2003/11/15

Tchou-tchou et gueling-guelang

De tous les moyens de transport la nuit, en Inde, c'est décidément le train en classe ''A-C, three tiers'' qui est le plus agréable! Air-climatisé et une couchette. Moins grande que celles de la classe ''Two tiers'', mais pas mal plus stable que la couchette de l'autobus. On y a passé 12 heures confortablement. L'air climatisé faisait en sorte qu'on appréciait les deux draps et la couverture de laine inclus. Heureusemet que j'ai mis mes bouchons! Hélène, en observatrice chevronnée m'avait fait remarquer qu'en plus de réduire les décibels ils avaient aussi le mérite de garder les oreilles au chaud, je ne sais trop pour quelles raisons. Même si j'ai eu froid de partout, je n'ai pas gelé des oreilles. Et pas trop poqué le lendemain.

Rendu à Thivim, une gare au nord du Goa, on a pris des autobus pour se rendre à Mapusa et un autre pour atteindre la mer à Arambol. Ce petit village de pêcheur nous a été conseillé par un jeune Américain en quête de gourou tantrique à Rishikesh, au tout début de notre voyage. C'est supposé être beaucoup moins "ravant" que les autres plages de Goa. De même que Palolem. Ce sont donc nos deux destinations plagières au Goa. On doit dire que le jeune amateur de sensations fortes avait bien raison. Arambol est très agréable. En plus nous arrivons au tout début de la saison touristique. Ce qui veut dire que les gens ont hâte de nous voir. On nous attend de partout. Et c'est encore un peu moins cher que ça ne le sera à Noël, la haute saison. Pas beaucoup de monde itou. Donc la plage nous appartient, à nous et aux pêcheurs...

Ici il fait très chaud. J'aurais pu intituler cette entrée Le fond de l'air est chaud... C'est tout le contraire de chez nous: le vent rend le fond de l'air frais encore plus frais. Ici le vent rend la température agréable. Dès qu'il tombe, elle monte. Ce matin, en revenant de la messe de 8 heure, on était tellement en sueur qu'on a dû prendre une douche. Pendant qu'on tentait de se rafraichir sous notre ventilateur, à côté, par notre fenêtre on voyait une trentaine de personnes qui s'activaient sur un chantier de construction: on coulait du ciment pour finir le toit d'une petite cabane. Très bien organisé. Des femmes et des hommes transportaient, sur leur tête, du ciment, du sable et du concassé vers un malaxeur. Le ciment prêt était vidé dans un bac. Trois hommes le mettaient dans des chaudières que d'autres se passaient en faissant la chaîne, dans l'échelle, jusque sur le toit. Ils ont fait cela jusqu'à ce que la toiture soit finie, ie vers 13h. Il devait faire au moins 35 c... Juste à les regarder, ça retardait notre rafraîchissement!

Oui on revenait de la messe de 8 heures! On visite bien les temples de toutes sortes, on a ben le droit de visiter une église catholique! On a même communié! Fallait bien. On aurait été les seuls à ne pas le faire. L`église était bondée. Deux à trois cents personnes. Pas juste des femmes non plus. Pas justes des vieux non plus. La moyenne d'âge devait être autour de 30-35 ans. (En nous comptant!) L'officiant ne dépassait pas 35, ainsi que celui qui a fait le deuxième sermon (oui, oui, deux sermons).

Très semblable à chez nous comme liturgie, à quelques détails près: discrimination sexuelle, les hommes d'un bord et les femmes de l'autres! On a failli créer un incident diplomatique quand Hélène a passé proche de s'asseoir du mauvais bord. Il y a bien sûr aussi le deuxième sermon. Le tout se déroulait en Konkanais, langue dominante au Goa. Les sermons étaient très intéressants: l'un portait sur la communication, vu que c'est la journée de la communication ici. L'autre sur la responsabilité. Si on le sait ce n'est pas parce qu'on a suivi un cours rapide de Konkanais mais bien parce qu'on y utilisait des mots anglais, comme "Internet", "casset player" etc, dans le premier cas et "responsability" dans le deuxième. Mais c'est surtout parce qu'on nous l'a traduit par la suite. Ce qui les rendait intéressants c'était surtout la gestuelle des prédicateurs. Ils parlaient comme des Indiens, même s'ils sont catholiques. Les mains bougent continuellement, les yeux et le visage sont encore plus expressifs que les Italiens qui discutent autour d'un verre de vin. Essayer de comprendre une langue qu'on ne connaît pas, juste par la gestuelle, est un exercice agréable, au point de rendre tolérable des sermons que je ne peux plus tolérer depuis l'age de 16 ans. Les hosties indiennes me semblent plus goûteuses que les nôtres. (Hosties masala?) Faut dire que je 'ai pas gouté dernièrement.

On reste encore une journée ou deux avant de se rendre dans la capitale du Goa : Panaji

Ite misa est!

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