2003/04/06

Sacs à testostérone

Baudrillard disait que la première guerre du Golfe n’avait pas eu lieu, puisqu’on ne la percevait que sur les écrans cathodiques : un immense jeu vidéo, irréel : pas de sang, pas de cadavre mutilé etc. Les images qui sortent de nos écrans ces temps-ci ne laissent pas la même impression d’irréalité. CNN n’est plus l’unique source d’images et de nouvelles. On ne voit pas que des images vertes. Les journalistes « en-lités » (embedded) avec les troupes américano-anglaises nous font vivre l’événement en direct. Les chaînes de nouvelles continues sont devenues des pourvoyeurs de « porno de guerre » que les amateurs de vrais « reality shows » consomment/commentent allègrement. C’est ce que constate Jamie Doward dans The Observer d’aujourd’hui en analysant la couverture de la guerre par les chaînes anglaises.

Josée Blanchette , dans Le Devoir de vendredi, voit plutôt la chose du point de vue du téléphage lui-même. Son Namour est passé de coach d’estrade à général d’estrade. Pas moyen de lui faire manquer la guerre : un vrai sac à testostérone, qui salive devant tous ces combats, qui connaît tout de cette guerre. "Mucho macho man".

Est-ce pour ça que les journalistes risquent de se faire tuer, que les soldats acceptent de tuer et de risquer de se faire tuer? Trop plein de testos?


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