2005/07/14

Manille et les typhons de tout genre

Depuis dimanche que nous explorons Manille. Une ville assez difficile a decrire. Le Lonely Planet dit que c'est une des grandes villes les plus laides. On y lit aussi que la grande majorite des touristes la fuient, comme toutes les grandes villes. Ce qu'on a trouve de plus interessant c'est ce que nos amis les psy appellent la resilience.

Tough la Manille! Detruite a plusieurs reprises elle est encore le centre de la culture philippinoise. Les Espagnoles lui ont deja fait la passe. Les Japonais l'ont massacree pas mal au debut de la guerre et les Americains ont fini la job pour en deloger les Japonais. La deuxieme ville la plus bombardee apres Dresde, selon des informations. En visitant "Intramuros", la vieille ville coloniale qui a ete reconstruite dans les annes 80, on a vu un monument aux disparus sans noms de la 2ieme guerre mondiale. Les bombes americaines ont tout rase, laissant plus de 100 000 morts dans ce seul quartier.

Notre visite des musees, du quartier Chinois, de Malate ou nous sommes installes et de breves incursions dans les municipalites de Makati (centre des affaires et residences cossues) de Quiapo ne nous ont pas permis de connaitre grand chose. A peine un feeling qui nous vient surtout de nos experiences en taxi et en metro (Le LRT, comme on dit ici). La circulation est plutot lente. Pas parce que les chauffeurs sont tres prudents. Mais a cause des bouchons. Aux heures de pointe c'est tres laborieux de circuler.

Un scandale politique mobilise l'attention depuis notre arrivee au pays. La presidente, elue depuis un an a peine est impliquee dans un scandale de trafic d'influence: des conversations telephoniques enregistrees a son insue tendraient a prouver qu'elle a essaye d'influencer le comptage des votes dans plusieurs burreaux de scrutins de Mindanao. L'opinion se mobilise. On veut qu'elle demissionne. Huit membres de son cabinet l'ont fait en lui demandant d'en faire autant. Elle a du s'excuser publiquement de sa maladresse et demander pardon. Ce ne fut pas suffisant pour etouffer les protestations. Elle a donc du demander a son mari de s'exiler volontairement aux E-U, ce dernier etant mele dans toutes sortes de manigances et de trafic d'influence. La rumeur veut qu'elle devra aussi faire quelque chose avec son fils qui aurait trop bien suivi l'exemple de son pere. Brefle, ca va mal a shop pour la madame.

La societe civile est divisee: certaines associations demandent sa demission, d'autres l'encouragent a rester. Depuis une semaine des manifestations ont lieu a tous les jours dans le quartier des affaires. A voir les medias, on pourra penser qu'on est sur le bord d'une guerre civile, mais dans les rues, autour de nous, la vie continue tranquillement. Pour le moment tout cela semble se derouler dans la bonne humeur. Personne ne semble inquiet. Ici, il y a une tradition de revolutions, de coups d'etat, de changement revolutionaire de gouvernement. Marcos a ete renverse par un soulevement populaire. L'avant dernier president aussi. J'ai l'impression que la population en a vu d'autre et qu'on ne s'emeut pas pour si peu.

Ce qui me surprend le plus, c'est que tout cela n'a rien a voir avec les bouleversements politiques sur l'ile de Mindanao ou la population musulmane reclame l'independance politique. Complexe et complique. Esperons qu'il n'y aura pas de typhon.

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