2003/12/27

L'apôtre Thomas au Kerala

Il semble qu'il y aurait un peu de vrai dans cette idée que l'Inde a été evangelisée par l'apôtre Thomas. Il semblerait qu'il y ait aussi de la légende. Du moins si je me fie au Lonely Planet qui en parle! ainsi qu'à une documentation un peu plus sérieuse. On a trouvé à la bibliothèque nationale du Kerala une étude anthropologique des diverses communautés en Inde. Il y en a je ne sais trop combien de milliers qui ont été étudiées. Celles du Kerala remplissent trois tomes du XXIVeme volume de la collection! Dans le chapître sur les religions j'ai trouvé quelques pages qui racontent cette histoire. Elle commence avec le roi Salomon.

Plusieurs années avant notre ère, les bateaux du roi Salomon auraient fréquenté les côtes du Kerala pour le commerce des épices. (En fait, il faut savoir que les épices de l'Inde c'est d'abord le Kerala! C'est d'ici qu'elles partent toutes. Depuis l'antiquité.) Ses marins, en bons marins qui ont une épouse dans chaque port, y auraient fondé une communauté. En arrivant en 52 de notre ère, Thomas (l'apotre) aurait trouvé dans cette communauté des oreilles attentives. Ce seraient les premiers chrétiens en Inde. On les nommaient les NAZARÉENS, ceux qui croient à Jesus de Nazareth. Remarquez le conditionnel. Aucune référence n'affirme hors de tout doute que ceci est réellement arrivé. Il y a des raisons sérieuses de le penser, mais pas vraiment de documentation historique solide. Si c'est vrai, l'église d'Inde serait encore plus ancienne que l'église de Rome...

Le reste serait plus certainement de l'ordre de la légende. Elle dit que Thomas aurait fondé sept églises et demie (sic, sic, je peux vous donner la référence, si vous voulez) avant d'etre assassiné d'un coup de lance par un Brahmine à Madras. Mes sources ne disent pas cependant si c'est la raison pour laquelle une église n'a été fondée qu'à moitié.

Ce que j'ai trouvé intéressant c'est comment les historiens expliquent l'origine possible de cette légende. Il faut savoir, pour la comprendre, qu'au IVe siècle, un autre Thomas est venu au Kerala avec une communauté de chrétiens. Il est venu de Syrie pour echapper à la persecution. Ils étaient environ 400 à suivre Thomas le Cannanéen. Il s'agit ici d'un fait historique documenté et non d'une légende. Les premiers nazaréens se seraient regroupés autour de ces chrétiens qui vont être en fait le début de la communauté de chrétiens syriens au Kerala, encore active. J'ai même vu une Banque Chrétienne Syrienne! Ceux-ci ont donc pris la direction de toute la communaute chretienne du Kerala, imposé leur rite, leur langue. La communauté se serait par la suite divisée en deux, de castes différentes. (Autre sujet de méprise: les chrétiens n'ont pas abolis les castes en Inde, même à l'intérieur de leur propres rangs.) Cinq ou six cents ans plus tard, les chrétiens du nord du Kerala ont prospéré et ont voulu créer des liens avec ceux du sud, moins riches. Ceux-ci refusent ces mariages pour des raisons de distinction de castes: ils sont peut-etre moins riches, mais se considerent plus nobles. De caste superieure, plus blancs. La communauté du nord aurait alors inventé cette idée qu'elle était plus authentique que celle du sud parce qu'issue directement du missionariat de l'apôtre Thomas. Ma gang est peut-être moins noble, mais plus proches du Christ que la tienne, gnan-gnan. Du moins c'est l'hypothese qui expliquerait l'origine de la légende selon mes références anthropologiques. (Elles exitent vraiment, ceci n'est pas une forme de Jean Dionisme.)

C'est pour cette raison que l'évêque de cette communauté, lors de la visite du Pape en Inde, il y a quelques années, a pu lui dire: ''Le successeur de Saint Thomas reçoit celui de Saint Pierre.''

L'autre grand moment dans l'histoire de l'evangelisation de l'Inde a lieu au XVe et XVIe siecle avec l'arrivee des Portugais sur la cote est. Ils apportent avec eux le catholicisme romain et tout ce qui vient avec, dont l'Inquisition. Les chretiens locaux se soumettent volontairement des l'arrivee des Portugais, mais vite ils se rendent compte que leur religion n'est pas tout a fait la meme que celle des europeens. Les Portugais imposent le rite latin, forcant l'abandon des langues locales dans les offices religieux. Ils menent la lutte contre toutes les heresies, brulent tel qu'il se doit, les Nestoriens et les autres. Seule une minorite y echappent, les Chaldeens, qui existent toujours.

Chacune des traditions religieuses chretiennes se developpe a travers toutes sortes de querelles intestines et externes. Ce qui fait qu'aujourd'hui il y a 11 000 000 de chretiens au Kerala seulement. La grande majorité sont des chrétiens syriens. Il y a des Chaldéens, des Nestoriens, des Cannanites, des Orthodoxes, sans compter les protestants de toutes les obediences.


Une note sur la communauté juive qui daterait de l'époque de Salomon. La semaine passée j'ai lu un article intéressant qui confirmait que les juifs qui vivent ici, à Cochin surtout, sont effectivement des descendants authentiques des juifs de cette époque. Ce serait prouvé génétiquement. Un généticien a entrepris une vaste enquête sur toutes les populations juives du monde pour vérifier la lignée génétique. Il a surtout testé les prêtres/rabbins. Ces recherches montraient que plus de la moitié des rabbins actuels ont une ascendance génétique commune. Il va même jusqu'à émettre le souhait que l'ançêtre commun soit Aaron lui-même, mais ça ce n'est pas prouvé. Le même généticien a poursuivi son enquête auprès de la communauté des Ben Israeli. Il en irait de même pour cette communauté indienne. Elle serait vraiment judaique. Heureusement pour eux parce qu'il semble que la pluspart d'entre eux, ceux qui sont ''retournés'' (après plus de 2 000 ans, je ne sais pas si on peut encore parler de retour) en Israel depuis quelques années, subissaient de la discrimination: on doutait de leur judaité!

2003/12/24

Green Christmas

Joyeux Noël à tout le monde.

Et tel que prévu, pas le moindre petit flocon de neige sur le Kerala. Pas entendu une seule fois Bing en train de "cooner" le "Noël Blanc" non plus. On a vraiment l'impression que ce n'est que le Noël des campeurs.

Raté la messe de minuit d'hier soir! Zut! Mais on a quand même eu le temps, hier, entre deux sessions de magasinage de Noël (achats de cachous, de pistaches, de Ferrero Rocher, de jujubes au coeur tendre, vu qu'on ne pouvait pas trouver de tourtière et de paté à la viande; cependant on a laissé passer tous les plums puddings de l`étal) de faire un tour à la bibliothèque nationale du Kerala pour notre petite recherche sur l'authenticité de la visite ici de l'apôtre Thomas en 52 de notre ère. Même si elle était fermée au public, un responsable a été assez gentil pour nous faire visiter les lieux et nous ouvrir la salle des livres de réferences qui étaient climatisée en plus. On a donc pu passer trois belles heures a lire au frais. On a trouvé des choses intéressantes, mais le mystère n'est pas tout a fait élucidé.

On en reparle bientôt. Pour le moment on va plutôt se concentrer sur les photos de Goa.

Me revoici quelques minutes plus tard. L'album de photos de Goa est terminé. On y voit toutes sortes de belles choses. ;0)

Je viens d'essayer, pour la première fois, la fonction diaporama des albums photos. C'est un peu longuet à partir. Vous êtes pas mal patients. Est-ce que vous utilisez cette fonction ou bien est-ce que vous les regardez une à la fois?

2003/12/18

Dote d'un tout'i Dhoti* doux, tid-ou dodelinait du ....

J'attends des suggestions pour completer ce "tongue twister".


* Dhoti: vetement masculin, un morceau de tissu de 2 ou 4 metres, noue autour de la taille. La chemise tombe par dessus. Pour marcher ou faire du velo ou quoi que ce soit qui necessite un large mouvement des jambes, la partie inferieure est repliee pardessus la chemise et nouee lachement autour des hanches. La jambe est alors liberee a la hauteur du genou. On dirait qu'ils portent la mini-jupe! A ne pas confondre avec le dhoti du nord, genre couche, comme en porte Gandhi sur les photos. Dans le sud cela ressemble plus a ce que certains d'entre nous portons en sortant de la douche. Presque 2 hommes sur 3 le portent: hommes d'affaires, conducteurs d'auto-rickshaw, ecoliers... En marchant ils le tiennent souvent de la main gauche pour faciltier le mouvement. Le geste, du point de vue occidental a vraiment l'air feminin.

N.B. de Helene : Edouard est vraiment magnifique la-dedans! J'essaie de vous envoyer une photo... Je lui ai promis Rs 50 pour qu'il porte son dhoti pour aller au bar, mais rien a faire! Je pense qu'il n'est pas sur de sa technique de nouage!

N.B.2 Je me demande si les gens portent le dhoti comme les Ecossais le kilt : bobetteless... Je poursuis mon enquete.

2003/12/15

Photos de Mumbai

Quelques photos, avec un peu de retard ;) On avait tellement de photos qu'on a eu de la difficulte a choisir. Il y en a quelques'unes du temple d'Elephanta, une ile situee a quelques kms au large de Bombay, mais on a pas reussi a en avoir des belles de la plus belle sculpture de ce temple. Un magnifique Shiva a trois tetes. Dommage! A bientot pour Goa et le reste!

Nous avons eu la chance de "chatter" avec certains d'entre vous. On ouvre toujours MSN Messenger quand on va sur Internet. Le hasard fera peut-etre qu'on pourra s'y rencontrer.
"Back Waters"

Apres Mysore, qui n'est pas sur la cote, nous sommes revenus tout pres des fruits de mer a une charmante petite ville qui s'appelle Calicut ou Kozhikode, au Kerala. De la nous sommes descendus, en train proletarien jusqu'a Kochi (Cochin). Un voyage pas trop long mais assez eprouvant. Ce train populaire etait de moins bonne qualite que le precedent. Les banquettes en bois!!! Heureusement que ce n'etait pas du bois dur ;0). Les banquettes faites pour 10 personnes en contenaient en fait 17, dont 3 jouquees sur le porte bagages. A cela il faut ajouter les 4 ou 5 ou 6 debout dans le passage, selon les moments de la journee. Donc un peu tasses! En arrivant on ne pouvait pas passer avec nos gros sacs. On se voyait pris pour faire la "run" (6 heures) debout!!! Mais heureusement que derriere cette facade d'indifference qui caracterise tout le monde qui semble ne penser qu'a leur propre place dans le train, il y a tout une etiquette. Des qu'il y a eu 2 places de libres, on est venu nous chercher pour nous les donner, meme s'il y avait plusieurs personnes qui auraient pu les occuper avant qu'on ne puisse s'y rendre. C'est surement du a mon grand age, ma barbe grise et au fait que nous sommes des touristes. Un monsieur avec un petit dans les bras obtient assez facilement une place. Un vieux monsieur qui partage sa petite place avec un plus vieux que lui. Donc les gens sont tres sympathiques en donnant l'impression d'etre plutot indifferents a tout ce qui se passe autour d'eux. On etait tout de meme content de debarquer a Kochi. Faut dire que le Kerala est beaucoup plus chaud que Mysore, pis qu'il faisait chaud dans le train! Il y avait dans ce train un wagon exclusivement reserve aux femmes. Ce qui fait qu'on est generalement entoure d'hommes et de quelques couples seulement.

Kochi nous a fait penser a Arundhati Roy et son God of Small Things On a voulu voir de plus pres l'environnement rural qu'elle decrit a Kottayam. On ne s'est pas rendu a cet endroit precis, mais on a passe une journee merveilleuse a circuler dans les backwaters. Un petit voyage organise tres sympathique, de 8 heures. L'avant-midi passe a descendre tranquillement les canaux et rivieres dans un bateau qui servait jadis a transporter le riz. On a pu voir les lieux bien sur, mais aussi les pecheurs de coques, les ramasseurs de sable au fond de la riviere. Des oiseaux itou. En apres-midi on a visite, en pirogue, une ferme ou l'on cultive des epices, des cocotiers, du caoutchouc. On a pu gouter a toute sortes de choses exotiques, le tamarin, du turmeric, des feuilles de cari, du poivre noir fraichement cueilli, du latex (ca ne goute pas grand chose en fait) et plusieurs herbes medicinales qui devraient nous garder forts, virils et fertiles pour les prochains mois ;). On a pu observer aussi comment on traite le latex, comment on fait de la corde a partir de la fibre de la noix de coco.

Une journee tres instructive. On a discute longuement avec un des guides qui travaille pour l'organisation touristique, originaire du village ou on etait. Il etait tres politise et avec un sens de l'humour tres agreable. Une prochaine entree du journal portera sans doute sur ces questions politiques.

La moitie des touristes avec nous etaient des indiens: de Bangalore, de Bombay, du Maharashtra. Et un Anglais d'origine indienne (Gujarat). Il y a donc une classe moyenne en Inde. Ils nous ont donne toutes sortes de conseil sur la suite de notre voyage. On va en profiter.

Kochi est une ville entouree d'eau. On a passe nos 4 jours a circuler dans des traversiers pour aller d'un bord a l'autre. J'ai fait un peu de peche "a la chinoise". En fait il s'agit d'un immense filet attache a un systeme de contre-poids qui permet de le lever et baisser dans l'eau a volonte. Il faut quand meme 5 ou 6 hommes pour faire la manoeuvre. J'ai tire une fois sur un des cables qui permet de sortir le filet de l'eau. Ca m'a coute Rs 100, mais j'ai eu droit a 6 petits poissons que le restaurant voisin nous a fait cuire sur le gril pour Rs 35. La biere etait un peu chere, mais faut dire qu'elle etait clandestine et qu'il fallait la boire dans une tasse de cafe. Ca valait bien quelques roupies de plus. (Le Kerala n'est pas un Etat ou l'alcool coule aussi facilement que le Goa ou le Karnataka. Devant tous les magasins de la SAQ locale, un ecriteau nous avertit que "alcohol consumption is dangerous to your health".)

Les missionaires, catholiques et protestants, ont laisse toutes sortes de traces a Kochi. On a visite le petit musee indo-portugais tres sympathique qui contenait des objets du culte catholique. A la fois semblables et differents de ce que nous connaissons. Les statues de la Vierge la representent debout sur un croissant de lune.

Il y a a Kochi un quartier appele "Jewtown". On y trouve le marche d'epices et une synagogue. La communaute juive serait presente ici depuis la conquete de Jerusalem. Des recherches sur leur musique montrerait une filiation directe avec la musique babylonienne! La synagogue n'etait pas ouverte parce que c'etait le jour du Sabbat. Ce qui a donne lieu a une scene assez cocasse. La communaute juive de Fort Cochin, un quartier de la ville, est reduite a une vingtaine de personnes, selon Lonely Planet, les autres ayant emigre en Israel. Ils sont tous ages. Comme on passait devant la synagogue ils sortaient de l'office hebdomadaire. La chicane etait pognee entre deux jeunes touristes israeliens qui voulaient absolument entrer. Disant que c'etait la premiere fois qu'ils se faisaient refuser l'acces a une synagogue le jour du Sabbat. Le vieux Juif ne voulait absoluement pas se faire donner des lecons de purete judaique par ces jeunes blancs becs. "Shalom Shabbath to you too. But if you wanted to do Shabbath, you should have comme to pray earlier. If you want to visit, wait until tomorrow. Don't try to show us how to run our Synagogue." Ce qu'il y a de plus fantastique dans tout cela, comme le faisait remarquer Helene, c'est que cette engeulade a lieu en anglais et pas en Hebreux. Les Israeliens parlent hebreux, mais les Juifs de Kochi parlent le malayalam et l'anglais!

Salaam Aleikum


2003/12/10

Le singe nu, luxuriance et Ritz la vie

Mysore est une ville tres interessante. On y a passe 4 jours tres agreablement. On se l'est coule douce au Ritz, oui ma chere! Mais en fait, ce Ritz-ci est plus humble que ceux des autres grandes villes europeenes et americaines. Quatre chambres seulement. Mais charmantes, avec des lits a baldaquin (en fait ce sont des supports pour moustiquaires)! Ce qui fait surtout la reputation de ce petit hotel c'est son restaurant. On en a profite itou. Tous nos beaux maigrissages accumules durement en sejournant dans de nombreuses villes saintes, fondent comme neige au soleil.

Il y a aussi le palais du Maharajah de Mysore : un magnifique palais de style Indo-saracenique (voir le blogue de Helene a ce sujet). Mais celui-ci a la particularite d'avoir ete concu par un architecte anglais, au debut du XXe siecle. On l'a visite avec l'aide d'un guide musulman tres rigolo. Je commencais a penser que ca n'existait peut-etre pas des musulmans rigolos, avec tout ce que l'on entend ces temps-ci, mais lui nous a fait bien rire. Ses commentaires etaient tres instructifs aussi. Il a beaucoup insiste sur une serie de murales qui illustrent la celebre procession/parade annuelle ou le Maharajah met le paquet. La derniere de ces parades a attires 5 millions de personnes a Mysore juste pour voir cela. Certaines de ces murales sont magiques. Les personnages centraux vous suivent du regard quand vous vous deplacez devant le tableau. La tete, les pieds, et meme le tronc dans certains cas, changent de position avec le deplacement de l'observateur. Comme la Joconde! Sauf qu'ici ce ne sont pas que les yeux qui bougent. Selon l'interprete cela est cause par une technique particuliere dont le principal secret repose dans le caractere naturel de la pigmentation utilisee pour fabriquer les couleurs. Quelqu'un connait-il quelque chose a ce sujet? Vraiment mysterieux, a mes yeux! Le dimanche soir, nous sommes retournes au palais qui, de 6h30 a 8 heures est illumine par des centaines de milliers d'ampoules electriques. Un vrai gateau de noces! Que nous etions aussi plusieurs milliers de personnes a admirer et a photographier.

Il y a aussi un temple sur Chamundi Hill, comme sur la plupart des collines dans un environnement urbain en Inde. Environ 1 000 metres d'altitude. On y est monte en autobus se reservant les 1 000 marches de l'escaliers pour la descente. On y a une merveilleuse vue de la ville. Un peu d'exercice nous a fait un grand bien. Pas trop souffert le lendemain, beaucoup moins qu'apres la descente de la Valle des Fleurs en tous cas!

Suivant les conseils de Yanick on est alle faire un petit tour au zoo. Le dimanche, pour pouvoir voir les Mysoriens en sortie de famille. On n'attendait pas grand chose du zoo, nous qui connaissons les "Sentiers de la nature" de St-Felicien. Mais on a ete agreablement surpris. Les ainimaux n'avaient pas l'air trop deprimes, sauf peut-etre quelques ours un peu mal leches. Il y a des arbres en quantite industrielle. Un arbre parapluie d'environ 150 ans est immense et n'a rien a envier, en terme de tour de taille, a nos "BC Firs". On a aussi vu des specimens de la faune indienne qu'on n'a pu rencontrer dans nos quelques visites de parcs nationaux, dont l'elephant, le tigre et quelques autres dont je ne me rappelle pas le nom.

Mais ce qui nous a le plus impressionne ce fut la rencontre du singe nu. Pas celui de Desmond Morris. Non. Un vrai singe, un chimpanze, en fait. Il nous a captive pendant plusieurs minutes. Assis au loin dans son enclos sous un arbre, on a cru, au debut, qu'il s'agissait d'un humain. Les bras replies. La main sur la tete. Il faisait penser au penseur de Rodin. Y pas plus humain que cela. Avec les jumelles on a pu se rendre compte qu'il s'agissait bien d'un chimpanze, mais atteint d'alopecie, probablement. Sa musculature etait tres visible et la similitude etait frappante. On a vraiment 98% du notre bagage genetique en commun avec les singes se disait-on. Tranquillement il s'est deplace vers un endroit ensoleille et la c'etait evidemment un singe. Il marchait en s'appuyant sur ses mains. Mais sans poil il ressemblait plus a une creature sortie directement de l'imagination de Spielberg ou de Lucas.

On s'est aussi senti un peu comme dans un zoo, nous-memes. On croyait aller observer les Indiens observant les animaux, mais en fait on avait plus l'impression d'etre observes qu'observateurs. A part les animaux exotiques comme le Canada Goose, il n'y avait que nous d'etrangers. Tout le monde nous regardait, nous souriait. Les plus braves nous demandaient d'ou on venait. Les petits enfants s'exercaient a nous parler en anglais. Arroseurs-arroses! Ben bon pour nous autres.

2003/12/05

On the road again

Nous voici rendus a Mysore au Karnataka. On a quitté Goa, la plage et la cote pour se rendre a cette ville de grandeur moyenne (750 000 habitants). Ce que nous avons vu a date ne nous a pas deçus.

Mais avant un mot sur le train qui nous mené a Mangalore, notre étape intermédiare avant Mysore. On a pris le train, de jour et en classe économique. Pas de sièges réservés, pas d'AC comme on dit ici, uniquement une variation sur la climatisation de type 4/60 (comme dirait Louise), mais au lieu de 4 fenêtres ouvertes, il y en avait 20 et au lieu de 60 milles/h, on devait rouler à 45km. Avec arrêt à toutes les gares le long du parcours. Les compartiments sont conçus pour 6 personnes. On voulait voir ce à quoi cela ressemblait. On a vu et on ne regrette pas du tout notre expérience.

Première raison c'est que c'est très économique: Rs 118 pour 2 personnes pour un voyage de 430 km, c'est pas cher même si on calcule 30 Rs au dollar.

Deuxième raison on s'est amusé follement en le prennant. On savait que les wagons sans réservation, c'est plutôt bordelique à l'embarquement, pour l'avoir déjà observé à Delhi. C'est la pagaille la plus totale! Tout le monde se rue pour obtenir des places, parce qu'on vend plus de billet qu'il n'y a de siège disponibles!!! C'est donc la loi de la jungle: au plus fort les bancs! On s'est donc divisé les tâches. Je prends les 2 gros sacs, et j'entre comme je peux, quand je peux. Hélène prend le sac de jour et sa sacoche pour filer en brigade légère d'avant-garde pour nous réserver deux bonnes places le plus près possible du système de climatisation. Voilà le plan de match comme on dit au Centre Molson. Ce qui est le plus fantastique, c'es que cela a fonctionné "numero uno".

Mais avant l'abordage, il a fallut attendre. Le train devait entrer en gare a 14h15 pour partir à 14h20. Tout le monde était concentré aux deux extrémités du quai, là où il y a des abris pour se protéger du soleil. Entre les deux, le centre du quai est au gros soleil. Personne à cet endroit. Astucieux comme pas un, vers 14h14, je propose un mouvement tactique vers la partie du quai ensoleillée. Ce n'est pas grave quelques minutes au soleil. Mais en fait le train est arrivé 30 minutes en retard! Il a fallu que je mette mon Tille, je regrettais que mon kobber ne soit pas disponible: il faisait encore plus chaud que sur la plage à 12h. Il a tout de même fini par arriver. Et là j'ai assisté à une chose merveilleuse. Hélène, sacs au dos et en bandouillère s'approche du train en mouvement, espérant que la porte arrêtera directement devant elle. Mais hélas elle passe tout droit. Surprise Helene se met à marcher plus rapidement, suivant la porte, accélère, accroche la barre du train en pleine course et hop elle saute à bord. Hélène "jumpeuse de train". Jamais je n'aurais cru voir une chose pareille. Mais je l'ai vu. Magnifique. On a eu de très bonnes places, même si j'ai bougonné un peu sur le fait qu'on allait rouler de reculon plutôt que de l'avant. Dans notre compartiment une famille avec deux jeunes enfants. (Un peu excités, mais c'est tout de même normal. Ce qui m'a surtout impressionné c'est la patience des parents. Les enfants sont encore plus roi ici que chez-nous.)

Dernière raison: les rencontres. La vie est beaucoup plus trépidante que dans les wagons de 1ère et 2ième classe. Il y a des mendiants qui embarquent lors des arrêts. Des vendeurs de toutes sortes de choses nécessaires pour voyager en train. A quelques gares du départ beaucoup de monde embarque. Le train est déjà bondé. Il faut alors voyager debout et tassé. Des touristes étrangers qui s'en vont à Gokarna, une autre plage au Karnataka. Des petites madames espagnoles en shorts courtes, en gilets bedaine et bretelles spaghetti attirent les regards. Je me demande pourquoi elles voyagent habillées ainsi. Quatre ou cinq arrêts avant notre arrivée un grand krishna blond en sarong safran, la tete rasée sauf pour la petite queue de cheval règlementaire, nous aborde pour nous vendre des livres sur la religion hindoue!!! On finit par apprendre qu'il est Russe! Tout de même fantastique non, un Krishna russe pusher de littérature spirituelle en Inde. C'est comme si un Africain venait sonner à votre porte pour vous expliquer la religion chrétienne. Plus agréable cependant, un Goanais nous aborde, prétextant qu'il veut jeter un coup d'oeil sur notre Lonely Planet. Puis finalement on passe une heure et demie agréablement à parler avec lui. il nous fait toutes sortes de suggestions pour la suite de notre voyage. On discute politique aussi. C'est une monsieur articulé qui parle quelques mots de français, le portugais et l'anglais évidemment. Il a un peu de difficulté à comprendre mon anglais, mais nous on le comprend assez facilement. Il voyage avec un jeune étudiant, le fils de l'un des ses amis. Il possède et loue des chalets sur la plage de Palolem. Si vous y allez, dites-le nous, on vous donnera son nom...

Mangalore est une ville très agréable aussi. On n`y a passé qu'une journée mais on a bien aimé. Mysore aussi. On a décidé de garder notre chambre pour les 5 prochains jours. On en parlera mieux un peu plus tard...

On apprécie beaucoup vos commentaires. Ne vous gênez pas d'en faire. C'est agréable d'ouvrir le site et de voir vos réponses.

2003/11/30

Hampi

Un petit mot en appendice a ce que Hélène a écrit sur Hampi au sujet de notre logement.

Hampi est un site archéologique qui est a nouveau occupé par un village pour fournir des services aux visiteurs. Ce village s'appelle Hampi Bazar. Il est construit a l'endroit ou il y avait effectivement un bazar ou un marché. Notre hotel était situé de l'autre côté de la rivière, directement en face du site. Pour y accéder il faut prendre un "traversier". En fait il s'agit d'un panier d'osier qui peut recevoir une dizaine de personnes, toutes accroupies, les pantalons retroussés parce que le panier prend l'eau, ou 4 personnes et 2 petites motos. Ou 6 personnes et une bicyclette. (D'ailleurs, avant chaque départ, le pilote doit écoper pendant 3 ou 4 minutes.) Pour manoeuvrer l'embarcation il doit s'asseoir sur une caisse de lait renversée et donner trois coups a droite et trois coups a gauche pour ne pas tourner en rond, parce que contrairement a un canot ou a une chaloupe, ce bidule est circulaire!!! En fait c'est une immense corbeille a pain. Curieusement cela fonctionne très bien. Et ce depuis très longtemp. D'ailleurs, en lisant sur Hampi, on a appris que ces véhicules appelés "coracle" dans Lonely Planet, on été décrits par un Portugais il y a 300 ans. Le mot Hindi qui désigne ces bateaux, se traduirait par "boite de bambou".

On a passé 4 jours a Hampi. On a donc utilisé ce truc 8 fois, dont 2 avec nos sacs a dos. On était beau a voir en équilibre instable sur les talons dans ce qui nous semblait une coquille de noix, la crainte de se mouiller le califourchon ou encore pire, de s'effoirer au complet dans la rivière avec nos sacs. Mais aucun problème. "Two fingers in the nose", comme dirait Geneviève

2003/11/29

Rajasthan suite et fin

Les dernières photos du Rajasthan sont maintenant visibles.

A bientôt pour Bombay et Goa.

2003/11/26

Goa
Nous voici de retour sur la plage après une intermède de 4 jours pour visiter le site archéologique de Hampi, au Karnataka (tout près de Hospet, à peu près au centre de l'État, à l'est de la capitale du Goa, Panaji (ou Panjim, sur les cartes plus anciennes)), pour ceux et celles qui veullent le trouver sur la carte. Hélène va vous en parler dans son blogue d'aujourd'hui.

Notre voyage vers Hampi s'est fait en autobus, de nuit, pour l'aller, à partir de Panaji et le retour en train, de jour. Mais on est revenu à Margao (souvent écrit Magdaon), la grande ville de Goa. Le projet initial etait de visiter les deux plages qui semblaient être les plus tranquilles au sud de Goa, mais on a décidé de concentrer notre étape repos sur une seule plage, de façon à perdre moins de temps en déplacement. On a choisi la plage de Benaulim à une dizaine de km de Margao. On s'est d'abord installe dans un "Guest House" du village, mais la marche pour rejoindre le sable est trop longue. On se déplace donc après notres session internet, vers un "Resort", sur la plage, accessible uniquement à pied!! On y passe 6 jours à ne rien foutre d'autre que la "farniente".

Il se nomme "C.Roque"! Ne me demandez pas ce que ça signifie! Hélène hésitait croyant que c'était le Croque. Mai finalement on a décidé de déménager parce qu'on y trouve de magnifiques palmiers fabriquant d'ombre, tout juste à côté du sable fin de la plage. Donc possibilité de courir à l'eau sans se faire frire. Faut dire qu'à Arambol on y a goûté. D'habitude on est très prudent face au soleil. Malgré nos nombreuses expériences de coup de soleil hypocrites, attrapés sur la plage balayée par un vent frais qui camoufle la brulure, entre autres à l'Ile de mon prince, la journée de plage à l'ombre d'un parasol, s'est transformee en session de création de homard bouilli. Nos premières journées à Hampi ont donc été un peu douleureuses pour les épaules. Mais on s'en est remis et on est prêt à recommencer l'aventure de la plage...

A Benaulim la plage est à perte de vue. Il y en a pour une dizaine de kilomètres. Immensément large itou. Sable fin, coquillages et tout et tout. Très "laid back" comme ils disent dans Lonely Planet, surtout qu'avec notre arrivée la moyenne d`âge a baisse sensiblement. Plus "laid back" que cela on deviederait inerte. Beaucoup d'Allemands, de Scandinaves. Pas un Canadien à l'horizon. Les gens sont d'ailleurs un peu surpris de voir qu'on vient du Québec.

La pression est pas mal moins forte ici. Les Goanais sont différents des autres indiens. La religion bien sûr (ils sont en majorite catholiques) et l'influence portugaise. On a pas vraiment l'impression d'être en Inde. Surtout sur la plage. A Panaji on voyait de temps en temps des saris, mais la majorite des femmes sont habillees a l'occidentale. On y mange des fruits de mer et des poissons cuits à la portugaise, ce qui nous change des menus végétariens indiens habituels. On s'est promené, à Panaji, dans des ruelles qui ressemblaient à celles qu'on retrouve dans les villes méditérannéennes. Des églises catholiques un peu partout.

Tout près de Panaji on a visité "Old Goa", un site du patrimoine mondial où on a vu un monastère franciscain, une cathédrale et une basilique, du "Bom Jesu". Comme architecture cela ressemblait à l'église construite par Cortez tout près de Tampico au Mexique. A la basilique on a pu observer les restes de Saint François Xavier, disciple de Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie de Jésus, décédé en Asie. J'aurais dû dire les restes des restes puisque la plus grande partie de son corps est éparpillée dans des églises à travrs le monde (par des chasseurs et des vendeurs de reliques). A tous les 10 ans on expose les reliques au publique. On a raté la prochaine par 12 mois environ. Avoir su! A la dernière exposition, il y a avait ici plus de 1 million de fidèles pour observer le phénomène de conservation unique dans les annales de la thanatologie.(remarque de Helene: c'est vraiment ecoeurant! Je me demande ce qu'en pensent les Hindous ou les Musulmans qui visitent ce site!) (Autre remarque de H : dans cette eglise, dans une petite chapelle laterale, il y a une croix miraculeuse qui grandit constamment vers le plafond! Ils ont ete obliges de la "bracer" pour proteger le plafond de l'eglise! Ca fait qu'elle ne grandit plus! Mais elle fait toujours l'objet d'une grande devotion. Il y a une madame qui trouvait qu'on etait passe trop vite a cote et qui nous a dit de retourner et d'aller voir a l'arriere de la chapelle, ou tous les pelerins touchent a un morceau de la croix!)

Autre phénomène unique au Goa, du moins à date, on trouve des bars à tous les coins de rue. Ils sont aussi accompagnés d'un comptoir de vente, comme à la SAQ. Ici l'alcool se prend fièrement, sans cachette. Influence du catholicisme? (Autre remarque de H : On parle des hommes ici. J'ai jamais vu une femme indienne dans un bar ni meme en train de boire de l'alcool!)

Je dois vous quitter faute de temps d'antenne. A bientôt.

2003/11/20

Retour sur le Rajasthan

On a fini par reussir a mettre quelques photos du Rajasthan. On n'a pas fini, mais on arrete, compte tenu qu'on a une grosse nuit d'autobus devant nous ce soir. On se rend a Hampi pour visiter des temples qui datent de l'antiquite. On va tenter de finir les photos du Rajasthan dans les prochains jours. A suivre.

2003/11/15

Tchou-tchou et gueling-guelang

De tous les moyens de transport la nuit, en Inde, c'est décidément le train en classe ''A-C, three tiers'' qui est le plus agréable! Air-climatisé et une couchette. Moins grande que celles de la classe ''Two tiers'', mais pas mal plus stable que la couchette de l'autobus. On y a passé 12 heures confortablement. L'air climatisé faisait en sorte qu'on appréciait les deux draps et la couverture de laine inclus. Heureusemet que j'ai mis mes bouchons! Hélène, en observatrice chevronnée m'avait fait remarquer qu'en plus de réduire les décibels ils avaient aussi le mérite de garder les oreilles au chaud, je ne sais trop pour quelles raisons. Même si j'ai eu froid de partout, je n'ai pas gelé des oreilles. Et pas trop poqué le lendemain.

Rendu à Thivim, une gare au nord du Goa, on a pris des autobus pour se rendre à Mapusa et un autre pour atteindre la mer à Arambol. Ce petit village de pêcheur nous a été conseillé par un jeune Américain en quête de gourou tantrique à Rishikesh, au tout début de notre voyage. C'est supposé être beaucoup moins "ravant" que les autres plages de Goa. De même que Palolem. Ce sont donc nos deux destinations plagières au Goa. On doit dire que le jeune amateur de sensations fortes avait bien raison. Arambol est très agréable. En plus nous arrivons au tout début de la saison touristique. Ce qui veut dire que les gens ont hâte de nous voir. On nous attend de partout. Et c'est encore un peu moins cher que ça ne le sera à Noël, la haute saison. Pas beaucoup de monde itou. Donc la plage nous appartient, à nous et aux pêcheurs...

Ici il fait très chaud. J'aurais pu intituler cette entrée Le fond de l'air est chaud... C'est tout le contraire de chez nous: le vent rend le fond de l'air frais encore plus frais. Ici le vent rend la température agréable. Dès qu'il tombe, elle monte. Ce matin, en revenant de la messe de 8 heure, on était tellement en sueur qu'on a dû prendre une douche. Pendant qu'on tentait de se rafraichir sous notre ventilateur, à côté, par notre fenêtre on voyait une trentaine de personnes qui s'activaient sur un chantier de construction: on coulait du ciment pour finir le toit d'une petite cabane. Très bien organisé. Des femmes et des hommes transportaient, sur leur tête, du ciment, du sable et du concassé vers un malaxeur. Le ciment prêt était vidé dans un bac. Trois hommes le mettaient dans des chaudières que d'autres se passaient en faissant la chaîne, dans l'échelle, jusque sur le toit. Ils ont fait cela jusqu'à ce que la toiture soit finie, ie vers 13h. Il devait faire au moins 35 c... Juste à les regarder, ça retardait notre rafraîchissement!

Oui on revenait de la messe de 8 heures! On visite bien les temples de toutes sortes, on a ben le droit de visiter une église catholique! On a même communié! Fallait bien. On aurait été les seuls à ne pas le faire. L`église était bondée. Deux à trois cents personnes. Pas juste des femmes non plus. Pas justes des vieux non plus. La moyenne d'âge devait être autour de 30-35 ans. (En nous comptant!) L'officiant ne dépassait pas 35, ainsi que celui qui a fait le deuxième sermon (oui, oui, deux sermons).

Très semblable à chez nous comme liturgie, à quelques détails près: discrimination sexuelle, les hommes d'un bord et les femmes de l'autres! On a failli créer un incident diplomatique quand Hélène a passé proche de s'asseoir du mauvais bord. Il y a bien sûr aussi le deuxième sermon. Le tout se déroulait en Konkanais, langue dominante au Goa. Les sermons étaient très intéressants: l'un portait sur la communication, vu que c'est la journée de la communication ici. L'autre sur la responsabilité. Si on le sait ce n'est pas parce qu'on a suivi un cours rapide de Konkanais mais bien parce qu'on y utilisait des mots anglais, comme "Internet", "casset player" etc, dans le premier cas et "responsability" dans le deuxième. Mais c'est surtout parce qu'on nous l'a traduit par la suite. Ce qui les rendait intéressants c'était surtout la gestuelle des prédicateurs. Ils parlaient comme des Indiens, même s'ils sont catholiques. Les mains bougent continuellement, les yeux et le visage sont encore plus expressifs que les Italiens qui discutent autour d'un verre de vin. Essayer de comprendre une langue qu'on ne connaît pas, juste par la gestuelle, est un exercice agréable, au point de rendre tolérable des sermons que je ne peux plus tolérer depuis l'age de 16 ans. Les hosties indiennes me semblent plus goûteuses que les nôtres. (Hosties masala?) Faut dire que je 'ai pas gouté dernièrement.

On reste encore une journée ou deux avant de se rendre dans la capitale du Goa : Panaji

Ite misa est!

2003/11/11

Bombai a quatre mains

Petite experience aujourd'hui. Chacun va ecrire ses impressions de Mumbai, avant le depart pour Goa demain soir.

Pas la moindre sculpture d'elephant sur Elephanta. J'aurais du lire mon Lonely plus attentivement. En fait il n'y en a plus! Des vivants non plus. Ce sont les Portugais qui ont nomme cette ile ainsi, a cause d'une formation rocheuse qui ressemblait a un elephant. Depui le roc s'est ecroule et les restants ont ete transporte au Victoria Gardens qu'on n'a pas le temps de visiter.

Plusieurs jours a arpenter les rues de la ville, a pied, en bus. Magnifique! Nos sandales ont vieilli beaucoup au cours de ces quatre jours. Mais elles sont bien contentes quand meme. On a magasine aussi. Mais pas achete grand chose , si ce n'est quelques chemises pour remplacer celle qui a ete liquidee. Fait reparer mes pantalons qui etaient plutot amoches depuis la chute a Rishikesh et l'attaque d'une selle de chameau plutot vetuste. Mes beaux pantalons francais sont maintenant des Bermudas. Je voulais les jeter, mais Helene m'a convaincu. Le tailleur de la rue est tellement bon pour faire des bas de pantalons que je lui ai demande de refaire les coutures des vetements punjabis que j'ai achetes et qui se defont tellement les coutures etaient botchees, une batche du vendredi apres-midi, j'imagine.

On a ete recu par une famille indienne samedi soir passe. Ce sont des amis de Pauline. Elle, Sudeshna, est physicienne, lui aussi mais Pathikrit ne fait plus de recherche en pysique: il travaille comme consultant en informatique. Ils ont un garcon de 18 ans qui etudie au College de Jesuite St-Xavier. Originaires de Kolkata, formes en partie dans les universites americaines, ils vivent dans le quartier le plus agreable de Mumbai, selon leurs propres dires. Le Tata Institue of Fundamental Research a ete fonde par M. Tata, un des typhons de la finance et de l'industrie indiens. Tata en Inde c'est comme Bombardier, la Caisse de depot, et Culinar en une seule institution. Tata produit de tout: des fardiers, des autos, des bus, du the, etc... On voit ce nom partout. Un stationnement c'est presque toujours un paquet de Tata! Le hic c'est que Tata, la famille, pas la cie, n'est pas hindou.

Ce sont des Parsi, ou des Iraniens, emigres en Inde suite a la conquete de l'Iran par l'Islam. Les Zoroastriens ont fui pour eviter la persecution. Une belle legende que je vous raconte comme Pat me l'a racontee en deambulant sur le bord de la mer longeant l'Institut. Les Parsis arrives au Gujarat,
le royaume au nord du Maharastra, ou est situe Mumbai. Le roi du Gujarat veut faire comprendre aux nouveaux arrivants que le pays n'est pas assez grand pour les recevoir. Il presente un verre de lait, plein a ras-bord: plus de place! Le chef des Iraniens, probablement un Tata, la legende ne le dit pas, veut prouver que leur presence n'est pas menacante: il met du sucre dans le lait, voulant signifier qu'ils ne prendraient pas de place, et qu'en plus ils adouciraient le pays! Et selon plusieurs, les moins critiques, faut dire, c'est ce que font les Tatas depuis ce temps.

Sur ce je vous dit tata. Prochain texte du Goa. Je vous dirai si on a aime le film bolywoodien.

2003/11/08

Nouvelles photos

La derniere serie de photos avant celles du Rajasthan. Elles sont de Manali, Delhi, deuxieme visite et Agra (Taj Mahal).

On se plait a Mumbai.

2003/11/06

New york en Inde

La grande ville!!! Depuis hier je me sens comme a New York.

Un long voyage pour y arriver: 19h de bus. Pour moi c'est un record personnel, pas encore homologue, mais j'ai l'impression que ca ne sera pas long. Si ce fut si long c'est a cause d'un enorme bouchon, une immense "confiture de trafic" comme disait mon ami K. D., c'est-a-dire qu'on est arrete pendant 3 h sur une autoroute en construction. Deja cela, ca m'a fait penser a New York. En entrant itou. Des banlieus pendant des kilometres. Des camions et des autobus a perte de vue... Petite difference assez remarquable, tout de meme: la quantite de bidon-ville. Mais le meme feeling: celui d'entrer dans une metropole, une mega-city.

Nous avons trouve un hotel dans le quartier le plus touristique, Colaba. Un vieil edifice de type colonial. Notre chambre a 4 lits simples, ce qui n'est pas necessairement facile pour le couple. Mais ce qui impressionne le plus c'est la hauteur du plafond, environ 20 pieds, et les trois fenetres qui nous permettent de respier tres agreablement malgre la chaleur suffoquante (au Sageunay on parlerait de canicule. Ici c'est l'hiver). Des arbres immenses bordent les rues. On est a quelques pas de la mer d'Arabie, de la Gateway of India et de l'hotel Taj Mahal, qui saluait le depart du Prince Charles, quand on est passe devant, hier soir. (C'est curieux comme les grands nous suivent, Charles, Chretien! Qui d'autres. Je parie que Bush va nous attendre a Bali.)

On a reussi un exploit extraordinaire aujourd'hui: acheter un billet de train sans l'aide de personne. (On avait tout de meme les conseils de Lonely Planet.) C'est tres difficile en Inde parce qu'il faut tout savoir, en plus d'etre patient pour attendre dans des files interminables. Il faut connaitre le nom du train, son heure de depart, le type de classe qu'on veut et des tas d'autres choses... tout cela a l'air facile, mais il faut lire les affiches, remplir le papier, se presenter au guichet, ne pas perdre patience quand il faut recommencer, corriger un detail qu'on ne pensait pas important. Mais on a reussi. On etait tellement fier qu'on est parti prendre une biere au bar, juste a cote de la gare. (Meme en Inde, il y a des bars a cote de la gare.)

Apres on a fait ce qu'on fait a New York, on a marche. Toute la journee. Comme a New York aussi, ici il y a des taxis. Ils sont noirs et jaunes cependant. Et on n'a pas encore ose les prendre. Demain peut-etre. On a vu des jeunes qui jouaient au criquet dans un parc, des millions de personnes qui sortaient des banques et qui marchaient sur Mahatma Gandhi Drive, presque Fifth Avenue! Du street food partout. Tellement allechant qu'on en a mange. Des assiettes de fruits et de legumes avec un assaisonement qui vous met l'eau a la bouche: annanas, melons d'eau, bananes, mangues, concombres, carottes et dates!!! Et tout cela servi dans une assiette en porcelaine. On ne s'en est rendu compte que 500 metres plus loin. Il a fallut revenir sur nos pas pour rapporter l'assiette. On n'etait tout de meme pas pour les jeter dans la rue ;0)

Des bouquinistes le long de la rue aussi. On se retient pour ne rien acheter. Ils nous reste encore quelques titres a liberer.

On a aussi visiter le fashion district. C'est en fait une serie d'etals qui vendent des vetements a bon marche. J'ai achete deux chemises pour remplacer celle que j'ai du jeter parce qu'elle avait trop ete malmenee par les services de buanderie des hotels qu'on a visites. Surprise: c'est illegal d'essayer les vetements. Du moins c'est ce que tous les vendeurs m'ont dit. Apres avoir refuse d'acheter a 5 echopes differentes, je me suis decide a en acheter deux a l'aveugle. Elles sont tres belles. Mais, meme si elles ont l'air de me faire, une fois essayees, elles ne me font pas. Heureusement qu'Helene est la pour en profiter: elles lui vont a merveille. Demain je vais devoir m'en acheter une vraie, dans un vrai magasin.

Demain on visite l'ile Elephanta: l'equivalent de Ellis Island, sans la statue de la liberte. Mais il y a des statues d'elephants. J'imagine qu'ils vont etre blancs.



2003/11/04

Hindouisme

Mon ami Kanwar Dhananjai Singh, dit K. D., notre guide à Darhamsala, devenu blogueur, eu la gentillesse de me faire remarquer quelques erreurs dans mes explications des incarnations de Vishnu. Je vais faire les corrections qui s'imposent. Pour toutes questions je vous réfère à son tout nouveau blogue intitulé Karmyog - Hinduism. Je vais mettre le lien vers son blogue dans la colonne de droite.

Deux mois déjà que nous sommes en Inde. On se demandait si on "tofferait" deux semaines, avant notre départ. Là on commence à se demander si on ne renouvelerait pas notre visa qui se termine en janvier. Rien de décidé encore pour ce qui adviendra après cette date. Ce qui est certain par contre c'est que nous quittons Udaipur et le Rajasthan aujourd'hui. On a bien aimé notre séjour. En plus on est en pleine forme après ces quelques jours de repos. On a même des fourmis dans les jambes. On va peut-être en avoir encore plus demain matin puisqu'on a environ 16 heures d'autobus à faire. Heureusement que cette fois on va être à l`horizontal: en Inde il existe des autobus avec couchettes! On va essager cela ce soir.

Prochaine destinations: Mumbai pour quelques jours, ensuite Goa, Kerala, Tamil Nadu (ces trois dernies noms faisant référence à des États du sud de l'Inde. On devrait être rendu à la pointe la plus au sud autour de la période des fêtes.

Namaste

2003/10/31

Diwali ou Noël au Rajasthan

Le 25 octobre était jour de fête en Inde. Diwali est l'équivalent de Noël et du jour de l'an, en une seule journée. On l'a fêté à Jaisalmer, la veille de notre safari. On s'y préparait depuis quelques jours déjà.

Vu qu'on pensait à une similitude avec Noël plutôt qu'avec le Jour de l'An, on avait acheté des petits cadeaux et des sucreries pour nos deux compagnons de routes. (On leur a donné un petit collier aux vertus magiques que nous avait recommandé un gourou de Pushkar, le jour de notre bénédiction. Mais comme il fallait renoncer à l'alcool et à la viande, nos compagnons étaient eux aussi plutôt hésitants. On a donc penser leur offrir des colliers protecteurs pour alcoolique/carnivore anonyme, bénis par un gourou un peu retors. On a bien rigolé au cours du souper à ce sujet.)

Mais le principal des préparatifs a été concentré sur l'achat de feux d'artifices. On a commencé à en acheter à Jaipur! Et comme notre hotel, le Paradise Hotel est situé sur les palissades du fort, on pensait que ce serait assez spectaculaire de faire sauter nos pétards et nos feux sur le toit de l'hotel. Et ça été magnifique!!! Pradeep est resté un vrai "gamin", comme disait les françaises que le regardaient aller d'un pétard à l'autre. Il nous en a donc mis plein la vue et les oreilles. On en a fait sauter pendant un bon 30 minutes. Et on a regardé ceux de la ville pendant un autre 30 minutes. Le reste de la nuit a été passé à essayer de ne plus les entendre!

Cette fête est celle de la nouvelle année lunaire hindoue. Dès la tombée du jour, chacun se retire dans sa maison pour faire des prières pour implorer la déesse Laxmi. On allume des lampes et des bougies qui place aux 4 coins de la maison et, en fait, tout autour de la propriété. Ces lumières servent à la guider vers l'intérieur pour que la maison soit prospère tout au long de la prochaine année.

Un spectacle assez extraordinaire, du haut de ce fort magnifique qui date du XIVe siècle. A nos pieds toute la ville illuminée. Au loin dans le jour on voit le désert. Au lever du soleil c'est magnifique, surtout à travers les fenètres aux arabesques persanes. Les feux d'artifices sont très différents de chez nous où c'est toujours quelque chose d'organisé publiquement. Ici c'est l'initiative privée bord en bord. Ce qui fait que les feux jaillissent un peu partout, quand bon leur semble, sans plan, sans musique, sans foule qui fait des ooohhhh! et des aaaaahhhhh! quand c'est vraiment impressionnant. Ici chacun y va selon ses moyens et son inspiration. Et ça dure toute la nuit. Et ça dure en fait toute la semaine. Dans le jour les enfants passent leur temp à faire péter des bombes de toutes sortes de calibres. Quelques'unes presqu'aussi dures pour les tympans qu'un concert d'Éric Lapointe, surtout quand elles étaient bien placées, entre deux murets de l'enceinte du fort.

Le lendemain de la fête c'était pour nous jour de safari. Les gens qu'on rencontrait nous disaient encore "Happy Diwali" et les enfants des oasis faisaient eux aussi sauter des pétards de différents calibres. Coucher dans le désert, après le coucher du soleil, on voyait les feux d'artifices que les gens du village situés à plusieurs kilomètres lançaient pour saluer la nouvelle année en rivalisant avec les étoiles filantes. A un certain moment on a presque eu peur, n'étant qu'à une trentaine de kilomètres du Pakistan, en piquant à travers le désert du Thar. Mais on nous a vite rassuré et on a pu continuer à regarder les étoiles en toute sérénité.

2003/10/27

A la belle etoile

Le Rajasthan est aussi tres astronomique! On n'a pas pu resister a un petit safari dans le desert, a dos de dromadaire, meme si l'entreprise est essentiellement touristique. On est des touriste apres tout. Helene y pensait depuis longtemps. Sa mere avait vu cela a la tele. On y est alle. On ne regrette pas du tout, meme si les dunes n'etaient pas vraiment a la hauteur de nos attentes.

A Jaiselmer, les touristes sont convies a voir le desert. Toutes sortes d'expeditions sont possibles. On a opte pour le forfait d'une journee avec dodo dans le sable, et repas sur les dunes. On devait prendre deux jours, mais on a pense qu'un seul jour sous le soleil a dos de chameau devrait nous suffire, suite a quelques jours a tenter de se refraichir sur l'heure du midi, tellement la chaleur est intense ici. On ne l'a pas regrete non plus.

Le groupe s'est reuni dans le jardin de l'hotel Paradise: 4 autres personnes et nous. Les quatres autres femmes, en fait, ont opt/ pour le forfait deux jours, mais eux aussi en ont eu assez, vers 10h le lendemain, et tout le monde est revenu au paradis en meme temps.

Une ballade d'une trentaine de km en jeep pour se rendre au point de depart du safari. Rendu sur place on est accueilli comme de la visite rare. On se presente rapidement et hop tout le monde en selle. Le trajet prend ensuite deux heures environ avant la pause pour le diner sous un arbre, en plein milieu d'une riviere desechee. Pas grand chose d'autre a dire sur l'experience dromadairienne. C'est comme a Pushkar, sauf que je n'ai pas eu de probleme. Nos betes sont tres calmes, meme si le mien soufle tout le temps comme le vent dans une cheminee, sans compter les petarades assez nauseabondes de toutes la troupe, (de chameau, bien sur: y avait du methane dans le sentier.)

Le bivouac s'organise rapidement. On nous installe sur des tapis, a l'ombre. Le feu est parti tellement rapidement qu'on ne s'en est meme pas rendu compte. Un des chameliers s'occupe des legumes, un autre du the, les plus jeunes entravent les betes pour etre certains de les retrouver apres diner. Je croyais qu'on aurait un petit repas froid. Pas du tout. Un plat d'aloo gobi, un curry au patates et au chou fleur. Des chapatis fait a partir de la farine. Nous on cause avec nos compagnes de routes, deux francaises et deux allemandes.

Le diner prend environ 3 heures, sieste incluse. Faut dire qu'au soleil c'est insupportable. Rien ne bouge. Tout ce qu'il y a de vivant est allonge quelque part, la ou s'est le moins inconfortable.

Apres la sieste, les selles sont remises en place, tranquillement. Et on se remet en route pour une heure environ, jusqu'a un oasis, tout pres d'un village, ou les femmes venaient puiser l'eau a tour de role. Des saris aux couleurs flamboyantes. Des urnes de cuivres en equilibres sur leur tete. La vie de la femme n'a pas l'air facile dans ces petits villages non plus. Une bonne infrastructure de plomberie pourrait les liberer de ces corvees quotidiennes.

Vers 17h30 on s'arrete a nouveau, sur les dunes. La on etait vraiment content de voir qu'un petit debrouillard avait reussi a apporter jusque la quelques bonnes bouteilles de biere bien froides. Elles vallaient bien les Rs 80 qu'il demandait. Rafraichi, on peut monter sur la plus haute dune pour aller voir le coucher de soleil. Il y a deja 3 ou 4 autres touristes. Nous qui esperions aovir une idee du Sahara, nous avons ete decus. On pensait marcher en caravane sur des dunes pendant des km... Pas de chance. Le paysage traverse etait plutot semi-desertique. Pas d'arbre. Quelques arbustes. De la pierre, du sable. Il y avait quand meme des dunes. Le sable nous rentrait quand meme partout. Pour experimenter le Sahara, je crois qu'il va falloir y aller!

Pendant que nous reluquions le spectacle, les chameliers popotaient. Un autre repas complet, avec du riz en plus. Une cuisine assez simple comme gout, meme si elle necessite pas mal de debrouillardise sur un feu de camp dans le desert. Le soleil se couche vers les 18h30. Alors on a mange a la noirceur, une lampe frontale en position et l'affaire est ketchup. Un des chameliers vient nous accompagner pendant quelques minutes. Il joue de la bombarde! Il est tout surpris d'apprendre que c'est un instrument traditionnel de chez-nous aussi. Je me demande bien quelle origine commune ces 2 traditions peuvent bien avoir. Si quelqu'un en anthropologie ou autre chose a une idee, j'aimerais bien la connaitre.

Mais la ou on en a vraiment eu pour notre argent c'est de dormir a la belle etoile. C'etait ma premiere experience de dormir toute une nuit dehors, sans tente. Je ne pouvais m'empecher de me demander ce qu'il nous arriverait, si tout a coup il se mettait a pleuvoir en plein milieu de la nuit. Vieux reflex de quebecois qui n'a jamais dormi dans le desert! Vu que c'etait la nouvelle lune, il n'y avait que des etoiles. Quel spectacle. La voie lactee, toute etalee au dessus de nos tetes. Mars qui brillait encore tres fort. Et des milliards d'autre etoiles. Et des dizaines d'etoiles filantes. Je ne sais pas s'il y a ici l'equivalent de la nuit des Perseides, ou si c'est comme cela tous les soirs, mais il y en avait beaucoup et plusieurs qui traversaient toutes la voute celeste. Les constellations sont un peu vire de bord, mais pour quelqu'un comme moi qui n'y connait pas grand chose, ca n'enleve rien au spectacle. Et compte tenu qu'on dormait sur des matelas plutot minces, que le sable est plus dur qu'il n'en a l'air, j'ai pu, ainsi que les 5 autres personnes aussi, les observer presque durant toute la nuit. Je dormais un peu. Un bruit ou une bosse me reveillait. J'en profitait pour regarder le ciel. J'ai meme invente un jeu: Je n'avais pas le droit de fermer l'oeil avant d'avoir vu au moins une etoile filante.

Ce matin, meme branle bas: vers 6 heures une petite voix, celle d'Ali, le fils de 12 ans du chef chamelier, qui nous chuchote: Good morning, chai, chai. Il faisait froid, ce matin. On avait de grosses couvertures, nos chandails de laine et on endurait tout cela sans probleme. Mais la chaleur est revenue tres vite. Le retour s'est fait tranquillement aussi. Certains on fait un peu de courses avec leur betes. Nous on a prefere pas. Les regions lombaires preferaient y aller "slowly, slowly", comme disait Ali. On s'est concentre sur la maitrise des bruits de bouches qu'il faut faire pour conduir un dromadaire. Helene etait vraiment bonne pour imiter le cahemlier. Moi je n'osait pas, croyant que tout cela etait inutile. Mais non. On a reussi a les faire marcher assez vite, pour rattraper le groupe qui avait galope plus tot.

Plutot douleureux pour l'entre jambe. Je ne croyais pas les dromadaires si larges. Ca prend un assez large compas pour y etre a l'aise. Les 4 autres filles ont decide de faire comme nous et de couper la derniere partie du safari. Je crois qu'elles avaient le meme genre de probleme que nous.

Une bonne douche et une bonne biere ont fait des miracles. Nous sommes prets a essayer d'autres trucs de ce genre.

Plus que 4 jours au Rajasthan. On part demain pour Jodhpur et apres Udaipur

2003/10/22

Dromadaires et rats

Je ne pensais pas que le Rajasthan serait aussi faunique.

Hier, notre dernière journée à Pushkar, on ne pouvait laisser passer l'occasion d'une première promenade dans le désert en dromadaire. Cela aurait été une offense à la capitale mondiale du commerce dromadairien. Nous voilà donc, vers les 16 heures, en train de jouer à Laurence d'Arabie. J'ai aimé cela beaucoup plus que de jouer au maharaja à dos d'éléphant, même si j'ai eu plus de problème avec le chameau qu'avec le pachyderme.

Celui d'Hélène se nommait Raju. Calme. Serein que le sien. Le mien c'est strong>Pilot! Un jeune fringuant, la tête en l'air et le grognement rapide. Il fallait d'abord monter en selle. Pour ce faire il fallait que le dit dromadaire consente, avec l'aide de son maître, à s'agenouiller, même à s'a-plat-ventrer, ce qui ne fut pas facile. Mais quand même possible. Une fois en scelle, il faut savoir que ces bêtes vont finir par se lever debout. Ce qui se fait par étape: d'abord le devant, ce qui projette le "cavalier" vers l'arrière. Ensuite c'est l'arrière qui monte et c'est alors vers l'avant que le dit cavalier est propulsé. Le tout en un quart de seconde. Je sais maintenant exactement comment cela se passe, puisque mon jeune Pilot m'a fait le coup de la descente et de la remontée au moins vingt fois pendant l'excursion qui a duré environ deux heures. Je me sentais comme un fouet manié par un cornaque dément.

Pendant les 20 premières minutes, il n'arrêtait pas de grogner, comme le font les dromadaires. Sauf qu'il tournait toujours la tête vers moi, comme s'il voulait me mordre. J'avais beau demander au proprio, ce qui se passait, celui-ci faisait semblant que tout allait bien et que ce n'était que parce que mon Pilot était jeune et fringuant. Jusqu'à ce que Pilot se couche une fois pour toutes, visiblement décidé à na pas aller plus loin. Alors le maître décide de regarder à la selle pour voir s'il n'y aurait pas un problème. Après avoir ajouté un coussin de plus les grognements ont cessé et j'ai pu profité d'une petite ballade dans le désert, à la tombée du jour, avec Hélène, qui elle aussi avait des problème de selle, mais pas de chameau.

Une très agréable promenade. Un paysage semi-désertique en fait. En banlieu de Puhskar. Des arbres, des arbustes, du sable. Et puisque Pushkar est dans une cuvette, les montagnes, tout autour viennent délimiter l'horizon. Le soleil couchant ajoutait des teintes de rouges aux verts de la flore et aux jaunes du sable. (Commentaire de la correctrice : les couleurs sont-elles invariables? Qui peut m'aider?) Cette région est cultivée grâce à l'irrigation. Il y a du bétail: buffles, vaches, chèvres. Des gens nous saluaient, nous les touristes en nous disant tout ce qu'ils savaient en anglais: hello, good bye, etc.

Il y a deux choses qui font que le dromadaire est un moyen de transport plus agréable que l'éléphant: la démarche et l'allure.

Le fait que les dromadaires marchent comme des girafes et non pas comme la majorité des quadrupèdes leur donne un mouvement moins brusque pour celui qui est en selle. Les deux jambes d'un même côté avancent à peu près en même temps. C'est donc moins saccadé. Ce qui leur donne l'allure de ballerines, en plus. Même quand il traînent des charges monumentales, le dromadaire reste toujours éléguant.

Brèfle, ce fut tripant! Une préparation pour l'excursion de deux jours que nous voulons faire à Jaiselmer

Nous sommes maintenant à Bikaner, capitale du district du même nom. Plus on s'éloignait de Pushkar, plus le paysage devenait désertique. Ici on passe la gratte pour enlever le sable des routes, comme chez nous on enlève la neige.

25 km avant Bikaner il y a le temple de Karnimata à Deshnok. Ce temple est un hommage aux rats. Il y en a partout. Les gens leur apportent de la nourriture que les prêtres coupent et offrent aux rats. Ensuite, les pelerins se partagent ce qui reste de la bouffe. La légende veut qu'un sort ait été jeté sur la population de la ville par une déesse méchante. Tous les morts doivent être réincarnés en rats. On comprend alors pourquoi on les aime tant ces bestioles qui sont détestés par le reste de l`humanité. Les gens les traitent comme leurs ancetres! J'ai visité. J'ai pris des photos. Je n'ai pas partagé le lunch... Helene a renonce a la visite du temple et prefere aller boire un tchai a cote. D'autant plus qu'il faut toujours enlever nos chaussures pour entrer dans un temple hindou. Et les rats marchent sur nos pieds...

Yanick signalait dans son commentaire du 21 octobre qu'il avait fait une mise à jour de la carte de notre voyage. Les premiers jours de notre périple au Rajasthan sont tracés sur une deuxième carte. J'encourage tous les visuels et les autres aussi, à y faire un tour. Je me demande bien où tu trouves toutes ces icônes, Yanick. Est-ce que tu les dessines toi-même?

2003/10/21

PHOTOS Inde 2

J'ai reussi a mettre presque toutes les photos de la 2ieme serie que l'on a choisies dans cet album. Presque parce que j'ai deja atteint la limite des 30 megs de Yahoo. Le reste suivra plus tard, probablement apres la fin de la tournee du Rajasthan, compte tenu que le reste de la visite se fera assez rapidement et je ne crois pas avoir le temps d'aller beaucoup sur Internet. Surtout si on reussit a aller faire notre bivouac dans le desert a dos de dromadere. On m'a averti que l'Internet n'y est pas encore rendu. Je ne sais si j'aurai le temps de redresser celles qui sont "su'l'champ", comme disait mon pere, ni les erreurs dans les titres. M'enfin...

2003/10/18

Photos de Chandigarh, du Monastere Delanji et de Dharamsala

Je suis en train de telecharger les photos deja gravees sur disque mais que je ne pouvais envoyer faute de site Internet avec des lecteurs de cd! Mais je ne peux pas encore graver sur disque les photos que j'ai dans l'appareil. J'espere pouvoir y arriver avant Mumbai.

Nous sommes presentement a Pushkar. Une ville sacree du Rajasthan. C'est aussi le lieu du plus grand "camel fair" au monde. Malheureusement cette foire n'aura lieu qu'en novembre. Nous avons un hotel extraordinaire. Un vrai bijou. Confort de luxe. Air climatise, piscine, frigo dans la chambre... On doit prendre quelques jours de repos avant de reprendre le "sight seeing" serieusement.

Ce soir on s'est fait benir par un gourou assez special. Il nous a fait toute une ceremonie pendant le coucher de soleil, devant le lac en plein centre ville de Pushkar. Tout autour du lac il y a des temples. On avait une vue magnifique. La ceremonie nous permet d'avoir un "Pushkar Passport" qui est en fait une petite corde nouee autour du poignet. Elle certifie que nous avons ete benis a Pushkar. Depuis ce temps plus personne ne va venir nous achaler pour nous benir a grand frais. Notre gourou nou a aussi donne un mantra personnel qui va nous assurer une bonne vie, a nous et a notre famille, si on remplit un certain nombre de conditions: ne pas manger de viande, ne pas boire d'alcool, reciter notre mantra a tous les matins. Demain on va le revoir. Il va nous remettre un collier avec une bille qui doit nous proteger encore plus. J'ai bien peur que je n'aurai pas une longue vie. Que voulez-vous. Ce sera pour la prochaine.

Bonne nuit, je vais tester mes hyper-liens. C'est vraiment avantageux d'avoir Internet dans l'hotel.

2003/10/17

Marabouts, dromadaires, elephants et cobras

Parlons de faune un peu. Le voyage au Rajasthan est vraiment spectaculaire, cote faune.

A une centaine de kilometre de Delhi on commencait a voir des charettes tirees par des dromadaires le long de la route. On passait tellement rapidement que je n'avais pas le temps de les viser avec mon Kodak. J'avais deja rate 2 elephants a Delhi. Mais la je commence a comprendre pourquoi Pradeep, notre chaufeur ne ralentissait meme pas, malgre tout mes efforts de communication non verbale. On en voit tellement au Rajasthan que meme Helene ne les regarde presque plus. Mais d'abord Agra et le Taj Mahal.

La visite du Taj Mahal nous a vraiment marques. Je ne pensais pas que ce serait aussi beau. Generalement je trouve que l'architecture indienne est plutot kitsch. Mais la c'est vraiment extraordinaire. On est arrive tres tot le matin pour profiter du lever de soleil, de la fraicheur et du calme relatif avant la venue des excursions journalieres de Delhi. Malgre le fait qu'il en coute Rs 700 par visite pour les etrangers, il en vient quand meme des tonnes. On n'a pas du tout regrette d'avoir paye 50$ pour visiter cette "merveille du monde".

On a eu quelques problemes avec le guide qu'on a engage et surtout avec les vendeurs qui sont vraiment agressifs ici. Il semble en plus qu'ils le sont encore d'avantage au Rajasthan. Mais ca ne nous a pas gache le plaisir de regarder cette immense sculpture de marbre blanc. Une photo vaut mille mots. Je m'arrete donc ici d'essayer de decrire ce que nous avons vu. J'ai bien hate de vous faire voir celles qu'on a prises. Helas, ni a Delhi, ni a Jaipur ou nous sommes actuellement, nous n'avons pu trouver un cafe internet capable de les teledecharger. Alors c'est pour plus tard.

Le lendemain nous nous sommes rendus a Bharatpur dans l'etat du Rajasthan. Tout juste a cote il y a un des parcs nationaux les plus visites en Inde. Il s'agit d'un "bird sanctuary", un site declare "World Heritage" par l'Unesco. On s'y est promene a velo. En fait, il s'agissait de vielles becanes des annees 40 qui clopinaient tranquillement et qui demandaient beaucoup d'energie pour faire avancer. Une seule vitesse: tres lent. Heureusement que le terrain etait plat, que le sentier etait ombrage et que c'etait en fin d'apres-midi, donc un peu plus frais. (Le thermometre oscille autour de 30 depuis que nous sommes sortis des Himalayas.) On a vu surtout de la faune aquatique, compte tenu que le parc est un marecage. Le plus remarquable etant les Marabouts. Des dizaines, en train de nicher, les petits gros comme des dindes. Il y avait aussi des cigognes, des grues, des jabirus, des martins pecheurs avec la queue bleu phosphorescent, un paon. Des perroquets aussi, ceux memes que j'ai tente de photographier sans succes au Taj. Heureusement qu'on avait les jumelles de Louise. On a pu voir un aigle qu'un "birder" danois avait "spotte". Il etait perche, l'aigle, pas l'ornithologue scandinave, sur un arbre mort, majestueux, la poitrine rousse dans le soleil couchant. Malheureusment/heureusement, on n'a pu observer le seul et unique tigre qui habite aussi le parc. On etait pret a le recevoir. Helene et moi on tenait serieusement nos canifs. Et on a pris tres au serieux la directive du parc, ecrite noir sur blanc, qu'il n'est pas recommande de nourrir le tigre... (non ce n'etait pas marque comme cela, mais il y avait vraiment un avertissement nous prevenant des dangers decoulant de l'existence de ce fauve.)

Depuis nous sommes a Jaipur, capitale du Rajasthan. Cette journee a ete, elle aussi plutot faunique. On s'est rendu visiter deux forts construits par des empereurs "Mughals" (je ne connais pas l'equivalent francais) au XVIIe siecle environ. Devant le fort, un charmeur de serpent. Pradeep me fait signe de venir. Il me propose de mettre le cobra sur mes epaules pour prendre une belle photo devant le fort. Rs 50 c'est peu cher payer pour des emotions fortes. En fait je n'ai pas eu vraiment d'emotion. La photo est prise. Je vais certainement la montrer fierement. Mais ce n'etait pas grand chose. Je crois que le venim avait ete retire le matin meme. Mais il y a toujours le risque d'une piqure. M'enfin, je n'ai rien senti.

Les emotions sont venues un peu plus tard. On a joue au Marahaja et a la Maharani. Pour monter au fort on avait le choix entre marcher, prendre une jeep ou monter en elephant. On a choisi l'elephant. Tres agreable de se faire bercer par le roulis du pachiderme. Le cornac sont magnifiques avec leur turban rouge vif qui contraste avec leur vetements blancs. Les elephants sont decores aussi. On dirait des mandalas multicolores.

Jaipur est une ville magnifique. La vieille ville sort des contes des Milles et une nuits. Les rues sont pleines de monde, comme partout ailleurs. Ici cependant le dromadaire est plus present que les mules et la moto plus que les auto-rickshaw. Il ne semble pas y avoir de mesure anti-polution. L'air est donc difficile a respirer. Mais c'est fantastique d'y etre. Je regrette qu'on parte demain pour Pushkar. Heureusement, notre guide nous assure que nous allons l'aimer autant, sinon plus que strong>Jaipur.

Un mot de la menagere : ce midi, on n'avait pas tres faim. On est arrete a un etal de fruits le long de la route. On a achete (et mange) un papaye avec des limettes, 4 ou 5 petites poires (12 centimetres, du genre de celles qu'on a mangees en France), des dattes fraiches, qu'on goutait pour la premiere fois, des bananes et des pommesgrenades (ecoeurantes!). Je ne me suis pas ennuyee de mes lunchs!

2003/10/13

Delhi bis

Notre voyage de Manali s'est bien deroule, autant que faire se peut, comme on dit. Mais 15 heures d'autobus, meme deluxe, ca rentre dans le corps. Pourtant cette fois on n'avait pas les sacs a dos dans les jambes. En plus j'avais des bouchons pour les oreilles, un masque pour les yeux et un mouchoir sur la bouche pour limiter la quantite de poussiere dans mes bronches. (Prade, le guide qu'on a rejoint a Manali trouvait que je ressemblais a Batman! Je me sentais plutot comme un polichinelle.)Je n'ai pas la bosse des voyages nocturnes. Ce qui fait que rendu a Delhi, vers 8h du matin, je n'etais pas de tres bonne humeur. On a beau avoir une assez belle chambre au Metropolis Touris Home avec l'air climatise et l'eau chaude pour un prix raisonnable, je n'arrive pas a me remettre d'aplomb. Meme qq heures de sommeil ne sont pas venus a bout de mon impatience. Ce n'est qu'en fin d'apres-midi que j'ai retrouve le plaisir de voyager en Inde.

Notre nouvelle chambre est situee en plein coeur du marche le plus frequente de New-Delhi, Pahar Ganj. Lors de notre premiere visite, on avait trouve l'experience d'un aller-retour sur la rue Main Bazar assez traumatisante. On ne pouvait rien acheter meme si je me cherchais des vetements de voyage: on avait peur de se faire voler. Les mendiants, particulierement les lepreux nous inspiraient de la pitie et un sentiment d'impuissance et de peur. Bref c'etait le choc. Maintenant on dirait qu'on a appris a ne regarder que ce qui est interessant, beau, surprenant. Les mendiants, on les voit encore mais ils ne provoquent plus les memes emotions. On se permet de leur donner des Rs, sans crainte de se faire harceler par des hordes d'enfants. En fait j'ai commence a calquer mon comportement sur celui des indiens qui ne se laissent pas impressionner par les mendiants mais qui restent compatissants. Comme disait Pradee, qui a eu souvent a "ramasser" des touristes quebecoi-ses boulverse-es par la misere rencontree dans la meme rue, "You can't give Rs 100 to every beggar without becoming yourself a beggar!" Parce que ce n'est pas les mendiants qui manquent, ni la pauvrete.

Si la premiere fois on ne pouvait pas acheter, la on s'est repris. Je cherchais des lunettes fumees pour remplacer celles que j'avais perdues. J'ai fini par m'acheter une paire de lunettes ajustee a ma vue, de modele Silhouette, comme Helene s'etait achete tout juste avant de partir. Elles sont utra-legeres. On dirait qu'on n'a rien dans le visage. Je les ai achetes parce qu'elles etaient la moitie du prix qu'Helene a paye a Jonquiere! J'ai bien hate de les avoir, parce que ma vue a change. Je ne suis plus capable de lire la carte dans le Lonely Planet, tellement ma presbytie a progresse. Je devrais pouvoir les lire, des cet apres-midi.

Demain on part pour le Rajasthan. On commence par une visite au Taj Mahal, qui n'est pas au Rajasthan, mais qu'on a bien envie de voir. De puis le temps qu'on voit les photos.

Parlant de photos, je n'ai pu trouver de cafe internet capable de faire le transfert, dans le quartier ou nous sommes. Peut-etre serons-nous un peu plus chanceux dans quelques jours.

2003/10/09

Merci Yanick

Pour vous aider a nous trouver sur la carte de l'Inde, Yanick nous a pondu une belle carte avec le trace, des illustrations pour indiquer les moyens de transport, meme le glissement de terrain.

Demain on part pour Delhi, en autobvus de luxe, et de nouveau de nuit. |Cette fois on est en bonne compagnie. Pradeep, notre guide pour le Rajasthan et Gabriel, un jeune suisse francophone qui va faire le voyage avec nous.

Les nouvelles photos vont peut-etre etre possible, a partir de Delhi.

2003/10/07

K.D. et Shiva: L'avenir est aux femmes

On a passé 5 belles journées dans cette petite ville dans les contreforts des Himalayas. A 1 500 mètres d'altitude, le climat est très agréable à ce temps ci de l'nnée: chaud et ensoleillé le jour et frais la nuit. Pas eu besoin une seule fois du ventilateurs de plafond.

Notre ami Kanwar Dhananjai Singh, dit K.D. (prononcez à l'anglaise, comme dans KD Lang), nous a trouvé une très belle chambre dans un viel hotel, tout près de chez lui. Tranquille, et avec une vue magnifique sur la vallée.

Cette ville tient son nom au fait qu'à l'origine `c'était un refuge pour les pelerins qui se rendaient au temple de Shiva à quelques km d'ici à Baijnath. Ce nèst cependant pas ici que vit le Dalai Lama habite. C'est à McLeod Ganj, à 10 km environ. On a visité le temple et fait le tour de cette petite banlieu de Darh. sans être impressionné outre mesure. La proportion de touriste étranger est la plus élevée qu'on ait vu à date en Inde. Et comme à Rishikesh, la grande majorité sont des israéliens.

Ce qui a été le plus intéressant ce fut la rencontre de K. D. Il se définit lui-même comme moitié québécois. (En effet, il maîtrise assez bien l'accent de Montréal! On a tenté de l'initier au parler saguenayen, sans trop de succès.) Il nous a fait visiter les endroits les plus intéressants de la région, mais ce sont surtout les informations sur la religion hindouiste qu'ìls nous a donné et la rencontre de sa famille ainsi que les 3 ou 4 repas quòn apris avec eux qui ont été interessants.

Je voudrais vous parler de la petite initiation quìl nous a donnée à la mythologie indienne. Dieu est un, pour les hindoux, mais il apparait sous des centaines de milliers de forme. Je crois qu'il y a plus de dieux hindous que d'hindous même. Assis devant un temple KD nous a raconté les 9 réincarnations de Shiva. Celui-ci s'incarne toujours pour sauver le monde d'un malheur. Selon KD, cela correspond à l'histoire de l'évolution de la vie. Je ne peux reproduire ici toute la gestuelle et la richesse des intonations que KD maitrise très bien. C'est un très bon conteur. Mais voilà le squelette de son récit.

Quand il n'y avait que de l'eau, Shiva s'est incarné en poisson. Là la mémoire me flanche: je ne sais pas trop contre quoi dieu s'est alors opposé. Ensuite il est venu sous la forme d'une tortue, sur laquelle il a placé une montagne de terre qui a servi de point d'ancrage pour que les demis-dieux et les démons puissent barratter la mer à l'aide d'un serpent. Les uns tiraient sur la queu, les autres sur la tete, alternantativement, le serpent entortillé autour de la motte de terre. C'est ainsi que la vie a pris de nombreuses forme marine.

La prochaine incarnation de Shiva est sous la forme d'un sanglier parce que les démons avaient subtiliser la terre et l'avaient enfouie un peu partout dans la fange. Seul un sanglier pouvait l'extirper de cette merde.

Shiva prend ensuite la forme d'un être à moité lion et moitié homme. La raison étant que le pire des démons avait réussi à faire accepter qu'il ne pourrait jamais être tué par un animal ou un homme. Sous cette forme il a pu déjouer sa promesse faite au démon et libérer l'humanité de ce fléeau.

Il vint par la suite sous la forme d'un nain, d'un petit "pandit", mais ni Hélène, ni moi, nous nous rappelons des raisons de cette forme. Peut-être que KD pourra nous éclairer, si jamais il lit cette bloguerie.

KD a passé rapidement sur l'étape suivante. Et j'en fais autant. Un trou à combler.

Les 3 dernières incarnations sont des dieux: Rama, d'abord. Une personne de principe. Qui ne change jamais. Vient ensuite Krishna, le dieu de la diplomatie et de la séeduction (c'est de lui dont il est question dans le Baghava Gita, un des livres sacrés de l`hindouisme quòn va lire bientôt)

La dernière incarnation est celle de Bouddha.

Il en reste encore une, à venir, Kalki. Alors Shiva prendra la forme dùne femme


2003/10/04

Dahramsala

Nous terminons notre sejour a Dahramsala par une journee d'internet et de repos. J'ai reussi a ajouter plusieurs photos, de la premiere serie. Ce matin je viens de faire graver la deuxieme serie, celle qui contient les images du petit train du nord et du monastere de Menri. Je ne pourrai les ajouter que dans qq jours, une fois arrive a Manali. Qq photos n'ont pas de commentaires, ni de titre. Il m'a fallu un peu de temps avant de me rendre compte de la maniere de proceder. Excusez-la.

Notre deuxieme mois en Inde commence par une derniere pointe dans les Himalaya. On se rend demain a Manali pour voir cette ville qui jouit d'une bonne reputation aupres de Lonely Planet et des touristes qu'on a rencontres. On va y retrouver Pradee, notre guide pour le Rajasthan. Dans 2 ou 3 jours nous retournerons donc a Delhi pour y passer qq jours avant de partir pour l'ouest de l'Inde. Dans qq jours donc, la fameuse excursion a dos de dromadaire!





2003/09/29

Encore les photos

Si certains ne pouvaient voir les photos, c'est que j'avais oublie de rendre l'album "public". La c'est fait, mais je n'ai pas eu le temps de tester, tellement le systeme est lent a Shimla (mais la ville est belle en titi).

Cette nuit on fait une run d'autobus. On pensait coucher a Shimla, mais on a decide de tenter l'experience des jeunes routards qui voyagent la nuit pour economiser un coucher. On devrait etre a Dharamsala demain matin, pas trop poques, on espere. Heureusement que ce sera en autobus deluxe, ie des bancs de deux personnes et juste deux personnes dessus.

2003/09/28

Enfin des photos

C'est tres long et fastidieux a realiser, mais j'ai reussi, en qq heures, a mettre 5 ou 6 photos. Elles datent du debut du voyage. Il suffit de cliquer le lien dans la colonne de droite et ensuite de cliquer sur Inde. Je vais peut-etre reussir a en placer d'autres dans les prochains jours.

"Namaste", en hindi ou "Tashi delek", en tibetain.

2003/09/27

La huitieme nouvelle lune et le the au beurre

Jeudi le 25 septembre l'apres-midi a ete consacre a assister a deux ceremonies qui regroupaient tous les moines (ils sont environ 130, d'apres ce que j'ai pu compter), tous les garcons de l'orphelinat, tous les enfants de l'ecole du village et toute la population adulte. Je croyais qu'il n'y avait que quelques personnes autour du monastere, mais en tout il devait y avoir environ 500 personnes a participer a la ceremonie de la nouvelle lune d'aout, la plus importante de l'annee, si j'ai bien compris, et a la ceremonie de bienvenue a l'occasion du retour du grand maitre.

Vers 15 heure les moines se rassemblent sur la place devant le temple. Un des moines commence a denouer un peloton de ficelle a cinq couleurs. Chaque participant s'enroule la ficelle autour de l'index. Tranquillement tout le monde de la communaute est lie par cette ficelle. "Sa Saintete" se promene le long de ce serpent humain avec un grand couteau et coupe la ficelle de chaque cote des indexes. Ce qui fait que chacun se retrouve avec un bout de ficelle cinq couleurs. Immediatement chacun frotte la ficelle aux parties du corps ou il pense qu'il a commis une ou des fautes. Chacun garde la ficelle jusqu'a ce que le grand maitre ait fini de liberer tout le monde de la ficelle. On attend a l'ombre en regardant, meduse, tous ces gens qui ont l'air de bien s'amuser. Le Kodak se fait aller la batterie. Je focuse surtout sur les enfants habilles en moine et le coeur qui psalmodie une litanie tout au long du processus.

Deuxieme etape: Le grand maitre se poste au milieu de la place, devant les escaliers qui menent au temple. Cette fois-ci, c'est tout le monde qui defile devant lui. Il verse une sorte de biere rituelle dans la paume de chacun. On boit et on recrache le tout dans une cuvette, apres y avoir jete sa ficelle. Ensuite on s'asperge le dessus de la tete. Toute la communaute y passe, y compris les "foreigners" comme nous.

Le coeur psalmodie toujours, pendant que ceux qui ont deja subi l'ablution se detendent a l'ombre, font des sourires aux touristes qui prennent des photos.

Troisieme etape: Devant la porte du temple, un dais couvert de tissus multicolores et de drapeaux. Les ablutions terminees, tous se precipitent pour aller se prosterner devant le daix. Un service d'ordre calme les ardeurs des enfants. A nouveau, defilement de toute la communaute. La litanie continue, sans jamais s'interrompre. Les voix sont graves et semblent venir du plexus solaire.

Quatrieme etape: Les cors, les symbales, les clochettes et les tambours sont actionnes et une procession se met en marche. Seuls les moines participent. Les villageois se dirient vers le jardin autour de l'ancienne residence des moines. Les touristes, nous, on suit la procession, qui porte le daix vers l'arriere du temple. On y brule le daix. La musique liturgique est a l'honneur. Les litanies continuent. Le tout se termine une fois que le feu a consumme le daix, les tissus et les drapeaux.

Cinquieme etape: Les moines se retirent dans leurs appartements pour prendre le fameux the aux beurre. La population villageoise et touristique elle aussi se fait servir ce merveilleux elixir. C'est accompagne de petits gateaux, en forme de sphere, jaunes, tres sucres, delicieux. Comme accompagnement avec du the sale, c'est excellent. Malheureusement pour moi, ma tasse s'est renversee, lorsque je l'ai deposee sur le parterre et je n'ai pu en boire qu'une minuscule gorgee. Il s'agit d'un the auquel on ajoute 1/2 tasse de beurre fondu (du beurre de yack semble-t-il...) et du sel. Vraiment surprenant comme gout!

Les gens se dispersent tranquillement. Mais personne ne rentre. Les moines ressortent leur attirail. On ajoute meme un baldaquin aux instruments de musique et fanions de tout genre. Tout ce monde se deplace vers le chemin a l'entree du monastere. Celui-ci est decore de magnifique dessins en chaux. Le long chemin est trace de chaque cote par deux traits d'une droiture exemplaire. A tous les metres un motif est dessine. Aux carfours les motifs debordent le chemin. Ce sont des Mandalas, des dessins rituels, de forme geometreiques tres symetriques. Ce sera plus facile a comprendre quand on pourra mettre des photos sur le net.

A l'arrivee du Grand Maitre, une haie d'honneur s'organise. Le GM s'engage dans le couloir ainsi fait et tout le monde se rue derriere lui. Devant l'entree du temple les moines chantent, devant le GM qui est au centre et recoit les hommages de tous. Il entre et s'installe a la droite de la statue de Bouddha. A nouveau la communaute defile. Devant le GM, cette fois, en commencant par les moines, les enfants, les villageois, les touristes. Chacun se prosterne et offre au GM un Kata, un foulard de soie. Il le recoit et le redonne a la personne proternee.

Ce rituel termine, les moines se regroupent devant l'entree du temple. Un d'eux distribue, a meme un plat contenant de la farine et du beurre en morceau, des pincees de farine. Tout le monde la garde pendant les incantations rituelles. Tranquillement les moines s'eloignent les uns des autres. Je supsonne qu'il va y avoir du degat. En effet, tout le monde lance sa faine dans les airs en esperant qu'elle va tomber sur la tete du voisin...

Je vous laisse le soin d'interpreter la symbolique de tous ces rituels. Les touristes, avaient toutes sortes d'explications. Certains avaient l'air bien informes. Mais qui sait? Il y avait surement de la purification dans l'air.

2003/09/26

Train du XIXe

Le monastere tibetain nous a reserve une bonne surprise: un cafe internet est ouvert depuis 2 semaines seulement, juste a cote. Alors me revoici en ligne plus tot que prevu.

Le voyage de Chandigarh a ete tres agreable. Un train de luxe pour se rendre a Kalka, environ a une heure de distance. La, on change de train pour prendre un petit train, decrit comme un "narrow gauge train". La voie est moins large que la normale en Inde. C'est un train qui date de 1903 et qui a ete construit par les Britanniques pour se rendre a leurs maisons d'ete dans les montagnes. Il est tres lent. Des banquettes a 90 degres. Mais les fenetres s'ouvrent, les portes aussi, meme quand on est en mouvement. On dirait quelque chose qui sort d'un vieux western. Il est plein et tout le monde est de bonne humeur. Son charme tient surtout au fait qu'il passe dans des paysages de montagnes fabuleux. Des tunnels, des tracels, des gens qui crient et qui font du bruit a chaque tunnel (comme les Lemieux!), et tout le monde filme ou photographie les scenes de montagnes.

Rendu a Solan, on quitte le train qui continue sa route vers Shimla, notre prochaine destination apres le monastere. On se prepare a se faire harceler par les chauffeurs de rickshaw et de taxi, mais personne ne se pointe. On grimpe donc la cote avec nos sacs a dos. Le soleil plombe, il est 13h30 environ. Rendus en haut, en ville, toujours pas de taxi, mais, oh delivrance, un hotel qui annonce meme un bar!!! Hotel Mayur. On s'y rend, la gorge seche, mais le coeur joyeux. Le proprietaire nous explique ou trouver le "taxi stand" et nous sert 2 "Golden Eagle", une biere locale qu'on a deja goutee a Chandigarh. Je ne peux que citer Helene: c'est vraiment la Mayur biere qu'on a bue depuis notre arrivee en Inde. (J'te jure Flavie, ce n'est pas moi qui l'a faite celle-la!)

Desalteres on a moins de difficulte a traverser la ville pour se rendre au taxi. On devrait payer Rs 100 pour se rendre au monastere, selon nos renseignements, mais, en nous voyant la face, le premier chauffeur nous demande "Monastery?" et nous propose Rs 200 pour le voyage. J'ai beau y mettre tout mon charme et mon habilete de "bargineux", rien a faire. Mais le voyage est tellement long que je considere que le 200 est bien merite, meme si le chauffeur doit se marrer d'avoir pogne un autre touriste un peu "twit", comme tous les touristes.

Le monastere est situe sur le sommet d'une montagne, ce qui fait qu'on peut y voir deux vallees. La "Guest House" est tres bien. Une belle chambre. Une terrace magnifique avec une vue fantastique. On apprend que les repas sont a heure fixe. Dejeuner a 7 h (chapati, beure, confiture, chai); diner a 12h (riz, dahl aux legumes); un "sweet tea" a 15h; le souper a 20h (nouilles aux legumes). Le soir-meme on a appris que la seule chose qui varie, c'est la grosseur des nouilles. Le garcon qui nous fait visiter nous avertit : la nourriture n'est pas bonne, mais elle est correcte! On prend bonne note. Il y a 7 ou 8 "foreigners" comme nous, dont une Canadienne de Vancouver qui parle tres bien le francais et qui nous aide a saisir rapidement le roulement du monastere. Un francais aussi, tres informe sur le bouddhisme et ses diverses tendances, dont celle du "Bon" (prononce Boeune: il devrait y avoir un tremas sur le "O".) On s'en reparlera probablement. On s'installe.

Apres le dejeuner du lendemain, la canadienne nous presente a l'abbee de ce monastere, "His Holiness." Pour les bouddhistes bons il est l'equivalent du Dalai Lama, ou du pape pour les chretiens. Tres chaleureux, il nous passe un petit cordon rouge autour du cou et nous dit qu'avec cela on peut aller partout dans le monastere. Seule restriction: dans le temple on ne peut s'assoire sur les coussins reserves aux moines. Il fait des farces, nous presente un moine francais qui est aussi le responsable des travaux de construction. (Contrairement a chez nous, ici le monastere est en pleine expansion.) Il interrompt son travail de surveillance pour venir parler de philsophie et de religion avec nous. On est accompagne de nos deux nouvaux amis H et J (Je ne donne pas leurs noms, parce que je ne leur ai pas demande si je pouvais parler d'eux sur Internet.) Pour le contenu on reviendra la-dessus, mais je crois qu'il y a une proximite entre la philosophie bon et la pensee de Wittgenstein, meme si je ne crois pas que le grand W pensait que l'etre humain puisse leviter...

On prend des photos et Dominique, le moine francais, nous invite aux deux ceremonies speciales qui vont avoir lieu en apres-midi: une a l'occasion de la 7ieme nouvelle lune de l'annee et l'autre pour accueillir le grand maitre (responsable des cours donnes aux moines) parti pour une serie de conferences au E-U. Quelque chose qui ne ressemble a rien de ce que j'ai deja vu. C'est de cela que je voulais parler aujourd'hui, mais je me suis perdu dans la chronolgie et nous voila deja rendu a l'heure du diner. Alors a demain pour les details des deux ceremonies.

Excusez les erreurs, je corrige demain. Le dahl n'attend pas et j'ai tres faim.

2003/09/23

Nos photos

Apres plusieurs minutes de taponnage, j'ai reussi a mettre le lien au site yahoo ou j'avais reussi a telecharge 3 photos. Mais elle ne semble pas accessible, pour le moment. De plus le cafe internet de Chandigarh ne me permet pas de lire le disque sur lequel j'ai copie les 150 photos deja prises. Vu qu'on s'en va au monastere demain, et qu'il n'y a pas d'acces a l'Internet sauf pour les moines eux-memes, semble-t-il, ca va donc prendre encore une bonne semaine avant que je puisse afficher nos meilleures photos ou envoyer d'autres messages.

Bonne semaine tout le monde, et a bientot.

2003/09/21

Glissement progressif vers le sommet

La derniere partie de notre visite du Garhwal s'est deroule assez rapidement, parce qu'on n'etait plus capable de marcher. Alors on s'est promene a cheval et en auto!

Apres notre deuxieme nuit a la station de ski Auli on est reparti vers Gangotri, la 3ieme source du Gange, mais en fait la plus importante, puisque c'est la que Vishnu, ayant le Gange dans ses nattes, l'a laisse couler en tout premier. Une tournee de 400 km environ. Ici les chauffeurs de taxi n'acceptent pas normalement de conduire plus de 200 km par jour. Alors la on a force la note un peu. Faut dire qu'on n'a pu se rendre a Gangotri meme dans la journee. Et ce n'etait pas juste parce que le chauffeur ne voulait pas conduire. Le voyage a ete interrompu par un glissement de terrain.

La mousson tire a sa fin en principe. Mais il a plu beaucoup et une coulee de boue a glisse de la montagne et bloque la route. Le chauffeur l'a appris a environ 200 km avant le glissement. On decide de s'y rendre quand meme et si la route n'est pas ouverte, on tentera de traverser a pied, pour prendre un autre moyen de transport jusqu'a Gangotri. Les kilometres s'egrainent tranquillement. La tension monte avec la fatigue. Apres 9 h de route on arrive sur les lieux du glissement: impossible de traverser en auto. Des jeeps y arrivent, mais la le chauffeur est categorique: "n'y penez meme pas", semble-t-il nous dire.

On se fait un tout petit sac a dos, le stricte necessaire et on part. Il fait presque nuit. De gentils portageurs nous accompagnent dans la bouette. Nous encouragent. Je prends des photos. Ils rigolent. Helene est habillee en indienne. Ses belles espadrilles neuves calent jusqu'a la cheville. Mais on finit par arriver de l'autre cote sans trop de difficulte. Je passe proche de m'etaler dans la snoute. Je panique a l'idee que mon bobo va a nouveau se salir et s'infecter. Mais non. Je reussis a ne salir que mes espades.

De l'autre cote on croise un autobus tout ecrapou. Il y a de gros rochers sur la chaussee. J'aurais pas voulu etre la-dedans quand c'a commence a debouler! Il semble que personne n'a ete blesse. Gangnanie est a un km. On prend un autobus. pour se rendre jusqu'a un hotel. L'hotel a une seule chambre libre. C'est meme une station thermale. Il y a une source d'eau chaude et un genre de piscine pas trop ragoutante pour s'y tremper. Mais on n'a pas le coeur a se laisser macerer dans de l'eau quasi-bouillante. On fait monter un bon diner indien choisi par notre guide. On soupe et on s'endort a nouveau comme des buches. C'est rendu qu'on peut dormir n'importe ou. La fatigue de la randonne 14 km et de la route aident a rendre acceptables des conditions qu'on aurait peut-etre trouve moins satisfaisantes il y a qq semaines.

Debout a 6 h le lendemain pour retourner prendre un taxi ou un jeep. Ils sont tous au glissement de terrain, attendant les pelerins qui vont traverser a pied comme on a fait nous-meme la veille. Sauf que personne ne vient. Des rumeurs d'un autre glissement plus bas sur la route. Les chauffeurs demandent le gros prix. On decide d'attendre. Vers 8h on reussi a negocier un transport en jeep jusqu'a Gangotri, a 2 h de route du glissement, soit 90 km. Dans la jeep on est 11 assis, 3 debout sur le pare-choc, et 2 autres sur le porte bagages!!! La route, en plus, est une des moins large qu'on ait frequentees ces derniers jours. Par endroit, il en manque des bouts. Par endroit elle est bloquee sur la moitie par un glissement. Mais le spectacle est magnifique. Il fait beau et pas chaud. On croise des groupes de pasteurs transhumants. Ce sont des gens qui parlent le Urdu. Ils ressemblent a des Afgans. Ils ont des animaux : des buffles, des chevres dont certaines a poils longs, magnifiques, des moutons. Le jour, ils dorment sur le bord de la route sous des abris de plastique et des genres de tentes. Le soir, ils roulent tout ca et ils marchent. Ils passent l'ete dans le haut de la montagne et comme on est l'automne, ils redescendent passer l'hiver a Rishikesh. Quand on les croise le jour, ce sont des petites filles d'environ 6 ou 7 ans qui gardent les animaux, dont de gros buffles. Les adultes dorment sous les tentes. Le soir, tout le monde est en marche. Et les bergers transportent dans leurs bras les agneaux et les petites chevres! Tout ce beau monde est sur la route, qui est large, au mieux, comme un trottoir de la rue Mont-Royal!

Rendu a Gangotri on visite le temple qui marque le lieu ou le Gange a ete donne aux hommes par Vishnu. Une petite ceremonie toute simple, qui ne nous coute que Rs 102. Le pretre nous marque d'un point rouge dans le front, nous fait boire un peu d'eau du Gange, nous asperge la tete, nous donne des petits bonbons, comme ceux que j'ai deja recu sur le pont a Laxmanjhula. On sonne la cloche et on quitte les lieux. Premiere etape: se louer des chevaux. Pas question de marcher. Les 36 km des deux jours precedents nous ont amoindris pas mal. Encore du taponnage de negociation pour le prix des chevaux. On s'entend sur un prix Rs 1 600 pour l'aller retour, soit un autre 36 km. A bien y penser, ce n'est pas trop cher payer ;0).($50,00 canadiens pour 2 chevaux, ou plutot 2 mules, pendant 2 jours)

La, tout un apprentissage a faire. Les "riders", ou muletiers, nous font comprendre qu'on doit se tenir fort et se pencher par en avant en montant et se tenir en arriere de la selle et se pencher par en arriere en descendant. Tout va tres bien. Jusqu'a ce que ca commence a monter et descendre vraiment. On n'est pas tombe dans le precipice qu'on avait constamment a notre droite en montant, mais on a eu assez peur merci. Surtout en descendant. Les etriers devaient etre monte un peu pendant qu'on se penchait par en arriere. Sauf que lorsque tu es deja couche sur le cheval, que tu as les espadrilles a cote des oreilles de la bete et qu'a droite c'est le vide total, eh ben, les papillons montent et les muscles se tendent.

Cinq heures pour monter jusqu'au glacier, soit 18 km. Y pas a dire, ces chevaux sont plus rapides que meme les porteurs du gouverneur. Plus rapides que nous en tout cas. De 5h a 5h30 on se promene vers le glacier d'ou coule la riviere Bi (?) . Harry n'ose pas faire un "holy dip" dans le Gange. Il fait tres froid, et l'eau sort de dessous d'un glacier. Alors... Cependant il prend une bouteille d'eau pour rapporter a ses parents.

Une demi heure plus tard les chevaux nous ont ramene au camp Bhojvasa, mais il n'y a plus de chambre. On soupe tranquillement, apres avoir reserve nos places dans le dortoir! Une autre premiere dans notre vie de voyageur. La soupe est bonne, mais elle vient de Cambel, je crois. Un chilien, un Vancouverois sont la aussi. Un brin de jasette, mais on est tellement fatigue et surtout tellement gele qu'on n'est pas tres tres jasant. Je ne pense qu'a ma paillasse et a la grosse couverture de laine qui l'accompagne.

Un fois sous les couvertures, il fait mieux. Il ne fait pas bon, mais mieux. Je finis par arreter de claquer des dents. La maison est en bois, mais pas de chauffage. Il fait en bas de 10c certainement. Pas question de prendre de douche: pas d'eau chaude... Il y a deja 4 personnes de couchees et il n'est que 6h45... Deux bresiliens deguises en hindou, avec une couche a la Gandi grelotte et toussote. Eux non plus ne sont pas tres jasant. Les Indiens placottent a qui mieux mieux. Helene placotte avec Harry de theologie. Moi je ronfle.

Le lendemain a 7 h on reprend nos betes et envoye en bas. On decide de descendre le plus vite possible, histoire de se rendre a Rhishikesh le meme jour. Vers midi on est rendu a Gangotri, A 2h une jeep bondee nous a conduit au glissement de terrain. La traversee est un peu plus facile : la boue a seche un peu. Il y a tout de meme un gros camion d'enlise jusqu'aux essieux. H est certaine que notre chauffeur a foutu le camp. Mais non. Il est la. La route du retour est longue.

Heureusement qu'on a achete une bonne biere froide avant d'arriver. La premiere depuis deux semaines. On la sirote tranquillement assis dans notre chambre en trouvant qu'on est pas mal chanceux.

Fin du premier chapitre de notre visite en Inde. Demain on part pour Chandigarh, la ville concue par Neru, selon les Hindis a qui on en a parle, et par Le Corbusier, selon nos sources au Saguenay. On va ben voir qui a raison

Je n'ai pas le temps de corriger mes fautes. Peut-etre demain a Chandigar