2008/05/01

Le requin de Las Peñitas

A quelques kilomètres de León, un petit paradis sur le bord de la mer. Las Peñitas est un village de pecheurs d'abord et avant tout. Mais c'est aussi un site touristique extraordinaire. On se l'imagine assez facilement quand on apprend qu'il y a une plage extraordinaire de 20 kilomètres de long. En plus une bonne partie de cette plage est en fait un barachois: d'un côté le Pacifique et la plage de sable;

de l'autre une lagune dans laquelle se jettent quelques rivières bordées de palétuviers. Une zone protégée: le Parc Juan Venado. Des oiseaux migrateurs de toutes sortes, du chevreuil, des iguanes, des ratons-laveurs.


On devait rester une journée parce que les plages du Pacifique sont tellement pas pacifiques, justement, à cause des vagues et des courants, qu'on n'aime pas tellement s'y baigner. Parfait pour le surf, pas agréable pour se laisser macérer tranquillement. On y a passé trois jours. Je ne vous parle que des pêcheurs, aujourd' hui, parce qu'il nous a été donné de voir quelque chose que je n'avais jamais vu: l'arrivée des pêcheurs et la préparation du poisson sur la plage. Le jour où on y était une barque contenait trois raies et un requin ¨Hammer Head¨. (Je ne connais pas le nom en Français.)

Le barachois protège les rivières et la forêt de mangrove et permet aussi aux pêcheurs de ranger leurs barques en toute sécurité des frasques du Pacifique. A la marée basse, la rivière se déverse dans la mer et à la marée haute la mer entre dans la lagune. Un courant assez fort, comme on peut voir avec cette photo:

Au bas de la photo, la terre ferme, en haut, l'ile et le Parque Juan Venado, à droite le Pacifique, á gauche la lagune, le village, notre hotel et, un peu plus vers le haut, la rivière et la forêt de palétuviers. Face à l'embouchure de la rivière, notre auberge, La Barca de Oro. (Aucun rapport avec Nelligan.) A gauche le village.


La pêche s'organise autour de la marée. Pour sortir et entrer dans la lagune, il faut franchir le barachois (environ 30 cm d'eau à marée basse), sauter les vagues qui déferlent.

Au moment où on s'est rendu sur la plage, la marée n'était pas encore assez haute pour que le passage se fasse facilement. Les barques devaient être poussées. Le nettoyage et la vente du poisson se fait donc sur la plage et les pieds dans l'eau. L'eau, les vautours et les frégates se chargent de faire le ménage.


La deuxième barque à arriver contenait un requin


et trois raies.

Le dépeçage se fait donc rapidement, in situ. Une fois l'aileron du requin coupé, une course folle commence.


On remonte le requin plus haut sur la plage pour travailler plus à l'aise.

Je croyais que ce jeune homme cherchait à récupérer une partie succulente, comme le foie ou je ne sais trop quoi. Mais non. Le requin est une femelle en gestation. Et il voulait les petits.

Tout s'est fait tellement rapidement et j'étais tellement surpris que je n'ai pas réussi à les photographier, les petits, pas les pêcheurs. En plus, je ne savais pas si ces jeunes appréciaient faire l'objet de mon attention. Je n´avais pas encore eu le temps de leur demander si ¨puedo sacar una foto de ustedes¨! Alors je ne peux vous montrer que cette image prise de loin et agrandie au delà du raisonable. Par la suite, je me suis rendu compte qu'ils étaient très fiers de leurs prises et pas du tout mal à l'aise devant un photographe. Dix minutes plus tard le requin était prêt à passer à la cuisine ou au bar à sushi. Pour les raies, ce fut un peu plus long : beaucoup de cartilages et peu de chaire. En plus un peu trop ¨chewy¨, comme disait un surfeur de mon âge, pour faire du bon sushi.











Je vous laisse sur votre appétit, si vous attendiez des photos de crocodiles. Notre visite dans la mangrove ne nous a pas permis d'en photographier. Hélène est la seule à en avoir vu un, de toutes façcons. Un caïman, en fait. Et elle n'a pas eu le temps de sortir sont ¨big zoom¨ de son sac. Moi j'aurais eu le temps de dégainer mon petit Nikon, mais je n'ai rien vu. J'ai réussi à prendre un raton-laveur et des aigrettes blanches, mais vous connaissez déjà cela.

3 commentaires:

Anonyme a dit...

Mioum!! Tout ça semble arfait pour une bonne ceviche!! Elles sont bien belles les photos!

Geneviève

Anonyme a dit...

Wow!

Ça à l'air bon ce requin là!! Mais qu'est-ce qu'ils ont fait des petits?

xx
Flavie

Edouard a dit...

Les petits requins pas encore nés, sont, selon le pècheurs, un v-ritable délice. Ce n'est pas pour rien que je n'ai pu les photographier: partis le temps de le dire!