Gracias vue de la terrasse de notre chambre
Une ville tranquille. Pas vu une seule arme à feu, même devant les banques, alors qu´à Santa Rosa, même les camions de Pepsi ont des gardes armées et qu´à Copan Ruinas les vingt membres du club de ¨quads¨ se promenaient à toute allure dans les rues de la ville en faisant beugler leurs machines et portant fièrement leur 45 à la ceinture, tout juste à côté de leur cellulaire (ce qui me semble plutôt dangeureux: une petite distraction et c´est la catastrophe.) A Gracias, on a límpression d´être dans une ville de cowboys ou tous les guns ont rangés discrètement à la sacristie.
En fin de semaine on est retourné à Gracias. Toute la fin de semaine. La première visite ne nous avait pas impressionnés. En fait on n´a vu que le restaurant de l´Hotel Guancascos, tout à fait charmant par ailleurs, et les eaux thermales. Mais nos amiEs nous ont convaincus qu´il y avait quelque chose d´intéressant dans cette petite municipalité. Après tout elle a déjà été la capitale de l´Amérique Centrale, avant les nombreuses guerres civiles qui ont conduit à la division territoriale actuelle. Et ils avaient bien raison.
Une ville tranquille. Pas vu une seule arme à feu, même devant les banques, alors qu´à Santa Rosa, même les camions de Pepsi ont des gardes armées et qu´à Copan Ruinas les vingt membres du club de ¨quads¨ se promenaient à toute allure dans les rues de la ville en faisant beugler leurs machines et portant fièrement leur 45 à la ceinture, tout juste à côté de leur cellulaire (ce qui me semble plutôt dangeureux: une petite distraction et c´est la catastrophe.) A Gracias, on a límpression d´être dans une ville de cowboys ou tous les guns ont rangés discrètement à la sacristie.
La capitale du district de Lempira est entourrée de montagnes, dont le mont Celaque, le point le plus haut du Honduras. Mais la ville elle-même est construite sur le plat. Ce qui fait que la circulation est beaucoup plus facile pour les piétons et les touque-touques. Y´a juste notre hotel, (oui on est retourné au mème restaurant, Hélène ayant remarqué que les chambres du troisiéme, adossées à la butte, avaient une belle vue sur la ville et les montagnes environnantes) qui est sur les hauteurs, adossé qu´il est à la colline aux limites de la ville. On s´y est promené tranquillement en arrivant vendredi après-midi et toute la journé samedi. Dimanche a été réservé à observer la procession du dimanche des rameaux.
Un campesino et sa fille, endimanchés pour le dimanche des rameaux.
Les gens sont biens accueillants comme les hommes de la brigade de réfection de la route avec qui j'ai longuement parlé de l´art de construire des chemins en pierres. C´est d´ailleurs le contremaître de l´équipe qui a d´abord attiré mon attention sur le caractère sécuritaire de sa ville. Il m´a ensuite fait une confidence: les Canadiens sont bien plus sympathiques que d´autres, selon lui. J´ai eu comme l´impression que le tourisme était en train de devenir une préoccupation pour ¨la gente¨ locale! Pas eu de problème à obtenir l´autorisation de photographier l´équipe de voirie. Le garçon qui vidait sa brouette de ciment a mème gentiment ralenti son mouvement pour être certain que je puisse capter toute l´intensité du moment. Bien fins!
Un fort, juste au dessus de nos têtes, à l´arrière de notre chambre. Plutôt un fortin. Deux petits canons, des meurtrières et des tourelles, comme dans les films d´Hollywood. Il a été construit durant la période de guerres civiles et constitue une des attractions touristiques de la ville actuelle. Samedi soir il servait de salle de réception pour une noce. Y´a pas grand chose de mieux qui puisse arriver à un fortin. Son intérêt majeur réside dans le fait qu´il est entouré d´un parc accessible à ¨la gente¨. Un coup d´oeil magnifique sur les couchers de soleil, derrière le mont Celaque. Et les jeunes amoureux s´y retrouvent pour assister au spectacle et faire ce que font tous les amoureux.
Il y a aussi le Musée de la Casa Galiano, une merveilleuse maison coloniale, avec un grand jardin botanique et des explications intéressantes sur la région, sur la population autochtone, les Lencas, leurs mythes, leur artisanat. Mais c´est surtout la qualité de la rénovation des bâtiments qui est remarquable, un projet de l'Espagne. (Une jeune prof d´espagnol qui a déjà travaillé pour Solidarité Sud nous faisait remaquer comment il est curieux que les principaux programmes de collaboration que l´Espagne a mis sur pied avec le Honduras consistent à reconstruire ce qu´ils avaient déjà construit il y a deux et trois cents ans!)
On a rencontré une dame bien intéressante au restaurant Rinconcito Graciano. Lisbeth tente de maintenir la culture Lenca en faisant la promotion des mets et des médicaments de son peuple. Elle nous a entretenu agréablement de sa situation et des nombreux projets qui visent à leur redonner la dignité. Les Lencas sont parmi les peuples d´Amérique qui ont le plus farouchement lutté contre l´envahisseur. Le Lempira est l´unité monétaire du Honduras, en l´honneur du grand chef Lenca qui a mené la lutte contre les Espagnols et qui n´a été vaincu que grâce à un subterfuge des Conquistadores.
La procession du dimanche matin m´a fait replonger dans les dimanches des rameaux de mon enfance. Pas mal plus festifs ici. Une procession avec des slogans criés à tue-tête par un meneur de claque. ¨Dame un jota, Dame un E, Dame un S, un U, un S: JESUS, JESUS, JESUS¨! Comme dans un match de foot. Ou encore: ¨Viva el Christo Rey!¨repris en coeur par les participants. Et tout le monde brandissait des vrais branches de palmiers, coupés dans la cour, la veille. Ici on les tresse sur place, en marchant, alors que chez-nous on les achetait, tout tressés d´avance sur le perron de l´église, en sortant de la messe. Mais ce qui était surtout frappant c´était Jésus lui-même, habillé de blanc avec une cape de velours rouge vin et une belle chevelure longue et brune, assis sur un âne. Il semblait avoir chaud sous sa perruque, Jésus.
2 commentaires:
Joyeuses Paques et bonne fin de semaine sainte!
De mon côté tout va bien, je finis de travailler au kiosque aujourd'hui. Ne mangez pas trop de chocolat!
xxx
Flavie
Beaucoup de beaux draps indiens de coton égyptien, faits en Chine de vendus, Flavie?
Ici aussi, tout va bien. Mais Pâques n´est pas encore la fête du chocolat par ici. On va garder cela pour le retour à la maison.
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