2003/10/27

A la belle etoile

Le Rajasthan est aussi tres astronomique! On n'a pas pu resister a un petit safari dans le desert, a dos de dromadaire, meme si l'entreprise est essentiellement touristique. On est des touriste apres tout. Helene y pensait depuis longtemps. Sa mere avait vu cela a la tele. On y est alle. On ne regrette pas du tout, meme si les dunes n'etaient pas vraiment a la hauteur de nos attentes.

A Jaiselmer, les touristes sont convies a voir le desert. Toutes sortes d'expeditions sont possibles. On a opte pour le forfait d'une journee avec dodo dans le sable, et repas sur les dunes. On devait prendre deux jours, mais on a pense qu'un seul jour sous le soleil a dos de chameau devrait nous suffire, suite a quelques jours a tenter de se refraichir sur l'heure du midi, tellement la chaleur est intense ici. On ne l'a pas regrete non plus.

Le groupe s'est reuni dans le jardin de l'hotel Paradise: 4 autres personnes et nous. Les quatres autres femmes, en fait, ont opt/ pour le forfait deux jours, mais eux aussi en ont eu assez, vers 10h le lendemain, et tout le monde est revenu au paradis en meme temps.

Une ballade d'une trentaine de km en jeep pour se rendre au point de depart du safari. Rendu sur place on est accueilli comme de la visite rare. On se presente rapidement et hop tout le monde en selle. Le trajet prend ensuite deux heures environ avant la pause pour le diner sous un arbre, en plein milieu d'une riviere desechee. Pas grand chose d'autre a dire sur l'experience dromadairienne. C'est comme a Pushkar, sauf que je n'ai pas eu de probleme. Nos betes sont tres calmes, meme si le mien soufle tout le temps comme le vent dans une cheminee, sans compter les petarades assez nauseabondes de toutes la troupe, (de chameau, bien sur: y avait du methane dans le sentier.)

Le bivouac s'organise rapidement. On nous installe sur des tapis, a l'ombre. Le feu est parti tellement rapidement qu'on ne s'en est meme pas rendu compte. Un des chameliers s'occupe des legumes, un autre du the, les plus jeunes entravent les betes pour etre certains de les retrouver apres diner. Je croyais qu'on aurait un petit repas froid. Pas du tout. Un plat d'aloo gobi, un curry au patates et au chou fleur. Des chapatis fait a partir de la farine. Nous on cause avec nos compagnes de routes, deux francaises et deux allemandes.

Le diner prend environ 3 heures, sieste incluse. Faut dire qu'au soleil c'est insupportable. Rien ne bouge. Tout ce qu'il y a de vivant est allonge quelque part, la ou s'est le moins inconfortable.

Apres la sieste, les selles sont remises en place, tranquillement. Et on se remet en route pour une heure environ, jusqu'a un oasis, tout pres d'un village, ou les femmes venaient puiser l'eau a tour de role. Des saris aux couleurs flamboyantes. Des urnes de cuivres en equilibres sur leur tete. La vie de la femme n'a pas l'air facile dans ces petits villages non plus. Une bonne infrastructure de plomberie pourrait les liberer de ces corvees quotidiennes.

Vers 17h30 on s'arrete a nouveau, sur les dunes. La on etait vraiment content de voir qu'un petit debrouillard avait reussi a apporter jusque la quelques bonnes bouteilles de biere bien froides. Elles vallaient bien les Rs 80 qu'il demandait. Rafraichi, on peut monter sur la plus haute dune pour aller voir le coucher de soleil. Il y a deja 3 ou 4 autres touristes. Nous qui esperions aovir une idee du Sahara, nous avons ete decus. On pensait marcher en caravane sur des dunes pendant des km... Pas de chance. Le paysage traverse etait plutot semi-desertique. Pas d'arbre. Quelques arbustes. De la pierre, du sable. Il y avait quand meme des dunes. Le sable nous rentrait quand meme partout. Pour experimenter le Sahara, je crois qu'il va falloir y aller!

Pendant que nous reluquions le spectacle, les chameliers popotaient. Un autre repas complet, avec du riz en plus. Une cuisine assez simple comme gout, meme si elle necessite pas mal de debrouillardise sur un feu de camp dans le desert. Le soleil se couche vers les 18h30. Alors on a mange a la noirceur, une lampe frontale en position et l'affaire est ketchup. Un des chameliers vient nous accompagner pendant quelques minutes. Il joue de la bombarde! Il est tout surpris d'apprendre que c'est un instrument traditionnel de chez-nous aussi. Je me demande bien quelle origine commune ces 2 traditions peuvent bien avoir. Si quelqu'un en anthropologie ou autre chose a une idee, j'aimerais bien la connaitre.

Mais la ou on en a vraiment eu pour notre argent c'est de dormir a la belle etoile. C'etait ma premiere experience de dormir toute une nuit dehors, sans tente. Je ne pouvais m'empecher de me demander ce qu'il nous arriverait, si tout a coup il se mettait a pleuvoir en plein milieu de la nuit. Vieux reflex de quebecois qui n'a jamais dormi dans le desert! Vu que c'etait la nouvelle lune, il n'y avait que des etoiles. Quel spectacle. La voie lactee, toute etalee au dessus de nos tetes. Mars qui brillait encore tres fort. Et des milliards d'autre etoiles. Et des dizaines d'etoiles filantes. Je ne sais pas s'il y a ici l'equivalent de la nuit des Perseides, ou si c'est comme cela tous les soirs, mais il y en avait beaucoup et plusieurs qui traversaient toutes la voute celeste. Les constellations sont un peu vire de bord, mais pour quelqu'un comme moi qui n'y connait pas grand chose, ca n'enleve rien au spectacle. Et compte tenu qu'on dormait sur des matelas plutot minces, que le sable est plus dur qu'il n'en a l'air, j'ai pu, ainsi que les 5 autres personnes aussi, les observer presque durant toute la nuit. Je dormais un peu. Un bruit ou une bosse me reveillait. J'en profitait pour regarder le ciel. J'ai meme invente un jeu: Je n'avais pas le droit de fermer l'oeil avant d'avoir vu au moins une etoile filante.

Ce matin, meme branle bas: vers 6 heures une petite voix, celle d'Ali, le fils de 12 ans du chef chamelier, qui nous chuchote: Good morning, chai, chai. Il faisait froid, ce matin. On avait de grosses couvertures, nos chandails de laine et on endurait tout cela sans probleme. Mais la chaleur est revenue tres vite. Le retour s'est fait tranquillement aussi. Certains on fait un peu de courses avec leur betes. Nous on a prefere pas. Les regions lombaires preferaient y aller "slowly, slowly", comme disait Ali. On s'est concentre sur la maitrise des bruits de bouches qu'il faut faire pour conduir un dromadaire. Helene etait vraiment bonne pour imiter le cahemlier. Moi je n'osait pas, croyant que tout cela etait inutile. Mais non. On a reussi a les faire marcher assez vite, pour rattraper le groupe qui avait galope plus tot.

Plutot douleureux pour l'entre jambe. Je ne croyais pas les dromadaires si larges. Ca prend un assez large compas pour y etre a l'aise. Les 4 autres filles ont decide de faire comme nous et de couper la derniere partie du safari. Je crois qu'elles avaient le meme genre de probleme que nous.

Une bonne douche et une bonne biere ont fait des miracles. Nous sommes prets a essayer d'autres trucs de ce genre.

Plus que 4 jours au Rajasthan. On part demain pour Jodhpur et apres Udaipur

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