2003/08/28

"La dernière jambe,"

comme on dit en franco-ontarie.

La plus grande partie de la journée a été consacrée à faire un dernier essai de paquetage. On a réduit le tout à deux sacs à dos et à deux sacs de jour. Prochaine étape, faire disparaître un des sacs de jour. Si je regarde le contenu, je me rend compte que ce qui pèse le plus ce sont les livres. Heureusement qu'on va pouvoir s'en débarasser tout au long du voyage en les "libérant" comme on dit sur le site de "BookCrossing.com" . Sauf pour nos deux Wittgensteins qu'on va garder précieusement et traîner laborieusement ;)

Demain, dernière rencontre avec Robert Bérubé. La grosse question qu'on se pose pour le moment concerne la possibilité de terminer notre périple par l'Égypte, la Grèce ou la Turquie plutôt que par Bali et le Japon. On y réfléchit très fort. On doit aussi mettre au point notre projet pour le sud-est asiatique. De beaux problèmes.

Montréal, Jour « J » moins 4.

2003/08/26

« Les mystérieux peuples des tourbières »

Une très belle exposition au Musée Canadien des Civilisations. De objets magnifiques dont certains qui remontent à plus de 10 000 ans. Tous ont été trouvés dans les tourbières de l’Europe. L’exposition les situe dans le temps et dans l’espace. On explique comment on en est venu à penser que tous ces objets, découverts au fil des années, n’étaient pas là par hasard, qu’ils étaient des offrandes, des sacrifices. Un couteau de silex dans son étui de cuir avec son manche de bois, tout bien enroulé dans par une courroie aurait été déposer dans la tourbe en guise d'offrande. Il y aurait eu aussi des sacrifices humains: une jeune fille de 16 ans étranglée, un homme entourbé et maintenu de force par des pieux. Une partie importante de l'exposition porte aussi sur l'évolution des méthodes de conservation des ces momies et de ces artefacts, une fois extraits de la tourbe. De beaux spécimens humains ont été perdus parce qu'en 1949 on ne savait pas encore comment les conserver. Maintenant c'est possible. Assez surprenant de voir des cheveux blonds sur un crâne momifié.

A voir si vous passez par Gatineau au cours de la fin de semaine de la fête du travail.

Gatineau, Jour « J » moins 6.

2003/08/23

"0-5-30"

Il ne s'agit pas d'une nouvelle sorte de "5-10-15" pour rivaliser avec les Wallmarts et les Pneus Canadiens de notre société de consommation. Il s'agit bien d'un slogan de consommation cependant, mais pour une campagne de santé publique. Elle vise à amener les gens à changer leurs habitudes de vie pour améliorer leur santé: (Je ne sais même pas si elle est déjà lancée. Si ce n'est pas encore fait, c'est donc une primeur.) Tout le monde devrait se porter mieux si à chaque jour on éliminait la fumée (directe et indirecte) de notre environnement, si on mangeait 5 portions de fruits / légumes et si on faisait au moins 30 minutes (pas nécessairement consécutives) d'activité physique.

Ce n'est pas si facile que ça en a l'air. Par exemple hier le smog me faisait penser à Mexico. Le Mont-Royal était difficile à voir du Parc de La Bolduc (coin Berri/Rachel). Donc tout le monde est incapable de consommer "0" fumée. En plus tout un débat philosophique peut être soulevé par les concepts vague comme "fruit", "légume" et encore plus par celui de "portion". Je me demande d'ailleurs si Wittgenstein n'a pas écrit un petit quelque chose à ce propos.

Depuis quelques jours déjà que je tente de mettre ces directives en pratique. La partie 5 portions de fruits et/ou de légumes me faisait un peu peur. Heureusement que le marché Jean-Talon regorge de bonnes choses de ce point de vue. L'appel du "junk food" reste quand même très fort quand on est en vacance et sur la route. Pas sûr du tout que je vais revenir de voyage avec une taille de guêpe.

Montréal

2003/08/17

"Je suis végétarien à 50%", dixit le Dalai Lama

Lu dans la dernière livraison du Readers Digest. A la question suivante de l'intervieweuse sur les difficultés d'être végétarien "part time" il répond simplement que le végétarisme l'a rendu jaune de partout. Après un retour à son régime habituel une journée sur deux, tout est rentré dans l'ordre.

Autre révélation sensationnelle de la revue "frontée" par la CIA selon la rumeur des années 70: "Mao Zedong était un de mes grands amis, raconte le Dalai! (J'imagine que c'était avant l'invasion du Tibet) "Il m'aimait bien. Durant un repas, il me donnait de la nourriture avec ses propres baguettes. J'ai eu très peur d'attraper le rhume, parce qu'il toussait énormément." (Les citations sont de mémoire, parce que je n'ai pas acheté la revue. En plus, leur site n'est que promotionnel et ne donne aucun contenu. Pour retrouver le texte, il faut attendre d'aller à la pharmacie ou autre lieu de consommation de masse. Elle est habituellement située à la caisse avec les Coups de pouce. Le titre sur la page couverture donne une photo de l'exilé et une autre citation choc, pour les américains du moins, histoire d'accroître les ventes, j'imagine: "Je ne crois pas en Dieu, mais je respecte toutes les religions.")

Que le chef spirituel et temporel du peuple tibétain soit ami avec ses ennemis est normal, à bien y penser. Mais qu'il ne respecte pas la règle complètement, qu'il ait peur d'attraper les microbes des autres, qu'il ne croit pas en dieu, a quelque chose de sympathique, même qu'il n'hésite pas à rencontrer le RD pour passer son message. Plus zen que ça tu... te réincarnes!

2003/08/15

La frénésie de la "main"

C'est le texte de la banderole que nous avons vue cet après-midi, au dessus de la rue St-Laurent, lors d'une petite ballade d'entraînement à la marche touristique dans les rues de Montréal. On se demandait bien de quoi il s'agissait, tant qu'on lisait "main" en français: que peut-elle avoir de frénétique, la main en elle-même? A partir du moment où on lisait "main" en anglais, -- faut dire qu'on était du côté ouest de la rue et on aurait dû penser qu'il fallait lire ce mot en anglais au premier coup d'oeil -- on s'est bien vite rendu compte qu'il était question d'une fête de rue et non d'un graffiti lubrique cautionné par les autorités municipales. Fiou!

Rumeur entendue à la libraire Gallimard sur la "Main", justement: Wittgenstein, au contraire de Descartes, ne voyait pas de Salamandre. Ce seraient des Sylphes qui auraient guidé sa main tout au long de la rédaction du Tractatus. Ce qui expliquerait en partie pourquoi un texte qui devait régler tous les problèmes de philosophie est si bref et si difficile d'accès. On sait que les Sylphes ont la réputation d'être un peu moins limpides que les Salamandres. Ceci dit sous toutes réserves, compte tenu que les sources de cette rumeur sont anonymes, il va sans dire. Mais elle m'a semblé crédible, vu que celui qui m'en informa ressemblait comme deux goutes d'eau à Anatole France, du moins à la description qu'on m'en fit lors de mes études, il y a moultes années: il était tout petit, avec une toute petite tête et il avait l'air très très intelligent.

Montréal

2003/08/13

La Salamandre de Descartes

Dans La Rôtisserie de la Reine Pédauque (1893), Anatole France dépeint un philosophe parmi ses personnages. Une caricature : le philosophe "pelleteux de nuage". Mais en même temps qu'il est un peu "philyer" comme on dit, il est aussi très curieux. Il veut tout connaître de l'univers. Il recherche la pierre philosophale et il est tout à fait critique par rapport à tout ce qui concerne la religion. Misogyne en plus. Il craint et les fuit parce qu'elles sont dangeureuses pour l'homme de science. Mais il poursuit et chasse les Salamandres, ces espèces de nymphes éthérées, belles à mourir, qui ne peuvent être vues que par les philosophes.

Il donne comme preuve de l'existence de ces elfes magiques le récit suivant que je vous cite parce qu'il concerne un de nos amis, René Descartes. Je me suis souvent demandé quelle sorte de vie amoureuse Descartes avait bien pu avoir. Dans ce roman du gagnant du prix Nobel de la littérature en 1921, le cas Descartes est utilisé par le philosophe pour prouver l'existence des fameuses Salamandres. J'ai trouvé cela assez rigolo:

"[...] Les Salamandres sont telles qu'auprès d'elles la plus jolie personne de la cour ou de la ville n'est qu'une répugnante guenon. Elles se donnent volontiers aux philosophes. Vous avez sans doute ouï parler de cette merveille dont monsieur Descartes était accompagné dans ses voyages. Les uns disaient que c'était une fille naturelle, qu'il menait partout avec lui; les autres pensaient que c'était un automate qu'il avait fabriqué avec un art inimitable. En réalité c'était une Salamandre que cet habile homme avait prise pour sa bonne amie. Il ne s'en séparait jamais. Pendant une traversée qu'il fit dans les mers de Hollande, il la prit à bord, renfermée dans une boîte faite d'un bois précieux et garnie de satin à l'intérieur. La forme de cette boîte et les précautions avec lesquelles monsieur Descartes la gardait attirèrent l'attention du capitaine qui, pendant le sommeil du philosophe, souleva le couvercle et découvrit la Salamandre. Cet homme ignonrant et grossier s'imagina qu'une si merveilleuse créature était l'oeuvre du diable. D'épouvante, il la jeta à la mer. Mais vous pensez bien que cette belle personne ne s'y noya pas, et qu'il lui fut aisé de rejoindre son bon ami monsieur Descartes. Elle lui demeura fidèle tant qu'il vécut et quitta cette terre à sa mort pour n'y plus revenir."

A noter, que la fidélité de la Salamandre pour son philosophe ressemble à ce que les hindous pensaient du mariage: l'épouse quitte la vie en même temps que son époux, si jamais celui-ci lève les pieds avant sa compagne. Ma Salamandre à moi ne partage pas du tout ce point de vue, en tous cas pas au point de se jetter sur le bucher funéraire quand viendra le temps du grand voyage nirvanique.

En attendant on se prépare à notre dernière rencontre avec Robert Bérubé pour regarder de plus près la partie sud-est asiatique de notre périple en lisant les choses très sérieuses qu'Anatole France nous livre sur la vie et les amours des philosophes.

Quelqu'un a-t-il déjà entendu parler de ce type de Salamendre?

Montréal

2003/08/10

Après la vente, les achats

On a décidé d'acheter de nouvelles espadrilles pour partir. Les sandales ne seront pas suffisantes, croit-on pour le moment. En principe, ce sera nos derniers achats avant de partir.

Hier j'ai remplacé le Laguiole que j'ai eu le malheur de perdre cet hiver. Le nouveau n'a pas la patine de l'ancien, mais il est tout beau, tout luisant. Un canif est essentiel en Inde, paraît-il. Pas pour faire échec au Kirpan, mais pour peler les fruits et "gosser" un brin. Il n'a ni tire-bouchon, ni tournevis, mais il est pas mal beau.

Hier on a aussi trouver Philosophical Investigations. Une couverture rigide et plutôt volumineux cependant, parce qu'il y a la version allemande originale, en plus de la traduction anglaise de ANSCOME. On avait déjà le Tractatus, mais on a aussi trouvé une version de poche, donc plus légère, qu'on va apporter. C'est notre projet de lecture sérieuse pour le voyage. Ces deux textes de WITTGENSTEIN devraient nous occuper pendant quelques moments.

On apporte aussi deux romans qu'on espère échanger en cours de route. Il reste à les choisir. Ça va probablement dépendre du volume des volumes... Des suggestions?

2003/08/04

"On the Road Again...",


La cérémonie de passation des clés a été très bien réussie, hier vers les 20h. Après les salutations d'usage, les recommandations de base, nous avons salué le locataire et quitté la maison. Un ami nous a hébergé, des amis nous ont tenu compagnie et, finalement, tout a très bien été. Pas de grosses angoisses. Juste un sentiment de soulagement: enfin on part... un peu. Ce matin après un petit déjeuner en observant les fleurs et les oiseaux dans le jardin de chez M., on a réglé quelques bébelles à la banque et pris l'autobus, vu qu'Allô Stop ne pouvait rien nous offrir. Nous voilà à Montréal, un peu fatigué, mais heureux de passer à la phase visite familiale. Le calme de l'autobus nous a permis de planifier ces quelques semaines qui nous restent avant le départ pour Delhi. Beaucoup d'activité autours des aéroports en perspectives, avec le départ de Geneviève pour Yaoundé et le retour de Flavie d'Irlande. On va donc circuler entre Ottawa, Montréal et Dorval. Peut-être une petite pointe à Lyster.

Montréal

2003/08/03

Dernier message avant que je ne ferme l'ordi pour un an

J'ai dû enlever la Chatterbox ce matin! Le blogue "buggait", boswell! . Avec les conseils de ma programmeuse préférée, je vais peut-être finir par comprendre pourquoi et peut-être que je pourrai la réintroduire à un moment donné. Mais pour le moment d'autres choses de plus urgent me commandent. Finir les préparatifs de départ, entre autre débrancher l'ordi et finir les bagages.

¡Hasta luego!

2003/08/02

Boite à placottage

Un lieu pour placotter. Voilà ce que Chatterbox offre. (Pour le lien voir le message du 31 juillet.) On essaie pendant quelques semaines pour voir si ça vaut la peine. Un avantage que je vois. Si jamais 2 personnes ou plus sont en lignes sur re-traite en même temps, elle pourront clavarder ;0) Ce qui me gosse un peu, c'est la pub qui accompagne la boite à placottage. J'aimerais savoir ce que vous en pensez.

Comment traduire "Chatterbox"? Des suggestion?

Qui sera la première personne à inscrire quelque chose? Sera-ce le/la célèbre "Anonymus", féru de culture québécoise. (voir l'entrée du 27 juillet).
Encore de petits accrochages dans le format, mais je ne vois pas comment y rémédier. Ça va donc rester comme cela.

Toujours impossible de s'abonner à Blogger pro. Va falloir trouver autres choses pour les photos de voyage. Des suggestions?

De retour la semaine prochaine, alors que nous chanterons avec Willie Nelson et Richard Séguin ce vieux hit inspiré de Jack Kerouac: "On the road again..."

2003/08/01

Omnicompteur

Dans la même veine que le Projet Iraq Body Count -- voir l'entrée du 22 juillet -- un compteur qui permet de voir globalement toutes sortes de choses: le nombre de mort aujourd'hui sur la planète (139 594, au moment où j'écris ces lignes) ; de naissance (339 273); de personnes qui ont faim en ce moment (273 750 000) etc... C'est fascinant de regarder défiler les chiffres en pensant que finalement c'est nous qui sommes en train de défiler.
Je commence à comprendre les erreurs que j'avais commises. Pour le moment la fenêtre des commentaires semble fonctionner. Pour les crédits (HaloScan et SiteMeter), je vais attendre quelques jours avant de recommencer à jouer dans le gabarit pour faire apparaître leur marque de commerce.

Sur le front du voyage, nous sommes maintenant en train de squatter dans notre porpre maison. En effet, le locataire n'arrive que dimanche. On savoure les derniers moments en finissant les préparatifs pour la passation des clés.

Demain je débranche l'ordinateur. Ça va être plus difficile de bloguer!