçu un courriel d'un voyageur qui venait de finir un périple en Asie du Sud-Est, après avoir consulté notre ami Rober Bérubé de Les routes du monde. Par hasard, en faisant une recherche sur Rishikesh, il est tombé sur notre site. Il y a deux semaines on a rencontré deux jeunes Québécois au Myanmar qui arrivaient de la Malaisie et qui se préparaient à passer au Cambodge. On a aussi rencontré un autre Montréalais en périgrination en Asie. Tous ont en commun d'avoir des sites Internet, dont deux qui sont des blogues. Malheureusement on a oublié de prendre en note celui de Jean-François. Son site devrait être intéressant par les discussions qu'on a eues ensemble et aussi dû au fait qu'il est un jeune retraité d'une boite de consultant en informatique. Je vous donne les coordonnées des deux autres.

Piairjooles en cavale - Récit d'un voyage en solitaire en Asie et en Océanie est le blogue de Pière-Jules Tremblay:un beau blogue, bien léché, bien écrit.

The Trip, Exploring curiosity with a full plate, a carafe of ideas and a schedule that is tough to stomach est le récit de voyage de Joel et Dave. Ils ont de magnifiques photos, Joel étant particulièrement perfectionniste sur les photos.

Toujours à Chiang Mai. On se repose un peu et on prépare notre visite au Laos en compagnie de Roger et Huguette, nos amis gaspésiens rencontrés à Koh Chang.

2004/03/02

Préparatifs de la fin de notre voyage

Nous avons à peu près fini nos préparatifs pour la suite et la fin de notre périple en Asie du Sud-est. Notre 3ième séjour à Bangkok a donc été plus marqué par des tâches d'organisation que par des activités de touristes. On voulait s'installer loin de Khao San Road, mais finalement on y est revenu. Pas tellement pour les bars et le ''night life''. Mais on peut tout y régler facilement. Hélène a pu faire réparer un ''plombage'' pendant que je mettais les photos du Myanmar sur le site. Les deux boutiques une à côté de l'autre! On a pu trouver assez facilement un remplacement de clips pour les lunettes de Hélène, un petit pot de Vaseline, du yogourt au thé vert pour manger avec nos Corn Flakes du matin, tout en lisant Libération, acheté à deux pas de notre chambre. En 30 minutes on a fait le tour de 4 ou 5 agences de voyages pour magasiner de billets d'avion pour Bali, pour Manille (oui, une nouvelle possibilité vient de se présenter à nous: on s'en reparle si jamais cela se développait) et pour Montréal. Bref tout ce que le touriste désire dans un qadrilatere de 300 mètres!!

La suite du voyage: on part pour le nord de la Thailande demain soir et dans quelques jours on passe au Laos. Le 1er avril on prend l'avion à Vientiane pour Hanoi. Début mai le Cambodge. Mi-mai à mi-juin Bali. On a fait une croix sur le Japon: ce sera pour une autre fois. On a rencontré des gens qui nous ont donné le goût de faire une virée en Malaisie, aux Philippines, au Népal, en Chine... Tout cela est reporté à plus tard, Inch Allah, comme disent les hotesses de Biman Air en annonçant l'atterrissage.
Visages du Myanmar

Les gens du Myanmar sont particulièrement sympathiques. Notre séjour a donc été très agréable, malgré les difficultés de communication et le niveau de vie assez bas de ce pays. Quelques impressions avant de vous en parler plus longuement, de vive voix peut-être, dans quelques mois.

Si l'Inde nous donnait l'impression de reculer d'une trentaine d'année, le Myanmar nous a fait penser aux annees 20 et 30, du moins l'idée qu'on se fait de ces années, à travers ce que nous en ont dit nos parents et ce que nous avons pu voir comme reconstitution dans les représentations des médias. Les moyens de communications sont très limités par rapport à ce qu'on connait chez nous. Je ne parle pas principalemet du téléphone et de l'Internet qui fonctionnent de façon épisodique. Les routes comme on connait sont pratiquement inexistantes. On a visité des villages ou le seul moyen de s'y rendre c'est à pied. Un autre n'est accessible que par une route de terre battue toute nouvelle. Elle date de l'an dernier et a été construite à bras, à flanc de montagne! Les Palaungs de ce village cultivent à flanc de montagne et leur récolte peut maintenant être menée au village par charette à boeuf, à 16 km de là, alors qu'il y a un an, ils devaient transporter leur denrées à dos d'homme dans des sentiers qui sont un vrai défi pour un randonneur de mon genre. Imaginez la course des portageurs comme parcours habituel, comme mode de vie. Les Palaungs cultivent aujourd'hui du riz de montagne, du thé et des légumes (choux, chou-fleurs, tomates, ail, oignons). Mais il y a deux ou trois ans, ils cultivaient surtout l'opium, dont la culture est aujourd'hui interdite.

Les déplacements dans le pays sont donc toujours assez difficiles. Une seule bonne (?) route: Yangon à Mandalay (200 Km environ) prend environ 16 heures par bus. Le voyage entre Inle Lake et Yangon, notre trajet de retour, sur une route à une seule travée, nous a pris 19 h, pour une distance équivalente!

L'électrification n'est même pas encore terminée. Non seulement les pannes sont fréquentes à Yangon, la capitale et à Mandalay, la deuxième ville en importance, mais des régions entières n'ont pas d'électricité. Cela fait en sorte que les ciels étoilés sont magnifiques pour les touristes, mais la vie quotidienne se passe dans l'obscurité pour la grande majorité des campagnards, après 18h30.

On a rencontré un couple de Myanmariens (je ne sais pas si on peut parler vraiment ainsi) qui ont quitté après la révolution de 1962 qui a porté l'armée au pouvoir, exilé volontairement en Australie depuis, nous ont dit que dans les années 60 les communications étaient plus faciles. Je ne sais pas s'ils ont raison. Mais il y a certainement un retard important à rattraper.

Au moment ou on y était c'était la fin de l'hiver: autour de 15 c la nuit, en ville et 5 c en montagne, alors que le jour le mercure oscillait entre 25 et 35 c. Tout le monde avait leur tuque et leur manteau d'hiver, sauf nous et les quelques autres Canadiens rencontrés. Pour nous c'était la canicule. Autre cause de déroute pour nous, les couleurs. Du brun, des ocres, des jaunes partout. Mais aussi du vert. Les arbres ne perdent pas tous leurs feuilles en hiver. Même les feuillus. Pour ajouter à la confusion beaucoup d'arbres immenses étaient couverts de fleurs magnifiques, sans aucune feuille. Assez spectaculaires ces squelettes fleuris en jaune vif, mauve ou en oranger flamboyant. Partout la terre est rouge comme à l'Ile-du-Prince-Edouard. Et comme les routes sont à peu près toutes en terre battue, la sècheresse de l'hiver fait en sorte que ce battage la transforme en une belle farine rouge qui se disperse au moindre petit dérangement. Alors les autobus, les vélos, même les pas provoquent des nuées rouges-roses. Combinée avec la créosote des feux pour préparer la cuisine (tout le monde utilise le charbon -- pas vu une seule bonbonne de gaz), les feux de feuilles pour débarasser les terrains, le monoxyde de carbone des génératrices qui pétaradent pour pallier aux déficiences du système de distribution de l'électricité, on obtient un mélange tout à fait irrespirable. On pensait qu'en campagne, qu'à la montagne, ce serait mieux. Mais non. Partout on utilise la bonne vieille méthode du feu pour se débarasser des herbes sèches et préparer le sol à recevoir la pluie et les semences. Vu du sommet ou on dormait, lors d'un petit trek de 2 jours, on avait l'impression que toute la campagne brûlait. Tout le monde tousse et crache à s'en arracher les poumons.

Malgré ces difficultés de circuler, de respirer, on a vu des choses et des gens extraordinaires. Quelques personnes qu'on a rencontrées, à part les voyageurs et les touristes de notre genre: le guide Kho Mo de Mandalay, Mr Charles, propriétaire d'un ''Guest House'' de Hsipaw, célèbre dans le Lonly Planet et Mr Chain, guide de trek à Kalaw.

Kho Mo est le chauffeur qui nous a conduit dans 3 des anciennes villes impériales autour de Mandalay. Souriant, dans la trentaine, jeune marié sans enfant (il nous dit que cela coute très cher d'avoir des enfants), il nous a fait faire le ''sight seeing'' de façon très agréable. Il nous a expliqué que si les Occidentaux se faisaient bronzer, au Myanmar on fuyait le soleil: une peau plus pâle est jugée plus belle. Ce serait une des raisons qui explique le curieux maquillage que portent les femmes et les enfants. (Voir les photos.) Il avait déjà fait quelques séjours au monastère, comme cela est obligatoire pour tous les boudhistes du Myanmar. Mais il a décidé que la vie monastique ne lui convenait pas, ayant de la difficulté à ne prendre que 2 repas par jour: une soupe le matin et le dîner vers 11h.

Mr Charles, propriétaire du Guest House le plus fréquenté à Hsipaw (prononcez ''Sipas'', ou encore mieux, à l'ancienne, ''Thibault'') et marcheur quotidien. Un marcheur comme je les aime: lent, régulier, silencieux, sauf aux moments importants ou il peut nous entretenir sur l'histoire moderne du Myanmar, sur l'agriculture locale, sur les problèmes politiques. C'est une des rares personnes avec qui on a pu discuter du travail forcé, de la situation difficile du pays, sur la nécessité d'une plus grande ouverture. C'est une des personnes que Lonely Planet a consulté pour préparer le chapitre de son dernier guide du Myanmar qui porte sur le débat ''doit-on oui ou non visiter le Myanmar?'' Bien sur qu'il défendait le point de vue qu'il faut le visiter, entre autre pour les raisons que cela peut aider à lutter contre le travail forcé. (voir l'entrée de Hélène Merveilleux Myanmar") Il nous a introduit dans quelques villages Shan. On a pu, grâce à lui, discuter avec des villageois, qu'on n'aurait pas pu rencontrer autrement. Par lui on a aussi rencontré une retraitée australienne qui fait du travail bénévole pour enseigner l'anglais aux enfants de Hsipaw. Une femme qui a du bagout et qui nous a donné le goût de l'imiter.

M. Chain est peut-être celui que nous avons le plus connu, ayant passé 2 jours a marcher avec lui. Il nous a organisé une marche qui nous a fait voir la jungle du Myanmar, entendre ses oiseaux, même s'il n'y avait pas de perroquet. Il nous a fait marcher aussi sur des sentiers ombragés, au moment le plus chaud de la journée. Lui aussi nous a introduit chez de ses amis villagois des montagnes autour de Kalaw. Il nous a parlé du travail communautaire, ce que mon père aurait appeler ''faire un bi''. Quand quelqu'un a besoin de beaucoup de maind'oeuvre il invite les autres de la communauté à l'aider à un moment précis. Il leur donne 2 kg de viande. Si l'invité accepte la viande, il se présentera à pour la corvée. Mr Chain appelait cela ''A meat promise'', ''You can't break a meat promise!'' Tandis que si c'était pour de l'argent, la promesse ne tiendrait pas nécessairement. Le jour de la corvée, tout le monde se rend au travail et la tâche est faite le plus rapidement possible. Le propriétaire a dû par contre acheter un autre boeuf, le faire cuire avec des légumes, dans une marmite assez grande pour satisfaire tous les appétits. Chacun apporte son riz. Le midi tout le monde mange aux frais de celui qui a organisé la corvée. Il nous a expliqué aussi que la nouvelle route avait été construite par du travail bénévole, un peu comme pour les corvées de village. Le gouvernement a donné une somme d'argent au chef de village pour acheter des boeufs, les abattre et en donner à tous ceux qui participeraient à la construction de la route. Il semble qu'elle a été construite en un temps record. C'est d'ailleurs de cette manière qu'a procédé Lonely Planet pour faire construire un pont à Inle Lake. Il ont fourni l'argent et les villageois ont fourni du ''voluntary labour''. A prendre en considération quand on parle de travail forcé au Myanmar.

Excusez-moi d'avoir été un peu long, mais ça faisait longtemps qu'on ne s'était parlé et il est fort probable que nos trois prochaines semaines au Laos vont être aussi silencieuses que celle du Myanmar. Pas à cause de la censure, mais à cause du sous-développement. Le Laos est le pays le plus pauvre du Sud-est asiatique.

Nos meilleures photos des visages du Myanmar et de quelques paysages sont accessibles sur le site Yahoo en cliquant ici ou sur le lien dans la colonne de droite.

2004/02/14

Myanmar par dela la censure

Notre séjour à Mandalay, la deuxième plus grande ville du Myanmar. Demain on part pour quelques jours dans le nord-est du pays à Hsipaw. On y est depuis 3 jours, après avoir passé 2 autres jours Yangoon (anciennement Rangoon).

On s'y est bien plu. Beaucoup de choses à dire et peu de temps d'antenne.

Première surprise, au sortir de l'avion à Yangoon, on conduit à droite au Myanmar. Mais il y avait quelque chose qui clochait quand je regardais le chauffeur du taxi qui nous conduisait à l'hotel. Après un long moment j'ai fini par comprendre que même si les véhicules roulent à droite, les conducteurs sont aussi à droite. Cette bizarrerie est advenue lorsque le gouvernement, par opposition à tout ce qui est british, décida du jour au lendemain de virer les choses de bord. Sauf que les véhicules viennent tous de l'Asie, surtout du Japon. Il n`y a donc que quelques véhicules qui ont le volan à la bonne place pour la conduite à la droite. Tout le reste ce sont des véhicules conçus pour rouler à gauche!!! Un peu inquiétant quand le chauffeur d'autobus décide de dépasser sur une petite route large comme une auto.

Les gens sont très gentils, très avenants. Et ce n'est pas toujours pour nous vendre quelques choses. Des personnes nous abordent dans la rue pour s'informer si on a besoin d'aide pour s'orienter. Les enfants sont tout fiers de nous parler anglais, de nous dire Allo! Après ils se mettent à rire et le restant de la conversation se fait dans la langue internationale des gestes.

Les femmes ici se maquillent d'une façon assez particulière. Ils appliquent une crème sur le visage, par plaque de couleur jaune-blanchatre. Elles en mettent sur le front, la gorge. On a eu plusieurs explications, dont la plus curieuses étant que ça protège du soleil. Elles ne veulent pas bronzer, contrairement à nous. On n'a pas compris encore pourquoi les enfants en portent aussi.

Beaucoup de moines bouddhistes au Myanmar. Un guide nous a dit qu'il y en avait environ 600 000, dont la moitié serait à Mandalay! Le matin ils se promènent partout dans le pays pour quêter leur repas du jour dans un gros bol laqué noir qu'ils portent en bandouillère. Leur seul repas doit être pris avant midi. Ils mangent deux fois en fait, mais je ne considère pas qu'un bol de soupe aux petites heures du matin constitue un repas. On a assisté à une drôle de cérémonie monastique. Tout près d'ici il y a un monastère. Tous les matins vers 10h30 environ mille moines font la procession, silencieusement, vers le réfectoire pour manger. Rien de bien surprenant là-dedan. Mais ce qui nous a le plus surpris ce n'est pas tant de voir tant de moines. C'était la quantité phénoménale de touristes qui étaient là pour assister à ce spectacle. La promenade sur les lieux était très agréable, cependant. On a vu les aménagements, les jardins, les maisons, les salles de cours et d'études. Quelques'uns nous ont adressé la parole, histoire d'exercer un peu leur anglais et de satisfaire leur curiosité. La plupart viennent des campagnes environnantes. Le système d'éducation n'est pas très développé et les monastère sont un des principaux lieux de formation pour la popluation. En plus la vie monastique n'est pas nécessairement perpétuelle. On peut quitter très facilement, même y revenir. On dit que la plupart des hommes y passent quelque moments de leur vie. Notre guide y était déjà allé à trois reprises et il n'avait que 34 ans. Ce qui l'a fait quitter définitivement le monastère, c'est la faim. La vie sans souper lui semblait trop difficile.

On croyait qu'en quittant Yangoon, la capitale de 4 000 000 d'habitants et en rejoignant une petite ville comme Mandalay on pourrait respirer un peu moins de pollution. Mais non. Mandalay est la ville la plus polluée qu'on ait vu depuis le début de notre voyage. Il semblerait que c'est en partie à cause de la pression atmosphérique lors de la saison froide qui soit responsable du brouillard qui flotte contineullement sur la ville. En été quand il fait 40 ou 45, ce doit être insupportable. J'ai de la difficulté à respirer. Les yeux nous brulent comme quand on sort dùn parté de fumeur et que les fenêtres sont fermés parce que c'est l'hiver. Ici tous les véhicules automobiles sont vétustes. Pas de norme anti-pollution. Pour pallier aux pannes d'électricité quotidiennes, chaque commerce a sa propre génératrice qui fonctionne à la gazoline. Pour les barbeque qui jonchent tous les troitoirs, ça prend du charbon, du bois. Sans compter les feux de vidange, pour faire bruler les feuilles (c'est la saison des feuilles mortes ici) De la boucanne partout donc. Et en quantité industrielle.

Pour les autres choses qui nous ont frappés, à la prochaine chicane.