2005/02/16

Fermeture de W… à Jonquière : les choses se corsent


Depuis la conférence de presse des TUAC de la fin de la semaine passée, à Jonquière, on sait qu’ils n’appellent pas tout de suite au boycott parce que le but pour le moment est d’amener W… à garder son magasin ouvert, avec une première convention collective. La stratégie, exiger que le gouvernement fasse respecter la loi du pays, le code du travail, et qu’il nomme un arbitre qui pourra décréter le contenu de la convention collective après avoir entendu les parties. La bataille devient politique.

Ils ont tout à fait raison. L’enjeu ce n’est donc plus uniquement la dignité des travailleurEs face à un employeur sans scrupule. C’est aussi le pouvoir de l’État lui-même face aux multi-nationales.

Une lettre au lecteur dans le journal local, par Jean Murdock, professeur de Science politique au Cégep de Jonquière insiste à juste titre sur cet aspect : « Dans le contexte actuel de la mondialisation des marchés et de la gestion néolibérale de nos sociétés, et notamment depuis l’adoption des modifications aux lois du travail et de la déréglementation des services publics au profit du secteur privé, c’est le début d’une désintégration graduelle des pouvoirs publics,de ceux de la société civile, de la démocratie, voir même de la nation. » (Le Quotidien 14 février 2005, p. 9)

Si le gouvernement Charest n’est pas capable de faire respecter nos lois par une multi-naionale, qui va nous protéger de la voracité de tous les aspirants W… ? Pourquoi Alcan, Abitibi-Consolidated et tous les autres ne pourraient pas faire la même chose, en menaçant elles aussi de fermer et de s’en aller ailleurs. On n’est pas dans un pays du tiers-monde sans loi pour protéger le bien commun et où les multinationales peuvent faire la pluie et le beau temps. Du moins pas encore. C’est aussi pour cela qu’il faut appuyer les travailleurEs de W... et aider Charest à nous faire respecter par ces montres, ces « corps sans âmes », comme le disait si bien la génération de nos parents.

La bagarre s’envenime, comme on pouvait s’y attendre.

W... se lamente partout dans la province, sauf dans la presse régionale du Saguenay, que la semaine a été très éprouvante. Et laisse savoir à tout le monde qu'il s'agit de 10 000 emplois qui sont en jeux, en fait. Snif, snif. W... ne croit tout de même pas qu'elle a créé ces emplois. On le sait bien que toutes ces jobs ont été perdues ailleurs avec la fermeture de tous les concurents qui ont été étoufés. W... ne crée jamais d'emploie, ça on le sait.

J’apprends par un ami qu’une de ses connaissances vient d’être engagée comme agent de sécurité par W... à Jonquière. (Encore de la création d'emploie par W...?)Un contrat de 3 mois ! Pour une durée qui va au delà de la date de fermeture prévue du 6 mai donc. Pourquoi des agents de sécurité ? Faire de l’intimidation auprès des employéEs peut-être ? Les filmer, peut-être ? (Il faudrait peut-être un commando qui filmerait les agents de sécurités itou.)

Faible taux de participation des employéEs aux assemblées d’information organisées par les TUAC. Le syndicat prétend que c’est à cause de l’intimidation par des agents de sécurités. Des menaces de mort à un employé, depuis l’annonce de la fermeture.

On n’a pas fini d’en entendre parler.

Waldan un des collaborateurs du blogue La Tribu du verbe, publie un document qui donne des informations intéressantes pour tous ceux qui croient faire des économies en achetant chez W… A voir sans faute. Excellent instrument pour développer l’appuie à cette lutte.

Pis à part cela, avez-vous commencé à économiser votre tonne de carbone, en ce beau début d’application de Kyoto. Une bonne façon : économisez des hydrocarbures en n’allant pas chez W.

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