2004/04/19

Le sud du Viet Nam

Non on n'est pas encore rendu a Saigon. En fait on vient tout juste de traverser l'ancienne frontiere entre le Nord Vietnam et le Sud Vietnam, ce que l'on avait appris a appeler la Zone De-militarisee, durant la "guerre des Americains". On voyage, depuis Ha Noi, en autobus. Un billet ouvert qui nous permet d'arreter tout au long de la route qui mene a Saigon. Assez fantastique de pouvoir faire 1 700 km de bus pour 25$ Us!

Presentement nous sommes a Hoi An, petite ville au sud de Danang. On est arrete a Ninh Binh en premier pour y visiter Tam Coc. Assez spectaculaire de se promener dans des rizieres avec des montagnes qui ressemblent a celles de la Baie de Halong. Des milliers de photos, toutes plus belles les unes que les autres ;0)

Apres une nuit d'autobus on s'est arrete a Hue pour quelques jours. On ne pouvait pas ne pas arreter a Hue. On l'a trop souvent vu au telejournal dans les annees 70. Deux excursions guidees: une autour de la ville, a dos de motos. Aussi difficile pour les foufounes qu'une journee de dromadaires, mais pas mal plus rapide!

Je voulais aussi voir la "DMZ" (Demilitarizes zone) comme on l'appelle ici. En mini-bus cette fois, compte tenu des distances. On avait le choix entre 2 types de visite guidee. Une officielle, avec guide sanctionne par le gouvernement. Une organisee par une compagnie privee. Un peu tanne de la langue de bois qui est omnipresente dans les musees, on a opte pour la compagnie privee. Notre guide etait un ancien eclaireur pour les Marines, dans la Dmz. Lieutenant dans l'armee du Sud-Vietnam. Pour s'y rendre on a du revenir sur nos pas, remonter vers le nord, le long de la route nationale no 1. Premier arret devant un monument en l'honneur des 3 000 civils tues par les bombardements alors qu'ils tentaient de fuir vers Hue, durant l'offensive du Tet en 1968. Selon le guide c'etaient les VC (Viet Cong) qui bombardaient. J'imagine que dans l'autre visite guidee, ils devaient etre bombardes par les forces "fantoches" du sud. Pas en mesure de savoir exactement ce qui en est. Ce qui m'a frappe surtout c'est de penser que la veille on est passe au meme endroit en autobus, au petites heures, sans meme s'en rendre compte. On circulait sur une route, point. Soudainement elle prenait une autre dimension. Les images des centaines de bulletins de nouvelles, tous plus atroces les uns que les autres commencaient a correspondre a un vrai lieu et pas juste a quelques choses de virtuel. Et durant tout le reste de la visite c'est continuellement cette impression qui me revenait. Les traces de la souffrance causee par la guerre sont disparues, ou a peu pres. Met elles sont encore la, visibles a ceux qui prennent la peine de regarder un peu plus attentivement que je ne le faisais avant. Depuis cette visite, on s'est rendu compte qu'il y avait des dizaines de cimetieres le long de cette route. En plus de ceux habituels il y a tous ceux des victimes de la guerre. Depuis cette visite aussi, je vois d'avantage d'unijambistes, de blesses et d'estropies. Hier par hasard nous sommes tombes sur un bulletin de nouvelles en francais, diffuse par la tele d'Etat, qui portait justement sur les efforts faits pour integrer les handicapes nes suite aux mefaits des ex-foliants comme l'agent orange.

Hoi An est une toute petite ville qui n'a presque pas subi de dommages lies a la guerre. Le port de mer avait ete demenage une vingtaine d'annees avant a Danang. C'est cette ville qui a subi le plus de dommages. Mais ici a Hoi An, on peut voir des vielles maisons du XVIIIe et XIXe siecles. Je crois qu'il n'y a pas d'autre endroit au Vietnam ou on peut en voir autant. On se promet d'y passer quelques jours pour explorer toutes ces beautes. On veut aussi voir Danang et My Son pour pouvoir admirer les tresors de la culture Cham qui a ete florissante dans cette region pendant quelques centaines d'annees. On s'en reparle.

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